Beranda / Mafia / Le poison des racines / Le venin du doute

Share

Le venin du doute

Penulis: Doriane Santos
last update Terakhir Diperbarui: 2025-03-31 22:57:08

Chapitre 3 : Le venin du doute

Assane

Je la regarde dormir.

Ou plutôt, faire semblant de dormir.

Sa respiration est trop irrégulière, son corps trop tendu. Je vois ses paupières frémir parfois, comme si elle se battait contre ses propres pensées.

Elle croit que je ne vois rien, que je me laisse aveugler par mon amour pour elle.

Mais Awa oublie une chose essentielle : je ne suis pas un homme aveugle.

Cela fait des semaines que je remarque des changements en elle. Des silences trop longs, des gestes plus prudents, une façon d’éviter mon regard. Et puis, il y a cette tension, ce frisson qu’elle ne peut réprimer quand il est là.

Malik.

Mon propre frère.

Une rage sourde monte en moi, un poison qui se propage lentement, mais sûrement.

Elle croit peut-être que je ne vois rien, que je suis trop occupé avec mon travail, avec la famille, avec le village. Mais Awa ne comprend pas que lorsqu’un homme sent qu’on lui arrache ce qui est à lui, il ne dort plus. Il observe.

Et j’observe.

Je me redresse lentement, quittant la natte où nous dormons. Mes pieds touchent la terre fraîche, mais je n’y prête pas attention. J’ai besoin d’air.

Dehors, la nuit est noire, pesante. Loin des habitations, le chant des criquets se mêle aux bruissements du vent.

Je marche sans bruit, mon esprit bouillonnant.

Depuis quand cela dure-t-il ?

Je veux croire que je me trompe, que je suis un fou paranoïaque jaloux de son propre frère.

Mais les regards qu’ils échangent, ces moments où elle s’éclipse trop longtemps… ça ne peut pas être une coïncidence.

Mon père disait toujours : Un homme qui doute est un homme déjà trahi.

Je serre les poings.

Non.

Si Awa a trahi mon amour, alors je la briserai avant qu’elle ne me détruise.

---

Le matin, elle agit comme si tout allait bien.

Elle m’accueille avec un sourire timide, prépare le petit-déjeuner, discute des tâches du jour.

Elle pense que je vais gober son masque.

Je la laisse croire que oui.

Je l’embrasse sur le front comme d’habitude, je plaisante légèrement, je joue mon rôle. Mais en moi, quelque chose s’est déjà fissuré.

Quand elle sort du village avec son panier, je la suis.

Je veux voir où elle va.

Avec qui.

Je me cache entre les arbres, avançant sans bruit.

Son chemin est familier. Trop familier.

Vers la rivière.

Mon souffle se coupe un instant.

Et puis, je le vois.

Lui.

Malik est déjà là, appuyé contre un arbre, l’attendant comme un voleur dans la nuit.

Awa ralentit, regarde autour d’elle.

Puis, elle s’approche.

Mon sang devient du feu.

Je m’accroupis derrière un tronc, mes yeux rivés sur la scène.

— Tu es sûr qu’il ne se doute de rien ? demande Malik à voix basse.

— Je ne sais pas, souffle Awa.

Son ton tremble.

Malik pose une main sur son bras.

Elle ne le repousse pas.

Elle ne le repousse pas.

C’est tout ce que j’ai besoin de voir.

Je tourne les talons, la rage hurlant dans mes veines.

Elle m’a trahi.

Et pour ça, elle paiera.

Awa

Je suis perdue.

Je sais que je me perds, que je m’enfonce dans un abîme dont je ne reviendrai peut-être jamais. Mais je n’ai pas le choix, n’est-ce pas ?

Je ferme les yeux un instant, me forçant à respirer lentement. Le parfum de la terre humide de la rivière emplit mes narines. Je suis là, seule, avec Malik, et je me demande si tout cela vaut vraiment la peine. Si c'est la vie que j'ai choisie ou si c'est le poison du doute qui me ronge petit à petit.

Malik est à mes côtés. Il ne dit rien. Il n'a jamais besoin de parler. Il est simplement là, à attendre que je me perde de plus en plus, que je tombe un peu plus dans ses bras, dans son monde.

Mais je suis toujours consciente, toujours lucide, un peu plus chaque jour.

Malik... Malik... J'aimerais le repousser, tout effacer. Mais une partie de moi... une partie de moi est attirée par la noirceur de son âme, par la manière dont il me fait oublier tout le reste.

Je baisse la tête. Un instant de faiblesse. Mais j’ai l’impression qu’il m’enferme à chaque regard, qu’il me lie à lui. J’ai l’impression d’être devenue une simple marionnette, et je déteste ça.

Un bruit dans les buissons.

Je me fige.

C’est lui.

Je me retourne brusquement. Mais il n’est pas là. Il s’est retiré. Il m’a laissée seule.

L’angoisse m’envahit. Pourquoi cette peur ? Pourquoi suis-je incapable de me débarrasser de ce sentiment qui m’étouffe à chaque instant où je pense à lui ? À Assane ?

Je n’ai plus de repères.

Je suis en train de sombrer dans une folie douce.

— Awa.

La voix, grave et basse, m’arrache de mes pensées.

Assane.

Je lève la tête et je le vois, là, à quelques mètres, dans l’ombre des arbres. Ses yeux sont sombres, froids. Il me regarde sans un mot. Mais je sens la tension, je sens la colère dans son regard. Il n’a pas besoin de parler.

Je suis prise au piège.

J’ai honte. Mais c’est une honte qui me ronge et que je ne peux plus ignorer. Le poison de la culpabilité est bien plus violent que tout ce que j’ai ressenti jusqu’ici.

Assane avance lentement, chaque pas résonne comme un coup de tonnerre.

Je veux m’excuser, expliquer, mais les mots me manquent. Que puis-je dire de toute façon ? Que faire face à un homme qui vous regarde comme si vous étiez la plus grande des traîtresses ?

Il s’arrête devant moi, son visage impassible. Il est si proche, je peux sentir la chaleur de son corps, mais il est si distant.

— Tu penses que je ne sais rien ?

Sa voix est douce, presque calme, mais j’entends la douleur cachée derrière ses mots.

Je me sens aussi vulnérable qu’une enfant prise en faute. Je ne trouve rien à dire. Rien qui puisse réparer ce que j’ai brisé.

— Assane, je... je ne voulais pas...

— Tu ne voulais pas ? Il s'approche encore plus près, et je recule d’un pas, le cœur battant. Tu ne voulais pas quoi ? Trahir ton mari ? Me faire croire que tout allait bien, que je n’étais qu’un homme innocent ?

Il y a une lueur dans ses yeux. Une lueur que je connais bien. La colère. Et cette colère me terrifie.

— Ce n’est pas ce que tu crois.

C’est tout ce que je parviens à dire. Mais cela sonne faux, même à mes propres oreilles. Je peux voir son regard se durcir encore plus, comme s’il allait m’écraser sous le poids de sa déception.

— Tu es incapable de me mentir, Awa.

Il se tourne brusquement et s’éloigne.

Mais au moment où il s’apprête à disparaître dans l’ombre de la forêt, il se retourne et me fixe, les yeux brûlants.

— Je t’aime, Awa. Mais si tu me trahis encore, si tu me mens encore une seule fois, je ne serai plus là.

Je ferme les yeux. Il sait tout.

Je suis perdue.

Lanjutkan membaca buku ini secara gratis
Pindai kode untuk mengunduh Aplikasi

Bab terbaru

  • Le poison des racines    Retour à la lumière 

    CHAPITRE 126 — Retour à la lumière AWALe bunker se referme derrière nous dans un bruit sourd de métal froissé.Un son que je n’oublierai jamais.Je reste immobile un instant, le souffle court.Ce claquement résonne comme la fin d’un cauchemar… et le début d’autre chose.Je lève les yeux.Le ciel.Je n’arrive pas à y croire.Bleu, vaste, ouvert.Pas ces néons pâles qui faisaient semblant d’imiter le jour. Pas cette lumière artificielle et crue qu’on nous imposait.Non. Le vrai ciel.Je sens ma gorge se serrer.Je voudrais hurler, pleurer, courir, m’écrouler.Mais je reste droite.Je sens la main de Lorenzo glisser dans la mienne.Solide. Tremblante.— On est dehors, Awa. On est… vivants.Je le regarde.Ses traits sont tirés. Il a des cernes, des cicatrices. Mais il est là.Il est beau.Pas d’une beauté parfaite.D’une beauté qu’on forge dans le feu.Je pose ma main sur sa joue, doucement.— On est libres, murmuré-je. Vraiment libres ?Il ne répond pas.Il n’en a pas besoin.On marche

  • Le poison des racines    Retour à la lumière 

    CHAPITRE 126 — Retour à la lumière AWALe bunker se referme derrière nous dans un bruit sourd de métal froissé.Un son que je n’oublierai jamais.Je reste immobile un instant, le souffle court.Ce claquement résonne comme la fin d’un cauchemar… et le début d’autre chose.Je lève les yeux.Le ciel.Je n’arrive pas à y croire.Bleu, vaste, ouvert.Pas ces néons pâles qui faisaient semblant d’imiter le jour. Pas cette lumière artificielle et crue qu’on nous imposait.Non. Le vrai ciel.Je sens ma gorge se serrer.Je voudrais hurler, pleurer, courir, m’écrouler.Mais je reste droite.Je sens la main de Lorenzo glisser dans la mienne.Solide. Tremblante.— On est dehors, Awa. On est… vivants.Je le regarde.Ses traits sont tirés. Il a des cernes, des cicatrices. Mais il est là.Il est beau.Pas d’une beauté parfaite.D’une beauté qu’on forge dans le feu.Je pose ma main sur sa joue, doucement.— On est libres, murmuré-je. Vraiment libres ?Il ne répond pas.Il n’en a pas besoin.On marche

  • Le poison des racines    Ce qu’on ne recolle pas sans déchirer

    CHAPITRE 125 – Ce qu’on ne recolle pas sans déchirerAWALe contact est passé.Mais ce n’est pas un passage. C’est une traversée.Quelque chose me coule dans le crâne. Une chaleur dense, visqueuse. Pas douloureuse. Pire : intime.Comme si une partie de moi me serrait enfin dans ses bras… en plantant lentement ses ongles sous ma peau.J’entends ma respiration.Mais ce n’est plus tout à fait la mienne.Un souffle plus ample, plus ancien.Comme si je respirais pour deux.Ou pour mille.Je tombe en arrière.Le choc contre le sol me réveille à moitié.Mes yeux papillonnent, lents.Le plafond tourne.Ou c’est moi.Des bruits reviennent.Pas ceux du bunker. — "Un sujet peut contenir plusieurs architectures de mémoire, mais l’intégration des schémas contradictoires crée des artefacts..."Des voix de laboratoire. Des murmures dans des masques. Du sang dans des tubes.Je les revois. Pas comme des souvenirs.Comme si je les vivais.Maintenant.Encore.Le présent se désolidarise.Je ne suis plus

  • Le poison des racines    Ce qu’on a laissé trop longtemps dormir 

    CHAPITRE 124 — Ce qu’on a laissé trop longtemps dormir AWALe panneau de la capsule clignote. ACTIVATION EN COURSStabilisation génétique : 41%Éveil cognitif : IncompletLa température chute encore.Mais cette fois, le froid ne vient plus des murs.Il monte de l’intérieur.Un froid ancien, cellulaire.Comme si mon propre sang s’inversait.Je sens mes nerfs se tendre comme des câbles tirés à l’extrême.Ma peau devient une frontière.Entre ce que je suis… et ce que j’aurais pu être.Le silence devient dense.Presque vivant.Pas le silence de l’absence.Le silence d’une chose qui attend qu’on la regarde.Je braque mon arme.Pas par peur.Par nécessité.Je dois garder un point fixe.Quelque chose de simple. Un poids. Un centre.La vitre craque.Un bruit sec. Une ligne en zigzag.Un motif presque organique.Comme si le verre lui-même cherchait à respirer.Derrière : elle.Ma silhouette.Mon corps.Mais plus jeune.Plus calme.Trop calme.Ses yeux sont ouverts.Mais ce n’est pas une cons

  • Le poison des racines    Ce qu’on ne veut pas retrouver

    CHAPITRE 123 — Ce qu’on ne veut pas retrouverAWALe sas se referme dans un souffle métallique.Un son trop lent pour être mécanique.Trop lourd pour n’être que technique.Comme un soupir étouffé.Devant moi : un tunnel de métal ancien.Murs rongés. Odeur de condensation stagnante.Un cliquetis diffus, régulier, pulse quelque part dans les entrailles du bunker.Ni horloge, ni machine.Un rythme sans nom. Organique.Je sors une lampe thermique.L’écran s’allume d’un bleu pâle.Les murs sont froids.Mais au sol…Des zones récentes.Des résidus de chaleur humaine, pâles et dispersés.Des empreintes dans le silence.Pas les nôtres.Je me retourne.Lorenzo tient debout. À peine.Son souffle est court.Une goutte de sueur file entre ses sourcils.Sa main crispée sur la canne. L’autre main tremble.Je murmure :— Tu peux encore reculer.Il me regarde, les pupilles noircies par la douleur.Mais sa voix reste calme :— Tu savais très bien que je ne reculerais pas.Je hoche la tête.Pas parce q

  • Le poison des racines    Ce qu’on ne veut pas retrouver

    CHAPITRE 122— Ce qu’on ne veut pas retrouver---AWALe sas se referme dans un souffle métallique.Pas de lumière.Juste un cliquetis diffus, quelque part dans les entrailles du bunker.Je sors une lampe thermique.Les murs sont froids.Mais au sol, des zones récentes.Des empreintes humaines.Pas les nôtres.Je me retourne vers Lorenzo.Il se tient debout. Juste.Son souffle est court. Sa main crispée sur la canne.— Tu peux encore reculer, murmuré-je.Il secoue la tête.— Tu savais très bien que je ne reculerais pas.Je hoche la tête.Et j’ouvre la première porte.---SECTEUR A — OBSERVATIONDes vitres blindées, craquelées par le temps.Derrière, des cellules.Certaines contiennent encore des silhouettes…Pas humaines.Pas tout à fait mortes non plus.Je coupe l’alimentation de sécurité.Un verrou cède dans un claquement sec.Nous entrons.Des dossiers traînent au sol.Des photos imprimées.Des visages.Certains flous, masqués par des codes-barres.D’autres reconnaissables.Je m’age

Bab Lainnya
Jelajahi dan baca novel bagus secara gratis
Akses gratis ke berbagai novel bagus di aplikasi GoodNovel. Unduh buku yang kamu suka dan baca di mana saja & kapan saja.
Baca buku gratis di Aplikasi
Pindai kode untuk membaca di Aplikasi
DMCA.com Protection Status