Chapitre 2 – L’échappatoire impossible
Le chaos s’était répandu comme une traînée de poudre dans la somptueuse salle de bal. Des invités hurlaient, bousculant les serveurs, renversant des coupes de champagne en cherchant désespérément une issue.
Sophia, elle, ne bougeait pas. Pas parce qu’elle n’avait pas peur, mais parce que Dante Velasco la retenait fermement contre lui.
Elle leva les yeux vers lui.
"Qu’est-ce qui se passe ?" demanda-t-elle, la gorge serrée.
Dante ne répondit pas immédiatement. Son regard était fixé sur le corps inerte au sol, puis il dériva vers un homme à l’autre bout de la pièce, un téléphone pressé contre son oreille.
Un frisson parcourut Sophia. Elle comprit immédiatement que cet homme n’était pas un simple invité.
Dante soupira, détachant enfin son regard du meurtre qui venait de se produire sous leurs yeux.
"Ce n’est rien de plus qu’un avertissement," murmura-t-il.
Sophia sentit une boule se former dans son ventre. Un avertissement ?
"Vous semblez bien trop calme pour quelqu’un qui vient d’assister à un assassinat," siffla-t-elle.
Dante inclina légèrement la tête, un sourire amusé effleurant ses lèvres.
"Et vous, Sophia ? Vous êtes toujours là, non ?"
Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais un bruit sourd la coupa. Des gardes en costume noir venaient d’entrer dans la salle, repoussant violemment les derniers invités paniqués.
Sophia comprit immédiatement. Personne ne partirait avant que Dante Velasco ne l’ait décidé.
Son estomac se noua.
"Qu’est-ce que vous comptez faire ?" souffla-t-elle.
Dante lui lança un dernier regard, puis relâcha enfin son emprise sur sa taille.
"Me débarrasser du problème."
Et sur ces mots, il s’éloigna d’elle, avançant tranquillement vers l’homme au téléphone.
Sophia sentit son cœur s’emballer. Elle ne devait pas rester ici.
Sans attendre, elle pivota sur ses talons, cherchant une sortie. Elle ne savait pas qui était mort ce soir, ni pourquoi, mais une chose était sûre : elle ne voulait pas être impliquée.
Elle commença à se faufiler entre les tables renversées, esquivant les regards des gardes.
Presque arrivée à la sortie…
Puis une voix glaciale la cloua sur place.
"Sophia."
Elle se figea. Merde.
Dante venait de la rappeler comme si elle était un simple pion sur son échiquier.
Elle se retourna lentement, le cœur battant à tout rompre.
Il la fixait. Toujours aussi impassible. Toujours aussi terrifiant.
"Ne me dites pas que vous comptiez partir comme une voleuse ?"
Sophia déglutit difficilement.
"Je n’ai rien à voir avec tout ça," tenta-t-elle d’argumenter.
Dante fit un pas vers elle, puis un autre, réduisant la distance entre eux jusqu’à ce que son souffle caresse presque sa peau.
"Erreur." Son ton était calme, mais d’une froideur tranchante. "Ce soir, vous êtes ici. Ce soir, vous avez vu."
Elle sentit ses jambes se dérober sous elle.
"Alors, laissez-moi partir," murmura-t-elle.
Dante sourit, mais il n’y avait aucune chaleur dans ce sourire.
"Je ne peux pas faire ça, ma douce."
Sophia sentit l’angoisse monter en elle.
Dante la regardait toujours avec cette même intensité qui la mettait mal à l’aise. Il n’avait pas bougé d’un centimètre, mais ses yeux noirs brillaient d’un éclat menaçant.
Sophia sentit une vague de panique l’envahir. Elle devait trouver une issue, mais chaque mouvement qu’elle envisageait semblait être contrôlé par lui. Il était toujours dans sa tête, toujours dans son espace personnel.
"Vous ne comprenez pas," dit-elle d’une voix tremblante, "je ne suis pas impliquée dans ce qui vient de se passer. Je ne suis qu’une restauratrice d’art."
Dante haussait légèrement les sourcils. Il fit un autre pas vers elle, comme pour tester ses limites.
"Vraiment ?" Il sourit de nouveau, mais cette fois, l’ironie dans ses yeux était palpable. "Vous pensez que vous pouvez jouer les innocentes dans ce genre d’endroit ?"
Sophia sentit son cœur s’emballer. Elle recula d’un pas, sentant la froideur de la salle l’envahir. Mais Dante, avec sa rapidité silencieuse, se plaça juste devant elle. Il l’empêcha de s’éloigner.
"Ce que vous ne comprenez pas, Sophia," murmura-t-il en se penchant légèrement vers elle, "c’est que tout ici est sous mon contrôle. Vous n’êtes plus une simple invitée. Vous êtes ma responsabilité. Et je ne suis pas du genre à laisser des témoins s’échapper."
Les mots résonnèrent dans sa tête comme un écho lointain, mais dévastateur. Chaque syllabe semblait peser une tonne. La réalité de la situation la frappait de plein fouet. Elle était dans l’antre du lion, et elle ne pouvait plus en sortir.
"Pourquoi…" Elle déglutit, tentant de rassembler ses pensées. "Pourquoi me retenez-vous ici ? Vous n’avez rien à voir avec moi."
"Tu es mon témoin," répondit-il d’un ton presque indifférent. "Et comme je l’ai dit, je ne laisse pas mes témoins partir. Surtout pas sans raisons."
Il fit une pause, ses yeux parcourant son visage comme s’il cherchait quelque chose d’autre. Peut-être une faiblesse, peut-être une peur plus grande que celle qu’il venait de voir dans ses yeux.
"Alors vous allez devoir me suivre, Sophia," poursuivit Dante. "Jusqu'à ce que j’aie décidé de ce que je vais faire de vous."
Son cœur se serra encore. Suivre Dante Velasco ?
Un homme capable de tuer sans la moindre émotion. Un homme dont la réputation, terrifiante et incontestée, semblait atteindre les étoiles. Un homme avec le pouvoir de détruire sa vie en un claquement de doigts.
Il posa une main sur son bras, fermement, comme s’il n’y avait aucune chance de s’échapper. Ce simple geste lui fit comprendre qu’il n’était pas un homme avec lequel on négociait. Il commandait, et tout le reste suivait.
Elle tenta de retirer son bras, mais Dante la maintenait avec une puissance tranquille. "Vous n’avez pas de chance, vous savez," dit-il, ses lèvres se tendant en un sourire froid. "Vous m’intéressez, Sophia. Je ne sais pas encore pourquoi, mais c’est déjà trop tard."
Il la poussa doucement mais fermement à travers la pièce. À chaque pas, le bruit des cris et des bruits de panique s’intensifiait, mais Dante semblait impassible, son regard fixé droit devant lui, comme s’il était dans son élément.
Sophia se sentit de plus en plus isolée. Elle n’avait jamais imaginé que cette soirée la conduirait à un tel abîme. Elle avait simplement voulu prendre son dû pour un travail d'artiste. Mais elle s’était retrouvée dans un piège bien plus grand qu’elle ne pouvait l’imaginer.
Elle tenta une dernière fois de s’échapper, jetant un coup d’œil à la sortie. Mais un garde se tenait à l’entrée, son regard froid et menaçant fixant Sophia. Elle comprit immédiatement qu’il n’y avait aucune issue.
"Ne perdez pas votre temps à courir, ma chère," chuchota Dante en la tirant doucement vers une porte dérobée qui menait à une pièce à l’arrière du grand hall. "Vous n’êtes pas ici par hasard. Nous avons des affaires à régler, vous et moi."
Il poussa la porte avec aisance, puis la referma derrière lui, dans un claquement sec qui résonna comme une sentence.
La pièce était sombre, plongée dans une semi-obscurité, à peine éclairée par une lumière tamisée venant d’un lampadaire au coin. Elle chercha un moyen de s’échapper, mais l’espace était clos, sans issue visible.
"Qu’est-ce que vous voulez de moi ?" demanda-t-elle, le ton plus ferme cette fois. Elle savait qu’elle ne pourrait pas se laisser submerger par la peur. Pas encore.
Dante s’approcha d’elle lentement, son regard toujours aussi perçant. "Je n’ai pas besoin de vous pour autre chose que pour être un témoin."
"Mais pourquoi moi ?" souffla-t-elle, frustrée. "Pourquoi ne pas simplement me laisser partir ?"
Il la regarda un instant, comme s’il réfléchissait à la réponse à donner. Puis, enfin, un rictus se dessina sur ses lèvres.
"Parce que vous n’êtes pas celle que vous prétendez être."
Il se pencha légèrement en avant, frôlant son visage du regard. "Vous avez plus à voir avec ce monde que vous ne voulez bien l’admettre, Sophia. Et vous allez découvrir très bientôt de quel côté vous êtes réellement."
Un frisson glacé parcourut son corps. Ses mains tremblaient légèrement, mais elle se força à garder son calme.
"Je suis juste une restauratrice d’art," dit-elle, sa voix plus faible qu’elle ne l’aurait voulu. "Je n’ai rien à voir avec vos… affaires."
"On verra bien," murmura-t-il. "On verra bien."
Il la fixa une dernière fois avant de tourner les talons.
Sophia se retrouva seule dans la pièce, son cœur battant la chamade. était piégée.
Chapitre 35 – Pacte avec l’EnnemiDans le silence oppressant de sa cellule, Gabriele fixait le mur. La pièce n’avait rien d’un cachot médiéval. C’était une salle d’interrogatoire froide et moderne, au sous-sol du manoir. Pourtant, l’ambiance y était bien plus glaciale que n’importe quelle prison.Biaggi entra sans un mot, posa un dossier sur la table. Il l’ouvrit avec une lenteur calculée, comme pour étirer l’angoisse.« Tu as transmis des données à qui, exactement ? »Gabriele ne répondit pas.Biaggi le fixa. « On sait que tu as eu trois appels non traçables dans les deux semaines avant l’enlèvement de Sophia. Et on sait que tu as reçu de l’argent. »Toujours aucune réaction.Biaggi ferma le dossier. « Très bien. On va parler à ta sœur, alors. Voir si elle a plus de conscience que toi. »Gabriele serra la mâchoire. « Laisse-la en dehors de ça. »« Alors commence à parler. »Pendant ce temps, dans le bureau de Dante, un homme l’attendait. Grand, cheveux poivre et sel, costume impeccab
Chapitre 34 – L'Ombre de la TrahisonLe lendemain matin, la pluie tombait sur Rome comme un présage. Le ciel gris semblait peser sur les toits de la ville, et même les rues habituellement animées paraissaient plus silencieuses, comme si quelque chose se préparait.Dante se tenait dans la bibliothèque du manoir, penché sur un dossier confidentiel. À côté de lui, Gabriele attendait, les bras croisés, le regard sombre.« Tu es sûr de ce que tu as vu ? » demanda Dante.« Oui. Le signal vient d’un des nôtres. Quelqu’un a transmis ta localisation à une source extérieure… juste avant l’attaque du hangar. »Dante ferma le dossier lentement, puis se redressa. « Alors on a une taupe. »Gabriele hocha la tête. « Et elle est proche. Trop proche. »De son côté, Sophia s’entretenait avec Alessia dans le jardin intérieur. Malgré la pluie, les deux femmes marchaient sous les arcades, à l’abri, échangeant en voix basse.« Tu sens qu’il y a quelque chose qui ne va pas ? » demanda Sophia.Alessia acquie
Chapitre 33 – Le Pacte des CendresLe jour de l’annonce officielle arriva plus vite que prévu. Le manoir avait été nettoyé, les corps enterrés, les vitres remplacées. Mais l’atmosphère n’était plus la même. Quelque chose avait changé. Moins de peur. Moins de tensions. On sentait que les fondations d’un nouvel ordre se posaient lentement.Sophia, vêtue d’une robe sobre mais élégante, observait son reflet dans le miroir. Alessia entra sans frapper, tenant une boîte noire à la main.« C’est pour toi. » Elle lui tendit la boîte. « Cadeau de la famille. »Sophia l’ouvrit. À l’intérieur, un collier fin en or blanc, orné d’un petit pendentif : un aigle, symbole des Moretti.« Tu fais partie du clan, maintenant. Qu’on le veuille ou non. »Sophia haussa un sourcil. « Et toi, tu le veux ? »Alessia sourit en coin. « Disons que je préfère t’avoir comme alliée que comme rivale. »Dans la grande salle, tous les membres encore fidèles étaient réunis. Les familles alliées avaient envoyé des représen
Chapitre 32 – Le Prix du SilenceLe manoir portait encore les cicatrices de la nuit. Des éclats de verre brisés, des murs criblés de balles, des taches de sang oubliées au pied des escaliers… et pourtant, un silence étrange régnait, comme si la demeure retenait son souffle après l'ouragan. Sophia marchait lentement dans le couloir principal, son doigt glissant sur les murs comme pour ressentir chaque blessure laissée par la guerre.Dante, de son côté, était dans la pièce qui servait de salle de réunion aux Moretti. Autour de la grande table en acajou, seuls restaient les plus fidèles : Gabriele, Tomaso, Biaggi, et Alessia. Tous avaient les traits tirés, les corps encore tendus, les yeux marqués par la fatigue.« Il faut reconstruire, » dit Dante, la voix basse. « Non seulement le manoir, mais notre code, notre manière de régner. »Gabriele hocha la tête. « Beaucoup ont fui cette nuit. Ils croient que le clan est fini. »« Alors on leur montrera le contraire, » répondit Dante. « Mais s
Chapitre 31 – Le Cœur des TénèbresLe hall du manoir vibrait sous les rafales de balles. Les convives, réveillés en sursaut, se précipitaient dans les couloirs, hurlant comme des bêtes prises au piège. Des lustres en cristal tanguèrent, projetant des éclats de lumière sur les visages déformés par la peur. Au centre de cette tourmente, Dante et Sophia restaient immobiles, dos à dos, tirant avec précision, protégeant leurs arrières.« Couverture ! » hurla Gabriele en pressant la gâchette d’un fusil à lunette.Dans un éclair de plomb, deux assaillants titubèrent et tombèrent. Lorenzo Biaggi, à sa droite, riposta à son tour, palpable concentration dans le regard. Tomaso se glissa en ombre fluide dans un coin, éliminant un troisième ennemi approchant.Sophia, le cœur battant, ajusta sa visée sur un quatrième attaquant. Un homme masqué, l’arme braquée sur Dante. Elle tira. Écho sourd. L’homme s’effondra, sa lame tombant au sol, glissant sur le marbre. Le silence revint quelques secondes, su
Chapitre 30 – Le Chant des CendresLe vol de nuit vrombissait silencieusement au-dessus de la Méditerranée. Seules les lumières scintillantes de la côte sicilienne trahissaient la présence de la terre sous leurs pieds. À bord du jet privé, l’atmosphère était électrique : Dante examinait une carte numérique du manoir visé, tandis que Sophia répétait discrètement les techniques de tir apprises, le canon froid pressé contre sa cuisse.Ils avaient divisé leur petit commando en deux groupes. Dante, avec Biaggi et Luca, attaquerait l’entrée principale ; Sophia, accompagnée de Gabriele et de Tomaso, ferait irruption par la façade arrière, supposée moins surveillée. Alessia assurerait la coordination depuis un poste avancé, reliée par un canal crypté.« N’oubliez pas : pas de quartier, » rappela Dante, le visage dur. « Ici, on ne négocie pas. On exécute. »Sophia acquiesça sans un mot. L’adrénaline la tenait en éveil, chaque fibre de son être prête à l’action. Elle repensa un instant à la pai