LOGINLa pièce était vaste, baignée d’une lumière froide filtrée par les hautes vitres. Chaque meuble semblait avoir été choisi pour son prix, non pour son confort. Le luxe ici n’était pas chaleureux. Il imposait le silence.
Malia suivait Hugo à travers les couloirs du manoir comme une élève docile. Aucun mot de trop, aucun regard curieux. Il menait la marche comme un automate, tandis qu’elle, malgré ses efforts, sentait son cœur tambouriner plus fort à chaque pas. — Voici votre chambre, dit-il enfin, en s’arrêtant devant une porte sombre à double battant. Elle entra. La pièce était magnifique. Lit king-size, dressing immense, salle de bain privée. Et pourtant, une sensation étrange s’insinua sous sa peau. Quelque chose clochait. C’était trop… parfait. — Vous serez logée ici pour toute la durée du contrat. Votre emploi du temps vous sera remis chaque matin. Les règles sont simples : discrétion, obéissance, ponctualité. Il la fixa un instant, comme pour s’assurer qu’elle assimilait. — Vous prendrez vos repas seule, sauf indication contraire. Votre téléphone personnel sera remplacé par un appareil sécurisé. Pas de contacts extérieurs sans autorisation. — Pardon ? Pas de contacts extérieurs ? Même avec ma famille ? — Vous avez signé, Mademoiselle. Le contrat stipule que… Elle leva la main, l’interrompant. — Oui, je sais ce que j’ai signé. Mais je n’avais pas vu cette clause. Il ne répondit pas. Il hocha simplement la tête, comme s’il entendait souvent cette phrase. • Malia passa le reste de la journée à explorer les limites de son nouvel univers. Le manoir semblait sans fin. Des couloirs identiques, des portes verrouillées, des caméras discrètes dans les angles du plafond. Elle était dans une cage dorée. Et toujours, cette sensation qu’on l’observait. À plusieurs reprises, elle eut l’impression qu’une silhouette passait rapidement dans son dos, qu’un regard se posait sur elle à travers une vitre. Mais quand elle se retournait… rien. Elle connaissait son nom : Aydan Deveraux. Mais à ce stade, il n’était qu’une présence fantomatique, une rumeur enveloppée dans un costume hors de prix. • Ce ne fut qu’en fin de soirée qu’un changement intervint. Alors qu’elle s’apprêtait à enfiler son pyjama, un nouveau message apparut sur le téléphone qu’on lui avait remis quelques heures plus tôt : “Bureau. 22h. Ne soyez pas en retard.” Aucune signature. Mais elle savait exactement de qui cela venait. Elle fixa l’écran un instant, puis soupira. 22h ? C’était une mise à l’épreuve ou une blague ? Mais elle n’avait pas le choix. • À 21h59, elle était devant la grande porte du bureau, au bout du couloir principal. Elle frappa une fois. Aucune réponse. Elle ouvrit. Le bureau était plongé dans une semi-obscurité. Des étagères pleines de livres, une large fenêtre donnant sur le jardin… et là, dos à elle, se tenait un homme. Grand, droit, une aura glaciale autour de lui. Il ne se retourna pas immédiatement. — Fermez la porte, dit-il d’une voix grave. Malia obéit. — Approchez. Elle avança, chaque pas résonnant dans la pièce silencieuse. L’homme se retourna enfin. Aydan Deveraux. Il était plus jeune qu’elle ne l’avait imaginé. Trente-cinq, peut-être. Ses traits étaient taillés au couteau, ses yeux d’un gris clair scrutaient chaque mouvement. Il dégageait une autorité écrasante. Pas besoin de lever la voix. Il dominait naturellement. — Vous êtes plus ponctuelle que je ne le pensais, dit-il. Elle déglutit. — Je prends mes engagements au sérieux. Un rictus fugace passa sur ses lèvres. — C’est une bonne chose. Parce que ce contrat… va vous coûter bien plus que du temps. Il s’assit derrière son bureau, croisa les doigts. — Dites-moi, Malia… Qu’êtes-vous prête à faire pour 12 000 euros par mois ? Elle sentit son cœur se serrer. — Je suis prête à travailler. À être efficace. Professionnelle. Il haussa un sourcil. — Et si je vous demandais de me suivre dans une réunion privée à minuit, dans une villa à Cannes ? — Je viendrais. — Si je vous disais de vous taire pendant une semaine, sans poser de questions ? — Je le ferais. Il se leva, contourna lentement le bureau. Chaque pas était une menace contenue. — Et si je vous demandais… de faire des choses qui n’étaient pas vraiment écrites dans le contrat ? Elle recula légèrement. — Cela dépend… de ce que vous entendez par là. Ses yeux se plissèrent. — C’est une bonne réponse. Un silence tendu s’installa. Puis il s’approcha encore. — Une dernière chose, Malia. Ici, je ne tolère qu’une seule chose : l’obéissance absolue. Elle soutint son regard, malgré le vertige. — Et moi, je ne donne qu’une chose : ma loyauté. Mais elle se mérite. • Ses lèvres se retroussèrent dans un sourire en coin. Pour la première fois, il semblait presque amusé. — Très bien. Le jeu peut commencer. Il tourna les talons, et sans un mot de plus, sortit de la pièce en la laissant seule, son cœur battant à tout rompre. Elle venait de rencontrer l’homme pour qui elle avait tout risqué. Et elle savait, au fond d’elle, que sa vie ne lui appartenait plus vraiment. ⸻ 🖤 Merci d’avoir lu ce chapitre ! 💭 Que pensez-vous du premier face-à-face entre Malia et Aydan ? Leur relation va-t-elle exploser… ou imploser ? 📌 Commentez, likez et ajoutez à votre bibliothèque si vous voulez voir jusqu’où ira ce contrat…Le silence qui régnait dans la pièce était si lourd qu’on aurait pu entendre le battement de leurs cœurs. Liora se tenait debout, les bras croisés, le regard fixé sur Kael. Devant elle, les dossiers étalés sur la table semblaient être autant de preuves d’un passé qu’ils avaient tenté d’enterrer.Kael brisa enfin le silence.– Tu savais depuis le début, n’est-ce pas ?Sa voix n’était pas accusatrice. Elle était fatiguée, presque résignée.Liora ferma les yeux un instant, prit une inspiration profonde, puis répondit calmement :– Oui. Mais je ne voulais pas y croire.Kael détourna le regard. Les mots semblaient peser sur ses lèvres comme des pierres. Il fit quelques pas, les mains dans les poches, cherchant à contenir la tempête qui grondait en lui.– Alors tout ce qu’on a fait… tout ce qu’on a risqué… c’était pour rien ?– Pas pour rien, répliqua Liora. Pour comprendre. Pour découvrir qui tire les ficelles. Et maintenant, on le sait
Un bruit sourd résonna dans la salle blanche. Le bourdonnement des machines s’intensifia, les écrans clignotèrent, projetant sur les murs des chiffres rouges et des schémas d’ADN qui pulsaient comme des cœurs vivants.Liora ouvrit brusquement les yeux, le souffle court, le front couvert de sueur. Ses mains tremblaient. Elle sentit encore les électrodes accrochées à ses tempes, son sang battant à ses oreilles.Kael, sur le lit voisin, remuait faiblement. Son torse se soulevait dans un rythme irrégulier. Elle appela son nom, d’abord doucement, puis plus fort :– Kael ! Réveille-toi !Il gémit, bougeant la tête, avant d’ouvrir lentement les yeux. Ses pupilles avaient une teinte dorée, presque animale, comme si quelque chose s’était éveillé en lui.– Liora… où est-ce qu’on est ?– Dans leur centre. Ils ont recommencé leurs expériences. Sur nous.Elle tira sur ses liens, sans succès. Un bip strident retentit. Une voix féminine, froide et mé
Le vent hurlait à travers les vitres brisées de la chapelle. La lampe torche de Kael projetait des ombres instables sur les murs, tandis que Liora fixait encore le dossier ouvert devant elle.Les mots dansaient devant ses yeux, incompréhensibles et pourtant terriblement clairs : Projet Genesis. Sujet principal : Liora E. Kaelis.Elle inspira profondément, tentant de calmer le tremblement de ses mains.– C’est donc ça… tout ce qu’on a vécu, tout ce qu’on a traversé… c’était écrit avant même qu’on se rencontre.Kael referma lentement le dossier et se redressa. Son visage, habituellement si sûr de lui, était marqué par la stupeur.– Liora, ce programme… j’en ai entendu parler il y a des années. C’était un projet gouvernemental secret, censé avoir été abandonné après plusieurs échecs.Liora tourna vers lui un regard chargé d’incompréhension.– Tu savais qu’il existait ?– Pas dans le détail. J’ai grandi dans un orphelinat sous contrôle
Le soir tombait lentement sur la ville, étirant ses ombres sur les vitres du manoir. Liora, assise sur le bord du lit, fixait un point invisible sur le mur. Son esprit était ailleurs, égaré dans les souvenirs qu’elle avait essayé d’enfouir depuis trop longtemps. Tout semblait si calme autour d’elle, mais à l’intérieur, c’était une tempête silencieuse.Kael entra sans frapper, ses pas lourds trahissant son agitation. Il s’arrêta à quelques mètres, observant son profil immobile.– Tu n’as pas bougé depuis des heures.– J’avais besoin de silence, répondit-elle d’une voix éteinte.Kael s’approcha lentement, posant une main sur son épaule.– Le silence, c’est dangereux quand on a trop de choses dans la tête.Liora tourna enfin le visage vers lui. Ses yeux brillaient d’un mélange d’émotion et de fatigue.– J’ai reçu un message… de mon père.Kael fronça les sourcils.– Ton père ? Après toutes ces années ?Elle hocha la tête.
La nuit tombait sur la ville comme un voile sombre et impénétrable. Les lampadaires allumaient à peine la rue, créant des ombres mouvantes sur les murs décrépis. Liora marchait à côté de Kael et de Daren, chaque pas résonnant dans le silence pesant. Son esprit était en ébullition : la révélation de Daren, la marque originelle, le lien avec la Source… Tout cela l’angoissait, mais elle sentait une force nouvelle couler en elle, un mélange de peur et de détermination.Kael, marchant quelques pas devant, jetait des coups d’œil prudents autour d’eux. Sa main effleurait l’arme qu’il portait à la ceinture, prête à agir au moindre signe de danger. Daren, lui, semblait étrangement calme, presque trop. Liora sentait un frisson parcourir son dos.– Où allons-nous exactement ? demanda-t-elle, brisant enfin le silence.– À l’ancien temple, répondit Daren, la voix basse. C’est là que la Source réside. C’est là que tu apprendras à maîtriser ce pouvoir… avant qu’ils ne te
Le jour se levait à peine sur la ville meurtrie. Des éclats de lumière filtraient à travers les nuages lourds, teintant les toits d’une lueur argentée. Liora, encore affaiblie, observait le ciel depuis la fenêtre du refuge où Kael l’avait conduite après l’attaque. Son cœur battait à un rythme instable. Elle revoyait encore les silhouettes armées, les cris, les éclairs de lumière qu’elle n’avait su contrôler.Elle avait failli tout détruire. Et cette idée la hantait.Kael entra dans la pièce, un plateau à la main. Il s’arrêta en la voyant, figée devant la fenêtre.– Tu n’as pas fermé l’œil, constata-t-il doucement.– Je n’arrive pas à dormir, répondit-elle sans se retourner. Chaque fois que je ferme les yeux, je revois… ce que j’ai fait.Il s’approcha, posa le plateau sur la table et s’arrêta juste derrière elle.– Tu n’as rien fait de mal. Tu t’es défendue.– Non, Kael. Ce n’était pas de la défense. C’était autre chose. Quelque ch







