Accueil / Mafia / LE SANG SUR L'ENCRE / Chapitre 4 : Brûlures et Promesses

Share

Chapitre 4 : Brûlures et Promesses

Auteur: Darkness
last update Dernière mise à jour: 2025-07-30 06:37:42

Alayna

Je ne suis plus la même.

Je suis encore là, dans cet endroit que je ne connais pas, que je devrais fuir.

Mais je suis là, prisonnière de ses bras, de son monde. Je ne le vois pas, mais je le sens. Chaque fragment de lui m’envahit.

Les lumières de la ville traversent les baies vitrées. Elles ne me réchauffent pas. Elles me brûlent.

Je me suis perdue. Dans ses bras. Dans ses promesses silencieuses.

Je me lève, le regard perdu dans le vide. La chemise de Kael est trop grande. Elle tombe sur mes jambes, et je la serre autour de moi comme un rempart fragile. Je cherche une réponse, mais je sais qu’il n’y en a pas.

La porte s’ouvre brusquement.

Il entre. Silencieux, imposant. Il est comme une tempête prête à détruire tout sur son passage.

Kael

Je sais qu’elle est là.

Je l’ai sentie. L’espace entre nous est électrique, un champ de forces opposées.

Elle veut fuir. Je le sens dans chaque fibre de son corps, mais elle ne bouge pas. Elle attend. Comme une victime prête à se laisser engloutir par la mer.

Je m’approche. Je n’ai pas besoin de dire un mot.

Elle se retourne vers moi.

— Tu veux partir ?

Elle n’a pas le courage de me répondre. Pas encore.

Mais son silence me dit tout.

Je m’approche d’elle.

Je sens sa respiration, haletante. Son regard évite le mien.

— Ne me regarde pas comme ça.

Alayna

Il s’avance, me touche, et tout mon corps se tend sous l’impact.

Je suis sur le point de m’effondrer. Mais je serre les dents. Je ne le laisserai pas avoir ce pouvoir sur moi.

— Tu veux me briser, Kael ? Tu veux me voir m’effondrer ?

Il m’attrape brusquement par les poignets, m’écrase contre le mur.

Je suis une proie. Mais je n’ai pas peur. Pas cette fois.

Kael

Je me penche, mes lèvres frôlant les siennes.

Elle a ce regard. Celui qui me défie et me consume à la fois.

Elle veut me combattre. Elle veut m’arracher ce pouvoir que je détiens sur elle. Mais c’est trop tard.

— Tu n’as même pas idée de ce que tu veux, Alayna.

Je la force à me regarder, à me sentir. À m’appartenir.

Elle est encore là. Elle n’a pas fui. Elle me suit dans cette danse du feu.

Je l’embrasse. Fougueusement. Sauvagement.

Elle me répond. Et c’est là que je sais.

Elle est à moi.

Tout entière.

Alayna

Je lui rends son baiser.

C’est une bataille. Un combat sans merci. Ses mains parcourent mon corps, m’envahissent.

Mais c’est moi qui ai le pouvoir. Je sais que je peux le détruire. Mais je ne le ferai pas. Pas encore.

Parce que j’ai besoin de lui.

De cette brûlure qu’il m’inflige. De cette fièvre qu’il m’incite à ressentir.

— Tu crois vraiment que tu peux me contrôler ?

Ma voix est faible, brisée.

Je m’accroche à lui. Je me tiens. Parce qu’il me faut cette lutte.

Je ne peux pas le laisser me prendre sans résister.

Kael

Elle me défie. Et c’est ça qui m’excite.

Je sens cette tension monter entre nous, comme un fil invisible prêt à céder.

Elle veut me briser. Mais elle oublie que je suis l’unique maître du jeu.

Je la plaque contre le lit.

Elle se débat. Elle mord mes lèvres. Ses ongles me griffent, mais je ne flanche pas.

Elle est mienne.

Et je vais le lui montrer.

Alayna

Il me prend. D’un coup. Brutalement.

Mais cette fois, c’est moi qui vais céder.

Je ferme les yeux, laisse mon corps vibrer sous les siens.

Je perds toute notion du temps, de l’espace.

Je ne suis plus qu’une partie de cette danse chaotique qu’il dirige, et j’y prends plaisir.

Il me laisse un instant. Juste assez pour me faire languir.

Puis il revient. Sans pitié.

Je l’embrasse à nouveau, enfiévrée.

Je sais que je suis à lui. Mais il est aussi à moi. Et ça, c’est ce que je veux.

Kael

Elle m’appartient. C’est une certitude, une vérité crue qui traverse mon esprit.

Je me suis perdu dans cette femme. Mais elle est devenue la pièce maîtresse de mon royaume.

Elle est plus que ça. Elle est le chaos, la tentation. La douleur. Et je suis prêt à tout pour l’avoir.

Je plonge en elle, encore et encore.

Chaque mouvement me rapproche de la fin. Mais je veux la goûter encore.

Je veux que cette douleur nous consume.

Alayna

Chaque frisson qu’il me donne est une brûlure. Une brûlure agréable.

Je m’accroche à lui, me laisse guider.

Mais plus je lui donne, plus je ressens cette faim.

Cette faim de plus.

Il est mon feu. Mais je suis la chaleur qui l’entoure.

Je suis en train de me perdre. Complètement. Et j’en redemande.

Kael

Je la tiens contre moi. Essoufflée, épuisée.

Mais je ne m’arrêterai pas.

Je la veux. Et je vais la consommer jusqu’à ce qu’il ne reste plus que nous deux.

Une flamme dévorante, un amour tordu et sauvage.

Je la laisse s’effondrer dans mes bras.

Elle n’a plus de voix. Plus de contrôle.

Et c’est parfait ainsi.

Je la serre contre moi, cette chose brisée, sublime.

Elle est mienne.

Alayna

Il me garde dans ses bras.

Je devrais fuir. Mais je ne peux plus.

Je suis là. Je suis à lui.

Je suis sa proie. Mais je suis aussi son poison.

Je me laisse aller, fermais les yeux, et je sais que plus rien ne sera jamais pareil.

Continuez à lire ce livre gratuitement
Scanner le code pour télécharger l'application

Latest chapter

  • LE SANG SUR L'ENCRE    Épilogue – La Forteresse de Chair et d'Encre

    Cinq ans plus tardLe vent salin caresse les hautes herbes, faisant onduler ce champ qui borde la falaise comme une mer verte. Ici, loin de la ville, l’air sent le sel, la terre et la liberté. Une liberté chèrement acquise, patiemment construite, jour après jour.Je suis assise sur un vieux banc de bois, face à l’océan. Le bruit des vagues est une berceuse constante, un souffle qui lave les derniers échos des cris. Sur mes genoux, un carnet de croquis est ouvert. Mes doigts, ceux de ma main droite, fermes et assurés, et ceux de ma gauche, plus lents, plus prudents, mais efficaces, tracent des lignes sur le papier.Je dessine une petite fille.Elle court dans l’herbe haute, ses cheveux noirs de jais, hérités de son père, flottant derrière elle comme un étendard sauvage. Elle s’appelle Lyra. Un nom qui chantait l’espoir, la lumière après la longue nuit. Elle a ses yeux à lui, d’un gris orageux, mais où ne danse aucune ombre, seulement la curiosité insatiable et la joie pure du présent.

  • LE SANG SUR L'ENCRE    Chapitre 56 – Le Serment des Ruines

    KaelLe mot « père » résonne dans ma tête comme une balle perdue. Il ricoche, imprévisible, ouvrant des brèches dans des murs que je croyais indestructibles. Père. Moi. L’idée est si grotesque qu’elle en devient obscène.Pendant des jours, je vis en état de siège. Chaque regard d’Alayna est une interrogation muette. Chaque geste de sa main vers son ventre encore plat, un rappel. Je me surprends à la surveiller avec une intensité nouvelle, scrutant sa pâleur, la fatigue sous ses yeux, comme si je pouvais déjà voir la menace rôder autour d’elle. Autour d’eux.La peur est un goût de fer dans ma bouche. Une peur plus viscérale, plus terrifiante que celle des champs de bataille. Là, je connaissais l’ennemi. Ici, l’ennemi est partout. Le monde entier. Un monde que j’ai passé ma vie à salir, et qui va vouloir se venger sur cet être innocent.Un soir, alors qu’Alayna dort d’un sommeil agité, je m’échappe de l’atelier. Je marche dans la nuit, sans but, les poings serrés. La ville dort, indiffé

  • LE SANG SUR L'ENCRE    Chapitre 55 – Le Germe de l’Avenir

    AlaynaLes semaines se sont écoulées, tissant une nouvelle normalité, fragile et précieuse. La chaleur de l’été s’est installée, lourde et moite, faisant luire nos peaux et rendant l’atelier étouffant. Mes forces reviennent, lentement, mais sûrement. Mon bras, bien que toujours marqué et parfois douloureux, répond un peu mieux. Je dessine presque tous les jours, retrouvant peu à peu la confiance dans mon trait. Kael, lui, semble grandir, se solidifier. Les cauchemars sont moins fréquents, son regard moins hanté. Nous sommes deux épaves qui, pièce par pièce, se réparent mutuellement.C’est pourquoi, quand les nausées sont arrivées, je les ai d’abord attribuées à la chaleur, à la nourriture rudimentaire, au stress résiduel qui couve toujours en nous. Un malaise matinal, passager. Rien de grave.Mais les jours passent, et le malaise persiste. Il s’installe, tenace, accompagné d’une fatigue qui me cloue au lit certaines après-midi. Une étrange sensibilité aux odeurs, qui me fait frémir de

  • LE SANG SUR L'ENCRE    Chapitre 54 – Les Ombres Résiduelles

    AlaynaLe jour se lève, teintant l’atelier d’une lueur grise et laiteuse. Je suis réveillée par la chaleur de Kael contre mon dos, son bras possessif enroulé autour de ma taille. La mémoire de la nuit nous enveloppe comme un parfum capiteux, mêlé à l’odeur de l’encre, de la sueur et de la sexe. Un sourire flotte sur mes lèvres. Nous avons pris feu, et nous avons survécu. Plus que cela : nous avons prospéré dans les flammes.Je me tourne lentement pour ne pas le réveiller. Son visage, dans le sommeil, a perdu ses lignes dures. La paix qui l’habite est fragile, volée, mais réelle. Mes doigts effleurent les racines noires qui serpentent sur son épaule. Ma marque. Notre histoire.Puis mon regard tombe sur mon propre bras, posé sur la couverture. La ligne noire que j’ai tracée semble minuscule, presque dérisoire, face à l’étendue de la chair violacée et noueuse. Une pensée froide germe dans la chaleur post-coïtale. Une seule ligne. Combien de milliers, de millions me faudrait-il pour couvr

  • LE SANG SUR L'ENCRE    Chapitre 53 – L'Encre et la Chair

    KaelSous mes paumes, sa peau est un parchemin frémissant. L'atelier n'existe plus. Il n'y a que l'obscurité trouée par la lueur dansante de la lampe à pétrole, et Alayna. Toujours Alayna.Son dos sous mes doigts est une géographie nouvelle. Je sens les reliefs de l'encre fraîche, les lignes noires et organiques qu'elle a tracées sur ma peau comme elle a tracé sa propre survie sur son bras mutilé. Chaque racine, chaque courbe est une promesse. La sienne. La nôtre.Quand mes lèvres retrouvent les siennes, c'est avec la faim de l'homme qui a trop longtemps marché dans le désert. Ce n'est pas la possession brutale du prédateur. C'est la revendication tremblante de l'éclopé qui a trouvé son port. Sa bouche cède, puis répond, avec une ardeur égale. Un goût de sel et de courage.Mes mains glissent le long de ses flancs, sentant les frissons qui la parcourent. Je dénoue les boutons de son jean avec des doigts qui ne tremblent plus. Chaque parcelle de peau découverte est une victoire. La sien

  • LE SANG SUR L'ENCRE    Chapitre 52 – La Géographie du Salut

    AlaynaLa ligne noire sur ma brûlure sèche, croûte minuscule sur une mer de cicatrices. Ce n’est qu’un trait, mais il a ouvert une vanne. En moi, tout change. La peur cède la place à une détermination farouche, une soif de recommencer, de recréer.Les jours qui suivent sont rythmés par un nouveau rituel. Chaque matin, après les exercices de rééducation qui me laissent épuisée et frustrée, je m’installe avec mon carnet de croquis. Je ne dessine plus des ailes brisées ou des mains qui se serrent. Je dessine des forêts denses où se cachent des loups aux yeux tristes. Je dessine des volcans endormis, leur lave figée en coulées d’encre noire. Je dessine des armures de métal et de chair, des œillets qui s’ouvrent sur des paysages infinis. Je remplis des pages et des pages, mes doigts retrouvant peu à peu leur mémoire, traçant le chemin de ce qui deviendra ma nouvelle peau.Kael observe ce travail silencieux. Il ne dit rien, mais sa présence est un carburant. Parfois, il pose une main sur mo

Plus de chapitres
Découvrez et lisez de bons romans gratuitement
Accédez gratuitement à un grand nombre de bons romans sur GoodNovel. Téléchargez les livres que vous aimez et lisez où et quand vous voulez.
Lisez des livres gratuitement sur l'APP
Scanner le code pour lire sur l'application
DMCA.com Protection Status