Beranda / Romance / La Marque de l'Alpha / Chapitre 2 - Entre les crocs de la nuit

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Chapitre 2 - Entre les crocs de la nuit

Penulis: Primso Fam
last update Terakhir Diperbarui: 2025-06-13 23:02:48

Une douleur sourde pulse à l’arrière de mon crâne. Mes tempes tambourinent comme si mille tambours s’y déchaînaient. Je tente d’ouvrir les yeux, mais l’obscurité est totale. Ou peut-être que je suis simplement aveugle.

L’air est moite, lourd. Il sent la terre, la moisissure... et le fer. Un goût métallique emplit ma bouche. Je tousse. Quelque chose coule de ma lèvre. Du sang.

Je suis allongée à même le sol, froid, rugueux. Mon poignet droit est engourdi. Je le bouge - une chaîne cliquette dans l’ombre. Mon cœur se serre. Où suis-je ?

Des voix. Lointaines. Sèches. Incompréhensibles. Puis des pas, qui se rapprochent.

La lumière me frappe comme un coup de poing lorsque la porte s’ouvre brutalement. J’aperçois une silhouette massive. Deux autres l’encadrent.

Un homme entre. Grand. Vêtu de noir. Il ne parle pas tout de suite. Il m’observe. Ses yeux brillent étrangement, comme si une braise y logeait. Il a le visage dur et anguleux, et une cicatrice descend de sa tempe jusqu’à sa mâchoire. Il impose quelque chose de brutal. Implacable. Il ne dégage ni sagesse, ni bonté. Juste de la force sèche.

- Tu étais seule ? me demande-t-il enfin d’une voix grave, sans émotion.

Je tente de répondre, mais ma gorge est sèche, râpeuse.

- Qu’est-ce que tu faisais dans notre forêt ?

Sa forêt ?

- Je...je ne savais pas... je me suis perdue, balbutié-je.

Il s’approche. L’odeur de cuir et de bois brûlé s’accroche à lui comme une seconde peau. Ses bottes résonnent contre la pierre et chaque pas me donne envie de reculer davantage.

- Tu es entrée sans autorisation. Tu as pénétré un territoire interdit. Réponds honnêtement : qui t’envoie ?

Je secoue la tête, paniquée. Mon dos heurte la pierre froide du mur.

- Personne... je vous jure... je suis juste une fille qui a fui...

Il tourne légèrement le menton vers l’un des gardes. Je perçois chez lui quelque chose d’inquiétant. Il prend plaisir à dominer, à effrayer. Il n’est pas là pour chercher la vérité. Il est là pour briser.

- Frappez, ordonne-t-il sans hésiter.

- Non ! Non, je dis la vérité !

Le premier coup m’arrache un cri. Une gifle cinglante qui me fait basculer sur le côté.

Puis le deuxième. Un poing, cette fois, dans l’estomac.

Je crache. Du sang. Je crois.

Mon corps n’est plus qu’un amas de chair douloureuse. Je veux hurler, supplier. Mais je sens que ce serait inutile. Je ne suis rien ici. Un insecte. Une intruse.

- On devrait l’éliminer maintenant, grogne l’un des gardes. Elle n’a rien d’utile.

- Elle a survécu, pourtant, répond l’autre. À l’appel. C’est rare.

L’homme en noir - Tharen, j’entends un garde murmurer son nom - se penche vers moi. Son regard me transperce, profond, mais sans une once d’humanité.

- Qui es-tu vraiment ?

Je n’ai pas la force de répondre. Mes lèvres tremblent. Ma vision se brouille. Mon corps entier vibre de douleur.

Puis, soudainement, une autre voix surgit dans l’encadrement de la porte.

- Assez.

Le ton est calme, mais ferme. Irréfutable. L’air lui-même semble s’arrêter.

Une silhouette s’avance dans la lumière. Plus élancée. Plus jeune. Mais pas moins imposante. Ses traits sont plus nobles, son regard plus clair. Il y a quelque chose de magnétique chez lui. Il n’a pas besoin de crier pour qu’on lui obéisse.

Tharen se redresse lentement.

- C’est une intruse, Kaël. Elle ne parle pas. Elle ment.

- Et toi, tu franchis encore une limite, réplique le nouveau venu. Tu n’avais pas à la battre.

Un instant de silence tend l’atmosphère. Les deux hommes se jaugent du regard.

- Elle n’est pas une simple humaine, dit Kaël en m’observant. Elle a résisté à la nuit, à l’appel. Elle mérite mieux que ta violence aveugle.

Il s’agenouille lentement près de moi. Son regard accroche le mien et pour la première fois depuis que j’ai ouvert les yeux dans ce cauchemar... je sens que quelqu’un me voit. Vraiment.

- Amenez-la en haut, finit-il par ordonner. Qu’elle soit soignée.

- Mais...

- J’ai dit : en haut.

Tharen serre les dents. Je vois sa mâchoire trembler. Mais il obéit. D’un geste, il fait signe à deux hommes de s’exécuter.

Je tente de comprendre ce qu’il insinue. Mais déjà, les bras puissants de l’un des hommes me soulèvent. Mon corps hurle de protestation. Je ferme les yeux.

Je voudrais me débattre, hurler ma terreur. J’aperçois, à travers mes paupières à demi closes, des bribes de couloirs, des torches vacillantes, une chaleur qui monte. On me porte. Je crois reconnaître un escalier en colimaçon. Des murs de pierre, des bannières sombres. Un château ? Un repaire ? Une prison dorée ?

Mais l’odeur du cuir a changé. Le contact est plus doux. On me traite comme un être vivant, pas un objet.

Je veux poser mille questions, mais ma conscience m’abandonne. Tout devient flou.

Puis... le néant.

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