Les heures s’étaient écoulées lentement dans la chambre d’hôpital, chaque minute marquée par la résonance sourde des questions sans réponse qui tourbillonnaient dans l’esprit de Rosette. Chaque bruit de la machine, chaque murmure des infirmiers semblaient résonner dans le vide de ses pensées. Elle n’arrivait pas à se détacher de cette sensation de malaise, de cette peur viscérale qui s’était emparée d’elle.Le médecin était reparti après quelques paroles réconfortantes, mais Rosette ne se sentait ni rassurée, ni soulagée. La pièce était toujours trop froide, trop impersonnelle, et son esprit, encore figé dans le déni, continuait de se battre pour rassembler les morceaux éparpillés de ce qui venait de lui arriver.Au bout d’un moment, la porte s’ouvrit lentement et deux policiers entrèrent dans la pièce. Un homme et une femme, visiblement plus jeunes que les officiers qu’elle avait rencontrés auparavant au commissariat. Ils la fixèrent avec des regards emplis de curiosité et, peut-êt
Elle aperçut la porte d’une salle de classe à moitié ouverte. C’était une salle vide, juste au bout du couloir. Sans même y réfléchir, elle fonça droit vers elle et s’y enferma. Le verrou se ferma dans un bruit métallique derrière elle, et elle se laissa glisser contre la porte, respirant profondément pour essayer de reprendre son calme.Son corps tremblait légèrement, et son esprit était toujours englouti dans la même confusion. Elle s’assit dans un coin, la tête entre les mains, essayant de chasser les images d’Alex, de la marque, et du Chargé d’orientation qui, selon elle, n’était jamais aussi intéressé par elle que ce matin.À travers la porte, elle entendait des bruits sourds, des pas qui s’éloignaient, des voix d’élèves qui reprenaient leurs conversations. Mais dans cette pièce, c’était comme si le monde extérieur n’existait plus. La solitude qui s’y installa fut à la fois apaisante et angoissante.Pourquoi fuyait-elle ? Pourquoi avait-elle l’impression que tout le monde sava
Rosette se leva tôt ce matin-là, le cœur lourd et l’esprit en ébullition. La marque, en forme de lune, était toujours là, persistante, gravée sur sa peau comme une étrange évidence. Elle ne pouvait s’empêcher de la regarder dans le miroir encore et encore, tentant de comprendre, de trouver une réponse logique. Mais plus elle y pensait, plus les questions se multipliaient.Elle n’avait pas eu le courage de parler à Orchidée la veille. Elle s’était persuadée qu’elle ferait mieux d’attendre, de voir comment les choses se dérouleraient. Mais la vérité, c’était que la peur la paralysait. Elle ne comprenait rien à ce qui se passait.En arrivant au lycée, l’atmosphère semblait différente ce matin-là, comme si quelque chose avait changé, quelque chose de presque tangible. Rosette le sentait. Ses pas résonnaient dans le couloir, et malgré les voix des autres élèves qui bavardaient autour d’elle, elle avait l’impression d’être complètement isolée dans son propre monde.Elle s’assit dans sa s
Elle continua d’avancer comme si de rien n’était, refusant de croiser son regard trop longtemps. Plus elle agirait normalement, plus elle éviterait de s’attirer des ennuis.Elle passa à quelques mètres de lui.Rien.Pas un mot.Pas un mouvement.Mais elle le sentait toujours. Ce regard qui la frôlait, pesant, perturbant.Elle serra les dents et accéléra le pas jusqu’à sortir du bâtiment.L’air frais de l’extérieur la fit légèrement soupirer de soulagement.Pourquoi avait-elle l’impression qu’un étau invisible s’était refermé autour d’elle pendant une fraction de seconde ?Elle chassa cette pensée et se dirigea vers la grille du lycée. Il était tard, et elle n’avait qu’une envie : rentrer chez elle, s’éloigner de cette atmosphère pesante.Alex, de son côté, la suivit du regard jusqu’à ce qu’elle disparaisse au bout de l’allée.Toujours sans rien dire.Orchidée, avec son sourire chaleureux et son esprit vif, était un véritable rayon de soleil dans la vie de Rosette. Elles ét
Le soleil de midi caressait doucement la cour du Lycée Saint-Célestin, projetant des ombres longues sur le sol pavé. Alex marchait aux côtés de Sacha, son pas lent et détendu, les mains toujours enfoncées dans ses poches. Il laissait la blonde parler, hochant vaguement la tête lorsqu’elle attendait une réaction, mais sans vraiment écouter.— Et puis, je lui ai dit : “Ma chérie, ce sac est un faux, tu comptes vraiment sortir avec ça ?” Tu aurais vu sa tête, Alex ! Je te jure, c’était à mourir de rire !Il ne répondit pas.— Alex ? Tu m’écoutes ?— Hmm.Sacha soupira, mais continua tout de même à parler, trop habituée à son indifférence pour s’en vexer réellement.Ils passèrent sous l’arche qui menait à l’arrière-cour, une partie du lycée plus tranquille, souvent occupée par des élèves qui fuyaient la foule principale. Alex aimait parfois venir ici pour respirer loin du bruit incessant du Saint-Célestin.Mais cette fois, l’endroit lui réserva une surprise.Il s’arrêta net.Un pe
Elle le fixa dans les yeux, son cœur battant fort dans sa poitrine, mais elle ne laissa rien paraître. Elle se souvenait de tout. De son baiser avec Sacha, de ce qu’il avait fait pour sauver sa propre peau, du sacrifice de son ami, de tout ce qu’il avait caché derrière ses sourires et ses promesses. Elle était fatiguée de jouer à son jeu, de se laisser manipuler.— Tu crois vraiment que tu peux me fuir, Rosette ? dit-il, son regard devenu plus sombre.— Jusqu’à présent, tu m’as toujours manipulée. répliqua-t-elle avec fermeté. Je t’ai cru. Je t’ai fait confiance, et tu m’as trahie. Tu as sacrifié ton ami pour rester dans le jeu, et je n’ai plus aucune raison de te suivre.Qui t’a dit ça ? demanda-t-il, sa voix soudainement pleine de pression. Qui t’a raconté des mensonges comme ça ?Rosette sentit la tension dans sa main qui la retenait, mais elle ne se laissa pas impressionner. Elle se tourna lentement, les yeux pleins de défi.— Je ne sais pas pourquoi tu insistes encore, Alex.