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Chapitre 63 — Le fauve et l’eau 

Author: L'invincible
last update Last Updated: 2025-09-04 21:38:03

Kael

Elle est là, dans l’eau, nue, et le monde entier pourrait s’écrouler que je n’en aurais cure. Ma respiration est saccadée, ma tête menace d’exploser sous la pression de ce désir que rien ne calme. Chaque mouvement de sa peau mouillée me torture, chaque frémissement que je devine sous l’eau m’embrase comme un feu qui consume mes veines.

Je me tiens au bord, les doigts crispés sur la pierre noire. L’eau éclabousse, crépite, brûle presque à travers sa peau, mais je n’ai d’yeux que pour elle. Je veux la saisir, la marquer, la rendre mienne, mais quelque chose me retient : cette flamme dans ses yeux, défi insolent, que je ne peux éteindre même si je le voulais.

— Avance, soufflai-je, presque étranglé par le désir.

Elle ne bouge pas. Elle me regarde, ses yeux comme deux braises, et le monde entier semble s’être suspendu entre nous.

Un grognement m’échappe. Je me penche, plonge mes mains dans l’eau, cherchant le contact, l’approche. Chaque goutte qui éclabousse son corps me fait tremble
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    KaelElle est là, dans l’eau, nue, et le monde entier pourrait s’écrouler que je n’en aurais cure. Ma respiration est saccadée, ma tête menace d’exploser sous la pression de ce désir que rien ne calme. Chaque mouvement de sa peau mouillée me torture, chaque frémissement que je devine sous l’eau m’embrase comme un feu qui consume mes veines.Je me tiens au bord, les doigts crispés sur la pierre noire. L’eau éclabousse, crépite, brûle presque à travers sa peau, mais je n’ai d’yeux que pour elle. Je veux la saisir, la marquer, la rendre mienne, mais quelque chose me retient : cette flamme dans ses yeux, défi insolent, que je ne peux éteindre même si je le voulais.— Avance, soufflai-je, presque étranglé par le désir.Elle ne bouge pas. Elle me regarde, ses yeux comme deux braises, et le monde entier semble s’être suspendu entre nous.Un grognement m’échappe. Je me penche, plonge mes mains dans l’eau, cherchant le contact, l’approche. Chaque goutte qui éclabousse son corps me fait tremble

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    NeriahLes lourdes portes du palais se referment derrière nous dans un grondement sourd. C’est comme si la nuit entière m’engloutissait. Le bruit des sabots, des cris, des murmures du peuple s’efface peu à peu, étouffé par l’écho glacé des couloirs.Kael ne relâche pas son étreinte. Ses doigts me cisaillent la peau, son bras est une cage de fer. Je me débats, encore, encore, mais mes coups sont ridicules face à sa force colossale. Il avance, implacable, et je suis son fardeau, sa proie enchaînée.Raal suit derrière nous, sa silhouette massive un poids supplémentaire sur ma poitrine. Mais lorsque Kael lève la main, d’un geste bref, l’ombre s’éteint. Raal disparaît dans le silence, me laissant seule avec le prédateur.Nous montons les escaliers. Chaque marche résonne comme une condamnation. Mon cœur cogne, affolé, comme un oiseau qui se brise les ailes contre une cage invisible.Kael ouvre une haute porte sculptée. Ses appartements. Une chambre vaste, dorée, trop grande, trop belle. À m

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    NeriahLe galop est un tonnerre incessant, une tempête qui m’arrache chaque souffle. Mes poignets meurtris hurlent sous la poigne de fer qui me maintient, et mes poumons brûlent d’avoir crié jusqu’à l’épuisement. Le vent fouette mon visage, mes larmes se mêlent à la poussière et je lutte encore, mais chaque mouvement contre Kael me brise davantage.Je l’ai frappé, griffé, supplié, juré que je ne me tairai jamais, et pourtant il ne flanche pas. Son bras autour de moi est une chaîne de fer. J’entends son cœur battre dans son torse, régulier, implacable, et j’ai l’impression de lutter contre une muraille vivante.Le soleil décline lentement, ensanglantant le ciel d’un rouge qui ressemble trop au sang. Quand enfin les murailles noires du royaume apparaissent à l’horizon, mon ventre se serre.Je secoue la tête, je me débats encore, mon corps entier refusant cette fatalité.— Lâche-moi ! hurle ma voix rauque. Tu n’as pas le droit, Kael ! Tu n’auras jamais ce que tu veux !Ses lèvres se penc

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