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Chapitre 2

Author: Limonade Douce
Lucien n'est pas rentré de la nuit. Mais Chloé savait parfaitement où il était. Sur les réseaux, Sophie diffusait en direct la soirée organisée pour fêter le retour de Jeanne au pays. Lucien avait réservé le plus grand hôtel de Royanville, et des feux d'artifice avaient illuminé le ciel toute la nuit. Des roses champagne somptueuses tapissaient chaque recoin de la salle de réception. Ses amis, tous réunis autour de Jeanne, célébraient dans une ambiance euphorique. C'était un monde auquel Chloé n'avait jamais eu accès.

Parce que, pour Lucien, elle n'était qu'une domestique. Il ne l'avait jamais présentée à ses amis, jamais évoquée en public.

Après le petit-déjeuner, elle a reçu les papiers du divorce, envoyés par la mère de Lucien. Elle a signé calmement, posait les documents sur la table à manger, puis prenait son sac pour aller faire les courses.

Le contrat stipulait clairement qu'elle devait s'occuper de Lucien tant que le mariage durait. Alors même s'il ne rentrait pas, elle préparait toujours le dîner, comme si de rien n'était.

À vingt heures, Lucien est rentré enfin. Son costume était impeccable — sûrement changé au bureau. Chloé s'apprêtait à réchauffer les plats.

« Ce n'est pas la peine, je ressors tout à l'heure », lâchait-il sans même la regarder, en montant directement à l'étage.

Elle le suivait et le voyait entrer dans la salle de bain. Alors, sans un mot, elle a posé des vêtements propres sur l'armoire à l'entrée.

Puis elle est redescendue et s'installait à table, attendant qu'il ait fini pour parler du divorce.

En redescendant, il mettait sa montre, l'air pressé : « Je pars trois jours en déplacement à Paris, on part demain soir. Prépare-moi une valise. »

Chloé acquiesçait d'un simple « d'accord », puis prenait les documents sur la table. « Tu peux jeter un œil à ce dossier… »

Mais Lucien, manifestement pressé, ne prenait même pas le temps de lire. « C'est encore une demande pour les frais médicaux de ta mère ? » demandait-il.

Chaque mois, elle devait lui soumettre un dossier avec justificatifs détaillés, le plus souvent pour les soins de sa mère. Il a signé la dernière page sans même regarder.

« C'est bon, pense à préparer ma valise. » Puis il a ouvert la porte et est parti.

Chloé le regardait s'éloigner, un sourire vide aux lèvres.

En réalité, sa mère allait beaucoup mieux. Depuis six mois, elle n'avait plus rien demandé. Mais Lucien ne s'en était jamais soucié.

Elle appelait un service de livraison express et a envoyé les papiers à la mère de Lucien. Avec ses méthodes, nul besoin de passer par l'état civil pour obtenir un certificat de divorce.

Mais la loi exigeait que toute la procédure soit achevée en au moins 15 jours. Elle devait donc patienter encore avant de pouvoir partir.

Elle regardait son téléphone : Sophie avait posté une photo de billet d'avion. « Je profite de mon frère et de ma belle-sœur pour aller à Paris voir mon idole en concert ! »

Donc… son « déplacement » à Paris, c'était en fait pour accompagner Jeanne à un concert.

Pendant que Lucien était en « déplacement », Chloé ne restait pas inactive. Elle a contacté une agence immobilière, visitait quelques appartements et louait un deux-pièces.

La villa offerte par la mère de Lucien était certes spacieuse, mais trop éloignée de son nouveau travail, avec des frais d'entretien élevés. Elle comptait la vendre une fois la procédure de transfert terminée, afin d'avoir un peu de liquidités. Et comme sa mère allait mieux, les dépenses médicales étaient moindres.

Elle est rentrée ensuite continuer à faire ses cartons.

Ses vêtements, elle les avait tous amenés avant le mariage. Lucien ne lui avait jamais rien acheté. Quant à ceux qu'elle lui avait offerts, il ne les avait jamais portés. Tous encore avec les étiquettes.

Depuis des années, Lucien ne s'habillait qu'avec deux marques. D'après Sophie, c'était Jeanne qui les lui avait conseillées.

Chloé trouvait inutile de garder ces vêtements : elle les a mis en vente à petit prix sur Leboncoin.

Trois jours plus tard, elle avait déjà tout envoyé dans son nouveau logement. Elle possédait peu de choses. Même s'il rentrait, Lucien ne verrait rien de changé. Il ne faisait jamais attention à ce qui se trouvait dans la maison.

Avant de rentrer à Royanville, Lucien l'appelait : « Chloé, prépare-toi. Demain, on va chez l'oncle Dupont pour l'enterrement. »

La famille Dupont était très proche de la famille Bernard. Chloé l'avait déjà accompagné à des repas chez eux. C'était normal qu'elle soit présente à l'enterrement.

Elle n'aimait pas ces occasions. Dans son cercle, peu de gens la considéraient. Les regards posés sur elle étaient pesants. Et elle n'était pas du genre à savoir flatter les gens.

Mais elle n'avait jamais eu son mot à dire.

Heureusement, le divorce était en cours. Bientôt, elle n'aurait plus à l'accompagner dans ce genre d'événements.

De retour chez eux, Lucien n'a remarqué rien d'inhabituel. C'était elle qui avait préparé sa valise, et il ne se rendait pas compte que la moitié de la penderie était vide.

« La dernière fois, ta tenue n'était pas appropriée. Demande à ma mère de t'aider à choisir. »

Il pianotait sur son téléphone tout en lui lançant la remarque. Chloé répondait juste : « D'accord. »

D'ordinaire, il se fichait de ce qu'elle portait. Sauf pour les grandes occasions, où il donnait son avis — non pas par souci pour elle, mais pour éviter d'avoir honte.

Elle appelait donc sa belle-mère. Cette dernière lui a envoyé directement une robe. Elle l'a essayée. C'était bien, alors elle la rangeait.

Le lendemain, elle est montée dans la voiture de Lucien en robe noire, direction l'enterrement.

Assise à côté de lui, elle se sentait un peu mal à l'aise. En tâtonnant sous le siège passager, elle trouvait une petite barrette noire. Elle comprenait aussitôt à qui elle appartenait.

Jeanne devait souvent s'asseoir ici. Elle avait un petit rire moqueur.

Heureusement qu'ils étaient en train de divorcer, sinon elle aurait été écœurée.

Jeanne était aussi présente à l'enterrement. C'était la première fois que Chloé la voyait en vrai.

Elle était fine, portait une robe noire semblable à la sienne, et son maquillage discret la rendait encore plus fragile et innocente. Un vrai petit ange pur.

Elle s'approchait de Lucien et disait d'une voix douce : « Lucien… »

Elle semblait vouloir lui prendre le bras, mais s'est ravisée en voyant Chloé. Lucien lui adressait un petit sourire : « Jeanne. »

Puis il a présenté Chloé : « Voici Chloé Dumont. »

Chloé a tilté à ce moment-là. Il l'appelait « Jeanne », mais elle, c'était toujours son nom complet.

Elle pensait être au-delà de ça. Mais ça restait risible.

Ne voulant pas perturber leurs œillades, elle déclarait qu'elle allait saluer sa belle-mère, et s'éloignait. Lucien la regardait s'éloigner, l'air étrangement contrarié.

Jeanne, de son côté, observait son expression, le cœur un peu serré. Lucien n'était-il pas censé ne pas tenir à Chloé ? Mais ce regard… ce n'était pas de l'indifférence. Pas totalement.

Elle a chassé rapidement cette idée de son esprit. Elle et Lucien avaient grandi ensemble, ils étaient les premiers amours l'un de l'autre. Elle ne pouvait pas perdre.
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