Elena
L’intérieur de la voiture sent le cuir et la puissance. J’ai à peine le temps de réaliser que Dante m’a jetée sur la banquette arrière qu’il referme la portière d’un claquement sec.
Je suis piégée.
Le moteur gronde, et la ville défile à toute vitesse à travers les vitres teintées. Mon cœur bat si fort que j’ai l’impression qu’il va exploser.
Dante est assis à côté de moi, son bras négligemment posé sur le dossier. Sa présence envahit tout l’espace.
Je devrais parler. Protester. Lui hurler de me laisser partir.
Mais ma gorge est sèche.
Il sait que j’ai peur. Il sait que je ressens autre chose aussi, quelque chose que je refuse d’admettre.
— J’espère que tu n’avais rien de prévu cette nuit, princesse.
Sa voix est un murmure de velours. Dangereusement calme.
Je me redresse brusquement, rassemblant ce qui me reste de courage.
— Tu ne peux pas me garder avec toi.
Il tourne la tête vers moi, lentement. Son regard me cloue sur place.
— C’est déjà fait.
— Je ne suis pas un de tes jouets, Dante.
Il sourit. Un sourire qui me fait frissonner autant qu’il me terrifie.
— Non. Tu es bien plus intéressante qu’un simple jouet.
Son index effleure ma joue, descendant lentement jusqu’à mon menton. Il attrape mon visage entre ses doigts et m’oblige à soutenir son regard.
— Mais tu finiras par céder.
Ma peau brûle sous son toucher. Je déteste la façon dont mon corps réagit à lui. Il n’a pas le droit d’avoir cet effet sur moi.
Je serre les dents.
— Je ne suis pas à toi.
Son regard s’assombrit. Il penche légèrement la tête, comme s’il trouvait ma résistance amusante.
Puis, d’un geste brutal, il me tire contre lui.
Je suffoque.
Mon visage frôle son cou, son souffle chaud effleure ma tempe. Son torse est dur, puissant. Inébranlable.
Ses doigts glissent dans mes cheveux, s’y referment avec une fermeté qui me cloue sur place.
— Tu es à moi depuis l’instant où tu as croisé ma route.
Son murmure glisse sur ma peau comme une caresse venimeuse.
Mon ventre se serre. De peur. De rage. D’autre chose.
Je dois m’éloigner. Je dois résister.
Mais Dante ne me laisse pas le choix.
Il me garde contre lui, sa main serrant toujours mes cheveux. Son autre paume glisse lentement sur mon dos, jusqu’à ma hanche.
— Tu trembles, Elena.
Sa bouche est si proche de mon oreille que je sens chaque mot vibrer dans mon corps.
Je serre les poings.
— Parce que tu me dégoûtes.
Son rire est bas. Amusé.
— Non.
Il descend. Lentement. Jusqu’à ce que ses lèvres frôlent ma gorge.
Ma peau se tend sous le contact. Une onde brûlante explose dans mon ventre.
Je ferme les yeux, cherchant à ignorer ce frisson interdit qui me parcourt.
Dante inhale lentement.
— Tu trembles parce que tu as envie de moi.
Je veux le gifler. Le repousser. Lui cracher à la figure pour cette arrogance.
Mais mes muscles refusent de bouger.
Parce qu’au fond… je le sais.
Il a raison.
Ce n’est pas seulement la peur qui me fait frissonner.
C’est lui.
Sa présence. Son odeur. Son contrôle absolu.
Et il le sait.
— Lâche-moi.
Je murmure ces mots sans y croire moi-même.
Il sourit contre ma peau.
— Pas encore.
Et alors… il mord.
Pas fort. Juste assez pour marquer. Juste assez pour que je suffoque.
Mon corps se tend d’un coup. Une vague de chaleur explose sous ma peau.
Ma main s’accroche à son costume, mes ongles s’enfoncent dans le tissu. Je lutte contre ce feu qui me consume de l’intérieur.
Dante le sent.
Et il jubile.
Il relâche lentement sa prise sur mes cheveux et m’oblige à croiser son regard.
— Tu veux encore me dire que tu ne ressens rien, princesse ?
Son sourire est une provocation. Un piège.
Je refuse de tomber dedans.
Alors je fais la seule chose qui me reste.
Je le frappe.
Fort.
Ma paume claque contre sa joue. Un bruit sec, brutal.
La voiture ralentit brusquement.
Silence.
Je retiens mon souffle.
Dante ne bouge pas.
Ses traits restent impassibles. Seul un léger tressaillement de sa mâchoire trahit une étincelle de rage.
Puis, lentement… il tourne la tête vers moi.
— Mauvais choix.
Un frisson d’angoisse me traverse.
Sans prévenir, il me plaquer contre le siège. Son corps vient écraser le mien, me clouant sous lui.
— Tu crois pouvoir me défier, Elena ?
Son souffle est brûlant. Son regard… un abîme de noirceur.
Je tente de me débattre, mais ses doigts encerclent mes poignets, les emprisonnant au-dessus de ma tête.
— Lâche-moi, espèce de psychopathe.
Dante rit.
Il penche la tête, sa bouche effleurant la mienne.
— Dis encore.
Sa voix est rauque. Affamée.
Je déteste la façon dont mon cœur s’emballe.
Il descend. Ses lèvres glissent sur ma mâchoire. Ma gorge.
Il s’arrête juste au creux de mon cou et murmure :
— Tu ne peux pas me fuir.
Sa langue effleure ma peau, lentement.
Je me déteste de la manière dont mon corps réagit.
Et avant que je ne puisse dire un mot, la voiture s’arrête brusquement.
Dante se redresse et ouvre la portière.
— Bienvenue chez toi, princesse.
Chez moi ?
Je me redresse, le souffle court, et découvre une immense villa aux portes du pouvoir et du vice.
Je suis prise au piège.
Et cette fois… il n’y a plus d’échappatoire.
ELENALe soleil perce les rideaux, dessinant des traînées dorées sur le parquet. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens prête à me lever presque seule. Mon corps est encore fragile, mais la peur, cette peur qui m’accompagnait chaque matin, s’estompe doucement. Dante est là, évidemment, mais cette fois, je sens une force nouvelle en moi, une certitude que nous avons traversé l’épreuve et que nous pouvons désormais respirer plus librement.Je m’assois sur le bord du canapé, mes mains posées sur mon ventre. Le bébé bouge doucement, comme pour me rappeler que la vie continue, forte et délicate à la fois.— Regarde… murmuré-je à Dante, un sourire tremblant mais sincère aux lèvres. Il bouge, vraiment.Dante s’agenouille devant moi, ses mains entourant les miennes, ses yeux brillants d’émotion et de fierté.— Oui… souffle-t-il. Fort et vivant. Comme toi, Elena. Tu es incroyable.Chaque mot, chaque geste, chaque sourire renforce le lien invisible qui nous unit. Les trois mois de r
ELENALe matin se lève doucement, filtré par les rideaux légèrement tirés. La maison est silencieuse, presque trop silencieuse, et chaque bruit le tic-tac de l’horloge, le ronronnement du réfrigérateur, le souffle du vent contre les fenêtres semble amplifié dans ma tête. Mon corps est encore fragile, chaque mouvement est calculé, chaque respiration une prière silencieuse.Je m’asseois lentement sur le canapé, enveloppée dans la couverture chaude que Dante a soigneusement disposée autour de moi. Mon ventre est encore sensible, mais le plus dur est de contenir cette peur sourde qui revient par vagues. Hier encore, tout semblait normal, mais une secousse, un mouvement brusque, et tout peut changer.— Comment tu te sens ? murmure Dante, apparaissant derrière moi, ses mains posées doucement sur mes épaules.— Un peu nerveuse… souffle-je, posant mes mains sur mon ventre. J’ai peur qu’un faux mouvement… qu’il se passe quelque chose…Dante s’assoit à côté de moi, glissant ses doigts dans les
ELENALe premier matin après mon retour à la maison, la lumière douce de l’aube filtre à travers les rideaux. Tout est silencieux, presque irréel après les émotions des derniers jours. Mon corps est fragile, chaque mouvement devient un effort calculé, chaque respiration une prière silencieuse. Dante m’aide à m’installer sur le canapé, me couvrant d’une couverture chaude, et je sens son regard protecteur ne jamais me quitter.— Comment te sens‑tu ce matin ? murmure-t-il, posant sa main sur mon ventre.— Fatiguée… mais soulagée, souffle-je. Je n’aurais jamais cru que rentrer à la maison me ferait autant peur.Il s’assoit à mes côtés, glissant ses doigts dans les miens, et je sens immédiatement cette paix fragile qui me traverse. Son regard ne me quitte jamais, et dans sa présence, tout semble plus sûr, comme si rien ne pouvait nous atteindre.Les premiers jours sont faits de rituels délicats. Dante prépare tout pour moi : repas équilibrés, boissons chaudes, coussins pour soutenir mon do
ELENALa lumière de la chambre d’hôpital filtre doucement à travers les stores. Tout semble suspendu dans un calme irréel après la tempête d’hier. Mon corps est encore marqué par la douleur et l’épuisement, mais un soulagement profond m’envahit : notre enfant est en sécurité, et je respire enfin, plus pleinement. Dante est à mes côtés, toujours attentif, ses yeux ne me quittant pas, sa respiration se mêlant à la mienne, comme un ancrage dans cette réalité fragile mais précieuse.Je sens son doigt glisser dans le mien, une caresse douce et protectrice qui me rappelle à quel point je suis aimée et protégée.— Tout va bien, Elena… souffle-t-il, la voix encore légèrement tremblante. Nous avons eu peur, oui, mais regarde… notre bébé est là. Tout va bien.Je ferme les yeux et laisse mes larmes couler silencieusement. La peur d’hier se transforme en gratitude et en un amour intense, profond et silencieux. Chaque respiration devient un lien invisible qui nous unit, nous trois.— Je… je n’arri
ELENALe matin s’installe doucement, mais mon corps hurle à sa manière. Une douleur sourde et insistante me traverse le ventre, un frisson glacé me parcourt. Au début, je pense que c’est une crampe normale, un reste de fatigue, mais la chaleur humide et la pression qui s’ajoutent me font comprendre que quelque chose ne va pas. Je sens un liquide chaud sur mes doigts et mon cœur s’emballe, battant à tout rompre contre ma poitrine.— Dante… souffle-je, ma voix tremblante. Il… il y a du sang…Ses yeux se posent sur moi et je lis immédiatement la panique, la peur brute qui illumine ses traits. Mon souffle devient court, irrégulier. Je tente de rester calme, mais chaque contraction, chaque frisson, me rappelle à quel point la situation est fragile.DANTE— Elena ! murmuré-je, presque en criant, en prenant ses mains dans les miennes. Respire… je suis là… reste avec moi !Je sens mon cœur battre à toute vitesse, une rage protectrice m’envahissant. Elle tremble dans mes bras, ses mains posées
ELENALe silence de la maison est presque palpable, mais dans le lit, tout vibre d’une vie invisible et intense. Chaque respiration de Dante contre mon dos, chaque frôlement de ses doigts sur ma peau me donne le sentiment que rien ni personne ne peut nous atteindre. Je sens notre enfant frissonner à l’intérieur de moi, comme pour répondre à cette intimité, et un vertige délicieux me traverse.Je passe mes mains sur son torse, je glisse mes doigts le long de ses bras, m’attardant sur la chaleur qui s’en dégage. Chaque contact me fait frissonner, éveillant un désir doux et fragile, un mélange de sécurité et d’anticipation. Sa présence est un talisman, un refuge que rien ne peut briser.— Dante… murmuré-je, un souffle à peine audible. Rester ainsi… ça me semble… infini…Il serre doucement mes mains, nos doigts s’entrelacent comme une promesse silencieuse. Je tourne légèrement la tête vers lui, posant ma joue contre son torse. Le rythme de son cœur, régulier et puissant, m’apaise. Chaque