Elena
L’air brûle entre nous.
Mon souffle est court, mes doigts crispés sur son costume. Trop près. Trop intense. Trop dangereux.
Ses lèvres effleurent ma gorge, une chaleur dévorante suivant leur passage. Son corps est contre le mien, solide, implacable. Je devrais le repousser.
Mais je ne bouge pas.
Sa main caresse ma cuisse, lentement, terriblement lentement.
— Dis-le.
Sa voix est rauque, chargée d’un désir brut.
Je ferme les yeux. Mon corps tremble d’un mélange toxique d’envie et de lutte.
Je veux.
Je ne peux pas.
— Je…
Je n’ai pas le temps de finir.
Ses lèvres s’écrasent sur les miennes.
Un baiser dur, exigeant, sans la moindre douceur. Un baiser qui consume.
Je suffoque contre lui, mes mains cherchant à le repousser, mais il ne recule pas. Au contraire.
Ses doigts s’enfoncent dans ma hanche, me clouant contre le mur.
Un feu liquide se répand en moi, incandescent.
Je cède.
Un gémissement m’échappe, et il grogne contre ma bouche, satisfait.
Sa langue force l’entrée de mes lèvres, m’arrachant le peu de résistance qu’il me restait.
Mon dos heurte violemment le mur alors qu’il presse son corps contre le mien. Solide. Brûlant. Puissant.
Je suis piégée.
Mais cette fois, je n’ai pas envie de fuir.
Sa main remonte sous ma robe, caresse ma peau nue, et un frisson me traverse.
Dante s’arrête, son souffle chaud contre ma joue.
— Tu as encore envie de me repousser ?
Je rouvre les yeux, mes pupilles dilatées de désir et de confusion.
— Va te faire voir.
Il rit, bas, dangereux.
— C’est toi qui es contre un mur, Elena.
Il mordille ma lèvre, jouant avec ma patience, avec mes nerfs.
Avec mon envie.
— Alors c’est toi qui veux me voir.
Ses doigts effleurent ma hanche, puis glissent plus bas.
Un frisson violent me traverse.
Je devrais l’arrêter.
Je devrais…
Mais je ne fais rien.
Ses lèvres glissent sur ma mâchoire, descendant lentement sur mon cou.
Il mordille, suce la peau sensible, m’arrachant un soupir incontrôlé.
— Putain…
Je déteste ce qu’il me fait ressentir.
Mais je me cambre contre lui.
Comme une damnée.
Dante grogne, et soudain, il recule.
Le froid me frappe brutalement.
Mon corps proteste.
Je rouvre les yeux, haletante.
Il me regarde, un sourire arrogant sur les lèvres, mais ses yeux brûlent autant que moi.
— Ça suffira pour ce soir.
Quoi ?
Ma poitrine se soulève sous l’effort de mon souffle saccadé.
Il me laisse comme ça ?
Ma main part toute seule.
Je le frappe.
Fort.
Sa tête se détourne sous l’impact, mais il rit.
Putain, il rit.
— J’aime ton feu, princesse.
Il attrape mon poignet, l’attirant à ses lèvres pour y déposer un baiser brûlant.
— Mais je veux que tu brûles pour moi.
Il recule, laissant une distance insupportable entre nous.
— Dors bien, Elena.
Et il sort.
Me laissant seule. Brûlante. Vidée. Enragée.
Je serre les poings.
Il va me le payer.
---
Dante
Je ferme la porte, mon dos heurtant le bois.
Mon cœur bat à une vitesse folle.
Merde.
J’ai failli tout prendre.
Mais pas comme ça. Pas encore.
Je veux qu’elle se consume entièrement. Qu’elle me supplie.
J’inspire profondément, me dirige vers mon bureau.
Il faut que je me reprenne.
Une chose est sûre.
Elle est déjà à moi.
Elle ne l’admet pas encore, mais elle le sait.
Et bientôt, elle cessera de fuir.
Bientôt…
Elle se jettera dans mes bras.
Et ce jour-là, je ne la retiendrai plus.
Elena
Le silence est insupportable.
Seule dans cette chambre qui est devenue ma prison, je ressens encore la chaleur de ses mains sur moi. Son souffle. Son odeur.
Dante est parti. Mais il a gagné.
Pas complètement, non.
Mais assez pour que je sois incapable d’ignorer l’état dans lequel il m’a laissée.
Mon corps est en feu, brûlant d’un désir que je ne veux pas ressentir.
Je me passe une main tremblante sur le visage, les joues rougies par la frustration.
Ce connard m’a laissée sur le fil.
Et je le hais autant que je le désire.
Je me redresse, vacillant légèrement sur mes jambes.
Je ne peux pas le laisser me contrôler comme ça.
Il veut un jeu ? Très bien.
Mais cette fois, c’est moi qui vais le mener.
---
Dante
Assis dans mon bureau, un verre de whisky à la main, je fixe l’horizon sans vraiment le voir.
J’ai failli tout prendre ce soir.
Elle était prête. Son corps, sa bouche, ses soupirs… tout en elle m’appelait.
Mais pas encore.
Je veux qu’elle perde tout contrôle, qu’elle oublie jusqu’à son propre nom.
Qu’elle ne puisse plus jamais penser à autre chose qu’à moi.
Je passe une main sur ma mâchoire, encore échauffée là où elle m’a frappé.
Putain, cette femme est un incendie.
J’ai envie de la dompter.
Ou peut-être… de brûler avec elle.
Un bruit dans le couloir attire mon attention.
Des pas.
Légers, hésitants.
Je souris.
Je sais déjà qui c’est.
Je repose mon verre et me lève lentement, m’appuyant contre mon bureau.
La porte s’ouvre.
Et elle est là.
Elena.
---
Elena
Je ne sais pas ce que je fais ici.
Mes jambes m’ont portée toutes seules jusqu’à son bureau.
Une part de moi sait que c’est une erreur.
Mais une autre… s’en fout complètement.
Dante est debout, m’attendant avec un calme prédateur.
Sa chemise est légèrement ouverte, révélant une peau que je ne devrais pas vouloir toucher.
Mais je veux.
Merde, je veux.
Je referme la porte derrière moi, sans un mot.
Ses yeux sombres glissent sur moi, analysant le moindre de mes mouvements.
— Tu ne dors pas ? murmure-t-il.
Sa voix grave vibre en moi, comme une caresse invisible.
Je croise les bras, me tenant droite malgré la tempête qui hurle sous ma peau.
— C’est toi qui as dit que je devais brûler, non ?
Son sourire s’élargit, lent, dangereux.
— Et tu es venue pour ça ?
Je ne réponds pas.
Je m’avance, lentement.
Il ne bouge pas, mais je sens la tension dans son corps.
Il me veut autant que je le veux.
Je pose une main sur son torse, juste au-dessus de son cœur qui bat fort.
— Tu me cherches, Elena.
— Peut-être.
ELENALe soleil perce les rideaux, dessinant des traînées dorées sur le parquet. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens prête à me lever presque seule. Mon corps est encore fragile, mais la peur, cette peur qui m’accompagnait chaque matin, s’estompe doucement. Dante est là, évidemment, mais cette fois, je sens une force nouvelle en moi, une certitude que nous avons traversé l’épreuve et que nous pouvons désormais respirer plus librement.Je m’assois sur le bord du canapé, mes mains posées sur mon ventre. Le bébé bouge doucement, comme pour me rappeler que la vie continue, forte et délicate à la fois.— Regarde… murmuré-je à Dante, un sourire tremblant mais sincère aux lèvres. Il bouge, vraiment.Dante s’agenouille devant moi, ses mains entourant les miennes, ses yeux brillants d’émotion et de fierté.— Oui… souffle-t-il. Fort et vivant. Comme toi, Elena. Tu es incroyable.Chaque mot, chaque geste, chaque sourire renforce le lien invisible qui nous unit. Les trois mois de r
ELENALe matin se lève doucement, filtré par les rideaux légèrement tirés. La maison est silencieuse, presque trop silencieuse, et chaque bruit le tic-tac de l’horloge, le ronronnement du réfrigérateur, le souffle du vent contre les fenêtres semble amplifié dans ma tête. Mon corps est encore fragile, chaque mouvement est calculé, chaque respiration une prière silencieuse.Je m’asseois lentement sur le canapé, enveloppée dans la couverture chaude que Dante a soigneusement disposée autour de moi. Mon ventre est encore sensible, mais le plus dur est de contenir cette peur sourde qui revient par vagues. Hier encore, tout semblait normal, mais une secousse, un mouvement brusque, et tout peut changer.— Comment tu te sens ? murmure Dante, apparaissant derrière moi, ses mains posées doucement sur mes épaules.— Un peu nerveuse… souffle-je, posant mes mains sur mon ventre. J’ai peur qu’un faux mouvement… qu’il se passe quelque chose…Dante s’assoit à côté de moi, glissant ses doigts dans les
ELENALe premier matin après mon retour à la maison, la lumière douce de l’aube filtre à travers les rideaux. Tout est silencieux, presque irréel après les émotions des derniers jours. Mon corps est fragile, chaque mouvement devient un effort calculé, chaque respiration une prière silencieuse. Dante m’aide à m’installer sur le canapé, me couvrant d’une couverture chaude, et je sens son regard protecteur ne jamais me quitter.— Comment te sens‑tu ce matin ? murmure-t-il, posant sa main sur mon ventre.— Fatiguée… mais soulagée, souffle-je. Je n’aurais jamais cru que rentrer à la maison me ferait autant peur.Il s’assoit à mes côtés, glissant ses doigts dans les miens, et je sens immédiatement cette paix fragile qui me traverse. Son regard ne me quitte jamais, et dans sa présence, tout semble plus sûr, comme si rien ne pouvait nous atteindre.Les premiers jours sont faits de rituels délicats. Dante prépare tout pour moi : repas équilibrés, boissons chaudes, coussins pour soutenir mon do
ELENALa lumière de la chambre d’hôpital filtre doucement à travers les stores. Tout semble suspendu dans un calme irréel après la tempête d’hier. Mon corps est encore marqué par la douleur et l’épuisement, mais un soulagement profond m’envahit : notre enfant est en sécurité, et je respire enfin, plus pleinement. Dante est à mes côtés, toujours attentif, ses yeux ne me quittant pas, sa respiration se mêlant à la mienne, comme un ancrage dans cette réalité fragile mais précieuse.Je sens son doigt glisser dans le mien, une caresse douce et protectrice qui me rappelle à quel point je suis aimée et protégée.— Tout va bien, Elena… souffle-t-il, la voix encore légèrement tremblante. Nous avons eu peur, oui, mais regarde… notre bébé est là. Tout va bien.Je ferme les yeux et laisse mes larmes couler silencieusement. La peur d’hier se transforme en gratitude et en un amour intense, profond et silencieux. Chaque respiration devient un lien invisible qui nous unit, nous trois.— Je… je n’arri
ELENALe matin s’installe doucement, mais mon corps hurle à sa manière. Une douleur sourde et insistante me traverse le ventre, un frisson glacé me parcourt. Au début, je pense que c’est une crampe normale, un reste de fatigue, mais la chaleur humide et la pression qui s’ajoutent me font comprendre que quelque chose ne va pas. Je sens un liquide chaud sur mes doigts et mon cœur s’emballe, battant à tout rompre contre ma poitrine.— Dante… souffle-je, ma voix tremblante. Il… il y a du sang…Ses yeux se posent sur moi et je lis immédiatement la panique, la peur brute qui illumine ses traits. Mon souffle devient court, irrégulier. Je tente de rester calme, mais chaque contraction, chaque frisson, me rappelle à quel point la situation est fragile.DANTE— Elena ! murmuré-je, presque en criant, en prenant ses mains dans les miennes. Respire… je suis là… reste avec moi !Je sens mon cœur battre à toute vitesse, une rage protectrice m’envahissant. Elle tremble dans mes bras, ses mains posées
ELENALe silence de la maison est presque palpable, mais dans le lit, tout vibre d’une vie invisible et intense. Chaque respiration de Dante contre mon dos, chaque frôlement de ses doigts sur ma peau me donne le sentiment que rien ni personne ne peut nous atteindre. Je sens notre enfant frissonner à l’intérieur de moi, comme pour répondre à cette intimité, et un vertige délicieux me traverse.Je passe mes mains sur son torse, je glisse mes doigts le long de ses bras, m’attardant sur la chaleur qui s’en dégage. Chaque contact me fait frissonner, éveillant un désir doux et fragile, un mélange de sécurité et d’anticipation. Sa présence est un talisman, un refuge que rien ne peut briser.— Dante… murmuré-je, un souffle à peine audible. Rester ainsi… ça me semble… infini…Il serre doucement mes mains, nos doigts s’entrelacent comme une promesse silencieuse. Je tourne légèrement la tête vers lui, posant ma joue contre son torse. Le rythme de son cœur, régulier et puissant, m’apaise. Chaque