Elena Mekler entra dans la salle de bal baignée dans une lueur dorée, comme si le temps lui-même avait suspendu son souffle. Des lustres majestueux pendaient du plafond voûté, leurs cristaux étincelants réfractant la lumière en mille éclats. Les murs, recouverts de tentures pourpres, semblaient garder les secrets des siècles passés.
Des bougies parfumées vacillaient sur les rebords des fenêtres, projetant des ombres dansantes sur les moulures en bois sculpté. L'air était chargé d'électricité, vibrant au rythme des violons et des rires étouffés. Les masques des invités ajoutaient une aura de mystère, leurs yeux brillant comme des étoiles dans la nuit. C'était un lieu où les passions s'embrasaient, où les destins se croisaient, et où chaque pas résonnait comme une note dans une symphonie envoûtante. Elena était la légende des voleuses, la maîtresse des ombres, et ce soir, elle convoitait un trésor inestimable. Le musée de la cité abritait la plus grande collection d'or antique, et Armandine en avait repéré la pièce maîtresse : une couronne incrustée de gemmes étincelantes. Sa mission de ce soir était de s'en emparer. À son oreille, un petit micro a été incrusté dans sa boucle, lui permettant d'échanger avec sa mère à l'autre bout du fil. — c'est beau par ici. J'ai envie de tout emporter, murmure-t-elle discrètement. Es-tu sûr qu'on a besoin de rien d'autre à part la couronne en or ? La voix mûre et pesante de sa mère, Agathe Mekler, lui répondit avec fermeté. — contente-toi d'entrer et de suivre le plan avec exactitude. — j'espère que tu immortalises ce moment, dit Elena en souriant. Je vais faire une entrée fracassante. Elle posa le premier pas, son regard ne vacillait pas, même sous l'intensité des regards curieux et admiratifs. Elle semblait habituée à être le centre d'attention, comme si chaque regard qui se posait sur elle était une caresse sur sa peau. Un sourire énigmatique étira ses lèvres, et elle continua d'avancer avec une grâce féline. Les murmures et les chuchotements ne la dérangeaient pas ; au contraire. Elle savait que la véritable puissance résidait dans le secret, et elle en était la gardienne. Elle regarda dans tous les coins. À chaque fois qu'elle clignait des yeux, elle faisait une sorte de capture de lieux. Tout en dissimulant les mouvements de ses lèvres, elle discuta avec sa mère. — je ne le vois pas, marmonna-t-elle. — continue d'avancer. Quelqu'un devrait t'accueillir. Juchée sur une paire d'escarpins noirs, Elena prit soin de laisser sa jambe nue s'élancer en premier, dévoilée avec audace par la fente de sa robe rouge. Les regards masculins, qu'ils soient libres ou liés par un anneau, s'accrochèrent à ce spectacle fascinant. D'un pas assuré, elle se dirigea vers le bar. Derrière elle, les yeux suivaient la courbe de ses hanches jusqu'à ce qu'elle s'installe sur une chaise, laissant enfin ses seins se reposer. Cachée derrière un masque blanc bordé de plumes rouges, elle esquissa un sourire et murmura quelques mots à sa mère. — Je fais sensation dans la salle. Tous les regards sont rivés sur moi. Mais je ne vois pas ma cible. — reste concentrée et naturelle. Commande quelque chose à boire. Elena posa son regard sur un serveur vêtu de noir, silhouette spectrale au milieu du tumulte. Un sourire effleura ses lèvres. En réponse, il s'approcha et lui tendit un verre de champagne, ses yeux égarés dans les siens, à l'instar de la plupart des hommes présents dans cette salle. Elle porta le verre à ses lèvres, deux gorgées légères avant de sentir, derrière elle, la présence d'un homme. Sans se lever, elle pivota avec un sourire éclatant. Il ne la regarda pas, mais son accueil fut exactement celui qu'elle attendait. — Le président vous attend, venez avec moi, s'il vous plaît. Majestueusement, elle se leva après avoir remis le verre au serveur. Un pas après l'autre, elle suivit l'homme corpulent. Elle ne manqua pas de faire un clin d'œil à quelques hommes éblouis malgré le regard jaloux de leurs compagnes. Elle fut menée vers une pièce retirée, sanctuaire des élites masquées. Ministres, sénateurs, juges… Et, au sommet de cette hiérarchie feutrée, le président de la république, isolé dans un espace vitré, entouré d'un cercle restreint de confidents. Au cœur de cette assemblée d'hommes de pouvoir, elle se tint droite, affrontant chaque regard sans ciller. Le président, aussi masqué, l'invita du doigt. Tout en faisant bouger ses hanches au rythme de cette mélodie sensuelle, elle avança vers lui. Une fois assez proche, elle s'assit sur ses jambes sans y être invitée. Elle lui murmura à l'oreille. — Monsieur le Président, j'aime mieux avoir une intimité avec vous loin des regards envieux de votre escorte. — patience ma libellule, patience. Très bientôt, cet endroit ne sera que pour toi et moi. — je suppose que mon cachet, vous le connaissez. — vue que tu es davantage plus radieuse en vrai que sur les photos qu'on m'a montrées, je pense que tu vas avoir bien plus que ce qu'on a convenu. — j'y compte bien, Monsieur le Président. — maintenant, fais-moi ressentir des choses. Tu dois mériter ton salaire. Tout en lui caressant l'entrejambe à travers son pantalon, elle lui dégusta les lèvres. Les autres hommes firent mine de ne rien voir. Comme ils auraient aimé être à la place du président qui avait enfoui sa tête entre les seins de sa belle dame. Si seulement ils savaient avec qui ils étaient réellement dans la salle ! Lorsque tout s'enflamma, le président demanda à être seule avec elle. La pièce était vitrée. Il ordonna qu'on baissât les rideaux rouges pour plus d'intimité. Malgré l'hésitation de ses gardes du corps, ils le laissèrent seul avec elle. Les rideaux furent baissés. Il l'avait voulu complètement nue. — déshabille-toi, lui ordonna le président. Elle était tout feu tout flamme. Elle défit tout doucement les cordes de sa robe qui glissa lentement le long de son corps. Elle se retourna, présentant son postérieur raffermi face au visage du président. Tout en s'inclinant, elle enleva son string. Tous ses orifices étaient sous les yeux ébahis du président. Il se perdait devant ce corps aux milles merveilles charnelles. La chirurgie esthétique avait fait du bon boulot. Tout était au bon endroit. Sauf que toute cette merveille ne serait pas sans conséquence. Elle dansa pour lui. Elle lui présenta tous les atouts. Elle murmura. Elena se retourna vers le président. Elle s'assit à nouveau sur lui et passa les mains dans sa veste pour lui caresser le corps. Pendant qu'il se perdait dans la passion, elle glissa subtilement ses fins doigts dans sa poche de l'intérieur et y enleva une carte d'accès. Elle ramena son butin et l'enfila discrètement dans son soutien gorge. Au même moment, une voix résonna depuis la micro de la grande salle. — Nous attendons à présent le mot de bienvenue de Monsieur le Président de la république pour l'ouverture de notre musée de pierre précieuse. Elena sourit. Le timing était respecté. — Oh ! On va devoir faire une pause, Monsieur le président. — une très courte pause de trente minutes. Le temps pour moi de faire le discours et je te reviens. Tu restes là, tu ne bouges pas. D'ailleurs, je laisse quelqu'un pour te surveiller. — je suis à vous mon président. Je ne bouge pas. — levez les rideaux, Hurla le président. Les rideaux furent levés et les portes ouvertes. Pendant qu'Elena se rhabillait, le président fut escorté jusqu'au podium. Un seul garde était resté avec elle. Elle leva la tête, elle le regarda. Elle n'avait que cinq minutes pour quitter les lieux. Elle murmura à sa mère. — j'y vais, tu me guides. j'ai bien cru que je serais obligé de faire l'amour avec ce gros porc. — quinze minutes, tu n'as que quinze minutes pour prendre ce que tu es venue chercher et sortir de là. tâche de bien garder ton masque sur le visage. Elle sortit de la pièce. Elle sourit au garde du corps qui était sensé la surveiller. Il lui tendit une clé. — comment se présente les choses ? Hector, son bras droit, dissimulé dans le costume d'un garde présidentiel, glissa son doigt sur l'écran de la tablette qu'il tenait. C'était un génie de l'informatique. — toutes les caméras sont sous contrôle. Tu n'en as que pour dix minutes pour entrer et sortir. Le grand max, c'est 15 minutes. Je t'attends dehors avec la voiture.Elle s'en alla, étonnée par ce qui venait de sortir de sa bouche. Pendant qu'elle marchait sans se contrôler, elle se cogna sur la femme de cuisine qui renversa une carafe d'eau sur elle. — mais... QU'EST-CE QUI TE PREND ?Elle lui donna un coup de poing sur le visage. Celle-ci tomba, le nez éclatant de sang. Elle hurla en s'excusant et petit cœur accourut, tenant son arme en main. — c'est quoi ? C'est qui ? — C'EST CETTE IDIOTE QUI A OSÉ ME VERSER DE L'EAU. C'EST UNE PETITE FOLLE. JE VAIS LA TUER...— Je suis désolée, Madame. Je suis sincèrement désolée, dit Johanna, la voix tremblante. — Et elle ose parler quand je parle. D’où est-ce qu’on t’a ramassée ? Hein ? lança Agathe, en braquant son arme sur elle. — Attends un peu... C’est à cause de deux gouttes d’eau sur toi que tu te mets dans tous tes états ? Au point de menacer quelqu’un de mort ? Heyyy..., intervint Petit Cœur. — Tu n’as pas intérêt à prendre la défense de cette mégère. — Ohhh je passais seulement ohhh. Pard
— comme tu voudras. Maintenant, je dois aller m'occuper de ta fille. C'est l'heure de ses soins. — je viens avec toi. J'espère qu'elle s'est déjà réveillée. Elena s'était réveillée depuis une dizaine de minutes. Elle regardait partout, ne comprenant pas ce qui se passait. Elle était sur le point d'arracher sa perfusion lorsque petit Cœur entra.— heyyy... Mama laisse. C'est ça qui te maintient en vie hein. Tu coupes ça, on va manger le porc du deuil. Pardon, laisse.— qu'est-ce qui m'est arrivée ?— on t'a agressé dans ta chambre. Tu as reçu des coups, tu as perdu connaissance. Encore un peu, tu mourais hein. Hayaaa... Il a coupé ta tête partout. Heureusement que petit cœur est toujours là. Je suis d'abord un enfant de chœur.— il était là...Mathis...— Quoi ? demanda Agathe. — C'est ce qu'elle répète dans son sommeil depuis, répondit Petit Cœur. C'est normal, ce sont juste des hallucinations. Ça va lui passer. — J'ai mal à la tête... J'ai très mal, murmura Elena.Elle se toucha
— je suis au courant de tout à tout moment et sur tout le monde. J'ai mes sources sûres. Répondit Mathis.— et quand Elena va se réveiller, tu vas lui dire quoi ? Elle va sûrement se demander ce qu'elle fait dans un lit d'hôpital.— juste qu'elle s'est faite attaquer dans la chambre. Elle a reçu plusieurs coups sur la tête... Je vais trouver un truc. Mais je ne peux pas lui dire que c'était pour retirer les puces. Elle ira directement confronter sa mère et on va être grillé. L'idéal c'est qu'elle reste dans l'ignorance et que sa mère pense que j'ai mis de nouvelles puces. — et si jamais elle continue d'être une criminelle...— ça voudrait dire que c'est sa véritable nature. Maintenant, cesse de me poser les questions. Est-ce que je suis Google ?— une dernière chose... Quand elle sera bien rétablie, tu me l'amènes, d'accord ?— haha... Jamais ! Tu veux comme ça verser les miniMathis sur mon lit partout partout. Non non, vous allez vous débrouiller pour vous voir. — mais tu sais que
— parlons des choses importantes.— c'est moi qui avait mis ces puces dans sa tête. Le problème c'est que sa mère veut que j'en mette une autre. Si je le fais, elle ne va pas tenir deux mois. Sa tête va exploser.Imposteur : on doit plutôt les enlever. Elena c'est le maillon fort de la chaîne d'Agathe. Si elle se retourne contre sa mère, on pourra encore plus facilement se débarrasser d'elle. — tu as tout compris. C'est l'objet de l'intervention que je vais faire sur elle ce soir. Je vais lui enlever les puces de la tête. — en quoi serai-je utile ?— j'ai besoin d'un assistant autre qu'Agathe. Je vais l'aider à bien dormir cette nuit. — je suppose qu'elle connait toutes les étapes de l'opération. Si tu fais autre chose, elle s'en rendra compte. Et tu ne peux pas opérer seul.— voilà ! Donc, à l'heure de l'opération, je vais venir te chercher. Prends bien tes comprimés. Je vais aller acheter mon matériel. Ce petit cœur avait plus d'un tour dans sa poche. Il se rendit au marché médi
— là n'est pas le problème hein... Le problème c'est que tu as mangé ma nourriture. Et puis ma nourriture ne s'est même pas rendue compte que ce n'était pas moi. Mais bon, j'arrive...Il alla rejoindreAgathe au séjour. Elle avait réuni tous les employés de la maison, y compris sa fille. Agathe faisait le tour de ses gardes, elle savait que la traîtrise avait envahi les airs. Elle suspectait beaucoup plus sa fille qui était aussi rusée qu'un renard. Elle n'arrivait plus à avoir confiance en qui que ce soit dans sa propre maison.— il était mourant, il n'a pas pu s'échapper d'ici tout seul. Je vais vous tuer un à un jusqu'à ce que la vérité sorte. Elle hurlait de rage en affrontant chaque regard.— c'est quoi de crier dans toute la maison comme ça tôt le matin ? Tu ne sais pas que les gens dorment ? Mon tympan ne supporte pas les bruits qui font comme le couvercle de la marmite. — si tu n'as rien à dire, tu t'en va d'ici tout de suite. Je ne suis pas d'humeur. — qu'est-ce qui se pass
Personne ne lui répondit. Il n'y avait aucune issue. Ses fenêtres étaient barricadées. Elle frappa sur la porte en vain. Une peur bleue envahit tout son être. Elle avait peur de le perdre, peur de revivre cette situation une nouvelle fois. Elle sortit son flacon de médicaments sans savoir qu'ils avaient changé depuis le temps. Elle en avala cinq avant de s'allonger sur le sol et pleurer de toutes ses forces. Elle repensait aux dernières paroles du ministre, aux paroles du petit cœur et à son moment d'amour avec l'imposteur. Elle ne savait plus à quel saint se vouer. Comme elle aurait aimé se confier au père Alphonse ! Mais elle lui avait enfoncé un couteau dans le corps. Pendant qu'elle se torturait l'esprit avec toutes ses pensées,Agathe reprenait les choses en main. Elle sortit à nouveau la barre de fer des braises et sans plus réfléchir, elle posa la partie rouge de chaleur contre la cuisse de l'imposteur. Il hurla de toutes ses forces en transpirant de grosses gouttes.— DIS-M