Chapitre 4

Mon esprit a suivi Élise jusqu'à la clinique du guérisseur.

Mon compagnon, Richard, est entré rapidement.

Il s'est précipité aux côtés d'Élise, lui a pris la main et a examiné avec anxiété la marque rouge sur sa paume. Ses yeux étaient remplis d'angoisse.

« Comment est-ce arrivé ? Qu'a dit le guérisseur ? »

« Richard, ne sois pas comme ça », a dit Élise, la voix étranglée par les larmes, mais elle a réussi à esquisser un faible sourire, « ce n'est pas la faute de Sophie. Elle voulait sans doute me faire une surprise et a oublié un instant que nous, les loups-garous, ne pouvons pas toucher l'argent... »

Plus elle se montrait « compréhensive », plus Richard s'assombrissait.

Il a levé les yeux, la voix pleine de colère. « Sophie ? Où se cache-t-elle maintenant ? Élise, ne sois pas triste. Je ferai en sorte de lui donner une leçon pour toi ! »

Nous n'avions pas complété notre lien de compagnon, il ne pouvait donc pas sentir ma mort, et encore moins savoir que j'étais juste à côté de lui et que je l'observais en silence.

Après avoir quitté la clinique, Richard a appelé mon téléphone. Comme il restait sans réponse, il a laissé un message.

« Sophie, comment as-tu pu être aussi vicieuse ? Utiliser de l'argent pour faire du mal à ta propre sœur ? J'ai toujours pensé que tu étais gentille, mais tu ferais une telle chose par jalousie ! »

La voix de Richard était furieuse.

« J'allais te donner ton cadeau de récompense, c'est un héritage familial, un pendentif pour te féliciter. Mais là, tu ne le mérites pas, considère ça comme ta punition. »

« Tu ferais mieux de prier pour qu'Élise aille bien. Sinon, la cérémonie de notre lien de compagnon sera annulée ! »

J'ai écouté ses accusations, le cœur trop fatigué pour ressentir quoi que ce soit.

J'aurais dû le savoir depuis longtemps.

Nous nous étions déjà disputés à plusieurs reprises à propos d'Élise. Lors d'une séance d'entraînement à la chasse, il était entièrement concentré sur la forme agile d'Élise. Lorsque je trébuchais sur une racine, il se contentait de me traiter de maladroit. Lorsque nous mangions ensemble, il ne se souvenait pas que je ne supportais pas les plats épicés, alors qu'il pouvait personnellement préparer plus de vingt sortes de desserts différents pour faire plaisir à Élise.

J'avais discuté avec lui de ces choses à plusieurs reprises, mais il m'avait répondu : « Tu réfléchis trop, je considère Élise comme une petite sœur. »

Sa froideur me donnait l'impression d'être une folle possessive.

Mais je l'aimais tellement. Je pensais que sa présence était un cadeau de la Déesse de la Lune, qu'il pouvait être à moi et à moi seule.

Je me trompais, je me trompais complètement.

Mes parents aimaient Dominique et Élise pour leur sang. Pourquoi Richard l'aimait-il ? Je ne le savais pas.

Et maintenant, je n'aurais jamais l'occasion de le savoir.

Car maintenant, que je sois tombée ou battue, je ne ressentirais plus jamais la douleur.

Après minuit, papa, maman et Dominique sont finalement rentrés à la maison, épuisés.

En flottant dans un coin du salon, j'ai entendu ma mère soupirer.

« C'est dommage que la lignée de Richard ne soit pas assez forte pour Élise, ils seraient parfaits ensemble. »

« Regarde comme il était attentif à la clinique. »

Mon esprit s'est figé.

Puis j'ai entendu papa parler. « Oui, Richard est tout à fait capable, et je crois qu'Élise l'aime bien aussi. Ce serait parfait s'ils étaient ensemble, mais ces choses-là sont guidées par la Déesse de la Lune. »

« N'y pense pas trop », a dit maman, « la lignée de Richard n'est pas digne de notre précieux loup blanc, il vaut mieux le laisser avec Sophie, leurs lignées de loups gris s'accordent mieux. »

« Même s'il complète le lien de compagnon avec Sophie, il pourra toujours s'occuper d'Élise. » a-t-elle ajouté avec désinvolture, avant de lever les yeux et de remarquer que la maison était plongée dans l'obscurité.

Une légère odeur métallique flottait dans l'air.

« Il semble que les pierres de lune de la maison n'ont plus d'énergie », a dit papa, agacé, « Dominique, va au sous-sol en chercher une nouvelle. »

Dominique a grogné en signe d'accord et s'est dirigé vers le sous-sol.

Plus il s'approchait, plus l'odeur métallique devenait forte. Son instinct de loup lui a fait froncer les sourcils, mais il a considéré qu'il s'agissait d'un rat mort dans la maison.

« C'est quoi cette odeur ? » Papa et maman l'ont suivi vers la porte du sous-sol.

Dominique l'a poussée.

Une odeur épaisse et nauséabonde de sang et de pourriture a jailli vers eux.

Dans l'obscurité, un corps gisait dans une mare de sang séché et noirci, les yeux pas complètement fermés.

Dominique s'est arrêté net.

« Sophie... ? »