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HANNAHAvant, je rêvais que chaque jour soit Halloween ou la cérémonie du masque. Comme ça, j'aurais pu porter un masque toute la journée et personne ne m'aurait reconnue.Mais c'était impossible.Ce qui signifie que où que j'aille, les gens me repéraient et me reconnaissaient malgré tous mes efforts pour me fondre dans le décor.Et qui dit gens dit aussi problèmes. Malheureusement pour moi, mes problèmes me suivaient partout, surtout les pires : les brutes.Voici un truc sur les brutes de ma vie : elles sont comme des paillettes ; elles s'infiltrent partout et sont difficiles à éliminer.Et aujourd'hui ? Pas si différent des autres jours.Pour la première fois depuis des années, je me suis réveillée dans une chambre qui n'était pas la mienne. Dire que je me sentais différente serait un euphémisme.J'ai pris le petit-déjeuner avec Willa, déçue que les triplées soient parties en réunion de meute sans me prévenir. Elles auraient au moins pu m'envoyer un texto ou me donner quelques détai

HANNAHVous l'aurez sans doute remarqué, ma vie est plutôt chaotique et aucun de mes plans ne se déroule jamais comme prévu. Si ce n'est pas le cas, vous êtes probablement un peu lente à la détente.Imaginez maintenant que vous êtes un petit écureuil au beau milieu d'une forêt tropicale, cerné par des grizzlis enragés. Vous êtes perdu, seul, effrayé et vous n'avez absolument aucune idée de comment vous êtes arrivé là. Mais vous êtes sûr d'une chose : vous n'auriez rien à faire là.C'est exactement ce que j'ai ressenti lorsque les agents de sécurité nous ont encerclées, Willa et moi. Je savais que l'alarme n'était pas censée se déclencher, mais elle l'a fait. Je savais qu'elle ne se déclenchait que si nous portions des objets étiquetés, ce qui n'était pas le cas. Pourtant, je ne comprenais pas pourquoi quatre hommes à l'air furieux nous encerclaient.« Nous devons fouiller vos sacs », a exigé l'un d'eux en nous faisant signe d'étendre les bras. J'ai obéi immédiatement, craignant les co

HANNAHBien que Jace conduisît à toute vitesse, j'avais l'impression qu'il n'arriverait jamais assez vite. Assise au bord du siège, je me demandais quelles horreurs Asher et son père avaient bien pu infliger à ma mère, désormais ma seule famille. Heureusement, Jace ne s'attarda pas sur ces vaines paroles de réconfort. Il semblait comprendre que le silence était ce dont j'avais besoin. Le silence était ce dont j'avais besoin pour digérer tout cela.« Elle ira bien », furent ses seuls mots, et je m'accrochai à ces mots avec une force inouïe. Si quoi que ce soit lui arrivait à cause de moi, je ne me le pardonnerais jamais.Jace commença à parler en s'arrêtant devant chez moi, mais j'étais déjà sortie de la voiture, courant vers la porte d'entrée. Je l'ouvris brusquement, m'attendant à… Enfin, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre, mais ce fut un soulagement de voir que la maison était intacte. Et là, ma mère était assise sur le canapé, un morceau de papier qui ressemblait à une let

HANNAHLa tension dans la pièce était si palpable qu'on aurait pu la couper au couteau. Seuls les petits pas nerveux de ma mère, ma respiration haletante et peut-être les battements de mon cœur parvenaient à percer le silence. J'étais presque certaine qu'il battait si fort que tout le monde pouvait l'entendre. Avant, je n'étais personne, mais ces derniers temps, j'avais l'impression que chacun de mes gestes était surveillé et que mes décisions étaient prises pour moi.Je jetai un coup d'œil à ma montre et fus surprise de constater que cinq minutes à peine s'étaient écoulées. Cinq minutes seulement ? J'avais l'impression que cinq heures avaient passé. Où étaient Jace, Cade et Chase ? Les voir ici me rassurerait tellement.J'entendis des pas. Je me retournai brusquement vers la porte, mais il s'agissait simplement d'un des gardes de l'Alpha venu avoir quelques mots avec Asher. Asher ne semblait pas prêter attention à ce que disait le garde. Il me fixait intensément. Il le faisait depuis

HANNAHCINQ JOURS PLUS TARDLa première chose qui m'a frappée en sortant de la voiture, c'était l'absence de monde. Pour une raison inconnue, les gardes qui montaient la garde autour de chez moi depuis toujours avaient disparu. Fronçant les sourcils, je me suis demandé pourquoi. Wallace les avait-il rappelés ? J'en doutais fort. Mes amis prenaient ma sécurité très au sérieux.« Tu veux aller ailleurs ? » me demanda mon chauffeur derrière moi.Je me retournai et constatai que je tenais encore la poignée de la portière.« Non. Non. Ça va », dis-je.Je m'éloignai de la voiture et le chauffeur démarra. Je remis mon sac à dos sur mon épaule, déjà préoccupée par tous les devoirs qui m'attendaient. Au moment de franchir le seuil, je me figeai. J'ouvris la bouche pour crier.L'homme qui se tenait en face de moi, un poignard menaçant pointé sur la gorge de ma mère, porta un doigt à ses lèvres et me fit signe de me taire. Il était grand, bâti comme un tonneau. Le mal était gravé sur chaque lign