Chapitre 7

Zayden resserre son étreinte autour de moi, comme s’il voulait me garder contre lui indéfiniment. Nos respirations se calment peu à peu, mais la tension entre nous est toujours là, latente, vibrante. Il enfouit son visage dans mon cou, ses lèvres effleurant ma peau brûlante.

— Tu joues avec le feu, Donna… murmure-t-il.

Je frissonne sous son souffle chaud et esquisse un sourire provocateur.

— Et alors ? N’est-ce pas ce que tu aimes chez moi ?

Il redresse la tête, ses yeux sombres ancrés dans les miens, et un rictus étire ses lèvres.

— Tu n’as aucune idée de ce que tu représentes pour moi.

Son ton est grave, presque dangereux. Mon cœur rate un battement.

— Dis-moi…

Il ne répond pas tout de suite. Il me fixe intensément, comme s’il cherchait à imprimer mon image dans son esprit. Puis, lentement, il me dépose sur le lit. Je reste allongée, haletante, tandis qu’il se redresse légèrement au-dessus de moi, son corps sculpté illuminé par la lueur tamisée de la pièce.

— Si quelqu’un ose te toucher… Je le détruis.

Je déglutis, troublée par la noirceur qui brille dans ses yeux.

— Tu es à moi, Donna.

Son aveu me trouble autant qu’il me grise. Je devrais le contredire, protester, mais au fond, une part de moi aime cette possessivité brutale, ce besoin viscéral qu’il a de moi.

— Et toi, tu es à moi, Zayden.

Un éclat traverse son regard, un mélange de désir et d’adoration brute.

— Dis-le encore.

— Tu es à moi.

Un grondement satisfait s’échappe de sa gorge avant qu’il ne capture mes lèvres avec une intensité féroce. Son corps se presse contre le mien, et je sais que la nuit est loin d’être terminée.

.....

Deux jours plus tard.

Deux jours. C’est tout ce qu’il m’a fallu pour me préparer à replonger dans cette mascarade. Ce matin, avant de rejoindre l’agence, je fais un dernier détour chez Léna.

— Alors, c’est le grand jour ? demande-t-elle, l’anxiété perçant dans sa voix.

— Apparemment.

Sans un mot, elle s’éloigne, ouvre un tiroir et en sort une arme qu’elle me tend.

— Prends ça. On ne sait jamais.

Je souris, amusée par son excès de précaution.

— Merci, mais Zayden est là pour assurer ma protection.

Elle arque un sourcil, un sourire espiègle aux lèvres.

— Zayden, hein ? J’espère qu’il ne fera rien capoter.

— Il sait rester à sa place.

Elle soupire avant de s’approcher et de me prendre dans ses bras.

— Tu vas me manquer…

Je me laisse aller un instant à cette étreinte réconfortante avant de m’écarter.

— Il faut que j’y aille.

Elle m’accompagne jusqu’au parking, le regard lourd de non-dits tandis que je démarre. Laisser Léna derrière moi me serre le cœur, mais je n’ai pas le choix. Si je veux des réponses, je dois payer le prix. Celui d’endosser un rôle, d’oublier qui je suis.

Celui de m’approcher d’Eavon Franklin.

Cet homme qui m’a tout pris. Qui a anéanti ma vie et effacé ma famille. Je serre le volant, ravalant ma rage. Ce n’est pas le moment de flancher.

Lorsque j’arrive à l’agence, je fonce droit vers le bureau de Madame Goodway. Elle m’accueille avec son sourire habituel, faux et calculé.

— Prête, ma fille ?

— Où sont mes affaires ?

Ma voix est sèche, froide. Elle m’observe un instant avant de secouer la tête.

— Cette tenue ne fera pas l’affaire. Tu dois incarner ton rôle.

Elle se lève et appelle son bras droit.

— Trouve une tenue pour les clients Black à Mademoiselle Gold.

— Bien, Madame.

Une fois la porte refermée, elle ouvre un écrin et me tend une alliance. Je l’observe, intriguée. L’anneau est élégant, raffiné. On pourrait croire qu’il a été choisi avec amour.

— Depuis quand investissez-vous autant dans une alliance ?

Elle sourit, presque moqueuse.

— C’est son ex-femme qui l’a achetée. Jolie, n’est-ce pas ?

Je fronce les sourcils en me remémorant les paroles de Zayden. Un doute s’installe.

— Madame Goodway… Vous me cachez quelque chose ?

— Pourquoi cette question, jeune fille ?

— Simple curiosité.

Elle penche légèrement la tête, son sourire s’étire.

— Allons, dans notre monde, on ne peut rien cacher. Tu le sais déjà, alors pourquoi s’embêter à essayer ?

Elle joue avec les mots. Je joue aussi.

— Vous avez raison. Après tout, nous collaborons depuis longtemps. S’il y avait quelque chose à savoir, vous m’en informeriez… n’est-ce pas ?

— Bien évidemment, mon enfant.

La porte s’ouvre sur sa secrétaire, une robe dans une housse transparente à la main.

— Merci, Carole. Donna, prends ça et change-toi.

Je m’exécute sans discuter et me rends aux toilettes. La robe est élégante, parfaitement ajustée, mais ce n’est pas mon style. Quand je ressors, je croise Zayden. Il ne dit rien, mais son regard en dit long.

Je l’ignore et retourne au bureau de Madame Goodway.

— Magnifique !

Elle se lève, contourne son bureau et ajuste le col de ma robe.

— Voici ta valise. Tu connais le code. Ne la perds jamais de vue. Notre existence doit rester un secret.

— Je ne vous décevrai pas.

— Je l’espère. Tiens, voici le manuel. Ton époux en a une copie. Tout y est clairement stipulé. En cas de rupture de contrat, la partie fautive devra dédommager l’autre. Fais en sorte que nous n’ayons pas à lui verser un centime.

J’acquiesce, attrape la valise et quitte la pièce sans un regard en arrière.

À l’extérieur, Zayden m’attend devant un SUV noir blindé.

Désormais, Donna Gold n’existe plus.

Je suis Madame James.

L’épouse d’Alaric James.

Le diable en personne.