Ophélie
Je ne sais plus où commence le désir et où s’arrête le contrôle. Ses mains me saisissent avec une urgence que je n’ai jamais ressentie, sa bouche dévore chaque parcelle de ma peau, et chaque souffle qui nous traverse semble mordre dans mon corps comme une lame de feu. Je sens la tension monter, irrésistible, comme si mes veines brûlaient, et je réalise que je n’ai jamais été touchée ainsi, jamais aimée avec une telle sauvagerie.
Il ne fait rien à moitié. Chaque mouvement est une explosion, un tremblement qui me propulse dans un vertige que je n’avais jamais connu. Il me prend, sans patience, sans retenue, me possédant avec une intensité qui me fait vaciller, qui me fait hurler silencieusement contre son corps. Le satin de ma robe ne l’arrête pas, le tissu glisse, tombe, disparaît sous ses mains. Mon corps s’offre, mais je n’ai plus besoin de donner de rôle : il me dévore entière, et je le laisse faire.
Je sens la chaleur de sa peau contre la mienne, la force de ses gestes, la violence contenue dans chacun de ses caresses. Et alors qu’il me pousse encore plus loin, je comprends que rien n’est sûr, rien n’est tendre : il me fait l’amour avec une sauvagerie presque bestiale, celle d’un animal qui aurait attendu trop longtemps pour se libérer. Je perds pied, je perds tout contrôle. Les préservatifs glissent, se déchirent, l’un, puis deux, puis trois. La peur et l’adrénaline se mêlent dans un mélange brûlant et irrésistible, et je sens que mon corps crie son abandon, sa vulnérabilité, mais aussi son plaisir absolu.
Je gémis, je me cambre, je m’abandonne complètement. Chaque mouvement, chaque frottement, chaque souffle devient un feu qui me consume. Ses mains ne connaissent aucune douceur inutile, elles saisissent, retiennent, poussent, et moi je fonds, je cède, je deviens ce corps qui brûle, qui explose, qui se soumet et s’élève à la fois.
Nos corps s’entrechoquent dans un rythme frénétique, les miroirs captent chaque mouvement, chaque torsion, chaque frémissement. Je me regarde dans ces reflets, et pourtant je ne me reconnais pas. Je ne suis plus la call girl, je ne suis plus Ophélie telle que je me connais. Je suis simplement un corps, une passion, un feu que lui seul sait allumer.
Le souffle court, la peau humide, je sens chaque parcelle de mon corps vibrer sous sa possession, et pourtant je ne veux pas que cela s’arrête. Il me pousse encore, plus loin, plus fort, plus sauvage. Chaque déchirure, chaque glissement, chaque poussée me rappelle que cette nuit est unique, qu’elle me consume complètement, et que je ne pourrai jamais oublier la violence douce de sa passion.
Ses mains parcourent chaque centimètre de ma peau, ses doigts me griffent presque, mais je n’ai jamais été aussi consciente de chaque frisson, de chaque spasme, de chaque battement de cœur. Il murmure mon prénom entre deux halètements, et chaque son est comme une décharge électrique qui traverse mon corps.
Je bascule, je tombe, je me perds et me retrouve dans un vertige où tout devient flou, où tout n’est que chaleur, désir et hurlements silencieux. Je suis à la fois détruite et exaltée, ébranlée et délivrée. Ses mains, sa bouche, son corps me possèdent dans une transe que je n’aurais jamais imaginée possible.
Il me soulève, me plaque contre le mur, et je sens mon corps frissonner sous chaque poussée, chaque appui, chaque étreinte brutale mais paradoxalement tendre. Je sens la violence de son besoin , cette force qui me traverse et m’écrase, et pourtant, je n’ai jamais été aussi vivante. Les miroirs autour de nous reflètent mes yeux écarquillés, mes cheveux collés à ma peau, ma bouche ouverte dans un mélange de plaisir et de stupeur.
Je crie silencieusement, je mords sa peau, je m’accroche à lui comme si ma vie en dépendait. Et lui, il ne ralentit jamais, il me dévore, me possède, me brûle jusqu’au plus profond de mon âme. Chaque mouvement, chaque poussée, chaque souffle devient une tempête, et je sais que je ne pourrai jamais me remettre de cette nuit.
Quand enfin, épuisés, haletants, nos corps se relâchent, je reste collée à lui, mon cœur battant comme un tambour, ma peau brûlante, ma tête encore perdue dans ce vertige. Je sens que quelque chose a changé à jamais. Je ne suis plus seulement Ophélie. Je suis celle qu’il a touchée, celle qu’il a brûlée, celle qu’il a choisie sans même le savoir.
Et dans le silence qui suit, entre nos respirations haletantes, je sais que cette nuit, sauvage, brutale et viscérale, restera gravée en moi jusqu’à la fin de mes jours.
OphélieLéa et moi sortons enfin de l’appartement, le parfum des fleurs fraîches et l’air encore frais du matin nous enveloppant doucement. Le taxi nous attend au coin de la rue, ses vitres légèrement embuées, un cocon qui semble nous isoler du monde. Je m’assois sur la banquette arrière, les mains posées sur mon ventre, encore tremblante de l’aperçu furtif de cet homme, de ce regard qui m’a traversée comme une flèche.— Prends une grande inspiration, me souffle Léa en m’effleurant l’épaule. On va respirer un peu, juste toi et moi.Je ferme les yeux, essayant de calmer le tumulte de mon cœur, de laisser la surprise et la peur se mêler à l’excitation et à ce vertige que je connais si bien. Pourtant, je n’y arrive pas. Chaque feulement de moteur, chaque vibration de la route me ramène à lui, à cette nuit, à ce souffle brûlant.Le taxi s’arrête devant l’entrée de la demeure où se tient le mariage. La façade est somptueuse, couverte de fleurs, de rubans et de dorures, et déjà les invités
OphélieSept mois se sont écoulés depuis cette nuit qui a bouleversé ma vie, sept mois de changements silencieux mais irréversibles. Mon ventre s’arrondit chaque jour un peu plus, et avec lui, la certitude que je ne pourrai jamais revenir en arrière. Je sens mon corps transformer la mémoire de cette nuit en vie, en ce petit être qui bouge maintenant contre ma peau, un garçon dont je ne connais ni le nom, ni le visage exact de son père, juste un souvenir flou, un éclat de regard que je n’arrive pas à effacer.Je revois encore ce matin-là, celui où j’ai découvert ce test de grossesse qui changea tout. Je me rappelle l’avoir pris machinalement, presque incrédule, et avoir fixé les deux petites lignes roses, impossibles à ignorer. Je me suis sentie désemparée, fragile, et en même temps étrangement exaltée. La vie avait surgi dans mon corps comme un éclair inattendu, un mélange de peur et d’émerveillement que je n’avais jamais ressenti auparavant.Je me souviens avoir pensé : Est-ce possib
OphélieLe soleil n’est encore qu’un halo pâle à l’horizon quand je sors enfin de l’hôtel. Mes jambes tremblent sous moi, chaque pas me rappelle la violence douce et brutale de la nuit, le feu qui a consumé mon corps et mon esprit. Je serre mon sac contre moi, mais il est inutile de cacher l’état dans lequel je suis : mes hanches brûlent, mes cuisses sont douloureuses, et chaque mouvement me fait grimacer de cette douleur délicieuse qui témoigne de ce que je viens de vivre.Je marche dans les rues encore désertes, les talons lourds sur le pavé, et je sens mes vêtements collés à ma peau, ma robe froissée portant la trace de mes gestes, de ses mains, de sa possession. La fatigue est totale, mais étrange, comme un poids qui me tire vers le sol et, en même temps, un vertige délicieux qui me fait sourire malgré tout.Je repense à chaque instant de la nuit : la façon dont il m’a possédée avec cette sauvagerie contrôlée, le souffle chaud contre mon cou, ses lèvres qui brûlaient ma peau, la p
OphélieJe ne sais plus où commence le désir et où s’arrête le contrôle. Ses mains me saisissent avec une urgence que je n’ai jamais ressentie, sa bouche dévore chaque parcelle de ma peau, et chaque souffle qui nous traverse semble mordre dans mon corps comme une lame de feu. Je sens la tension monter, irrésistible, comme si mes veines brûlaient, et je réalise que je n’ai jamais été touchée ainsi, jamais aimée avec une telle sauvagerie.Il ne fait rien à moitié. Chaque mouvement est une explosion, un tremblement qui me propulse dans un vertige que je n’avais jamais connu. Il me prend, sans patience, sans retenue, me possédant avec une intensité qui me fait vaciller, qui me fait hurler silencieusement contre son corps. Le satin de ma robe ne l’arrête pas, le tissu glisse, tombe, disparaît sous ses mains. Mon corps s’offre, mais je n’ai plus besoin de donner de rôle : il me dévore entière, et je le laisse faire.Je sens la chaleur de sa peau contre la mienne, la force de ses gestes, la
OphélieLes hôtels de luxe ont tous la même odeur, un mélange de cire, de linge trop blanc et de parfum artificiel qui flotte dans l’air. Quand je pousse la porte tambour, j’ai toujours l’impression de pénétrer dans un monde parallèle, une bulle où rien n’existe en dehors de l’apparat, où chaque détail est pensé pour briller, mais où tout respire au fond la solitude. Les tapis trop épais étouffent le bruit de mes talons, les lustres étincellent comme des pièges dorés, et chaque regard qui se pose sur moi semble chercher à deviner ce que je viens faire ici.Je marche vers l’ascenseur avec cette démarche que j’ai apprise, souple, mesurée, comme si j’étais née pour ces lieux alors que je n’en suis qu’une passagère clandestine. À l’intérieur, mon reflet se projette dans la paroi métallique. Je vois une étrangère. Une robe de satin noir qui épouse mes hanches, des lèvres trop rouges, des yeux soulignés d’un khôl qui tente de masquer la fatigue. Une image fabriquée, un masque que j’ai fini
OphélieJ’ai vingt-six ans mais parfois j’ai l’impression d’en avoir quarante, comme si chaque nuit passée à sourire à des inconnus m’avait volé un peu plus de jeunesse, un peu plus d’innocence. Quand je me regarde dans le miroir, j’ai l’impression de voir deux femmes différentes se superposer.Il y a celle que je connais, fatiguée, abîmée par les compromis, par les choix que je n’ai pas vraiment faits mais que la vie m’a imposés. Et puis il y a celle que je deviens quand je franchis les portes d’un hôtel de luxe, celle qui sait marcher avec une assurance étudiée, celle qui parle d’une voix basse et posée, celle qui se laisse effleurer sans broncher, comme si ça ne la touchait plus.Je n’ai pas choisi ce métier, pas vraiment. Il s’est imposé à moi comme une évidence cruelle le jour où les factures se sont empilées et où je n’avais plus rien d’autre à vendre que moi-même. Alors j’ai appris à jouer un rôle. J’ai inventé une femme que je ne suis pas, séduisante, sûre d’elle, inatteignabl