La femme du Mafieux

La femme du Mafieux

last updateLast Updated : 2025-12-08
By:  Écrivaine 2.0Ongoing
Language: French
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Era rêvait de devenir médecin. Une vie paisible, un avenir prometteur. Mais tout bascule lorsqu’elle tente de sauver un inconnu blessé. Témoin d’une fusillade, elle sauve la vie de l’un des plus dangereux trafiquants de l’ Etat de Géorgie. Un acte de bonté qui lui coûtera sa liberté. Désormais, elle n’a plus qu’un choix : la mort…ou un mariage imposé.

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Chapter 1

1

Era

Quelque chose me chatouille le nez. Léger. Presque imperceptible, comme une plume glissant sans bruit. Je fronce les sourcils, encore prise dans le coton de mes rêves. Une caresse sur ma joue, insistante mais tendre.

Je cligne des yeux, tout est flou, baigné d’une lumière pâle… et pourtant, un sourire apparaît, à quelques centimètres de moi.

— Allez, réveille-toi !

— Qu’est-ce que tu me veux ? Laisse-moi dormir…

Je grogne et m’enfonce sous la couverture. Mais la torture recommence.

— Orgh ! râle-je, en émergeant une seconde fois.

Décidément, voler une minute de sommeil dans cette maison relève de l’exploit.

En me frottant les yeux, je découvre Aaliyah, ma cousine, un large sourire accroché au visage. Elle agite une plume blanche entre ses doigts.

— Toi ? Qu’est-ce que tu me veux encore ?

Elle s’assied à mes côtés et plante ses yeux pétillants dans les miens.

— Allez, lève-toi ! Tu as cinq minutes pour te débarbouiller et nous rejoindre au salon.

J’arque un sourcil. Elle est bien trop joyeuse pour une heure pareille. Il se passe quelque chose. Et je sens que ce n’est que le début.

Je file donc dans la salle de bain, encore à moitié dans le brouillard. L’eau froide me tire un soupir de soulagement. Je m’observe dans le miroir, les cheveux en pagaille, les yeux encore gonflés par le sommeil… et pourtant, je souris. Ça y est. Je suis médecin.

Je tire ma blouse blanche du cintre. Je ne l’ai pas encore portée en dehors de l’hôpital, mais aujourd’hui, je veux la sentir sur moi. Une armure neuve. Un symbole.

Quand je descends au salon, une explosion de cris m'accueille :

— FÉLICITATIONS, DOCTEUR ERA !

Je sursaute légèrement alors que des confettis me tombent dessus. Aaliyah rit aux éclats à côté de mes parents, debout, fiers, les yeux brillants d’émotion. Ma mère tient un petit gâteau, décoré d’un stéthoscope en sucre, et mon père filme tout, le téléphone braqué sur moi.

Je plaque une main sur ma bouche, émue.

— Vous êtes tous fous…

Aaliyah me serre dans ses bras.

— Fous de toi, oui ! Tu l’as fait, Era. Tu es arrivée jusqu’au bout.

Je hoche la tête, submergée. Huit ans de sacrifices. De nuits blanches. De doutes. Des stages éreintants. Et maintenant… cette liberté étrange qui me donne presque le vertige.

Mon père m’entoure de ses bras.

— On savait que tu irais loin. Et ce n’est que le début, ma fille.

Ça me gonfle le cœur de les voir si heureux, si fiers de moi. Ils m'ont tenu la main jusqu'au bout. Mes parents, mon frère et Aaliyah ont tous été là pour moi. Même quand je doutais et que j'étais à deux doigts de lâcher prise, ils étaient là à m'encourager, à me redonner de la force.

Toutes ces nuits blanches n'ont pas été vaines.

___ Assieds-toi, on doit fêter cette bonne nouvelle. C'est le début d'une belle et longue aventure qui t'attend, ma belle ; ajoute Aaliyah, les yeux pétillants.

Aaliyah est ma cousine, mais elle est aussi ma meilleure amie. J'ai tout partagé avec elle, même des trucs que je n'ai pas pu raconter à mes parents. Nous sommes si proches, que nous arrivons à nous comprendre même sans communiquer.

Je me détache de mon père et tire une chaise où je m'installe. Ils font pareil et ma cousine nous sert le petit déjeuner. Nous mangeons en discutant de tout et de rien, en riant aux éclats et en prenant sans cesse des photos, en guise de souvenirs mais aussi pour les envoyer à mon frère, Kendrick.

Alors que nous sommes sur le point de couper le gâteau après le repas, le téléphone de mon père commence à sonner. Nous le fixons tous avec un brin de curiosité.

___ Oh, c'est Kendrick ; nous lance-t-il avec un sourire.

Je me fige un instant, pendant que mon père décroche à cet appel. Ces mots simples ont suffi à remonter une vague d'émotions que je ne m'attendais à ressentir si fort. Kendrick, mon frère. Celui que je n'ai pas vu depuis des mois, mais dont la voix m'accompagne à travers les hauts et les bas. Il est toujours là, à distance. Présent sans être visible.

Je me ressaisis quand j'entends mon père m'interpeller pour me passer le téléphone. Mon cœur tambourine pendant que je prends le téléphone d'une main tremblante.

___ Allô ? soufflé-je portant le téléphone portable à mon oreille.

Un silence, puis sa voix. Grave, familière, un peu fatigué mais souriante.

___ Félicitations, Doc poussin.

___ Error ! Ce n’est plus Doc poussin mais Miss pansement ; corrigé-je en faisant mine d'être sérieuse.

Je l'entends ricaner à l'autre bout du téléphone. Les autres aussi éclatent de rire et je renfrogne ma mine, comme si je suis fâchée.

Quand nous étions gamins, j'avais l'habitude de coller des pansements à mes peluches. Cela les amusait tellement et c'est ainsi que Kendrick m'a surnommé Doc poussin, contre mon gré.

___ Pourquoi Miss pansement ?

___ Parce que je suis maintenant docteure confirmée, pas un poussin et parce que je soigne désormais tout, même les cœurs brisés.

J'entends Aaliyah glousser et je lui lance un regard noir, avant de revenir vers mon frère.

___ Miss pansement ? Hum... ça fait trop mature. Pourtant tu mérites un nouveau surnom qui va te faire exploser de rage. Laisse-moi deviner, ma chère petite sœur.

Sa voix renchérie, ne présage rien de bon. Je plisse mes yeux, attendant de voir ce qu'il va me sortir cette fois.

___ Bon, tu as bien travaillé et je suis très fier de toi. Alors, j'accepte. Tu es désormais Miss pansement.

Je ne puis m'empêcher de sourire et de secouer la tête. Kendrick est très imprévisible. Je lâche juste un petit souffle, comme pour le faire savoir qu'il a intérêt à m'appeler ainsi.

Je l'entends racler sa gorge, comme s'il va être un peu plus sérieux cette fois-ci.

___ Era, je suis très fier.

Sa voix est posée et sérieuse. Mon cœur se réchauffe davantage et je vais me rasseoir à ma place, tenant toujours le téléphone contre mon oreille.

___ Tu me manques Kendrick ; avoue-je un peu tristement.

Mon frère est commissaire à Augusta. Il est très débordé et je m'inquiète quand je n'arrive pas souvent à le joindre. Il passe nous rendre visite dès qu'il peut, mais ces petits moments ne me suffisent pas.

___ Je sais. Vous me manquez énormément aussi. Mais je serai bientôt affecté à Atlanta pour une affaire...compliquée.

Mes yeux s'agrandissent, comme s'ils allaient sortir de mes orbites.

___ Tu... tu reviendras ici ? Vivre avec nous ?

___ Euh... il se pourrait, mais j'attends de voir ce qui va se passer.

Malgré tout, je garde une lueur d'espoir que mon frère soit de nouveau parmi nous.

___ Bon, je dois raccrocher et j'espère que tu vas bien célébrer cela pour nous deux.

Je souris encore, tout simplement heureuse d'avoir entendu sa voix.

___ Hum hum, c'est compris mon commissaire Kendrick.

Il rigole avant de raccrocher l'appel. Je ferme les yeux et prends une grande inspiration, puis remets le téléphone à mon père.

___ Il se peut qu'il revienne s'installer ici, à Atlanta ; rapporté-je aux autres.

___ Il nous l'avait dit.

Je reste figée, surprise que mes parents le sachent et ont préféré ne rien me dire. Mon paternel fait passer son bras autour du cou de ma mère et les deux s'envoient un regard complice, tandis que je les dévisage fermement.

___ Il voulait être sûr de cette information avant de te l'annoncer ; poursuit ma mère.

___ Allez...allez, ce n'est pas le moment pour se prendre la tête ; intervient Aaliyah en plaçant le gâteau au centre.

***

Le soleil déclinant étire des ombres longues sur le trottoir fissuré. Je marche aux côtés d’Aaliyah, un sac de provisions dans chaque main, et malgré le poids, je me sens légère. L’air sent la friture et le bitume chaud. On vient de rire d’une blague idiote, quand mon regard s’est posé sur les façades fatiguées autour de nous. Des maisons aux porches bancals, certaines colorées malgré le temps, d’autres grignotées par l’usure. Un chien aboie derrière une clôture rouillée, et de l’autre côté de la rue, un groupe de jeunes discute fort en musique, assis sur les marches d’un petit salon de coiffure.

___ Je me demande qui sera officiellement ton premier patient ?

J'ai déjà eu à soigner des malades et même à participer à des interventions chirurgicales qui ont été de grands succès. Mais c'était pendant mes périodes de stage.

___ Seul le destin nous le dira ; lui dis-je en essayant d'imaginer cette scène.

La sonnerie de mon téléphone portable retentit dans la poche de ma jupe en jean. Je me démerde avec mes courses et réussit à le récupérer. J'avise le nom de mon copain s'afficher à l'écran. Je me précipite de faire glisser mon doigt sur l'écran pour décrocher à son appel.

___ Allô...

___ Tu vas bien, Era ?

Sa voix douce mais teintée de fatigue me procure des frissons. Mes lèvres s'étirent en un large sourire tandis qu'une chaleur recouvre le bas de mon ventre.

___ Je vais bien et toi ?

Ma cousine me sonde un instant, puis lâche un gros souffle après avoir deviné qui c'est. Je lui tire la langue pour me moquer d'elle.

___ Ça vaa. Félicitations Docteur.

___ Merci Darnell.

___ Ça tombe bien, j'ai mal à la dent, tu peux passer ce soir et me faire une consultation, docteure ?

Il change le ton de sa voix, tel un gamin qui invente une histoire pour attirer l'attention de sa mère. Je n'ai pas pu me retenir de rire. Aaliyah roule des yeux, visiblement agacée. Elle ne l'apprécie pas et elle n'a jamais pu me donner une vraie raison.

___ Vas voir un dentiste !

___ Oh, non ! Je veux être ton premier patient, chérie. Allez, ne me dis pas qu'une personne m'a devancé.

___ Pas encore.

Je l'entends émettre un soupir de soulagement au bout du fil. Je secoue la tête en souriant tout bêtement.

___ Alors, tu viendras ?

Je plisse mon front et pince mes lèvres, réfléchissant à mon programme de la soirée.

___ Je suis en train de ramener les courses à la maison. Mais je te laisserai un message au cas où je ne pourrai pas venir. D'accord ?

Il se met à râler de mécontentement et cela m'arrache un petit rire.

___ Ai-je vraiment le choix que d'attendre ton message ?... Allez, prends soin de toi. Je t'aime.

___ Je t'aime aussi.

Il raccroche. Je fais un gros soupir, heureuse de cette petite conversation avec lui. Aaliyah me tapote l'épaule pour me faire sortir de mon petit compte de fée. Je porte mon regard sur elle et constate qu'elle a l'air exaspérée.

___ Je t'aime aussi... ; fait-elle en essayant d'imiter ma voix et en faisant des grimaces.

Je pars en fou rire alors que nous reprenons la route.

___ T'es vraiment drôle Aaliyah.

___ Non, c'est toi qui est aveugle. Qu'est-ce que tu lui trouves, à ce mec ? C'est pas comme s'il est beau ou encore intelligent, Era. Franchement, tu perds ton temps et tu mérites mieux.

Je fais la sourde sur son commentaire. Ça fait maintenant 8 mois que Darnell et moi, nous sortons ensemble. Je le trouve adorable et je ne m'ennuie jamais avec lui. Pourtant, ma cousine ne l'apprécie pas.

___ C'est pas comme si on doit se baser sur l'apparence pour nous mettre en couple. D'ailleurs, je parie que c'est parce que tu es grincheux que tu es célibataire ; lâche je avec humour.

Elle m'envoie un regard furieux qui me fait taire.

___ Tu verras, tu me donneras raison lorsque tu trouveras le bon.

___ Mais je l'ai déjà trouvé. Et puis, cesse de me traiter comme si je n'étais qu'une ado. Darnell me plaît bien, tant pis si tu ne l'aimes pas, toi.

Elle marmonne quelques mots incompréhensifs que j'ignore. Nous continuons de marcher en discutant de tout, sauf de ma relation amoureuse.

Pendant que nous marchons, j’entends la sirène d'une ambulance qui résonne. Je fronce les sourcils, curieuse, en avançant vers l'endroit où provient la sirène.

___ Et, mais où va-t-on ? demande Aaliyah en me suivant.

Je tourne à ma gauche, dans une ruelle et là, j'aperçois l'ambulance. Un homme par terre, inconscient et baignant dans le sang. Autour, il y a trois hommes, tous vêtus de costumes sombres. Ils sont agités pendant que les ambulanciers essayent de mettre la victime sur le brancard.

___ Ces fils de putes, ils vont nous le payer... jure l'un des trois hommes, visiblement dévasté.

Sans réfléchir, je me rapproche hâtivement du blessé avant qu'on ne le mette dans l'ambulance. Dès que j'arrive à leur niveau, un court frisson me traverse la colonne vertébrale. Le sol de la rue est taché de sang encore frais. Mais le plus choquant, c'est que ces ambulanciers ne savent même pas comment bien placer la victime sur le brancard et encore moins appliquer les premiers soins de secours.

Mon instinct de médecin prend le dessus. Alors je laisse tomber les sacs de courses et me précipite vers la victime toujours inconsciente.

___ Attendez, je vais vous aider ; dis-je en m'approchant de la victime.

Je vérifie immédiatement s'il respire. Cet homme est totalement inconscient et la respiration est absente.

___ Qui êtes vous ? me questionne celui qui avait juré de se venger, en s'approchant de moi d'un air méfiant.

___ Je... je suis médecin et ce type doit être immédiatement pris en charge où il risque de mourir.

Les ambulanciers emmènent le victime dans l'ambulance pendant que les trois autres hommes me sondent. Derrière leurs visages, on peut voir qu'ils ne me font pas confiance.

___ Qu'est-ce que tu fais, Era ? me chuchote Aaliyah.

___ Je fais juste mon travail. Sauver des vies, tu as oublié ?

Je reporte mon attention sur les hommes.

___ Vous allez réagir ou vous comptez rester muets et voir votre collègue mourir ?

Ils s'échangent un regard, comme s'ils communiquaient à travers ce regard, qui me paraît simple.

___ D'accord. Allez, monte !

Je crispe mon visage, car je n'apprécie pas qu'on me donne des ordres. Mais vu qu'il s'agit de vie et de mort, je me tais et vais monter dans l'ambulance.

___ Aaliyah, rentre à la maison. Dès que je finis, je vais vous prévenir.

___ T'es folle ? Tu ne les connais même pas, Era. Qu'est-ce que je vais dire à mon oncle ou à ma tante quand ils demanderont d'après toi ?

Ses traits faciaux tirés, elle est inquiète pour moi. Je fais un léger soupir et lui prends les mains. Et d'un sourire rassurant, je lui dis :

___ Ne t'inquiète pas pour moi. Tout va bien se passer.

Elle souffle lourdement et me fixe d'un regard inquiétant, malgré que j'ai tenté de la rassurer. Je vais monter dans l'ambulance pendant qu'elle ne me quitte pas du regard. Les portes de l'ambulance se referment sur moi.

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