MasukChapitre 60 : L’Amour en SangDu point de vue d’ISABELLA ROMANOJe n’avais jamais vu la villa aussi silencieuse. Pas un garde ne parlait.Pas un domestique n’osait croiser mon regard. Tous détournaient les yeux, comme si j’étais un fantôme.Je venais juste d’apprendre la nouvelle.Une phrase.Une seule.“Votre père n’est pas rentré de la réunion.”Pas accident.Pas appel.Pas rançon.Rien.Un vide.J’ai senti mon cœur tomber dans ma poitrine. L’air n’arrivait plus à entrer dans mes poumons. Je savais. Je l’ai su immédiatement.Léo.C’était la première pensée.Celle qui me frappa comme un coup de couteau. Je ne pris même pas de veste. Je courus vers ma voiture, les mains tremblantes sur le volant. Mon père…Mon père n’avait jamais disparu.Jamais. Pas même une heure.S’il n’était pas là…c’est que quelqu’un l’avait empêché de revenir. Je roulais tellement vite que les feux devenaient flous.Je hurlais seule dans la voiture :— Léo… ne fais pas ça… s’il te plaît, ne fais pas ça…Mais une
Chapitre 59 : Les Détonations du DestinLE POINT DE VUE DE LEONARDOQuatre coups.Quatre détonations sèches, brutales, qui éclatèrent l’air comme un fouet.PANG — PANG — PANG — PANG.Je sursautai, mes yeux s’ouvrirent largement, mes doigts se crispèrent sur la crosse de mon arme. Mais je savais immédiatement une chose :Je n’avais pas tiré. Je tournai la tête d’un mouvement vif.Devant moi, Romano basculait en arrière, la chaise grinçant sous le choc. Son torse se souleva une dernière fois, puis son corps s’immobilisa.Une odeur de poudre remplit L’air. Lentement, presque mécaniquement, je pivotai vers ma droite. Matteo se tenait là.Bras tendu. Arme fumante dans la main.Son visage… impassible.Pas de tremblement. Pas d'hésitation. Juste ce calme glacé que je ne lui avais vu qu’une seule fois dans ma vie : le jour où il avait tué pour me sauver, gamin.— Matteo… soufflai-je.Mes jambes se dérobèrent presque.Je sentais mon souffle court, pris entre l’incompréhension et une douleur qu
Chapitre 58 : L’ÉclatementDu point de vue de LEONARDORomano baissa la tête puis releva les yeux vers moi, brûlant d’une colère sèche.Ses poignets tiraient sur les liens.Il n’avait plus peur — seulement un besoin maladif de me voir perdre pied.— Tu veux la vérité, Leonardo ? gronda-t-il.— Je ne croyais même plus que tu reviendrais à Rome.Sa voix monta.— Ton oncle m’avait juré que tu étais fini, enterré dans ton exil américain. On avait TOUT prévu.Je me figeai.Matteo aussi.Le silence devint une masse lourde.Romano continua, plus grave.— Ton père… Alessandro… était sur notre chemin. Le sien comme le mien. L’empire devait tomber pour être reconstruit. Mais il s’accrochait.Un rire bref lui échappa.— Alors oui. On l’a renversé. Ensemble.Le mot ensemble vibra dans mon crâne.Je sentis mon souffle se bloquer.— Je m’en doutais, dis-je d’une voix lente.— Tu avais un rôle dans sa chute. Depuis le début.Romano soutint mon regard.— Tu n’avais pas de preuves. C’est pour ça que t
Chapitre 57 : Silence dans les Toilettes du PalatineDu point de vue de Matteo RicciLa foule s’agitait encore autour des portes du Palatine quand je vis Don Romano se pencher vers l’un de ses gardes et murmurer quelque chose.Le garde hocha la tête, et la formation se resserra pour l’escorter vers les couloirs latéraux : direction les toilettes privées.Mon cœur battit plus vite.C’était le moment.Je marchai parmi eux, le visage impassible derrière mes lunettes fumées, la main droite posée sur mon oreillette comme les autres.Une machine parmi les machines.Lorsque nous arrivâmes devant la porte, j’ouvris la marche comme si cela faisait partie de mes ordres.À l’intérieur, des hommes discutaient, deux femmes se maquillaient devant les miroirs.Je n’avais pas le temps pour ça.— Tout le monde dehors. Immédiatement.Ils levèrent les yeux, surpris par mon ton sec et autoritaire.Personne n’osa discuter.Ils sortirent un par un, certains protestant à mi-voix, d’autres regardant le sol.J
Chapitre 56 : Le Dernier Pas Dans la Gueule du LoupDu point de vue de Don RomanoLe Palatine se dressait devant moi comme un monstre d’acier et de verre. Majestueux. Intouchable. Un temple pour les puissants, un théâtre pour les alliances et les trahisons. Aujourd’hui, c’était ma scène. Mes gardes avancèrent en formation serrée autour de moi, silhouettes sombres et menaçante. Chacun d’eux portait une arme invisible mais prête. Tous savaient que Leonardo De Luca voulait ma tête. Et moi, je le savais encore mieux qu’eux.Mais ce soir… je n’avais pas peur.Non. Ce soir, je suis intouchable. Qui oserait lever la main dans la réunion la plus protégée d’Europe ?Qui tenterait un coup dans un lieu où chaque recoin était sous surveillance ? Personne. Pas même ce petit morveux de De Luca. Je pénétrai dans le hall principal du Palatine.Le silence tomba. Tous les regards se tournèrent vers moi. Les Dons, les leaders, les héritiers, les lieutenants… Tous respectaient le pouvoir. Tous me craigna
Chapitre 55 : Préparer la tempêteLE POINT DE VUE LÉO .Matteo entra sans frapper le seul qui avait encore ce privilège.Il s’installa en face de moi, les bras croisés, son regard ancré dans le mien.— Alors… comment tu comptes t’y prendre ? dit-il d’une voix grave.Je poussai un long souffle.— Je dois le tuer, Matteo. Je n’arrive même plus à dormir en sachant qu’il est encore en vie.Mes doigts tapèrent nerveusement le bureau.— Chaque seconde où Romano respire, c’est une insulte à mon père. À Isabella. À moi.Matteo me fixa, le visage dur mais compréhensif.— Je comprends. Mais il faudra être stratégique. Si on se précipite… on y passe tous.Je pinçai les lèvres.Il avait raison.Rien ne devait être laissé au hasard.— Tu as une idée ? demandai-je.Matteo hocha la tête.— Oui. On envoie un homme près de la villa de Romano. Discret. Invisible. Il observe chaque mouvement. Dès que Romano sort avec ses hommes, on prépare une interception. On l’enlève, on le met à genoux, et on lui fai






