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L’étrangère dans le miroir
Dernière mise à jour:
2025-06-19 01:06:45
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Le poison des racines L’invité inattendu
Chapitre 83 — L’invité inattenduAwaLe lendemain du vernissage, le soleil milanais se lève avec douceur, lavant la ville de la tension de la veille. Je me réveille lentement, enveloppée dans les bras de Malik, bercée par le ronronnement discret de la climatisation et la lumière filtrée par les rideaux. Rien ne presse. Rien ne menace. Du moins, je le crois.— Tu dors encore ? chuchote-t-il en embrassant ma clavicule.— Je profite… Tu es là, je suis là, et pour une fois, il n’y a rien à réparer.Il sourit contre ma peau.— Tu n’as pas à réparer. Tu as juste à briller.Je ferme les yeux, m’imprégnant de ses mots.Mais à peine ai-je posé le pied au sol que mon téléphone vibre. Un message d’Alessandra :“Il faut que tu viennes à la galerie. Urgent.”Je fronce les sourcils. Ce n’est pas dans ses habitudes. Elle est toujours enthousiaste, jamais alarmée. Je réponds que j’arrive dans l’heure.Malik s’habille à la hâte, enfile sa chemise encore froissée, et propose de m’accompagner.— Je t’at
Le poison des racines L’étrangère dans le miroir
Chapitre 82 — L’étrangère dans le miroirAwaMilan m’accueille avec un vent froid et vif, une morsure élégante sur les joues, presque comme si la ville elle-même voulait me réveiller brutalement. Le taxi glisse entre les bâtiments anciens, les façades ocres et les rues pavées, et j’ai l’impression de flotter dans un rêve irréel. Je suis ici. Seule. Et tout en moi tremble de la tête aux pieds.L’hôtel est chic, discret, avec une odeur de bois ciré et de fleurs fraîches dans le hall. Je monte, dépose ma valise, et reste debout au centre de la chambre, incapable de bouger. Tout est calme. Trop calme. Le silence me colle à la peau, comme une ombre que j’ai laissée s’infiltrer dans mes bagages.Je m’assieds au bord du lit et allume mon téléphone. Aucun message de Malik. Juste une photo : une main posée sur un carnet, la sienne, avec ces mots écrits à la main : “Sois celle que tu n’as jamais osé être. Je suis fier de toi.”Mon cœur se serre. Je pourrais pleurer. Mais je décide de me lever.
Le poison des racines Tu mérites le monde
Chapitre 81 — Tu mérites le mondeMalikElle dort à côté de moi, recroquevillée, comme si elle cherchait à disparaître dans la douceur des draps, à fuir ce choix qu’elle repousse depuis son retour.Je sens sa respiration calme mais agitée, comme si même dans ses rêves, elle cherchait à m’épargner.Depuis qu’elle a dit non au contrat, quelque chose a changé. Elle sourit, oui. Elle m’enlace, m’embrasse, rit même parfois. Mais dans ses yeux, une lumière s’est atténuée. Une lumière que je ne peux pas ignorer. Une lumière que j’ai vue briller là-bas, à travers l’écran, dans son atelier, quand elle me montrait ses œuvres avec des étoiles dans la voix.Et plus je la regarde, plus une vérité brutale s’impose à moi : elle a fait ce choix pour moi. Et je ne peux pas le laisser passer.Le matin, je me lève avant elle. Je prépare le café, mets un peu de musique douce en fond. J’ai besoin de créer un moment simple, sincère, loin des doutes et des silences pesants.Quand elle sort de la chambre, el
Le poison des racines L’absence comme une lame
Chapitre 80 — L’absence comme une lameMalikDepuis qu’elle est partie, le silence est devenu un compagnon. Il s’installe dans chaque pièce, s’allonge dans notre lit, boit son café dans sa tasse préférée, et me regarde droit dans les yeux à chaque réveil.Berlin. Trois mois. Neuf semaines. Soixante-dix jours. Je les compte sans même le vouloir.Au début, je fais semblant de tenir bon. J’enchaîne les journées au travail, je réponds aux messages de mes collègues, je souris quand il faut sourire. Mais dès que je rentre, la façade s’effondre. Le vide, lui, ne joue pas à faire semblant. Il est là. Brutal. Entier. Constant.Je ne lui ai jamais dit à quel point j’avais peur qu’elle ne revienne pas. Pas physiquement. Mais elle, son essence, celle qui riait à mes bêtises, qui me regardait avec ce mélange de tendresse et de feu. La Awa d’avant la reconnaissance, avant les flashs, les critiques, les voyages. Et si elle trouvait là-bas ce qu’elle n’avait jamais eu ici ? Si je n’étais qu’un pont e
Le poison des racines Le prix du talent
Chapitre 79 — Le prix du talentAwaJe croyais avoir tout reconstruit. Ma vie, mon cœur, mon corps. Je pensais que les murs de la maison suffiraient à contenir les fantômes, que l’amour de Malik ferait taire les anciennes voix. Mais je n’avais pas anticipé que le monde extérieur, lui, attendait encore. Qu’il frapperait à ma porte sans prévenir, m’offrant une chance… ou un piège.Tout commence par un email. Une ligne dans l’objet : “Sélectionnée pour l’exposition Émergences – Paris, galerie du 5e.”Je reste figée. Je le relis plusieurs fois. Mes doigts tremblent. Mon souffle se coupe.La Galerie du 5e. Un nom mythique dans le monde de l’art contemporain. Une place que je n’ai jamais osé convoiter. Trop prestigieuse. Trop loin de mon monde.Je crie.— Malik !Il arrive en courant, affolé, croyant à une mauvaise nouvelle.— Tu vas exposer à Paris, Malik ! À Paris !Il me fixe, stupéfait, puis un large sourire fend son visage. Il m’attrape dans ses bras et me fait tournoyer, comme un enfa
Le poison des racines La promesse des jours clairs
Chapitre 78 — La promesse des jours clairsAwaLes jours s’égrènent, paisibles. Je n’aurais jamais cru qu’un tel mot puisse s’appliquer à ma vie. Paisible. Comme un souffle lent après une longue apnée. Comme si le monde avait cessé de m’oppresser. Comme si, enfin, je pouvais exister sans être en sursis.Je passe plus de temps dans mon atelier. Mes mains, longtemps crispées, tremblantes, retrouvent peu à peu leur précision. Les couleurs reprennent leur place. Les idées reviennent comme une pluie d’été, inattendue mais bienvenue.Et Malik… Malik est partout. Présent, discret, attentif. Il ne me pousse pas, il ne m’attend pas. Il est simplement là. Et c’est suffisant.Un matin, il me surprend en m’attendant devant l’atelier, un sourire doux sur le visage, les mains dans les poches.— Viens, j’ai quelque chose à te montrer.— Maintenant ? dis-je, les doigts encore tachés de peinture.— Surtout maintenant.Il m’emmène dans un quartier calme, un peu éloigné du centre. Un endroit où les rues
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