Le lendemain de la Nuit des Échos, le silence dans l'entrepôt est d'une qualité différente. Ce n'est plus le silence de l'attente ou de l'appréhension, mais celui de l'après-tempête, lourd et paisible. La lumière du matin filtre à travers les hautes verrières, dessinant des rectangles d'or sur le sol de béton où résonnaient encore, quelques heures plus tôt, les applaudissements et les sanglots.Aya est déjà debout. Elle marche lentement entre les œuvres, ses doigts effleurant la surface rugueuse d'une sculpture de Kofi, le papier granuleux d'un dessin de Lina. C'est un geste de reconnaissance, presque une bénédiction. Son propre naufrage, une fois monstrueusement solitaire, a engendré ce lieu, ces voix, cette étrange et belle famille de rescapés.Salvatore la rejoint, deux tasses de café fumant à la main. Il a les traits tirés, mais ses yeux, habituellement si sombres, sont clairs. L'affrontement public, au lieu de l'épuiser, l'a lavé.— Isabella est restée jusqu'à trois heures du mat
Last Updated : 2025-12-02 Read more