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Chapitre 7 – L’épreuve de feu

ผู้เขียน: L'invincible
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-05-23 18:58:54

Isabella

Le matin filtre à peine à travers les planches disjointes de la cabane. Une lumière grise, cendrée, suspendue dans un silence presque irréel. Le souffle du vent dehors est timide, comme s’il craignait de troubler ce qui reste de la nuit. Il dort encore, la tête contre mon ventre nu, un bras possessif en travers de mes hanches. Sa respiration est régulière, presque paisible. Mais même dans le sommeil, son front est plissé. Comme s’il luttait encore, même là, au creux de l’abandon.

Je ne bouge pas. Je n’ose pas. Il est si rare qu’il baisse sa garde. Lucien. L’homme que tous craignent, que même les ombres évitent. Le fauve des sous-sols. Le survivant des massacres. Et pourtant, dans cette seconde fragile, il ressemble à un garçon perdu, échoué contre moi. Un garçon qui cherche la paix dans le seul endroit qui lui reste : ma peau.

Mais je le sais. Je le sens jusqu’au plus profond de mes os. Cette paix est un mirage. Et le mirage va bientôt se dissiper.

Ses paupières battent enfin. Il ne me regarde pas tout de suite. Il reste figé, tendu, comme s’il humait l’air. Il écoute. Chaque bruit. Chaque vibration dans l’air. Je sens le moment exact où l’instinct reprend le dessus, où le guerrier remplace l’amant.

Il se redresse d’un mouvement félin, nu, tendu comme une lame prête à frapper. Ses yeux sombres sondent la forêt à travers la fenêtre. Puis il tourne lentement la tête vers moi. Et tout vacille.

Ce n’est plus l’homme de la nuit dernière. Ce n’est plus l’homme qui m’a fait l’amour dans la neige fondue avec une douceur désespérée. C’est l’alpha. Le prédateur. Le survivant.

— Quelqu’un approche, murmure-t-il.

Mon cœur s’arrête un instant. Puis il repart, affolé. Mes pensées se précipitent. Qui ? Comment ? Pourquoi maintenant ?

Je me lève en hâte, grelottante, cherchant mes vêtements éparpillés. Mais il m’attrape le bras, son regard brûlant d’une inquiétude qu’il ne veut pas montrer.

— Si je te dis de courir… tu cours.

Je hoche la tête, lentement, sans le quitter des yeux.

— Pas sans toi.

Il serre les dents. Sa mâchoire se contracte si fort que je vois la tension trembler jusque dans son cou. Il me regarde comme s’il voulait graver mon visage dans sa mémoire. Puis il m’attire contre lui, furieusement, et m’embrasse comme s’il n’y aurait pas de lendemain. Comme s’il acceptait déjà sa fin.

— Habille-toi, souffle-t-il en reculant.

Il enfile son pantalon, ses bottes, en un éclair. Il sort le couteau qu’il garde toujours dissimulé dans sa botte. Ce couteau qu’il n’a jamais montré. Jusqu’à maintenant. Un éclat d’acier dans la pénombre.

Je me rhabille en silence. Chaque fibre de mon corps hurle de ne pas le laisser affronter ça seul. Mais je respecte son ordre. Pour l’instant.

Des pas. Plusieurs. Trois… Non, quatre. Lourds. Lents. Assurés. Ils savent où ils vont. Ils ne craignent rien.

Lucien glisse hors de la cabane comme une ombre. Je le suis jusqu’à la porte entrouverte, le souffle coupé. Il me fait signe de rester cachée. J’obéis, même si chaque battement de mon cœur me supplie de le rejoindre.

Le silence est oppressant. Il y a dans l’air une tension qui grince. Comme avant une explosion.

Puis, des voix.

— Lucien. On pensait t’avoir perdu.

Je me fige. Cette voix. Je la reconnais. Viktor.

L’un de ses anciens frères d’armes. Celui qui a trahi la meute. Celui qu’il a juré de tuer.

Lucien ne répond pas tout de suite. Il reste droit, seul dans la neige, son couteau à la main, son cœur prêt à éclater.

— Vous m’avez trahi, dit-il enfin, d’une voix qui tranche plus que la lame qu’il tient.

— On a survécu, corrige Viktor. Ce que tu refuses de faire.

Lucien rit. Un rire bref, froid, sans joie.

— Survivre ? Vous appelez ça survivre ? Vendre les vôtres ? Se courber devant les bourreaux ? Moi, je suis encore vivant. Et libre.

— Tu as changé, Lucien. Une femme suffit à te faire fuir ? À t’adoucir ?

Je serre les dents. L’insulte vise juste. Mais ils ne me voient pas encore. Pas encore.

— Dis son nom, Viktor, murmure Lucien. Et je te l’arrache de la gorge.

Un silence épais s’installe. Glacial. Coupant.

Puis, tout éclate.

Un cri. Le choc du métal. Le fracas de la neige piétinée. Je n’hésite pas. Je sors.

Je le vois. Lucien, encerclé mais incandescent. Il est le feu au milieu de la tempête. Il frappe vite, avec une précision chirurgicale. Deux des hommes tombent, blessés, en moins de dix secondes.

Mais Viktor est plus vicieux. Il frappe Lucien à l’épaule. Le sang éclabousse la neige comme une tâche d’encre.

— LUCIEN ! je hurle.

Il tourne la tête, juste un instant. Et c’est l’erreur.

Viktor l’envoie au sol d’un coup de genou.

Je cours. Je n’ai pas d’arme. Juste mes mains, ma peur, et cette colère brûlante. Je ramasse une branche gelée et je frappe Viktor à l’arrière du crâne. De toutes mes forces.

Il vacille. Suffisamment.

Lucien bondit. Il récupère son couteau et le plante dans la cuisse de Viktor. Le hurlement qui suit est animal. D’une pureté sauvage.

Les deux derniers hommes, blessés ou terrorisés, prennent la fuite dans les bois.

Lucien se relève, haletant, le visage couvert de sang. Mais il ne tue pas Viktor. Il s’agenouille devant lui.

— Tu as franchi la ligne, dit-il d’une voix rauque.

— Elle… t’a changé, crache Viktor, en serrant sa blessure.

Lucien sourit. Un sourire triste, mais fier.

— Oui. Elle m’a sauvé.

Il se détourne. Il vient vers moi. Et il s’effondre dans mes bras.

Je le soutiens comme je peux, passant son bras autour de mes épaules. Il chancelle, mais il ne se plaint pas. Il ne cède pas.

Je l’aide à rentrer, chaque pas est un défi, chaque souffle est un combat.

Dans la cabane, je le couche sur notre lit de fortune. Le torse maculé de sang. Je déchire mes vêtements pour le panser. Mes mains tremblent, mais je ne pleure pas. Pas cette fois.

Je suis forte. Pour lui.

— Tu aurais dû courir, murmure-t-il, les yeux à moitié clos.

— Tu aurais dû me le demander.

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