Vincenzo
Je conduisais, le regard fixé sur la route mais l’esprit ailleurs, bien loin des paysages défilants et des néons urbains de Naples, une ville bruyante et sulfureuse, à l’image de ma propre âme. Le ronronnement du moteur, le défilement des arbres en un flou vert olive, tout cela se dissolvait dans un silence dense, presque hypnotique, troublé seulement par la voix de Tonio, bavard comme toujours, sa légèreté habituelle. Mais je n’écoutais pas. Je n’entendais rien d’autre que le nom d’Ava qui résonnait en boucle dans ma tête, un mantra obsédant, une mélodie brûlante qui promettait de me consumer, de me dévorer tout entier.
Ava. Ma femme. Ma nouvelle obsession, celle qui promettait de dévorer mon âme et de consumer mon corps jusqu’à l’incandescence, jusqu’à la folie pure.
Avant mon départ pour l’aéroport, je m’étais arrêté, presque inconsciemment, devant la porte entrouverte de la chambre de ma femme, attiré par une force invisible, une pulsion irrépressible qui me poussait vers elle, comme un fauve vers sa proie. Et là, je m’étais figé, le souffle suspendu, le corps tendu par l’anticipation, par la vision que je savais trouver.
Ava, debout devant le miroir, dos tourné, enfilait une robe fourreau d’un blanc crème, d’une élégance presque insolente, d’une pureté qui me torturait, me rendant avide de souiller cette innocence apparente. Le tissu, délicatement satiné, s’accrochait à ses courbes avec une fidélité troublante, comme une seconde peau taillée pour le désir, pour mon regard prédateur et insatiable, pour ma faim insoutenable. La lumière caressait ses hanches fines, glissait sur sa colonne vertébrale délicate, soulignait l’arrondi sensuel de ses épaules nues, et l’incroyable finesse de sa taille, chaque ligne une invitation à la dévoration la plus complète, à l’exploration la plus intime. Chaque ligne de son corps était une invitation à la caresse, une promesse de douceur et de flamme, un brasier latent que je rêvais d’embraser, de réduire en cendres sous mes mains avides. Elle était d’une beauté qui blessait, d’un silence qui appelait le trouble, le tumulte, la faim de la possession la plus absolue, la plus vile. Son parfum léger, jasmin et peau chaude, planait dans l’air, enivrant, promettant des nuits sans fin, des nuits de volupté interdite, de péché charnel.
J’entrai sans bruit, comme un prédateur apprivoisé par le désir, attiré par ma proie, mes sens en alerte maximale, chaque muscle tendu, prêt à bondir. Lorsqu’elle sentit ma présence, un sursaut discret anima ses omoplates, un frisson qui ne m’échappa pas, une onde de désir qui se propageait en elle sans qu’elle ne puisse la maîtriser, une douce agitation qui m’excitait au plus haut point. Dans le miroir, nos regards se croisèrent : elle, surprise, presque vulnérable, ses yeux saphir voilés d’une question muette, d’une soumission à peine perceptible ; moi, troublé, mais déjà maître de la scène, mon désir lisible dans la profondeur de mon regard, une faim animale et insatiable que je n’avais jamais ressentie, une pulsion qui menaçait de tout emporter.
Sans un mot, je glissai mes doigts puissants sur la fermeture éclair de sa robe. Je la remontai lentement, m’attardant sur le tissu tendu, caressant du bout des doigts la peau tiède de ses bras, un contact fugace mais brûlant, un effleurement qui promettait bien plus, une promesse tacite de possession, d’une étreinte inéluctable. Un frisson visible la parcourut, un soupir à peine audible lui échappa, chaque souffle une offrande à mon désir, une invitation à la débauche. J’approchai mon visage, si près que mon souffle chaud effleura sa nuque nue, et une bouffée de mon parfum enivrant la submergea, la laissant pantelante, le corps en alerte, tremblante sous mon influence.
« Vous êtes ravissante, » murmurai-je, ma voix grave coulant sur elle comme une caresse plus intime que n’importe quel contact physique, une marque invisible de mon territoire.
Elle resta muette, troublée, incapable de répondre, et cela, je le sentis, je le savourai. Dans ses yeux, une tempête douce, une tension qu’elle tentait de masquer derrière le voile de sa dignité, une fragilité exquise que je voulais briser, réduire en miettes sous mes mains, la faire crier mon nom. Son cœur battait la chamade, ses sens en éveil sous l’intensité de mon regard et la proximité de mon corps, chaque muscle tendu par le désir que je lui insufflais, par cette pulsion nouvelle, addictive, qui liait nos âmes.
« Attachez vos cheveux... J’aime voir votre nuque. » Il y avait dans ma voix un mélange d’ordre et de désir, un pouvoir latent qui la déstabilisait, une invitation à la soumission, à la livraison d’elle-même, à l’abandon le plus total.
Elle déglutit, une pointe d’appréhension mêlée d’un étrange attrait, un mélange enivrant et dangereux. Lentement, elle obéit, ses mains tremblantes. Elle leva les bras, révélant la ligne fragile de sa nuque, cette zone que j’imaginais déjà effleurer de mes lèvres, lentement, avec dévotion, une succession de baisers légers, jusqu’à faire fondre ses résistances, jusqu’à la faire gémir de pur plaisir. Sa peau, là, semblait appeler mes mains, mon souffle, le contact intime de mon corps, une faim muette qu’elle ne savait plus nier, une faim que seule ma bouche pourrait assouvir.
« Autre chose ? » demanda-t-elle, d’un ton volontairement léger, une tentative désespérée de reprendre le contrôle, mais sa voix trahissait une émotion plus confuse.
« Je ne crois pas... » répondis-je après un silence étudié, mes yeux dévorant chaque détail de son corps, mes pensées s’attardant sur les promesses cachées sous la soie, les secrets inavouables que je voulais percer, un par un, avec délectation.
« Vous avez peut-être un avis sur mes chaussures ? Mon maquillage ? Mon parfum ? » Elle me défiait, masquant son trouble sous l’ironie, une étincelle de rébellion dans son regard, une invitation à un jeu plus dangereux, plus enivrant, un jeu où seul le plaisir serait la récompense.
« Hmm... Laissez-moi y réfléchir... » Je jouai le jeu, amusé par sa répartie, par sa fougue inattendue qui allumait de nouvelles braises en moi, attisant le feu de mon obsession.
« C’était une question rhétorique. » Son agacement était élégant. Presque charmant.
« Alors non, je n’ai rien à ajouter. » Je ris, un rire grave, rare, vibrant, qui résonna dans la pièce et l’enveloppa d’une étrange chaleur. Ce son qui semblait la faire frissonner plus sûrement que la brise d’automne, la laissant chancelante sur ses talons, le corps traversé de décharges électriques, prête à s’effondrer dans mes bras.
Elle me désigna la porte, m’excluant de sa chambre, un acte de petite rébellion, une tentative futile de reprendre son espace. Je m’inclinai légèrement, amusé par cette audace. Mais avant de sortir, je la regardai. Longuement. Avec cette lenteur dangereuse qui vous déshabille sans toucher, qui caresse l’âme avant la peau, qui promet une possession totale. J’imaginais mes doigts effleurant les courbes dissimulées sous le tissu, mes lèvres glissant jusqu’au creux de ses reins, l’explorant centimètre par centimètre, goûtant chaque parcelle de sa peau avant même de l’atteindre. Je n’étais pas pressé. J’avais tout le temps. Bientôt, j’en étais sûr, ce serait elle qui chercherait mon contact, qui mendierait ma caresse, qui se donnerait corps et âme, dans un abandon voluptueux et complet, une soumission exquise à ma volonté.
Un coup sur l’épaule me ramena brutalement à l’habitacle de la voiture, me tirant de mes fantasmes brûlants, de la vision obsédante d’Ava sous moi, frémissante de désir.
« Sérieux, Vince ? Tu m’écoutes ou tu médites ? » lança Tonio, exaspéré, sa voix joyeuse rompant la tension, ignorant les profondeurs dans lesquelles son frère s’était perdu.
« Je conduis. » Un ton sec, glacial. Je détestais être arraché à mes fantasmes, à cette vision d’Ava qui m’habitait.
« Je te parle de ta femme. Elle est comment ? »
Je serrai légèrement le volant, un frisson d’impatience me parcourut. Comment répondre ? Ava n’était pas une simple femme. Elle était un mystère sous verre, une promesse contenue dans une robe bien trop sage, une énigme que je brûlais de déchiffrer, de dévorer, de posséder entièrement, sans limite.
« Elle est... » J’hésitai, cherchant le mot juste, le mot qui capturerait l’essence de cette nouvelle obsession. « ...étrangement intrigante. »
Tonio, espiègle comme un enfant, haussa les sourcils, un sourire malicieux aux lèvres.
« Donc c’est vrai ? Le mariage de façade ? C’est maman qui me l’a dit. »
« Oui. Et alors ? » Ma voix était un défi, une provocation silencieuse, mais aussi une affirmation de ma liberté, de mon pouvoir de faire ce que je voulais, quand je voulais.
« Rien. Je te plains un peu, c’est tout. » Puis il se tut, enfin, sentant la tension palpable dans l’air, ma fureur contenue, ma bête prête à surgir.
Quand nous franchîmes le seuil du manoir, je sentis une tension familière grimper le long de ma colonne vertébrale, une anticipation étrange. Ava nous attendait, immobile, drapée dans la lumière des vitraux comme une apparition céleste, une sainte déchue dont le silence était une provocation, une invitation au péché, à la transgression la plus jouissive. Une femme qu’on n’effleure qu’avec les yeux. Et encore. Une femme qui était déjà à moi, sans le savoir.
Avant même que je ne l’atteigne, Tonio, toujours théâtral, la rejoignit et la serra dans ses bras avec un enthousiasme débordant, brisant les convenances, et les dernières barrières de la bienséance.
« Ah ! Tu dois être Ava, ma délicieuse belle-sœur ! » Et, sans prévenir, il déposa un baiser rapide sur ses lèvres, un effleurement innocent et fraternel. « Je suis Antonio, le frère de Vince. »
Le temps se suspendit.
Je sentis mon sang battre plus fort, une colère ancienne gronder dans ma poitrine, une jalousie brutale que je n’avais pas anticipée, un instinct primal de possession pure et violente. Ce n’était qu’un baiser volé, innocent, fraternel. Mais voir les lèvres d’Ava touchées par un autre homme – mon frère, ou pas – éveilla une possessivité brutale, un désir incontrôlable de la réclamer mienne, de marquer son corps de mon empreinte exclusive, de la posséder sans délai, ici et maintenant, pour effacer cette souillure.
Ava, elle, resta figée, trop surprise pour protester, ses yeux écarquillés par le choc. Son regard chercha le mien, cherchant une explication, une réaction, un signe. Je n’avais pas bougé, mon visage impénétrable, mais mes yeux sombres la dévoraient, une promesse silencieuse de vengeance charnelle, de représailles voluptueuses.
« Voici Paul, mon compagnon, l’amour de ma vie, » ajouta Tonio en désignant un homme élégant, aux gestes doux, qui salua Ava avec un sourire tendre, ajoutant à son trouble, une ironie mordante à cette scène inattendue, un twist théâtral.
« Quoi ? » souffla-t-elle, se tournant vers moi, le mot s’étranglant dans sa gorge, une surprise qui coupait son souffle, une révélation déconcertante qui ajoutait à son trouble, à son charme désarmant.
Et là, contre toute attente, je ris. Un éclat pur, libéré, presque... charmant, un son rare et profond qui la déconcerta, un rire de triomphe déguisé, un amusement cruel, une marque de mon contrôle. Elle me foudroya du regard, ses yeux saphir lançant des éclairs, une furie contenue, une colère silencieuse et excitante, une provocation à peine voilée.
« Pourquoi vous ne m’avez rien dit ? » criaient ses yeux, une question silencieuse mais cinglante, une accusation brûlante qui traversait l’air.
Mais je préférai le silence, savourant son trouble, cette faille dans sa parfaite maîtrise, ce petit déraillement qui me ravissait, qui me mettait en position de force, celle du maître qui possède la connaissance.
Je m’approchai, lentement, glissant un bras puissant autour de sa taille, un geste possessif qui la fit tressaillir, un contact brûlant qui promettait une étreinte plus totale. Je penchai la tête, déposai un baiser léger sur sa chevelure parfumée, m’enivrant de son odeur, jasmin et peau chaude, une douce ivresse qui m’envahissait et m’attirait vers elle, comme une bête vers sa proie, une ivresse sensuelle et dévorante.
Ava se raidit, le corps tendu comme une corde d’arc, chaque muscle résistant à l’envahisseur, à l’attraction. Puis, doucement, elle repoussa mon bras. Le geste était subtil, mais ferme, un rejet clair, un refus qui attisait le feu en moi, le rendant encore plus ardent. Son regard était devenu acier, un défi brûlant dans ses prunelles, une provocation silencieuse et excitante, un appel au combat, au duel de la chair.
« Je vous présente mes excuses pour ma réaction. Antonio, Paul... je ne savais pas. » Sa voix était maîtrisée, trop parfaite, trahissant un effort immense, une tentative de reprendre le contrôle. « Mon cher mari avait omis de me prévenir. » Elle ponctua sa phrase d’un sourire tranchant, et me jeta un regard, empli de reproches, une accusation silencieuse, une invitation à la confrontation ouverte, une audace qui m’enchantait.
Je soutins son regard. Fasciné. Ce feu caché sous la glace m’attirait irrésistiblement, promettant de me consumer entièrement, de me dévorer, de ne faire qu’un avec elle dans les flammes du désir.
« Je n’ai rien contre les homosexuels, je... » Elle balbutia, le masque craqua. Une fissure minuscule, mais réelle, une pointe de vulnérabilité, une faille dans laquelle je voulais m’engouffrer, la conquérir. Ses joues rosirent, trahissant son embarras, une confession silencieuse de sa confusion et de son émoi.
« Je m’enfonce. Je ferais mieux de me taire. »
« Oui, un peu, Ava, » répondit Tonio en riant, sa voix légère brisant la tension, dédramatisant l’instant. « Viens, parle-moi un peu de toi. »
Elle s’accrocha à lui comme à une échappatoire, un refuge contre mon regard intense. L’énergie solaire de Tonio était une bouée dans cet océan de tension, une distraction bienvenue. Je les observai. Un éclat de vie s’est rallumé chez Ava, une flamme nouvelle, plus vive. J’avais bien fait de rappeler Tonio. Il mettrait du feu dans sa glace. Et je comptais bien attiser les flammes, les transformer en un brasier incontrôlable, où Ava ne serait plus que passion, consumée par mon désir, totalement sienne, perdue en moi.
Dans la salle à manger, baignée d’une lumière chaude et dorée qui enveloppait la scène d’une aura romantique, je m’approchai d’elle à nouveau. En silence. Je tirai sa chaise, lentement, sans brusquerie, mais avec une galanterie presque désuète, une courtoisie calculée, une stratégie de séducteur hors pair, de maître imposant sa volonté. Elle hésita, son corps tendu par l’anticipation. Puis s’assit, vaincue.
Je pris place à ses côtés, la proximité de nos corps électrisant l’air, créant une tension palpable. Et, sans un mot, je saisis sa main. Sa peau était fraîche, un contraste avec la chaleur de la mienne. Mon toucher, léger, une caresse à peine effleurée. Je portai sa main à mes lèvres. Un baiser lent, chargé de promesses et de regrets, un aveu silencieux de mon désir, une dévotion implicite à son corps.
Mais elle la retira aussitôt, un geste brusque, un rejet qui attisait le feu en moi, le rendant plus féroce encore. Et son regard me transperça, une lueur de défi dans ses yeux, une provocation qui me promettait un plaisir plus grand, une conquête plus douce, plus exigeante. Il n’y aurait pas de pardon ce soir. Pas sans combat, pas sans qu’elle ne se soumette à mon désir, pas sans qu’elle ne brûle pour moi, ne gémisse mon nom, ne se perde en moi.
Je ne bronchai pas. Un sourire effleura mes lèvres. Lent, dangereux, presque joueur. J’étais prêt pour ce nouveau jeu, ce duel de volontés où la passion serait l’enjeu ultime, où la victoire serait totale, son abandon absolu.
Elle me défiait. Enfin. Elle m’intriguait. Vraiment. Je l’avais crue lisse. Prévisible. Une ombre silencieuse dans une robe de mariée. Mais non. Elle brûlait encore, là, sous la surface. Et ce feu-là, j’avais hâte de l’attiser. De l’embraser. De le consumer avec elle, dans un brasier commun et dévorant, une union charnelle sans retour, une fusion démente.
« Que le jeu commence », pensai-je, le regard toujours fixé sur elle, prêt à la dévorer. Pas avec violence. Pas encore. Mais avec une patience affamée, celle d’un prédateur qui sait que sa proie est déjà sienne, qu’elle finira par céder. Elle finirait par me supplier, par m’offrir ce qu’elle gardait de plus précieux. Et je serais là, prêt à tout prendre.
MatteoAva montait les marches avec une lenteur calculée, cette grâce aristocratique qu’on ne vous enseigne pas, mais qu’on imprime en vous dès l’enfance. Le genre de port de tête et de démarche qu’on reconnaît entre mille — une allure façonnée dans les salons dorés de Naples et les pensionnats suisses, aiguisée dans les galas de bienfaisance, les bals masqués, les galeries d’art.La belle héritière était l’incarnation de la perfection. Une œuvre taillée dans le diamant brut du nom Bellini, toute en angles nobles, en douceur polie, en éclats silencieux. Mais derrière cette perfection ciselée se dissimulait une créature bien plus redoutable : une femme au tempérament de feu. Et cette femme… allait me faire couper la tête.Je pouvais déjà entendre Vincenzo hurler intérieurement, ses pensées me transperçant, me foudroyer du regard pour avoir laissé sa précieuse épouse errer seule dans les couloirs de son e
AvaNaples défilait lentement derrière la vitre teintée, comme un tableau vivant peint à l’huile : des façades écaillées, brûlées par le soleil, des volets qui claquaient doucement sous la brise marine, et des ruelles pleines de vie, d’odeurs et de cris d’enfants. La ville semblait palpiter, comme un cœur nerveux caché sous une chemise blanche trop serrée, une bête chaude et vibrante,un corps offert aux mille péchés.Je regardais ce monde libre avec un soupçon de mélancolie, l’œil accroché aux scènes ordinaires qui me semblaient toujours interdites. Une femme en robe à fleurs étendait son linge à un balcon, un adolescent riait sur son scooter, une vieille dame traînait un cabas tissé rempli d'odeurs de marché. Des choses simples. Des choses auxquelles je n’avais plus droit, enfermée dans ma propre prison dorée, malgré toute la splendeur qui m'entourait.Une reine sans couronne, une captive de luxe.Assise à
VincenzoLe lendemain de la victoire éclatante de Ferrari au Grand Prix de Monaco, Monte-Carlo s’éveillait lentement sous un ciel d’un bleu éclatant, baigné dans une lumière dorée qui semblait vouloir prolonger la fête éternelle. La ville portuaire, ce joyau méditerranéen aux ruelles étroites et aux façades ocres, gardait les stigmates indélébiles de la nuit passée — traces noires sur l’asphalte,éclats de caoutchouc, confettis éparpillés, vestiges d’une frénésie mécanique et humaine. Le parfum âcre de la gomme brûlée flottait encore dans l’air,une signature métallique de la course, mêlé à celui, plus subtil, du sel marin et des embruns frais qui venaient de la mer.Le port H
AvaLe rugissement des moteurs fendait l’air, un grondement sauvage et rythmique qui faisait vibrer les parois vitrées de la loge privée jusque dans mes os. Le Grand Prix de Monaco battait son plein. Sous un ciel d’azur éclatant, la principauté resplendissait de lumière et d’excès, un tableau vivant de fortune insolente et de démesure assumée. Des yachts géants s’étalaient dans le port comme des joyaux d’acier et de verre poli, leurs ponts recouverts de fêtes privées et de mannequins en robes de haute couture, des silhouettes évanescentes à peine entrevues. Tout autour du circuit, les balcons débordaient de visages ravis, de caméras scintillantes, de lunettes de soleil masquant les regards, et de mains levées qui acclamaient chaque passage des bolides, ces fusées de métal et de carbone défiant les lois de la physique.La loge où nous avions été conviés pour le week-end par Marguerite et Philippe surplombait le
VincenzoLes marches en marbre de la galerie semblaient s’allonger à mesure que je les descendais, comme pour me laisser savourer chaque seconde de mavictoire charnelle, une sensation douce-amère qui vibrait encore en moi. Ce n’était qu’une demi-conquête, une douce torture qui ne demandait qu'à être renouvelée. La femme que j'avais épousée, cette flamme farouche, et moi nous étions réconciliés, si on pouvait appeler cela ainsi. J'avais noyé ma rage et mon désir entre ses cuisses brûlantes, dévoré son plaisir pour mieux étouffer ma frustration. Mais elle, cette femme faite d’orgueil et de feu, m’avait encore une fois tenu tête. Elle n’avait pas cédé à ma demande de laisser mes hommes reprendre leur poste dans la galerie. Son refus, un défi silencieux, était une braise sous ma peau, une promesse de résistance qu'il me faudrait briser.Chaque parcelle d'Ava non soumise était un territoire à conquérir, une obsession.
AvaVincenzo était devenu une présence obsédante, un souffle permanent dans ma nuque. Ces derniers jours, l’homme que j’avais épousé s’était transformé en geôlier au nom de ma sécurité. Chaque pas que je faisais hors de notre demeure était minutieusement orchestré, surveillé, encadré par une cohorte de gardes du corps plus intimidants les uns que les autres. Huit, pour être exacte. Un théâtre de paranoïa qui ne disait pas son nom,une cage dorée dont les barreaux étaient tissés de son obsession.Je savais qu’une affaire devait se compliquer. Je le lisais dans la tension de ses mâchoires, dans la rareté de ses silences. Vincenzo ne disait rien, jamais, surtout pas à moi. Il restait ce bloc impénétrable, cette forteresse sculptée dans le marbre du secret,son âme aussi opaque que ses affaires. Même la nuit, lorsqu’il s’écroulait dans notre lit, c’était sans un mot, juste ce poids silencieux qui s’aband