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Chapitre 8

Author: Lilia
Le cri d'Isabelle a résonné dans les coulisses.

Le personnel s'est figé sous le choc. Certains ont commencé à crier de panique, d'autres ont cherché leur téléphone pour appeler une ambulance.

J'ai sorti le couteau et je me suis redressée.

« Un Roman rembourse toujours ses dettes », ai-je dit en regardant Isabelle, qui se tordait sur le sol, serrant sa main en sanglots, « ne l'oublie pas. »

Je me suis retournée pour m'éloigner, les bruits du chaos s'estompant derrière moi.

Je me suis dirigée vers la sortie d'un pas ferme, comme si rien ne s'était passé.

Au moment où j'atteignais la porte, Victor m'a barré la route.

Il tenait dans ses mains une couverture et un thermos, il venait manifestement de rentrer.

En me voyant, Victor a changé de visage.

« Qu'as-tu fait ? » a-t-il demandé.

J'ai jeté un coup d'œil au thermos qu'il tenait et j'ai esquissé un sourire amer et ironique. « Tu es allé chercher des médicaments pour elle ? »

« Je t'ai demandé ce que tu as fait ! » La voix de Victor était plus froide, plus tranchante.

« Elle a mis le collier de ma mère sur un chien errant et a traité ma mère de salope. » je l'ai regardé droit dans les yeux, de manière inébranlable. « Alors je l'ai poignardée. »

L'expression de Victor s'est figée. « Qu'est-ce que tu as dit ? »

« Tu m'as entendue », ai-je fait un geste en direction de son oreille, « tes hommes ont déjà dû te faire leur rapport. »

Victor portait en effet une oreillette discrète, il savait déjà tout ce qui s'était passé.

« Même si elle a mis le collier sur un chien, tu n'as pas le droit de lui faire du mal ! » La voix de Victor était comme de la glace, donnant le coup de grâce.

Cette seule phrase a brisé ce qu'il restait de moi.

J'ai regardé l'homme en face de moi, les larmes me sont enfin montées aux yeux.

Ainsi, dans son monde, même si Isabelle profanait la mémoire de ma mère décédée, je n'avais pas le droit de riposter.

« Victor », ma voix a tremblé, « comment vas-tu me DISCIPLINER cette fois-ci ? »

Victor a vu mes larmes et, pendant une fraction de seconde, sa détermination a semblé vaciller.

Mais son expression s'est à nouveau durcie, plus froide que jamais.

« Je ne peux plus te contrôler. » a dit Victor en sortant son téléphone.

« Marc, amène tes hommes à la salle des ventes, arrête Salomé pour agression. »

En écoutant son ordre froid, je sentais le dernier morceau de mon cœur se déchirer.

Dix minutes plus tard, deux officiers en uniforme sont entrés.

« Mlle Salomé Roman, vous êtes en état d'arrestation pour agression aggravée. Veuillez nous suivre. »

Sans résister, j'ai tendu les mains pour qu'ils me passent les menottes.

Alors qu'ils m'ont emmenée, j'ai jeté un dernier coup d'œil en arrière.

Victor tenait Isabelle, dont la main avait été bandée à la hâte, et la réconfortait doucement.

« C'est bon, je suis là », lui a-t-il caressé les cheveux, « personne ne te fera plus jamais de mal. »

Isabelle a pleuré dans ses bras comme une colombe blessée.

Et j'ai été traînée comme une criminelle ordinaire.

Centre de détention de la ville de Paris, bloc cellulaire 7.

Les femmes en détention provisoire pour des délits mineurs y étaient enfermées.

Quand on m'a poussée dans la cellule, quelques femmes imposantes m'ont entourée.

« La nouvelle ? Pourquoi t'es là ? » La Chef était une grande femme aux bras tatoués.

« Agression. » ai-je répondu simplement.

« Oh, une petite fougueuse. » a souri la femme en faisant craquer ses articulations. « Tu connais les règles ici ? Les débutants paient une taxe de protection. »

« Je n'ai pas d'argent. »

« Pas d'argent ? » L'expression de la femme s'est assombrie. « Alors tu devras payer d'une autre manière. »

Cette nuit-là, ils m'ont aspergée d'un seau d'eau glacée.

Le lendemain, j'ai trouvé des éclats de verre mélangés à ma nourriture.

Le troisième jour, ils ont commencé à me battre.

Et à chaque fois, juste avant de lever la main sur moi, la Chef disait la même chose : « Le patron Victor a dit qu'il fallait te donner une leçon. »

Donc, tout ça était à cause de Victor.

Il ne voulait pas seulement que je sois en prison, il voulait que je sois torturé ici.

Trois jours plus tard, j'ai été libérée.

C'était mon dernier jour à Paris.

J'ai traîné mon corps meurtri et abîmé hors du centre de détention. La lumière du soleil était si forte qu'elle me faisait mal aux yeux.

Alors que j'atteignais la porte, une vague de vertige m'a envahie.

Le monde s'est mis à tourner et je me suis effondrée sur le trottoir.

Lorsque je me suis réveillée, je me trouvais dans une autre chambre d'hôpital qui m'était familière.

Victor se tenait près de mon lit, les mains dans les poches, la voix froide et détachée.

« As-tu appris ta leçon cette fois-ci ? »
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