Chapitre 0004

Durant mon séjour à l'hôpital, je n'ai pas perdu mon temps. J'ai envoyé un détective privé pour faire une enquête sur la relation entre mon soi-disant mari et Rosaline Boréal.

Je me suis mariée à Lucas Morini par choix. Et par amour, enfin, c'est ce que je croyais.

J'ai tout donné pour cet homme, pour l'aider dans ses affaires, et pour sa santé. J'ai abandonné mes études pour devenir femme au foyer.

Mais qui aurait cru qu'il profitait de moi ?

Celle qu'il aime réellement, est ma sœur adoptive, Rosaline Boréal.

Il a fait beaucoup de choses pour elle, dès son retour.

À notre anniversaire de mariage, il l'accompagnait voir les aurores boréales.

À mon anniversaire, il l'accompagnait voir les fleurs de cerisiers à Tokyo.

À la Saint-Valentin, il lui a offert une villa et une bague en diamant. Et mon cadeau, était juste ce que le bijoutier lui a offert pour l'achat de la bague.

Et c'est loin d'être tout.

Mais visiblement pas suffisant pour que je demande le divorce.

Je m'occupais toujours de lui après tout ça, dans le seul but de conserver notre mariage.

Même mon kidnapping, était dû à son adversaire qui voulait sa vie. J'ai été enlevée pour le défendre.

Mais qu'ai-je obtenu ? Rien.

Je peux donner ma vie pour lui, mais il choisit la vie de Rosaline avant la mienne. Même quand j'ai survécu à cet accident, tout ce qui lui importait est que j'aille demander pardon à son vrai amour.

Quel mari indigne ! Quel homme indigne !

Bien que j'ai du mal à accepter ce que j'étais avant, c'est trop tard pour regretter.

Je dois me séparer de lui avant de me reconstruire.

Un connard et une s*lope, ça fera bon ménage ensemble.

J'espère qu'ils resteront ensemble éternellement.

Lucas fronce les sourcils, « Joyce, que veux-tu encore ? Je t'ai laissé trois mois pour te remettre en question, tu ne l'as pas fait ? »

Quelle audace de dire ça !

Je n'ai pas pu m'empêcher d'éclater de rire en l'entendant, me moquant de mon ridicule durant nos années de mariage.

J'ai failli mourir pour lui, mais c'est comme ça qu'il me remercie.

« Bien sûr que si. C'est pour ça que je vous donne ma bénédiction. »

Le joli visage de l'homme vire au noir. Toute la douceur qui y résidait à l'instant a totalement disparue.

C'est ça, la différence entre l'amour et la haine.

C'est bizarre. Même si je ne me rappelle pas de mon amour pour lui autrefois, j'ai tout de même envie de le rejeter au plus vite.

Mais quand je croise son regard froid, mon cœur se serre.

« Joyce, ne te méprends pas. Il n'y a rien entre Lucas et moi. On a juste perdu à action et vérité, c'est pour ça... »

Cette femme à l'apparence faible s'approche de moi d'un pas précipité.

Son air inquiet est si réel.

Quand elle s'apprête à se jeter sur moi, je m'écarte.

Même si j'ai l'air en forme, j'ai des plaques de ferrailles partout dans mon corps.

Le médecin m'a dit de bien faire attention de ne pas me blesser avant mon rétablissement total, sinon, les blessures pourraient être fatales.

On peut dire que je suis aussi fragile que de la porcelaine, alors elle ne doit surtout pas me toucher.

Ma famille et mon mari ne sont pas venus me voir durant mon hospitalisation, mais elle, elle est venue plusieurs fois. Elle sait très bien pour ma situation.

« Joyce, tu me détestes à ce point ? », m'ayant ratée, Rosaline reste au sol, les larmes aux yeux.

Mon mari a tellement mal au cœur pour elle que son inquiétude se lit sur son visage.

« Joyce, si tu n'es pas venue t'excuser à Rosa, pars immédiatement ! Et n'apparais plus jamais devant moi ! »

Son ton est tellement froid.

Son statut social le rend encore plus imposant. Alors la pression apportée par ses paroles est écrasante.

Mais...

C'est une excellente nouvelle ?

Je peux ne plus jamais le voir sans rien faire ?

Je lève mes yeux pour faire un large sourire, « ça tombe bien, je ne suis pas venue pour ça. J'y vais, alors. »

En finissant ma phrase, je me tourne pour partir, en ignorant le silence absolu dans la salle.

Mais dès mon premier pas, on m'attrape fermement le bras.

La force exercée me donne instantanément de la sueur froide.

« Joyce, tu es consciente de ce que tu dis ? »

« Tu as le droit de bouder, mais tu dois connaître les limites ! », en pensant à son cinéma qui a duré trois mois, Lucas ne peut s'empêcher de se montrer impatient.

Je le regarde fixement. J'ai dit tout ce que j'avais à dire, mais il pense encore que je fais du cinéma. Je me demande s'il est vraiment con ou s'il est juste con ?

« Tu crois que je fais semblant ? Tu n'as qu'à me tester. »

« Comment ça, tester ? », l'instinct de Lucas lui dit qu'il n'appréciera pas les prochaines paroles de Joyce.

« On va à la mairie, pour divorcer. », dis-je en le regardant sincèrement.

Les yeux de tout le monde ici présent s'écarquillent. Ils me regardent comme si j'étais un extraterrestre.

C'est vrai. Auparavant, je n'aurais jamais dit une chose pareille.

Après un moment de silence, des moqueries se font entendre.

« Joyce, si tu dis ça, Lucas divorcera vraiment avec toi. »

« Ne le regrette pas quand vous serez devant la mairie. »

« Lucas, ne te laisse pas faire. Divorce. »

« Oui, divorce ! Tu verras si elle ose vraiment. Tu trouveras plein de femmes meilleures qu'elle. Mais elle, on ne la prendrait pas même si elle se prostitue. »

« Pour qui elle se prend ? Comment ose-t-elle menacer Lucas ? »

« Lucas n'est pas allé te voir durant tes trois mois d'hospitalisation, tu ne sais pas ce que ça signifie ? »

« Sam, ne te fatigue pas. Cette femme pitoyable ne comprend rien de tout ça. »

Lucas ne m'aime pas, alors ses amis non plus. Ils se sont toujours moqués de moi de cette façon.

Le visage de Lucas s'assombrit à chaque phrase de ses amis.

Il essaie de m'avertir : « Joyce, tu devrais arrêter. »

Tout le monde prend ce que j'ai dit à la rigolade. Ils savent tous à quel point je l'aimais. Je pouvais faire une crise de panique parce qu'il rentrait trop tard la nuit. Alors le divorce, c'est quelque chose d'impensable.

Mais mon frère est le seul à ressentir ma sincérité.

Après tout, nous sommes jumeaux. Il me connaît mieux que quiconque.

« Qu'est-ce qui t'arrive, Joyce ? C'est Lucas Morini, la personne que tu aimes le plus au monde ! », puisqu'il ressent ma sincérité, il est encore plus étonné que les autres. Il se demande pourquoi je voudrais divorcer avec Lucas, l'homme que j'aimais plus que tout.

Je n'ai pas répondu à sa question. Je continue à fixer Lucas et lui demande de me lâcher.

Il rigole, sous le coup de la colère ou trop heureux de pouvoir enfin se débarrasser de moi, « très bien, Joyce ! Tu es audacieuse ! »

« Tu veux divorcer ? Bien, j'accepte. »

Après avoir reçu la réponse que je voulais, je m'apprête à partir. Mais Rosaline se jette encore une fois sur moi, « Joyce, Lucas, ne faites pas ça ! Ne faites pas ça pour moi... »

« Il n'y a vraiment rien entre lui et moi, on jouait simplement au jeu ! Ne divorce pas avec lui pour ça. Si tu ne me crois pas, je... Je peux le prouver par ma mort ! », dit elle en attrapant le couteau à fruits sur la table.

Tout le monde se précipite pour la calmer, sans oublier de me blâmer.

Je lâche un sourire ironique, « ok, vas-y, j'y crois si tu meurs vraiment. »