بيت / Romance / ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ? / Chapitre 3 — Jeux de pouvoir et éclats d’âme

مشاركة

Chapitre 3 — Jeux de pouvoir et éclats d’âme

مؤلف: Darkness
last update آخر تحديث: 2025-10-27 23:13:08

Giulia Ferrelli

Le matin s’étire lentement, étouffé par la lourdeur d’une atmosphère électrique. Je me tiens devant la grande fenêtre de ma chambre, observant la cour du palais Ferrelli s’animer, comme une fourmilière prise dans un rituel immuable. Les serviteurs, impeccables dans leur discipline, s’affairent sans voir que je les épie, reine captive au sommet de sa tour d’ivoire.

Leurs mouvements mesurés contrastent avec la tempête qui gronde en moi. Chaque pas, chaque murmure dans les couloirs résonne comme une menace invisible, un secret que tout le monde partage sauf moi. Pourtant, au milieu de ce théâtre cruel, une certitude s’impose : je ne suis pas seulement un pion que l’on déplace au gré des intérêts des Ferrelli. Je suis aussi une joueuse, et bientôt, je ferai mes premiers coups décisifs.

Je me retourne vers la pièce, froide et dépourvue de chaleur. Le décor somptueux n’est qu’un masque, une façade imposante qui dissimule un monde fait d’ambitions, de trahisons et de jeux d’ombres.

La porte s’ouvre sans bruit, et Artemisia apparaît, silhouette élégante et imposante. Son sourire se veut rassurant, mais je sais qu’il cache une sagesse aiguisée comme une lame prête à trancher. Elle est la conseillère de la famille, le lien entre la tradition et le changement.

— Tu es prête ? me demande-t-elle, la voix douce mais ferme.

— Plus que jamais, réponds-je en tournant le regard vers elle, mes yeux brûlant d’une détermination farouche.

Elle s’approche, son regard cherche le mien, comme pour jauger cette flamme qui brûle en moi, ce feu intérieur qui refuse de s’éteindre malgré les années d’oppression.

— Aujourd’hui, nous allons au Sénat, annonce-t-elle. C’est là que se joue une part du destin Ferrelli. Tu dois montrer que tu es à la hauteur.

Mon cœur se serre, une douleur sourde m’étreint la poitrine, mais je n’en montre rien. La politique, le pouvoir, les alliances... tout cela sent la trahison et le mensonge. Pourtant, je refuse d’être celle qui plie l’échine.

Je grimpe dans la voiture noire qui nous conduit vers la cité, le visage impassible. Pourtant, dans mes pensées, le tourbillon s’emballe. Je repense à Lorenzo, son regard pénétrant, ses paroles qui cherchent à m’enfermer dans un rôle qui n’est pas le mien. Il croit me contrôler, mais il ignore que je suis un feu indomptable, une tempête prête à dévaster ses illusions.

— Tu as beaucoup à prouver, me lance Artemisia d’un ton grave. Les Ferrelli ne tolèrent pas la faiblesse.

Je serre les poings sous ma robe. La faiblesse ? Je ne connais pas ce mot. Pas quand il s’agit de défendre ce que je suis, même au prix du sacrifice.

La voiture s’immobilise devant les grandes portes du Sénat. Le bâtiment est un monolithe de pierre, symbole d’un pouvoir ancien et impitoyable. La foule qui nous observe semble attendre une preuve, un signe que la nouvelle génération Ferrelli ne sera pas seulement une succession vide de noms et de titres.

Je sens leurs jugements, leurs attentes, et parfois leur mépris. Ici, chaque parole est pesée, chaque geste analysé comme un reflet de la force ou de la faiblesse de notre clan.

La session débute. Mon père, le sénateur Ferrelli, prend la parole avec une autorité imposante, imposant son aura sur la salle. Je sens son regard froid, dur comme la pierre, qui me transperce. Une vague de colère et de rébellion monte en moi, bouillonnante, prête à exploser.

Pendant son discours, mes pensées s’égarent vers la lettre qu’il m’a envoyée il y a quelques jours. Un ultimatum déguisé en conseil paternel, une menace voilée dans des mots bien choisis. Mais je ne suis plus cette enfant docile que l’on croit pouvoir modeler à son image.

Le moment de mon intervention approche. Je me lève, les mains légèrement tremblantes, le souffle court. Chaque regard dans la salle semble peser sur mes épaules, mais je trouve la force de m’avancer, la voix ferme, claire, portée par la conviction.

— Le nom Ferrelli doit incarner la force et le courage, pas la soumission. Nous devons changer, évoluer, ou périr.

Un silence lourd tombe dans la salle. Les yeux de mon père s’écarquillent, incrédules. Puis, un murmure parcourut l’assemblée : « Scandaleux ! »

Je sens la tension monter, mais je ne recule pas. Au contraire, je relève la tête et poursuis, défiant tous ceux qui veulent m’écraser :

— Ceux qui refusent de voir l’avenir sont condamnés à l’oubli. Je suis prête à porter ce combat, à transformer notre héritage, à lui insuffler une nouvelle vie.

Une voix s’élève, acérée comme une lame :

— Qui es-tu pour parler ainsi ? Une fille ? Une enfant ?

Je tourne la tête vers l’origine de cette insulte. Un homme, sénateur d’une autre famille, ricane avec mépris. Je réponds sans hésiter, un feu dans la voix :

— Je suis Giulia Ferrelli. Et je suis l’avenir.

Le Sénat éclate en murmures, protestations, rires méprisants et quelques applaudissements timides. Mais une chose est claire : j’ai lancé le défi, et il ne passera pas inaperçu.

Dans les jours qui suivent, je navigue dans un océan de manœuvres et de calculs. Les alliances se nouent et se défont au gré des intérêts. Je découvre le vrai visage des hommes et des femmes de pouvoir : des serpents déguisés en alliés, prêts à mordre à la moindre faiblesse.

Un soir, alors que la nuit étouffe le palais sous un manteau de silence, Lorenzo m’approche dans les jardins. Son regard est un mélange d’admiration, de défi et de frustration.

— Tu joues un jeu dangereux, Giulia, murmure-t-il. Tu crois que tu peux tout contrôler ?

Je plante mon regard dans le sien, laissant monter la colère sous mes mots :

— Le pouvoir ne se contrôle pas, Lorenzo. Il se saisit, se forge, se défie.

Il recule d’un pas, surpris par mon audace et mon refus de céder.

— Tu n’es pas comme les autres femmes que je connais.

— C’est parce que je refuse d’être à genoux, réponds-je, le souffle rauque d’émotion contenue.

Notre confrontation laisse derrière elle une tension électrique, palpable. Mais je sais, au fond de moi, que ce n’est que le début d’une guerre silencieuse, un duel d’âmes et de volontés qui décidera de notre avenir, et de celui des Ferrelli.

Dans la solitude de mes appartements, la nuit étend son voile sur mes pensées. Le poids du nom Ferrelli est un fardeau immense, écrasant parfois, mais aussi un moteur puissant. Je suis une combattante née, et rien ni personne ne m’arrêtera.

Je me remémore la promesse que je me suis faite, au plus profond de mon être :

Je ne serai jamais captive.

Ni du pouvoir, ni des hommes, ni de mes propres démons.

Demain, la bataille recommence.

استمر في قراءة هذا الكتاب مجانا
امسح الكود لتنزيل التطبيق

أحدث فصل

  • ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ?    Chapitre 15 – L'Appât et le Piège

    GiuliaLa lune est un croissant tranchant dans un ciel de velours noir. Je me tiens à la balustrade du balcon de ma chambre, les doigts crispés sur la pierre froide. La soirée tourne en boucle dans ma tête, une mélodie assommante interrompue par un accord sauvage. Raphael Orsini. Son nom est une épine sous ma peau, une démangeaison que je ne peux ignorer.Ma mère est entrée il y a une heure, des étoiles plein les yeux.—Le Duc est conquis, ma chérie. Absolument conquis. Il a parlé de toi à l'évêque.Sa voix était un sirop empoisonné.J'ai souri, j'ai acquiescé. J'ai joué mon rôle jusqu'au bout, jusqu'à ce que la porte se referme et me laisse avec le silence et le spectre de cet homme.Un rustre. Un sauvage. Il a posé les mains sur moi sans permission. Il a vu à travers moi. Personne ne fait ça. Personne n'ose.Et il m'a offert une heure de vérité.Le désir qui monte en moi n'est pas celui d'une demoiselle pour un aventurier. C'est celui du prédateur qui a flairé une proie digne de lui.

  • ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ?    Chapitre 14 – Le Bal et la Bête

    GiuliaLa robe de satin crème me serre la taille, un carcan de bienséance que je déteste viscéralement. Je respire à petits coups, un sourire figé aux lèvres. Dans le grand salon aux lustres étincelants, l'air est lourd de parfums, de murmures et du son sirupeux d'un quatuor à cordes. Chaque note me semble une insulte.— Ma chère Giulia, vous êtes radieuse ce soir.Le Vicomte de Montbray s'incline, portant à ses lèvres ma main gantée. Ses doigts sont moites. Son regard, une habitude pesante, détaille ma poitrine, mon cou, la courbe de mes épaules comme s'il inventoriait du bétail. Je retire ma main avec une lenteur étudiée, laissant traîner mes doigts un instant de trop dans les siens. Le jeu exige cette ambiguïté.— Vous êtes trop aimable, Monsieur le Vicomte.Ma voix est un miel léger, une mélodie apprise. Un instrument de torture personnelle.Sur l'estrade, ma mère me regarde. Son sourire est une arme. Un hochement de tête presque imperceptible. Continue.C'est le jeu. L'ennui mort

  • ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ?    Chapitre 13 – L'Embrasement

    RafaelLa nuit est épaisse, huileuse, sans lune. Un vent moite caresse les pavés luisants des docks, apportant des relents de saumure et de pourriture. Quelque part, une chaîne rouillée grince, sinistre, portée par la brise.Je suis tapis derrière un tas de barriques vides, l'odeur âcre du poisson pourri emplissant mes narines. Mon cœur bat une chamade sourde contre mes côtes, un tambour voilé dans le silence oppressant. À ma droite, Matteo respire lentement, profondément. Ses doigts épais serrent un lourd pied-de-biche, notre arme du soir. Les pistolets à silex chargés sont dans nos ceintures, mais le bruit qu'ils feraient nous condamnerait. Ici, c'est le règne du silence et du fer.Je jette un œil vers le toit de l'entrepôt voisin. Rien. Aucun signe d'Elena. C'est bon signe. Elle est comme une ombre, ma sœur. Une lame.L'entrepêt de Silvano se dresse, massif et obscène, contre le ciel nocturne. Une bâtisse de brique noircie par la suie et les embruns. Deux hommes, des gardes, sont p

  • ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ?    Chapitre 12 – Le Calme avant la Tempête

    RafaelLa planque est un entrepôt désaffecté. L'air sent le béton froid, l'huile et la poussière. Un néon clignotant découpe des ombres mouvantes sur les murs. Au centre, sur une table en métal rouillé, la carte est déployée comme un cadavre sur une table d'autopsie.Matteo pointe un doigt épais sur le schéma de l'entrepôt de Silvano.–C'est de la folie pure, Rafael. Ils ont au moins dix hommes en permanence. La surveillance est électronique. On passe à la télévision, et pas dans les bons journaux.Elena, adossée contre un pilier, croise les bras.–Dix hommes, peut-être. Mais ils sont gras et sûrs d'eux. Ils regardent des séries et font des paris en ligne. Ils ne s'attendent pas à ça. Personne n'est assez fou pour ça.– Si. Nous.La voix de Giulia est un filet tranquille.Elle est penchée sur la table, ses doigts traçant des chemins invisibles sur le papier. Elle n'a pas bougé depuis dix minutes, son café refroidissant à côté d'elle.–Ils s'attendent à une attaque frontale. Ou à ce qu'

  • ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ?    Chapitre 11 – L’aube ne pardonne rien

    RafaelL’aube est une lame.Fine.Froide.Implacable.Elle découpe la nuit, tranche les illusions, efface la sueur des corps et les serments murmurés entre deux râles. Elle ne ment jamais, l’aube. Elle montre les visages tels qu’ils sont. Les plaies. Les trahisons. Et les cicatrices qu’on a voulu oublier.Giulia dort encore. Du moins, elle le prétend. Elle est comme moi : elle ne dort jamais vraiment. Elle attend. Elle écoute. Elle calcule.Je l’observe, allongée sur le flanc, les draps remontés jusqu’à ses hanches, ses cheveux en bataille collés à sa nuque encore humide de notre guerre nocturne. Elle est belle, mais pas comme les autres. Elle est belle comme une arme. Et je suis assez con pour l’avoir chargée moi-même.Sa jambe bouge, presque imperceptiblement. Elle feint le sommeil, mais son esprit tourne à plein régime. Je le sens. Comme une vibration entre nous.— Tu comptes me tuer avant ou après le petit-déj ? je murmure.Ses paupières s’ouvrent lentement. Son regard est net. T

  • ET SI CASANOVA ÉTAIT UNE FEMME ?    Chapitre 10 — Sous la braise, la guerre

    Giulia FerrelliIl dort.Ou fait semblant.Avec Rafael, je ne suis jamais certaine. Il a ce calme prédateur, cette fausse tranquillité de l’homme habitué à survivre dans le tumulte. Même dans le silence, même dans le noir, il a l’instinct du fauve : prêt à bondir, prêt à mordre.La lune découpe son profil comme une lame d'argent. Je le regarde respirer, nu, le torse marqué de cicatrices qui racontent des histoires qu’il ne me dira jamais. Son visage est serein, presque trop. Mais je le connais. C’est une paix qui masque les tempêtes.Je me redresse lentement, les draps glissent contre ma peau nue, frémissent comme un souffle chaud. Mes muscles me rappellent la nuit. J’ai mal aux cuisses. À la gorge. Et j’en veux encore.Ce n’est pas de l’amour.C’est plus ancien, plus obscur. C’est une faim de possession, de pouvoir. Une guerre sans drapeau, sans règle, sans trêve.Je me penche au-dessus de lui. Sa poitrine se soulève lentement. Une fine cicatrice traverse son flanc gauche — une ancie

فصول أخرى
استكشاف وقراءة روايات جيدة مجانية
الوصول المجاني إلى عدد كبير من الروايات الجيدة على تطبيق GoodNovel. تنزيل الكتب التي تحبها وقراءتها كلما وأينما أردت
اقرأ الكتب مجانا في التطبيق
امسح الكود للقراءة على التطبيق
DMCA.com Protection Status