Sienna quitta l’appartement d’un pas tremblant, son cœur tambourinant dans sa poitrine. Chaque respiration était une brûlure, une douleur aiguë qui lui rappelait la trahison qu’elle venait de découvrir. Son monde venait de s’effondrer sous ses yeux, et elle peinait à contenir le flot de rage et de douleur qui l’envahissait. Les larmes menaçaient de couler, mais elle se força à les contenir, ne voulant pas montrer sa faiblesse.
Elle était encore sous le choc lorsqu’elle entendit la porte d’entrée s’ouvrir brusquement.
— Sienna ?
Elle releva la tête et se retrouva face à Margaret Lawson, la mère d’Ethan, suivie de sa sœur Olivia et de sa cousine Vanessa. Toutes trois portaient des sacs de shopping et arboraient des sourires jusqu’à ce qu’elles remarquent son expression décomposée.
— Mais qu’est-ce qui t’arrive ? demanda Margaret en fronçant les sourcils, ses yeux scrutant le visage de Sienna à la recherche d’un indice.
Sienna ouvrit la bouche, mais aucun son n’en sortit. Elle aurait voulu leur raconter ce qu’elle venait de vivre, mais les mots restaient bloqués dans sa gorge.
— Tu as l’air d’avoir vu un fantôme, ricana Olivia, un sourire moqueur sur les lèvres.
Un rire léger résonna derrière elle, un son familier qui lui fit froid dans le dos. Elle se retourna juste à temps pour voir Ethan et Chloe sortir de la chambre, leurs cheveux encore ébouriffés. Chloe s’étira langoureusement, comme une chatte satisfaite, et jeta un regard moqueur à Sienna avant d’attraper la main d’Ethan.
Le silence dans l’entrée fut glaçant. Les rires s’évanouirent, remplacés par une tension palpable.
— Qu’est-ce que ça signifie ? demanda Margaret en posant une main sur sa hanche, son regard se durcissant.
Sienna sentit une vague de fureur remplacer son chagrin. La colère enflait en elle, se mêlant à la douleur.
— Demandez à votre fils, répliqua-t-elle d’une voix tremblante, son regard féroce planté dans les yeux d’Ethan.
— Quoi ? fit Olivia, croisant les bras, un air désinvolte sur le visage.
Sienna planta son regard dans celui d’Ethan, ses yeux brûlant de rage.
— Dites-moi, Mme Lawson, que ressentiriez-vous si vous rentriez chez vous et trouviez votre fiancé au lit avec votre meilleure amie ?
Margaret cligna des yeux, puis éclata de rire, comme si Sienna venait de raconter une blague.
— Oh, allons bon, ce n’est que ça ?
La déception et la colère se mêlèrent dans le ventre de Sienna, lui provoquant un mouvement de recul.
— Que ça ? demanda-t-elle, incrédule.
— Tu fais toute une histoire pour une simple… erreur ? souffla Olivia avec un sourire narquois, comme si la situation n’avait aucune gravité.
— Une erreur ? répéta Sienna, sa voix s’élevant sous l’effet de la colère. Il était au lit avec Chloe !
— Et alors ? intervint Vanessa en levant les yeux au ciel, comme si c’était la chose la plus banale au monde. Ethan est un homme. Tu ne t’attendais tout de même pas à ce qu’il te reste fidèle, si ?
— Il m’avait demandé en mariage ! hurla Sienna, incapable de croire ce qu’elle entendait.
Margaret secoua la tête avec un rire méprisant, son attitude dédaigneuse lui brisant le cœur.
— Oh, ma pauvre fille…
Sienna sentit une boule douloureuse se former dans sa gorge, l’incompréhension et la tristesse s’entremêlant en elle.
— Comment pouvez-vous être aussi… insensible ? demanda-t-elle, sa voix se brisant.
— Écoute, Sienna, soupira Margaret d’un ton exaspéré. Tu aurais dû t’y attendre. Ethan a besoin d’une femme qui sait le satisfaire.
— Et tu es aussi excitante qu’un mur, ajouta Olivia avec un sourire en coin, comme si elle donnait un avis de la plus haute importance.
— En fait, on s’est toujours demandé pourquoi il t’avait choisie, renchérit Vanessa, son ton moqueur accentuant encore plus l’humiliation de Sienna. Franchement, tu n’as rien d’extraordinaire.
Sienna sentit son estomac se tordre, une colère sourde menaçant d’éclater. Elle ne pouvait pas croire ce qu’elle entendait.
— Vous êtes sérieuses ? demanda-t-elle, l’incrédulité se mêlant à la rage.
— Absolument, confirma Margaret en croisant les bras, un air de défi sur le visage. Tu es trop banale. Trop rigide. Ethan a besoin d’une femme avec plus de… piquant.
Sienna tourna la tête vers Ethan, cherchant une once de regret dans son regard, mais il se contenta de hausser les épaules, indifférent à la souffrance qu’il lui infligeait.
— Elles n’ont pas tort, Sienna, ajouta-t-il avec une désinvolture glaciale.
Elle recula d’un pas, abasourdie, son cœur se brisant un peu plus à chaque instant.
— Tu ne vaux même pas une seconde chance, ricana Olivia.
— Ethan mérite mieux, renchérit Vanessa en lançant un regard complice à Chloe, qui se tenait là, se pavanant comme une conquérante.
Chloe passa une main possessive autour du bras d’Ethan et lui lança un sourire aguicheur, comme si tout cela n’était qu’un jeu.
— En tout cas, moi, je sais lui donner ce dont il a besoin, souffla-t-elle d’une voix mielleuse, ses yeux lançant des éclairs de défi vers Sienna.
Ethan sourit et caressa la joue de Chloe du bout des doigts, un geste intime qui la fit suffoquer.
— Et moi, je sais exactement comment la rendre heureuse, répondit-il, son ton léger, presque amusé.
Leurs rires résonnèrent comme un coup de poignard dans la poitrine de Sienna, un son qu’elle ne pourrait jamais oublier.
Ses mains tremblaient. Son cœur était en miettes, piétiné sous les pieds de ceux qu’elle avait aimés. Elle ne supporterait pas une seconde de plus.
— Allez au diable, lâcha-t-elle d’une voix glaciale, la douleur se transformant en une rage brûlante.
Elle tourna les talons et sortit, ignorant les éclats de rire qui fusaient dans son dos. Elle avait perdu son fiancé, sa meilleure amie, et tout ce qu’elle croyait être sa place dans ce monde. Elle avait l’impression d’être un navire à la dérive, sans but ni direction.
Sienna s’était arrêtée juste derrière la porte, le souffle court, le cœur battant à tout rompre. Elle aurait dû partir. Elle aurait dû tourner les talons et quitter définitivement cet endroit qui lui était devenu hostile. Mais quelque chose l’en empêchait.
La rage.
Elle voulait entendre ce qu’ils disaient vraiment d’elle, sans filtres, sans faux-semblants. Elle voulait savoir à quel point ces gens, qui faisaient autrefois partie de sa vie, la méprisaient. Dans le salon, les rires avaient cessé, remplacés par un ton plus détendu, comme si sa présence n’avait été qu’un poids enfin retiré de leurs épaules.
— Dieu merci, souffla Margaret Sterling, la mère d’Ethan, d’une voix pleine de satisfaction. Je me demandais combien de temps encore tu allais traîner cette fille comme un boulet.
— Honnêtement, maman, j’ai eu pitié d’elle, répondit Ethan d’un ton désinvolte, comme s’il parlait d’un vieux jouet qu’il avait décidé de jeter. Elle était tellement… accrochée à moi. Comme une sangsue.
Sienna serra les poings, sa respiration devenant plus saccadée. L’humiliation, le dégoût et la colère se mêlaient en elle, formant une tempête qu’elle ne pouvait plus ignorer.
— Une sangsue ? répéta Olivia avec un rire moqueur, sa voix suintant le mépris. Moi, je dirais plutôt un parasite. Toujours là, à essayer de s’accrocher à notre famille comme si elle en faisait partie.
— Comment as-tu pu la supporter aussi longtemps ? enchaîna Vanessa avec mépris, son ton empreint d’une arrogance insupportable. Elle n’a rien d’exceptionnel, ni beauté, ni charisme… encore moins une intelligence digne de ce nom.
Les mots de Vanessa résonnaient comme des cloches, chaque phrase un coup de poignard. Sienna sentit sa gorge se serrer, mais elle refusa de détourner l’oreille.
— En tout cas, merci à toi, Chloe, ajouta Margaret d’un ton chaleureux, comme si elle adressait des remerciements à une héroïne. Si tu n’avais pas été là, qui sait combien de temps encore mon fils aurait perdu avec cette ratée.
— Oh, ce n’est rien, madame Sterling, répondit Chloe d’une voix douce, mais avec une lueur de malice dans les yeux. Je voulais simplement m’assurer qu’Ethan reçoive ce qu’il mérite.
Sienna ressentit un frisson de colère monter en elle à l’entente de ce compliment empoisonné.
— Et ce qu’il mérite, c’est une femme comme toi, pas une incapable qui pense qu’avoir un petit poste minable lui donne de la valeur, cracha Olivia, son sourire à la fois mielleux et venimeux.
Margaret approuva en hochant la tête, comme si chaque mot était une vérité universelle.
— Surtout que grâce à toi, Ethan a enfin eu cette opportunité en or.
Le silence tomba un instant, lourd de sous-entendus. Sienna se tenait là, pétrifiée, son cœur battant la chamade.
De quoi parlaient-ils ?
Ethan rit doucement, comme s’il savourait une victoire, s’enfonçant un peu plus dans son arrogance.
— Disons que j’ai su faire le bon choix, dit-il, un sourire satisfait sur le visage.
— Un excellent choix, confirma Margaret avec fierté, ses yeux brillants de bonheur. Grâce à Chloe et à l’influence de son père, tu as obtenu un poste d’avocat dans l’une des entreprises les plus prestigieuses de New York.
Sienna sentit le sol se dérober sous ses pieds. Alors c’était ça… Non seulement il l’avait trahie, mais il l’avait aussi utilisée. Il l’avait gardée à ses côtés jusqu’à ce qu’il ait une meilleure opportunité. Jusqu’à ce que Chloe lui ouvre une porte plus grande, plus prometteuse.
Et maintenant, ils osaient tous rire et se moquer d’elle, comme si elle n’avait jamais compté.
— Franchement, poursuivit Vanessa avec un sourire narquois, c’est presque triste. Tu aurais dû rompre avec elle plus tôt, Ethan. Tu lui as fait croire qu’elle comptait, alors que nous savions tous que ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne soit remplacée.
— Elle ne s’en remettra pas, plaisanta Olivia, un ricanement s’échappant de ses lèvres. Tu aurais vu son visage tout à l’heure, elle avait l’air d’un chiot abandonné.
— Un chiot pathétique, corrigea Chloe en riant doucement, son ton empreint d’une cruauté sourde.
Sienna sentit ses ongles s’enfoncer dans sa paume. La douleur physique était réelle, mais elle n’était rien comparée au brasier qui se consumait dans sa poitrine. Elle avait été naïve. Elle avait cru en Ethan, en son amour, en leur avenir commun. Mais ce n’était qu’un mensonge. Un mensonge bien orchestré, un jeu dont elle n’avait jamais été qu’un pion insignifiant.
Elle n’allait pas pleurer. Non. Elle allait leur montrer qu’ils s’étaient trompés sur toute la ligne.
Elle inspira profondément, rassemblant toute la force qui sommeillait en elle. Chaque mot qu’elle avait entendu résonnait dans son esprit, transformant sa douleur en détermination. Elle ne pouvait pas laisser cette humiliation la définir.
Le matin s’annonçait à peine lorsque Jade ouvrit les yeux. La lumière douce du jour filtrait à travers les rideaux, baignant la pièce d’une clarté paisible. Elle tourna la tête et vit Sienna, profondément endormie, recroquevillée sous les couvertures. Ses traits étaient marqués par la fatigue, les cernes sous ses yeux trahissant les heures passées à pleurer.Un soupir s’échappa des lèvres de Jade alors qu’elle se leva doucement pour ne pas la réveiller. Elle savait que son amie aurait besoin d’un peu de réconfort après la tempête de la veille. Se dirigeant vers la cuisine, elle mit une casserole d’eau à chauffer, sortit des légumes et commença à préparer une soupe chaude. Elle avait entendu dire que cela aidait à atténuer les effets d’une gueule de bois.Pendant que le bouillon mijotait, Jade repensa à la nuit précédente. Elle avait senti que Sienna portait un poids immense sur ses épaules, mais elle n’avait pas voulu parler. Par instinct, avant de se coucher, elle avait fouillé dans
Sienna franchit le seuil de l’appartement de Jade sans un mot, refermant la porte derrière elle d’un geste mécanique. Son amie, qui l’attendait sur le canapé, leva immédiatement les yeux vers elle, une lueur d’inquiétude traversant son regard.— Sienna ? Tout va bien ?Pas de réponse.Sienna ne lui adressa même pas un regard. Elle marcha droit vers la cuisine, ouvrit le réfrigérateur et en sortit une bouteille de whisky. Jade fronça les sourcils en la voyant dévisser le bouchon d’un geste fébrile.— Attends… Qu’est-ce que tu fais ? demanda-t-elle, l’inquiétude palpable dans sa voix.Sienna versa un premier verre, l’avala d’une traite, puis s’en servit un autre. Les larmes menaçaient de couler à mesure que l’alcool réchauffait sa gorge.— Sienna, arrête ça, insista Jade, s’approchant d’un pas, son regard inquiet.Toujours aucune réponse. Sienna était comme figée, ses gestes mécaniques, presque absents. Pourtant, au fond de ses yeux brillait une douleur brute, une souffrance silencieuse
Sienna quitta l’appartement d’un pas tremblant, son cœur tambourinant dans sa poitrine. Chaque respiration était une brûlure, une douleur aiguë qui lui rappelait la trahison qu’elle venait de découvrir. Son monde venait de s’effondrer sous ses yeux, et elle peinait à contenir le flot de rage et de douleur qui l’envahissait. Les larmes menaçaient de couler, mais elle se força à les contenir, ne voulant pas montrer sa faiblesse.Elle était encore sous le choc lorsqu’elle entendit la porte d’entrée s’ouvrir brusquement.— Sienna ? Elle releva la tête et se retrouva face à Margaret Lawson, la mère d’Ethan, suivie de sa sœur Olivia et de sa cousine Vanessa. Toutes trois portaient des sacs de shopping et arboraient des sourires jusqu’à ce qu’elles remarquent son expression décomposée.— Mais qu’est-ce qui t’arrive ? demanda Margaret en fronçant les sourcils, ses yeux scrutant le visage de Sienna à la recherche d’un indice.Sienna ouvrit la bouche, mais aucun son n’en sortit. Elle aurait vo
Sienna Carter n’avait jamais été aussi heureuse. Assise face à son patron, Richard Coleman, elle sentait l’adrénaline parcourir ses veines, un mélange d'excitation et de nervosité. Les murs de son bureau, ornés de photos de projets réussis et de diplômes encadrés, semblaient se resserrer autour d'elle, accentuant l'intensité de ce moment tant attendu.Richard, un homme dans la cinquantaine, aux cheveux grisonnants et à la voix rassurante, referma un épais dossier en bois. Il leva les yeux vers elle, un sourire chaleureux sur le visage.— Félicitations, Sienna, déclara-t-il. La direction a décidé de te promouvoir au poste de chef de projet senior.Les mots résonnèrent en elle comme une douce mélodie, chaque syllabe vibrante d'une promesse d'avenir. Sienna avait travaillé d'arrache-pied pendant des années, sacrifiant des soirées et des weekends pour gravir les échelons de cette entreprise qu'elle aimait tant. À cet instant, toutes ces heures passées à jongler entre les tâches et les dél