ValentinaLe silence, après son départ, est pire qu’un coup de tonnerre. C’est un vide dense, chargé de l’effroi de tous ceux qui ont été témoins. Je suis toujours debout, le bras engourdi, le souffle court. La brûlure dans ma paume a cédé la place à un froid mortel qui remonte le long de mon bras, envahit ma poitrine, se faufile dans mes os. Qu’ai-je fait ? La question tourne en boucle, hystérique, dans ma tête. Ce n’est plus une réflexion, c’est une pulsation de terreur pure.Je sens d’abord les regards. Ils ne sont plus furtifs, effrayés de loin. Ils sont braqués sur moi, ouvertement, avec une horreur mêlée de fascination morbide. Comme on regarde quelqu’un qui vient de marcher sur une mine et qui n’a pas encore réalisé qu’elle va exploser. Personne ne bouge. Personne ne parle. Le client au comptoir tient son verre à mi-hauteur, pétrifié. Deux hommes près du billard sont figés dans une posture de jeu interrompue. L’air est devenu de la glu.Puis, un mouvement. Lent, hésitant. C’est
Last Updated : 2025-12-09 Read more