All Chapters of Après le divorce, l'ex-femme ne se retourne jamais: Chapter 91 - Chapter 100

Point de vue de LouisAu moment où mon portable a sonné et que j'ai aperçu le nom de Maya s'afficher sur l'écran, j'ai pressenti que quelque chose n'allait pas. J'étais sur le point de quitter le bureau, enfilant ma veste, lorsque j'ai décroché. Dès que j'avais répondu, sa voix m'a frappé comme une tempête, brute, affolée, presque brisée par la colère et l'exaspération.« Louis, je n'y arrive plus. », s'est-elle écriée d'une voix tremblante. « e te jure, je perds la tête dans cette maison ! Ta mère, elle est insupportable ! Elle est toujours là, elle se mêle de tout, elle me force à avaler ses remèdes farfelus, et j'en ai assez ! Et ces... ces mélanges répugnants qu'elle m'oblige à avaler, je n'en peux plus, Louis, je refuse ! Tu as une idée de ce que j'ai découvert aujourd'hui ? La maison est sens dessus dessous ! On dirait qu'une herboristerie a explosé, et la cuisine... Louis, je suis entrée dans la cuisine, Il y avait des insectes morts dans la nourriture, Louis. Des insectes. Mo

Point de vue de MayaMa vie était enfin parfaite.Louis était toujours plongé dans son travail, mais c'était exactement ce que je souhaitais. Il se consacrait à l'entreprise familiale, me laissant savourer le luxe de notre nouvelle demeure, un havre spacieux et immaculé, préservé du désordre. Fini les herbes bizarres éparpillées sur les comptoirs, fini le défilé d'invités étrangers à toute heure, et surtout, fini Lucy. J'ai triomphé.La maison était tout ce dont j'avais rêvé, le genre d'endroit qui suscitait l'envie et les chuchotements des femmes lors des brunchs. Une demeure traditionnelle à deux étages, parée d'un élégant bardage ivoire, avec des volets sombres encadrant de hautes fenêtres majestueuses. Le jardin avant était une œuvre d'art : des haies taillées symétriquement, une allée de pierre lisse menant à une somptueuse porte en acajou... Le tout était enclos par une grille en fer forgé noir, incarnant une vision idéale de stabilité. Pas de lierre envahissant les murs et pa

Point de vue d'ÉmilieLa cuisine bourdonnait d'énergie. L'air était imprégné des arômes d'ail grésillant, de bouillons savoureux et de viandes saisies. Les casseroles s'entrechoquaient, les couteaux tranchaient avec une précision rythmique, et le brouhaha constant du service du déjeuner emplissait l'espace. Émilie se déplaçait avec une aisance naturelle, avec ses manches retroussées et ses mains faisant sauter habilement les nouilles dans un wok fumant. La sueur perlait sur son front, mais elle s'en moquait. C'était son royaume et son refuge.Mais son portable a vibré de nouveau. Encore. Et encore.Elle a froncé les sourcils en s'essuyant les mains sur un torchon, jetant un œil aux notifications qui inondaient son écran verrouillé. Son cœur battait la chamade, son pouls s'accélérant à chaque nouvelle alerte.Les chiffres ne mentaient pas : la courte vidéo de Nathan Perrin avait fait sensation, accumulant des milliers de « j'aime », de partages et de commentaires en quelques jours à

Point de vue de DamianDe l'autre côté du restaurant, j'observais l'expression d'Émilie changer pendant qu'elle parlait au téléphone dans le bureau. Un léger sourire effleurait ses lèvres, ses traits étaient détendus, presque enjoués. C'était une expression que je reconnaissais mais que je voyais rarement, du moins, pas quand elle était avec moi. Avec moi, elle restait toujours sur ses gardes, prudente, comme si un poids invisible pesait sur ses épaules.La façon dont ses doigts entouraient nonchalamment le combiné, dont ses yeux pétillaient d'amusement : ce n'était pas un simple appel professionnel. Elle ne gérait pas une affaire. C'était différent. C'était personnel.Mes doigts jouaient distraitement avec le bord de mon portable. La voix de Nathan résonnait dans mon esprit, taquine et complice, et je pouvais encore entendre la remarque désinvolte d'Émilie : « une invitation privée ».La psychologie qualifierait cela de réaction de jalousie irrationnelle. Mais à cet instant, je n'

Point de vue d'ÉmilieLa robe pendait au dos de la porte du placard, immaculée, raffinée, et minutieusement choisie pour incarner l'équilibre parfait entre la sobriété et la bienséance. C'était une soie gris perle, d'une coupe épurée mais assez seyante, pour que je ne me sente pas totalement insignifiante aux côtés de Damian dans son smoking sur mesure. Je l'avais sélectionnée il y a plusieurs semaines, quand je m'étais persuadée que ma présence au mariage de Maya n'était qu'une simple formalité mondaine. Rien de plus, rien de moins.Pourtant, me voilà assise devant ma coiffeuse, contemplant mon reflet, incapable de décider si je pouvais vraiment aller jusqu'au bout.L'idée de voir Maya épouser Louis, debout devant leurs proches, leurs amis, de les voir échanger leurs vœux, dans un lieu somptueux garni de fleurs luxuriantes et de champagne d'importation, n'aurait dû rien signifier pour moi. J'étais passée à autre chose. J'étais heureuse, véritablement heureuse, comme je ne l'avais j