Beranda / Romance / JE TE DÉTESTE / Chapitre 2 — Sous tension 2

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Chapitre 2 — Sous tension 2

Penulis: Eternel
last update Terakhir Diperbarui: 2025-08-08 23:07:15

ELISE

Je me retourne, et je le gifle, encore, plus fort cette fois, sans réfléchir, sans me contenir, avec tout ce qui me reste de lucidité brisée, toute la rage qui monte comme une vague noire depuis mes entrailles, toute la honte que je me refuse à nommer mais que je sens collée à ma peau comme une seconde sueur, toute cette brûlure entre mes cuisses, encore là, encore vive, encore sienne .

La gifle claque dans l’air comme un coup de tonnerre dans une pièce trop étroite pour contenir le silence, le choc, le souvenir, et mes doigts vibrent, me piquent, me brûlent comme s’ils tentaient d’expulser ce qu’ils avaient touché, accueilli, permis .

— Espèce de salaud .

Il recule d’un demi-pas, juste assez pour donner l’illusion d’avoir été atteint, mais pas assez pour lâcher prise, pas assez pour s’excuser, non, pas lui, pas Marcus, il sourit, il ose encore sourire, ce rictus arrogant, triomphant, presque tendre dans sa cruauté, et moi je le hais, mais ce sourire me hante déjà .

Il rit, putain, il rit, ce rire bas, rauque, chaud, ce rire qui me vrille le ventre comme s’il en connaissait déjà tous les mécanismes, toutes les failles, tous les raccourcis, ce rire qui s’échappe de lui comme un soupir satisfait après la tempête, ce rire qui m’humilie plus que tout le reste .

— Sérieusement, tu me frappes après ça ? T’as joui comme une furie, Élise, t’as aimé chaque putain de seconde .

Je voudrais hurler, le gifler encore, le mordre, le faire disparaître de mon champ de vision, de ma mémoire, de mon corps, mais je ne bouge pas, je suis figée, tremblante, brûlante de rage et de confusion, tremblante de sentir encore l’écho de ses mains sur ma peau, de son souffle dans mon cou, de ses hanches contre les miennes, tremblante de cette saleté insupportable qui me colle à l’âme et que je ne peux pas lui attribuer parce qu’elle vient de moi .

— Tu m’as prise quand j’étais faible, que je crache, les mots acérés, tranchants, les dents serrées, tu le savais, tu savais que j’étais à bout, que j’étais seule, vidée, que j’allais craquer, et tu m’as utilisée .

Il y a un silence, un vrai, pas celui qui précède le rire ou la gifle, non, un silence plus dense, plus lourd, comme un arrêt du temps, et dans ce silence je vois son regard changer, à peine, une ombre, une crispation dans sa mâchoire, un éclat plus dur dans ses yeux, un murmure dans ses traits, et je sais que j’ai visé juste, que je viens de gratter là où ça gratte chez lui aussi .

— Faible ? Sérieusement ? C’est ça ta version ?

Il avance, lentement, dangereusement, comme s’il voulait faire durer l’impact, comme s’il jouait avec moi, avec ce qu’il reste de mes défenses, de mon orgueil, de ma dignité, et moi je recule, ou j’essaie, mais la table est là, dure, froide, brutale contre mon dos, et je me sens piégée, exposée, offerte malgré moi à ce regard qui me brûle plus que ses mains .

Il est juste devant moi, tout près, trop près, son torse encore nu, encore chaud, ses bras tendus comme des menaces prêtes à se refermer, et ses yeux, mon Dieu, ses yeux, plantés dans les miens comme s’il y avait une vérité à m’arracher de force .

— Je t’ai prise parce que tu me voulais, parce que ton regard criait plus fort que ta voix, parce que ton corps réclamait plus fort que tes mots ne niaient, parce que t’étais en feu, Élise, et que t’espérais que je vienne t’éteindre ou t’embraser, peu importe, du moment que je t’atteigne .

Je respire fort, trop fort, mal, mon souffle se casse comme mes pensées, et chaque mot qu’il dit me plante un clou dans le ventre, là où j’essaie encore de faire taire l’orgasme, là où j’essaie encore de me persuader que ce n’était rien, que ce n’était pas moi, que je ne l’ai pas voulu .

— Tu m’as griffé, haleté, supplié sans le dire, t’as vibré contre moi comme si tu cherchais à t’arracher à toi-même, et maintenant tu veux me coller l’étiquette du monstre ? Ça t’arrange, hein, de croire que t’étais victime, que t’avais pas le choix, que je t’ai prise alors que c’est toi qui m’as invité à entrer .

Il baisse les yeux, vers mes cuisses, et je sens le rouge me monter aux joues, je serre les jambes, sans même m’en rendre compte, et je me déteste pour ça, pour cette défense tardive, inutile, coupable .

Ses yeux remontent, plus lents encore que tout le reste, et je sens son regard comme un doigt invisible sur ma peau, sur ma poitrine qui se soulève encore trop vite, sur ma bouche que je mords pour ne pas crier .

— Tu dégoulinais d’envie, princesse, et maintenant tu veux me faire croire que t’as été prise par surprise ? T’étais déjà à genoux dans ta tête quand je t’ai touchée, alors arrête de mentir, surtout à toi-même .

Je ferme les yeux une seconde, je voudrais disparaître dans cette seconde, me liquéfier, m’effacer, mais je reste là, ancrée dans cette réalité qui m’écorche .

Je me rhabille à la hâte, mes gestes sont flous, mes doigts tremblent sur les boutons, je remonte ma chemise comme on referme une blessure ouverte trop vite, ma jupe est froissée, tout est faux, tout est sale, et mes seins me trahissent encore, gonflés, sensibles, humiliés par leur propre mémoire .

Il me regarde, toujours, il ne cille pas, il ne bouge pas, il me tient en joue avec ses yeux comme avec un fusil invisible,

— Tu veux savoir ce que je suis, Élise ? souffle-t-il, plus bas, plus lentement, avec une intensité presque douloureuse, je suis l’homme que t’as laissé entrer en toi sans rien dire, sans freiner, sans résister, l’homme que t’as appelé sans un mot, l’homme que tu veux renier maintenant parce qu’il te renvoie à la part de toi que tu détestes .

Je le regarde, je le fixe, je le brûle du peu de force qu’il me reste, mais il ne recule pas, il ne flanche pas, il est là, ancré, et moi je tangue .

— Tu perds pied, et tu fais semblant de contrôler, mais au fond, tu sais très bien que ce que tu veux, c’est moi, et que ça te dévore parce que je suis tout ce que tu refuses d’aimer : brut, vrai, vivant, hors des règles .

— Je te jure, Marcus, si tu dis encore un mot, je...

— Tu feras quoi, hein ? Tu vas encore me frapper ? Vas-y, frappe, ça change rien à ce qu’on est, à ce qu’on a fait, à ce que tu veux, encore là, tout de suite, malgré toi, malgré tout .

Il s’approche, plus près encore, si près que je pourrais le mordre, si près que je sens son souffle dans ma bouche .

— Ou tu vas m’embrasser,  comme si t’avais besoin que je te détruise pour te sentir vivante, comme si t’avais besoin de moi pour te rappeler que t’as encore un corps, un cœur, un foutu désir .

Ses mots me percent, me traversent, me laissent ouverte, et je ferme les yeux, et je le hais, et je le veux .

— Tu mens, Élise, tu me mens , tu te mens  et ça te bouffe de l’intérieur .

Je le gifle.

Une troisième fois.

La plus violente.

La plus sincère.

Le bruit claque comme un verdict.

Il reste là.

Et moi aussi.

Je ne bouge pas.

Je ne m’en vais pas.

Je reste.

Et c’est ça, le pire.

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