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Chapitre dix-sept

Author: Aurévie M
last update Last Updated: 2025-11-13 13:41:36

Point de vue d'Hazel

Je me regarde une dernière fois dans le miroir et choisis la robe qui dit : « Provoque un scandale, pas un murmure ». Elle est rouge, une couleur que je n'ai jamais possédée, et pour des raisons que je ne saurais expliquer, elle me donne l'impression d'avoir des épaules qui appartiennent à une femme qui obtient toujours ce qu'elle veut.

L'ascenseur qui mène à Linden Corp est une longue boîte de verre qui permet d'observer la ville se donner des airs importants tout en traversant une petite crise. Mes paumes sont moites. Je me dis que c'est ridicule. Je me dis que c'est théâtral. Je me dis d'être courageuse, ou stupide, ou quelque chose qui rime avec les deux.

Le poste de sécurité ressemble à un banc de juge drapé de vêtements de créateurs. La femme derrière le comptoir me dévisage avec l'air de quelqu'un qui a été formé pour évaluer les menaces et les mannequins sur les podiums avec la même aisance.

« Mademoiselle », dit-elle en souriant. « Puis-je vous aider ? »

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    Point de vue de RossIl est presque midi quand je le rencontre, sans doute le pire moment pour être en public sans m'effondrer. Le café empeste le sucre brûlé et la caféine. Les gens font défiler leur vie sur leur téléphone en faisant semblant de ne pas écouter. Je voudrais être invisible. Mais je ne suis plus doué pour ça.Il est assis à la table du coin, comme s'il était chez lui, le genre de type qui sait donner l'impression qu'une pièce a été conçue pour lui. Il est plus petit en vrai, moins photogénique, plus humain que le visage qu'on voit sur les affiches. Il sourit comme s'il se souvenait de moi, comme si nous étions de vieux amis et non comme le type dont la copine a couché avec un panneau publicitaire.Il se lève quand je m'approche. Il est poli, comme le sont les célébrités, avec des manières impeccables. Il me serre la main et dit : « Salut, Ross. Tu as l'air fatigué. » Je ris, car c'est gentil et vrai.Nous nous asseyons. Il ne commande rien. Il dit avoir déjà pris son ca

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    Point de vue d'HazelMa poitrine se soulève en premier, comme si on avait ouvert un robinet à l'intérieur de ma cage thoracique et que l'eau ne s'arrêtait pas. Cela commence par une oppression derrière mon sternum, comme un petit animal qui se débat pour sortir, puis c'est à la fois silencieux et assourdissant. Mes mains tremblent. Mes doigts picotent. La pièce penche et la ville, dehors, me paraît soudain très lointaine et très bruyante, comme si tout l'horizon avait augmenté le volume pour me noyer.Christian est dans la cuisine. Il est toujours dans la cuisine. Il pense en recettes, en horaires et en petites choses pratiques. Il me voit avant que je le voie, car sa tête se tourne d'un coup, comme s'il avait un radar pour détecter les moindres variations de ma respiration. Il est là en trois enjambées, la tasse de café encore chaude à la main, et tout le reste de la pièce se réduit à son visage, à la façon dont sa mâchoire se crispe quand il pense pouvoir régler un problème par la r

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