All Chapters of Après le divorce, l'ex-femme ne se retourne jamais: Chapter 81 - Chapter 90

Point de vue de DamianLe moment était idéal. La lueur dorée du soleil couchant baignait le jardin de teintes douces, le parfum des roses épanouies se mêlant à l'air frais du soir. Émilie se tenait devant moi, avec un regard empreint de cette rare douceur désarmée que j'avais appris à désirer. J'étais revenu avec le dessert, comptant le lui remettre, mais soudain, je n'ai plus pensé qu'à réduire la distance entre nous.Elle a penché légèrement la tête, avec une question muette dans ses yeux. Je me suis approché, mes doigts effleurant son poignet tandis que je tendais la main vers elle. L'air entre nous était chargé de mots non prononcés. Au moment où j'allais l'embrasser, alors que ses lèvres s'entrouvraient imperceptiblement, le bruit lointain d'une voiture qui approchait a brisé cet instant.Je me suis raidi, mon visage s'est assombri à la vue de la luxueuse voiture noire qui remontait lentement l'allée. Charles.Une vague d'agacement m'a envahi. Évidemment, il fallait qu'il arri

Point de vue d'ÉmilieL'atmosphère dans la salle à manger était insoutenable, le poids des griefs inavoués m'oppressait la poitrine comme une brume étouffante. J'étais raide sur ma chaise, m'efforçant de fixer les couverts devant moi, la surface polie de ma fourchette miroitant sous l'éclat du lustre. Damian avait été appelé pour s'entretenir avec son père, me laissant seule à endurer la présence suffocante de gens qui dissimulaient à peine leur mépris pour moi.J'y étais habituée.Néanmoins, j'avais espéré au moins un instant de répit.Cet espoir s'est brisé dès que Louis avait tourné son regard vers moi.« Émilie. », a-t-il lancé d'une voix onctueuse mais empoisonnée.Je l'ai à peine remarqué. Je ne le voulais pas.Mais il s'en moquait.Il s'est penché en avant, posant ses coudes sur la table, avec son regard perçant rivé sur moi. « Dis-moi, qu'essaies-tu exactement d'accomplir en fréquentant Damian ? »J'ai inspiré brusquement mais j'ai refusé de répondre. Je ne lui donnera

Point de vue d'ÉmilieLe coup à la porte a retenti tard, peu après minuit. La ville s'était plongée dans un calme feutré. Le vrombissement lointain de la circulation était à peine perceptible à travers les murs épais de l'appartement de Damian. Je m'étais blottie sur le canapé avec un bouquin. Damian était à mes côtés, avec son bras nonchalamment posé sur mes épaules, sa chaleur apaisant la tension qui persistait après le dîner catastrophique chez sa famille.Au début, je croyais avoir rêvé ce bruit. Mais il s'est fait entendre à nouveau, plus net, plus insistant.Damian a poussé un soupir, s'est détaché de moi pour se lever. Ses pas étaient lourds de réticence tandis qu'il s'est dirigé vers la porte. Nul besoin de vérifier qui c'était. Nous le savions tous les deux.Lorsqu'il a ouvert, Charlotte se tenait là, avec les bras croisés, le menton relevé, et cet air obstiné et inflexible qui la caractérisait. Elle était pareille à tout à l'heure où elle avait quitté la demeure familiale

Point de vue de LouisCes derniers temps, ma vie est devenue un véritable chaos.Je me tenais dans mon bureau. Les étagères jadis impeccables étaient désormais à moitié vides, et leur contenu était éparpillé sur le bureau à différentes étapes de rangement. La pièce, autrefois symbole de mon ambition, me semblait maintenant étouffante, comme un tombeau que je scellais moi-même à chaque objet déposé dans les cartons.La décision était prise. Je quittais cette entreprise pour rejoindre un nouveau poste dans les affaires familiales de Charles, un choix qui ne venait pas entièrement de moi.Maya y avait veillé.J'ai passé une main dans mes cheveux en soupirant brusquement. Cette simple pensée me traversait d'un malaise : un poids tenace qui m'oppressait la poitrine.Mes yeux se sont posés sur la fenêtre assombrie, et soudain, le passé a ressurgi, tel un fantôme importun qui s'agrippait à mon esprit.***Maya était assise face à moi, drapée de soie, avec les lèvres arquées en un sour

Point de vue de MayaLucy, celle qui allait bientôt devenir ma belle-mère, était sur le point de me rendre folle.Non, elle m'avait déjà rendue folle.Chaque jour apportait son lot de nouveautés. Une querelle futile sur un détail insignifiant, un conflit de goûts, une nouvelle lubie insupportable qu'elle introduisait dans la maison. Nous étions deux personnes diamétralement opposées : nos préférences, nos habitudes, nos modes de vie ne pouvaient être plus incompatibles. Pourtant, nous nous retrouvions coincées sous le même toit, nous affrontant pour la suprématie telles deux reines sur un échiquier.Je me montrais patiente. Je finissais toujours par l'emporter.Mais ces victoires m'épuisaient.Elle savait comment me faire sortir de mes gonds, comment rendre chaque situation suffisamment insupportable pour gâcher mon humeur. Mais depuis mon changement de statut, depuis que Charles m'avait reconnue comme sa fille, depuis que j'avais assuré ma position au sommet, elle avait commencé