All Chapters of À Genoux devant la dernière: Chapter 51 - Chapter 60

LuciaNous restons un instant ainsi, immobiles, le souffle partagé, comme si le temps avait suspendu son cours autour de nous. Je me sens encore brûlante de la douche, mais une chaleur plus douce s’installe maintenant, celle qui naît de sa proximité, de ce mélange de patience et de tension contenue.— Lucia… murmure-t-il en caressant doucement mon visage.Je lève les yeux vers lui, et son sourire est à la fois tendre et mystérieux. Il m’attire doucement contre lui, et ses lèvres trouvent les miennes dans un baiser lent, profond, qui m’enveloppe comme une promesse silencieuse. Chaque contact me fait frissonner, chaque souffle contre ma peau me rend plus vulnérable et à la fois plus désireuse de lui.— Je veux que tu comprennes quelque chose… souffle-t-il contre ma bouche.Je frémis, incapable de détacher mon regard du sien.— Quand tu dors… tout peut arriver.Ces mots me font l’effet d’un frisson électrique. Il joue avec moi, doucement, mais son sérieux perce à travers le murmure. Il r

LuciaLe chauffeur les attendait déjà, costume sombre, posture impeccable. Tout était millimétré : dès que nous posons pied sur le tarmac, la voiture démarre sans un mot, nous éloignant du jet privé et de l’aéroport comme s’il n’existait plus rien autour de nous. Le monde extérieur disparaît derrière les vitres teintées, avalé par le ronronnement feutré du moteur. Dans cet habitacle impeccable où tout sent le cuir et le luxe discret, je me sens à nouveau enfermée dans son univers, une cage dorée où chaque détail obéit à ses règles.Il est assis à côté de moi, son téléphone à la main. Il ne parle pas. Ses traits se sont durcis, et son regard est fixé sur l’écran avec une concentration glaciale. Plus rien dans son visage ne trahit l’homme qui m’a tenue dans ses bras quelques heures plus tôt. C’est un autre homme, un prédateur en pleine traque, un général étudiant une carte de bataille. Je l’observe discrètement, fascinée malgré moi par ce changement si brutal : il est passé de l’amant t

MichelJe ne quitte pas le hangar tout de suite. L’air sent la rouille, l’huile rance et le sel marin, mélange familier qui colle aux narines. Je me retourne, et Rafael comprend immédiatement que la conversation n’est pas terminée. Il ravale sa colère, mais ses poings se serrent.— Reste, dis-je d’une voix basse. On n’a pas fini.Un bref geste de ma main suffit. Mes hommes referment lentement les portes coulissantes derrière nous. Le grondement métallique résonne dans l’espace vide, étouffant les bruits de la nuit. Le monde extérieur disparaît, et avec lui toute illusion de sécurité. L’atmosphère devient plus lourde encore, saturée de tension.Costa se tient droit, les mâchoires crispées, ses yeux sombres plantés dans les miens. Je lis en lui cette envie brutale de tout envoyer valser, de tenter le coup de poker qu’il regretterait avant même de finir son geste. Il se retient. C’est un signe d’intelligence. Peu d’hommes dans ce milieu savent avaler leur rage pour survivre.— Alors quoi

MichelUn rayon de lumière filtre à travers les rideaux. Froid, timide, presque hésitant, comme si l’aube n’osait pas déranger ce sanctuaire. J’ouvre les yeux dans la tiédeur des draps. Lucia dort encore, lovée contre moi, ses lèvres entrouvertes dans un souffle paisible.Je reste immobile quelques instants, à écouter son souffle. Il n’a rien à voir avec le bruit des armes, des moteurs, des portes qui claquent. Ici, pas de menaces, pas de calculs. Juste elle, fragile et entière dans son sommeil.Mes doigts effleurent la courbe de sa hanche. Elle bouge à peine, son corps chaud glissant sous ma caresse comme une promesse. Je la regarde, hypnotisé. La tentation m’envahit, irrépressible. Lentement, je me penche sur elle, m’approche de ses lèvres mais je dévie, repoussant la couverture pour dévoiler sa nudité.Ses cuisses sont entrouvertes, inconscientes de l’invitation qu’elles lancent. Je les écarte doucement. Elle ne se réveille pas. Je descends, mes lèvres effleurant son ventre, savour

LuciaL’eau clapote doucement contre ma peau, mais ce n’est rien face au tumulte en moi. Ses mots résonnent encore, me traversent, brûlants, irréels. Je t’aime.Deux syllabes simples, mais pour moi elles résonnent comme une déflagration.Des années qu’il le porte en silence. Des années qu’il le cache, qu’il le contient comme une arme qu’il refusait de dégainer. Et voilà qu’il m’a frappée de plein fouet, sans défense.Je le regarde. Ses yeux ne fuient pas. Ils disent la même chose que ses lèvres, avec cette intensité brute, cette sincérité qui ne laisse aucune échappatoire. Mon souffle se brise.Tout en moi vacille. J’ai envie de rire, de pleurer, de crier. Tout se mélange. J’avais rêvé mille fois de ces mots, mais jamais je n’y avais cru. Pas vraiment. Je m’étais toujours dit que je n’étais pas assez forte pour les entendre, ou qu’il ne serait jamais assez fou pour les prononcer. Et pourtant…— Tu ne sais pas ce que ça me fait d’entendre ça… souffle-je, et déjà ma gorge se serre.Il m