LOGIN.LÉANA
Le cabaret est en effervescence. Les coulisses vibrent de préparatifs, de rires nerveux et de chuchotements. Je glisse entre les danseuses, mon costume scintillant accrochant la lumière des projecteurs. Ce soir, je sens une tension différente. Une énergie qui ne vient pas que de la scène. — “T’as l’air nerveuse, Léana.” murmure Clara, ma meilleure amie et danseuse principale. Je souris faiblement, mais elle lit tout en moi. — “C’est rien… juste… cette soirée.” Clara hausse un sourcil, sceptique, mais ne pose pas plus de questions. Elle connaît mon obsession pour ce mystérieux spectateur, Adrian, mais elle ne comprend pas la profondeur de ce lien silencieux. Je monte sur scène. La salle est pleine, les clients applaudissent déjà. Et lui est là. À la première rangée. Sa présence, même dans l’obscurité, me brûle la peau. ADRIAN Je l’ai vue entrer dans la salle, et je ressens une agitation nouvelle. Je ne me mêle pas aux autres clients. Je reste dans mon coin, observant, écoutant. Mais ce soir, quelque chose change. Elle n’est plus seulement pour moi. Elle est pour tous ces regards, et pourtant, je la sens, entière, concentrée sur moi malgré la foule. — “Tu la vois, ce regard ?” demande mon ami et collaborateur, Vincent, en pointant Léana du menton. Je hoche la tête sans détourner mes yeux. — “Elle est différente. Elle me… parle.” Vincent hausse les épaules. — “Tu parles trop souvent aux gens que tu ne peux même pas voir, Adrian.” Je souris légèrement. Il ne comprend pas. Personne ne comprend. LÉANA Je sens son regard même si je ne peux pas le voir. Chaque mouvement est mesuré, chaque pas calculé pour rester dans les limites de notre contrat invisible. Mais cette proximité avec lui dans un lieu public… c’est presque plus dangereux que la chambre obscure. Le souffle de son corps, même à distance, me fait trembler. Après le numéro, je me glisse dans les coulisses. — “Léana ! Tu étais incroyable !” s’exclame Clara, les yeux brillants. Je souris, un peu ailleurs. — “Merci… j’ai eu… un spectateur spécial ce soir.” Clara lève les yeux au ciel, moqueuse, mais je sais qu’elle devine quelque chose. Je me retourne et nos regards se croisent. Lui, dans le public, invisible à tous, mais il m’a vue. Et je le sens. C’est un frisson dangereux, délicieux, et je sais que ce soir, je ne pourrai pas dormir. ADRIAN Elle est partie dans les coulisses, et je sens la frustration me tirer les muscles. Mais je reste calme. Le jeu est encore plus savoureux lorsque la tension monte. Vincent me rejoint : — “Tu comptes continuer comme ça ? La regarder dans un cabaret rempli de gens ?” — “Oui.” Je réponds, presque instinctivement. — “C’est risqué.” — “Tout ce qui est précieux l’est toujours.” Je sens chaque frisson qu’elle émet, même à cette distance. C’est un feu qui brûle à travers la salle, entre la foule et moi, et je sais que ce soir, nous avons frôlé quelque chose d’interdit… mais magnifique. LÉANA Plus tard, dans une ruelle sombre, après les répétitions, je marche seule, la lumière des lampadaires jetant des éclats sur les pavés. Un inconnu m’aborde pour demander son chemin. Je réponds distraitement, le cœur encore battant de sa présence invisible. Chaque pas me rapproche de chez moi, mais je sens encore son souffle imaginaire sur ma nuque. — “Demain…” murmure ma propre voix, presque un serment. Demain, je reviendrai. Demain, le jeu deviendra encore plus dangereux.LÉANAL’air du bar est devenu étouffant.Les lumières trop vives, la musique trop agressive… et surtout, cette sensation dans ma nuque :il est là.Je ne tourne pas la tête.Je n’ai pas besoin.Clara, elle, remarque immédiatement ma rigidité.— “Bon sang, Léana… tu fais peur. Qui est-ce que t’as senti entrer ?”Je ravale ma salive.— “Personne.”Mensonge.Mes mains tremblent un peu autour de mon verre.L’homme qui m’avait accostée revient vers nous, encore plus confiant que tout à l’heure.— “Je peux vous offrir un autre verre ? Ou vous montrer un club pas loin ?”Clara fronce les sourcils, méfiante.— “Elle n’est pas intéressée.”— “Je t’ai posé la question à toi, pas à elle.”, réplique-t-il en se tournant vers moi.Je sens l’air changer derrière moi.Un silence.Une ombre.Une présence glacée… et pourtant brûlante.Avant même que je ne me retourne, je sais :Adrian vient d’entrer.L’homme insiste :— “Un verre, juste un. Vous dansez comme si vous connaissiez chaque note par cœur… j’
LÉANALe cabaret vibre d’une énergie différente ce soir.Plus lourde.Plus électrique.Comme si chaque mur retenait son souffle en attendant un événement qu’il pressent sans pouvoir l’expliquer.Clara noue les lacets de mes chaussures en me dévisageant, son chewing-gum claquant entre ses dents.— “Je te préviens, si tu continues à danser comme ça devant lui, moi je vais fondre avant vous deux.”Je ris, nerveuse :— “Je danse juste… normalement.”— “Ouais. Et moi je suis la reine d’Angleterre.”Julien, de l’autre côté de la pièce, règle son saxophone.— “Léana, tu veux qu’on teste une version plus lente de ton solo ? Je sens que t’es… inspirée.”Il me regarde avec un petit sourire en coin.Tout le monde a compris sauf moi, apparemment.Je ferme les yeux, respire profondément, et quand je les rouvre… il est là.Invisible pour les autres, évident pour moi.Adrian.Assis dans l’ombre, parfaitement immobile, mais son regard est une main invisible qui me frôle la peau.La musique commence.
LÉANALa journée avait été longue, bien plus que d’habitude.Depuis mon réveil, quelque chose vibrait sous ma peau, une impatience brûlante, une tension qui rendait chaque geste plus lent, plus mesuré, comme si mon corps se préparait à quelque chose que je ne pouvais pas nommer.Même les rues de Paris semblaient avoir changé de couleur : les pavés paraissaient plus sombres, les lampadaires plus lumineux, les vitrines plus floues.Je suis arrivée au cabaret plus tôt que d’habitude, incapable de rester chez moi à tourner en rond.Les danseuses papotaient déjà, les maquilleurs préparaient leurs pinceaux, Julien accordait son instrument dans un coin.Personne ne savait que je brûlais à l’intérieur.Je passe la main sur les rideaux de velours, comme pour me rattacher à quelque chose de concret, alors que mon esprit s’égare déjà dans la possibilité de le sentir, lui, quelque part derrière les ombres.Je ne le vois jamais en premier… mais je le ressens toujours avant tout le monde.Puis, enf
LÉANALa lumière du cabaret baignait la salle d’une lueur chaude et tamisée.Je traversais la scène pour la répétition, sentant chaque vibration de la musique sous mes pieds.Clara s’approche, les yeux pétillants :— “Je te parie que tu n’arrives pas à rester concentrée sur autre chose que lui ce soir.”Je ris doucement, incapable de lui donner tort.Julien, le musicien, ajuste les instruments près de la scène et me regarde avec curiosité :— “Tu es… différente ce soir. Quelque chose dans ton regard… quelqu’un te hante ?”Je détourne les yeux, consciente que mes émotions trahissent ce que je tente de cacher :— “Non… juste concentrée sur le spectacle.”Mais chaque note que je danse résonne avec l’image invisible d’Adrian, chaque geste me rapproche de lui, même sans le toucher.Dans les coulisses, Amélie s’approche pour un conseil sur son costume :— “Fais attention, Léana. Je ne sais pas qui est ce spectateur mystérieux, mais certains disent qu’il change les règles pour tout le monde
LÉANALe cabaret sentait encore la cire des bougies et le parfum entêtant des costumes, même après la répétition.Je traversais les coulisses, le cœur battant, consciente de chaque mouvement, chaque regard, chaque bruit autour de moi.Clara m’attrape par le bras, les yeux pétillants :— “Je parie que tu es nerveuse pour quelqu’un… ou quelque chose. Tu ne peux pas me cacher ça.”Je souris faiblement, mais mes pensées sont déjà ailleurs.— “Peut-être… mais ce n’est pas important.”Clara rit doucement, mais elle sait que je mens à moitié.Julien, le musicien, ajuste les lumières et s’approche :— “Tu sembles préoccupée… quelqu’un te hante ce soir ?”Je détourne le regard, incapable de répondre.— “Non… juste concentrée.”Mais même en essayant de me convaincre, je sens son souffle invisible contre ma nuque, ce frisson interdit qui ne m’a jamais quittée depuis notre première rencontre.Au fond de la salle, les autres danseuses s’affairent, certaines rient, d’autres répètent leurs mouvement
LÉANA Les coulisses du cabaret sentent la cire des bougies, le maquillage et le parfum entêtant des danseuses. Chaque note de musique résonne comme un écho de nos gestes interdits, et je passe entre les costumes et les accessoires, le cœur encore battant de notre proximité invisible. Le souffle des ventilateurs effleure ma nuque, et je frissonne, consciente de chaque frôlement de tissu et de velours autour de moi. Clara m’attrape le bras, ses doigts pressant légèrement le mien, comme pour me rappeler que je ne suis pas seule : — “Alors ? Encore des frissons ce soir ?” Je ris doucement, mais je sens que cette fois, ce n’est pas seulement le frisson du jeu. C’est quelque chose de plus profond… presque dangereux. Une chaleur sourde monte dans ma poitrine, et je surprends un battement de cœur que je n’avais jamais senti auparavant. Mon regard croise celui d’une danseuse qui répète un pas devant un miroir, et pour un instant, tout devient flou autour de moi. Julien, le musicien, s’appr







