LOGINDaniel Kenneth est un excellent chirurgien : jeune, séduisant, à la peau noire et aux cheveux courts. Il parle avec douceur, calculant ses mots comme s’il pesait chaque syllabe.
Ce n’est pas un homme nonchalant : c’est quelqu’un de responsable, qui respecte profondément ceux qui l’entourent surtout les femmes et les enfants.
Célibataire, il a perdu son père très tôt. Après ce drame, il a travaillé sans relâche pour construire son empire et soutenir sa mère et sa petite sœur, Brigitte.
Tout ce qu’il possède est le fruit d’un labeur acharné : jamais personne ne lui a tendu la main pour lui dire « tiens, prends ça ».
Son passé l’a forgé en un homme solide et généreux, capable d’aimer et d’écouter la détresse des autres. Il sait tendre la main à ceux qui en ont besoin.
Thérèsa et Vénus n’avaient rien à craindre de lui : il les traiterait comme sa propre famille.
Lorsqu’il ouvrit la porte, Thérèsa entra, légèrement nerveuse. Elle observa la maison d’un pas mesuré, ses yeux marron foncé balayant la pièce comme au ralenti. Elle s’arrêta en voyant Daniel, qui, de dos, venait de déposer la petite Vénus sur le lit.
— Oh... waouh, murmura-t-elle, étonnée. Tout ça est à toi ?
— Oui, répondit-il simplement.
Le lit était immense, digne d’un palace. Thérèsa, qui croyait connaître cet homme, n’aurait jamais imaginé qu’il fût si riche.
Au travail, il se faisait passer pour un serveur et chaque matin lui apportait son café au lait. Jamais elle n’aurait cru qu’il soit un magnat.
Daniel regarda la fillette et dit, la voix pleine de compassion : — Elle a beaucoup pleuré.
— Oui… c’était dur pour nous, répondit Thérèsa. Sa voix se brisa à ces mots ; on lisait la souffrance sur son visage. Daniel sentit sa détresse.
— « Oublions ça, dit-il doucement en lui tendant la main. Penser à cette séparation n’aidera pas. »
— « Il vaut mieux éviter ce sujet sensible. »
Mais Thérèsa n’y tint plus. Les mots jaillirent, amers.
Il m’a brisé le cœur, et celui de ma fille.
Il nous a trahies, Daniel !
Elle éclata en sanglots.
Daniel quitta le lit et la prit dans ses bras, la calmant du mieux qu’il put.
— « Calme-toi, Thérèsa. C’est fini maintenant. Oublie-le. Tu es une femme forte.
— « Non, répliqua-t-elle, la voix tremblante. Quand il est arrivé avec cette Sophia. »
— « J' aurais dû réagir : lui mettre une gifle, l’empêcher de se moquer encore des femmes de sa vie de gosse de riche… »
—« pour elle, sa maîtresse, j’aurais voulu l’étrangler avant de partir. »
La colère brûlait dans sa voix.
Daniel, surpris, sentit la rage qui l’animait toujours, mais aussi la fatigue.
Il avait connu Thérèsa comme une femme humble et souriante ; il ne soupçonnait pas qu’elle ait supporté un tel homme.
—« C’est un crétin, dit-il avec fermeté. Oublie-le et concentre-toi sur ta fille et ton avenir. »
— « Tu ne comprends pas, protesta-t-elle. Cette femme a cru que j’étais faible. »
— « Qu’elle pense ce qu’elle veut. Toi et moi, nous savons la vérité. Tu es une femme remarquable. »
Thérèsa le coupa net, le regard dur, la mâchoire serrée.
Ses yeux, petits mais perçants, brillaient d’un défi silencieux : il n’y aurait pas de retour en arrière.
Elle voulait se venger — mais pas n’importe comment.
Après un long silence, la colère laissa place à une fatigue profonde.
Vénus, épuisée, gardait les yeux mi-clos.
Daniel posa sa main sur l’épaule de Thérèsa, calme et déterminé.
— «Si tu veux agir, dit-il d’une voix basse, laisse-moi t’aider. »
— « Pas par la violence mais par justice. On exposera la vérité. Tu obtiendras. Et si tu as besoin, je garderai Vénus pendant que tu reprends des forces.
Thérèsa resta immobile, puis hocha la tête, fragile mais reconnaissante.
Dans le silence feutré de la chambre, une stratégie prenait forme.
Une revanche mesurée, où la dignité primerait sur la haine.
_ « Est-ce que tu veux la justice contre ton mari ? » Demanda Daniel.
_ « L' ex... » Thérèsa l' interrompit instantanément.
Chapitre 10 : Je réclame ma fille !—« Vénus a disparu, Papa ! Je ne la retrouve nulle part dans la maison ! — s’exclama Thérèsa, la voix tremblante.»— «Où es-tu ma fille ? — demanda le père de son mari.»La mère de Kingsley prit le téléphone et parla à Thérèsa avec douceur :—« Chérie, bonjour. Calme-toi et explique-moi ce qui se passe.»Thérèsa se souvint de la complicité entre mère et fils et répondit avec amertume :— «Vous allez demander à votre fils de me rendre mon enfant, maman ! Il ne peut pas me la prendre ! Je me battrai…»— «Quoi ! Kingsley a enlevé Vénus ? Mais chérie, Kingsley est ici et Vénus n’est pas là !»— «Arrêtez de le couvrir, belle-mère ! Arrêtez ça tout de suite ! Cette enfant est mon bébé ! Ni vous ni votre fils n’avez le droit de me la prendre, vous comprenez ?»Thérèsa avait été un peu brutale, mais sa colère était palpable.Kingsley, sans retenue, se précipita vers sa mère et saisit le téléphone :— «Écoute-moi bien, Thérèsa Lum ! Je ne me répéterai pas !
— « Vénus ! » Thérèsa cria le nom de sa fille en entrant dans le salon. Aucune réponse. Le silence lui répondit, froid et pesant.Son cœur se serra. Elle posa les yeux autour d’elle, appela encore, plus fort cette fois :— «Vénus ! Où es-tu, mon amour ?»Rien. La panique monta d’un seul coup. Elle se tourna vers Daniel, le regard affolé.—« Où est-elle, Daniel ? »— « Calme-toi, Thérèsa. Elle ne peut pas être loin, dit-il doucement pour la rassurer.»Mais rien n’y faisait. Le sang de Thérèsa battait à ses tempes.— « Mon bébé… mon Dieu, non… »— «On va la retrouver, je te le promets.»Daniel pensa qu’elle avait peut-être filé dehors, par curiosité. Il se précipita vers la porte, traversant la terrasse et le jardin à grandes enjambées.Pendant ce temps, Thérèsa grimpa les escaliers à toute vitesse.— « Vénus ! cria-t-elle en ouvrant la porte de la chambre à la volée.»La pièce était vide.Elle fouilla sous le lit, dans les armoires, derrière les rideaux — rien.— «Vénus ! hurla-t-elle
Chapitre 8 — Où se trouve Vénus ? Les nouveaux vêtements !! Thérèsa Lum n’avait pas compris tout de suite.Bien -sûr qu’elles en avaient besoin.Depuis leur départ précipité du manoir, elle et Vénus n’avaient plus rien, pas même une robe de rechange. Quand elle avait décidé de quitter Kingsley Wilson, Becky était déjà descendue avec sa valise.Thérèsa, elle, s’était battue pour récupérer sa fille.Lorsque son beau-père avait réclamé la petite, elle avait fini, la gorge serrée, par la supplier de venir avec elle.C’est ainsi qu’elles étaient parties, les mains vides, laissant derrière elles toute une vie.Et aujourd’hui, Daniel avait pensé à tout.Thérèsa prit Vénus dans ses bras et descendit lentement les marches qu’elle avait montées la veille. Le soleil du matin filtrait à travers les rideaux de velours, jetant une lumière douce sur les murs couleur crème.Lorsqu’elle arriva au salon, elle aperçut Daniel Kenneth, debout, tendant une enveloppe à un livreur.À ses pieds, plusieurs s
— « Okay, mesdames, vous devez manger ! » Déclara Daniel Kenneth, un lourd plateau entre les mains.Il venait d’interrompre les câlins entre la mère et la fille.Thérèsa le regarda s’avancer vers le lit, un grand sourire éclairant son visage.— « C’est quoi, ça ? » Demanda-t-elle en observant le plateau chargé de petits plats qui semblaient vraiment appétissants.— « C’est votre petit-déjeuner, répondit joyeusement Daniel. » — « Tu cuisines ? s’étonna Thérèsa.— « Non, pas vraiment… Je cuisine ! »Sa réplique fit éclater de rire Thérèsa. Pendant qu’ils se souriaient, Vénus, elle, avait déjà plongé dans le plat d’œufs et commençait à manger.— « Sérieusement ? souffla Thérèsa, à moitié amusée. »Daniel rit doucement, puis reprit :— « Ma mère était constamment au marché. Je restais seul avec Brigitte, ma sœur cadette. Elle avait deux enfants quand notre père nous a quittés. À l’époque, j’avais onze ans. Maman devait s’occuper de nous toute seule. »— « Mais elle préférait que je reste
— « Papa… Papa… Papa… » La petite voix de Vénus perça le silence du matin. Elle faisait un cauchemar.Thérèsa Lum sursauta et se redressa aussitôt.— « Vénus, ma chérie… murmura-t-elle, le cœur battant »Elle prit sa fille dans ses bras et la serra fort contre sa poitrine. Mais, l’enfant continuait à pleurer, les yeux encore fermés :— « Papa… Papa… »Ces mots résonnèrent comme des aiguilles dans le cœur de Thérèsa.La colère monta aussitôt en elle, brûlante et douloureuse.Cet homme… comment a-t-il pu faire tant de mal à un être aussi pur ?Il aurait pu faire semblant, juste une fois, pour ne pas briser le cœur de leur fille.Mais non. Kingsley Wilson n’avait ni cœur ni conscience.Il avait préféré son faux bonheur, cette famille mensongère, à la vérité.À elles.Le plus cruel dans tout cela, c’est qu’il ne savait même pas que ce fils qu’il prétendait aimer n’était qu’un mensonge.Une invention de Lana, cette femme perfide, qui avait détruit leur foyer par jalousie.Il avait chois
Chapitre 5 : Prendre un congé Daniel Kenneth passa la nuit dans la même chambre que Thérèsa et Vénus.Comme à son habitude, il fut le premier à se réveiller.Il resta un moment immobile, observant les deux êtres endormis à ses côtés.La mère et la fille dormaient paisiblement, enveloppées dans la douce lumière du matin.Un sourire discret étira les lèvres de Daniel.Il n’avait jamais imaginé se réveiller un jour entouré de deux aussi belles âmes.Lui qui avait toujours vécu seul…Son seul compagnon fidèle était un perroquet nommé Jacques.Quand il ne parlait pas à son oiseau, il échangeait parfois quelques messages avec Isabella.C'est Brigitte sa sœur cadette. Parfois, il recevait de rares visites de sa vieille amie Isabella Boum.Sa mère, quant à elle, préférait la tranquillité du village.Alors Daniel passait ses journées dans un silence monotone, uniquement brisé par la voix de Jacques répétant ses phrases.Mais ce matin-là, ce silence avait disparu. La maison respirait la vie.







