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Chapitre 2 – La Chute

Author: Déesse
last update Last Updated: 2025-03-12 06:47:40

Elena

L’intérieur de la voiture sent le cuir et la puissance. J’ai à peine le temps de réaliser que Dante m’a jetée sur la banquette arrière qu’il referme la portière d’un claquement sec.

Je suis piégée.

Le moteur gronde, et la ville défile à toute vitesse à travers les vitres teintées. Mon cœur bat si fort que j’ai l’impression qu’il va exploser.

Dante est assis à côté de moi, son bras négligemment posé sur le dossier. Sa présence envahit tout l’espace.

Je devrais parler. Protester. Lui hurler de me laisser partir.

Mais ma gorge est sèche.

Il sait que j’ai peur. Il sait que je ressens autre chose aussi, quelque chose que je refuse d’admettre.

— J’espère que tu n’avais rien de prévu cette nuit, princesse.

Sa voix est un murmure de velours. Dangereusement calme.

Je me redresse brusquement, rassemblant ce qui me reste de courage.

— Tu ne peux pas me garder avec toi.

Il tourne la tête vers moi, lentement. Son regard me cloue sur place.

— C’est déjà fait.

— Je ne suis pas un de tes jouets, Dante.

Il sourit. Un sourire qui me fait frissonner autant qu’il me terrifie.

— Non. Tu es bien plus intéressante qu’un simple jouet.

Son index effleure ma joue, descendant lentement jusqu’à mon menton. Il attrape mon visage entre ses doigts et m’oblige à soutenir son regard.

— Mais tu finiras par céder.

Ma peau brûle sous son toucher. Je déteste la façon dont mon corps réagit à lui. Il n’a pas le droit d’avoir cet effet sur moi.

Je serre les dents.

— Je ne suis pas à toi.

Son regard s’assombrit. Il penche légèrement la tête, comme s’il trouvait ma résistance amusante.

Puis, d’un geste brutal, il me tire contre lui.

Je suffoque.

Mon visage frôle son cou, son souffle chaud effleure ma tempe. Son torse est dur, puissant. Inébranlable.

Ses doigts glissent dans mes cheveux, s’y referment avec une fermeté qui me cloue sur place.

— Tu es à moi depuis l’instant où tu as croisé ma route.

Son murmure glisse sur ma peau comme une caresse venimeuse.

Mon ventre se serre. De peur. De rage. D’autre chose.

Je dois m’éloigner. Je dois résister.

Mais Dante ne me laisse pas le choix.

Il me garde contre lui, sa main serrant toujours mes cheveux. Son autre paume glisse lentement sur mon dos, jusqu’à ma hanche.

— Tu trembles, Elena.

Sa bouche est si proche de mon oreille que je sens chaque mot vibrer dans mon corps.

Je serre les poings.

— Parce que tu me dégoûtes.

Son rire est bas. Amusé.

— Non.

Il descend. Lentement. Jusqu’à ce que ses lèvres frôlent ma gorge.

Ma peau se tend sous le contact. Une onde brûlante explose dans mon ventre.

Je ferme les yeux, cherchant à ignorer ce frisson interdit qui me parcourt.

Dante inhale lentement.

— Tu trembles parce que tu as envie de moi.

Je veux le gifler. Le repousser. Lui cracher à la figure pour cette arrogance.

Mais mes muscles refusent de bouger.

Parce qu’au fond… je le sais.

Il a raison.

Ce n’est pas seulement la peur qui me fait frissonner.

C’est lui.

Sa présence. Son odeur. Son contrôle absolu.

Et il le sait.

— Lâche-moi.

Je murmure ces mots sans y croire moi-même.

Il sourit contre ma peau.

— Pas encore.

Et alors… il mord.

Pas fort. Juste assez pour marquer. Juste assez pour que je suffoque.

Mon corps se tend d’un coup. Une vague de chaleur explose sous ma peau.

Ma main s’accroche à son costume, mes ongles s’enfoncent dans le tissu. Je lutte contre ce feu qui me consume de l’intérieur.

Dante le sent.

Et il jubile.

Il relâche lentement sa prise sur mes cheveux et m’oblige à croiser son regard.

— Tu veux encore me dire que tu ne ressens rien, princesse ?

Son sourire est une provocation. Un piège.

Je refuse de tomber dedans.

Alors je fais la seule chose qui me reste.

Je le frappe.

Fort.

Ma paume claque contre sa joue. Un bruit sec, brutal.

La voiture ralentit brusquement.

Silence.

Je retiens mon souffle.

Dante ne bouge pas.

Ses traits restent impassibles. Seul un léger tressaillement de sa mâchoire trahit une étincelle de rage.

Puis, lentement… il tourne la tête vers moi.

— Mauvais choix.

Un frisson d’angoisse me traverse.

Sans prévenir, il me plaquer contre le siège. Son corps vient écraser le mien, me clouant sous lui.

— Tu crois pouvoir me défier, Elena ?

Son souffle est brûlant. Son regard… un abîme de noirceur.

Je tente de me débattre, mais ses doigts encerclent mes poignets, les emprisonnant au-dessus de ma tête.

— Lâche-moi, espèce de psychopathe.

Dante rit.

Il penche la tête, sa bouche effleurant la mienne.

— Dis encore.

Sa voix est rauque. Affamée.

Je déteste la façon dont mon cœur s’emballe.

Il descend. Ses lèvres glissent sur ma mâchoire. Ma gorge.

Il s’arrête juste au creux de mon cou et murmure :

— Tu ne peux pas me fuir.

Sa langue effleure ma peau, lentement.

Je me déteste de la manière dont mon corps réagit.

Et avant que je ne puisse dire un mot, la voiture s’arrête brusquement.

Dante se redresse et ouvre la portière.

— Bienvenue chez toi, princesse.

Chez moi ?

Je me redresse, le souffle court, et découvre une immense villa aux portes du pouvoir et du vice.

Je suis prise au piège.

Et cette fois… il n’y a plus d’échappatoire.

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