— Ô Luna, ma déesse, toi que j’ai toujours chérie dans l’ombre… — murmura-t-elle, ses mots glissant comme du poison sucré. — Je t’aime, bien sûr que je t’aime. Ne te cache plus de moi. Viens à nous en cette heure, prête-moi ta force pour cet ultime combat contre cet imposteur. J’ai entendu tes pleurs silencieux quand il osait te tourmenter, t’enchaîner à ses lois. Il est temps qu’il paie pour ses crimes. Viens, mon Alpha éternelle, retrouve ton bien-aimé, celui qui t’a toujours appartenu. Nourris-moi de ton essence lunaire, de ton sang sacré, et nous serons invincibles, toi et moi, unis à jamais.La voix de Cerbère s’assombrit, un grondement empreint d’une ferveur fanatique.— Laisse-moi devenir ce que j’étais destiné à être : le maître de ce monde. Ton sang sera la clé de ma victoire, il coulera en moi, brûlant de puissance. Tu vivras en moi, Luna, comme tu le fais en Soléna, mais elle… elle t’a trahie. Elle t’a retenue, suppliée de m’épargner, osé demander grâce pour cet usurpateur.
La transformation vint, plus rapide, plus puissante. Sa taille doubla, sa fourrure noire recouvrit sa peau, et ses crocs s’allongèrent, irradiant une puissance nouvelle. Cette force, il la reconnut : le sang de Soléna, offert pour le soigner des jours plus tôt, avait éveillé en lui une puissance insoupçonnée, une connexion au divin qui coulait dans ses veines. Il se redressa, ses pattes massives enfoncées dans le sol, son regard perçant la nuit. Cerbère le jaugea, une lueur d’incertitude dans ses yeux, et la foule retint son souffle, fascinée par la métamorphose de l’Alpha.Mais Cerbère, fou de rage, chargea. Ses griffes tranchèrent le flanc de Maximus, le faisant rugir. Avant qu’il ne puisse riposter, la bête l’attrapa dans ses mâchoires, le projetant à nouveau contre un arbre. Un craquement sinistre résonna, et Maximus s’effondra, à peine conscient. Ses blessures s’accumulaient, et même cette nouvelle puissance ne suffisait pas. La douleur de la transformation inverse le submergea :
Luna redevint Soléna, nue mais rayonnante, sa crinière blanche redevenant des cheveux bruns, ses yeux ambrés s’adoucissant en un regard humain, épuisé mais déterminé. Elle se tourna vers Maximus, gisant dans l’herbe, son sang maculant le sol, sa respiration faible. La foule, encore sous le choc, murmurait des prières, certains loups s’inclinant devant elle, reconnaissant l’héritage divin qui coulait dans ses veines. Soléna s’approcha de Maximus, prit l’épée d’argent abandonnée, et s’entailla la main, laissant son sang goutter dans la plaie béante de l’Alpha. Une lumière douce, mais puissante, jaillit, plus éclatante que la lune elle-même. Les blessures de Maximus se refermèrent lentement, la peau cicatrisant sous l’effet du sang divin.Maximus inspira profondément, ses yeux dorés se remplissant de gratitude et d’émerveillement. Il se redressa, faible mais vivant, et posa une main tremblante sur le visage de Soléna.— Luna Soléna, — murmura-t-il, sa voix brisée par la douleur, mais ému
— Luna, ma fille, — dit-elle, ses yeux argentés posés sur Soléna. — Tu as affronté l’obscurité en toi-même, la douleur de la trahison, et tu as choisi la lumière au cœur de la nuit la plus noire. Je pardonne tes erreurs, non pas parce que tu l’as demandé, mais parce que tu as eu le courage de te dresser contre celui qui t’a brisée. Soléna, je salue la sagesse de tes choix et la force de ton cœur, qui a su porter l’héritage de Luna sans se perdre.Elle se tourna vers Maximus, sa voix devenant plus forte, autoritaire, mais empreinte d’une compassion profonde.— Maximus, Alpha des Cerbères, — continua-t-elle, son regard perçant le cœur de l’homme. — Tu as porté le poids de la douleur et de la trahison, et tu as laissé ces blessures guider tes actions. Mais ce soir, tu as vu la vérité : la force d’un Alpha ne réside pas seulement dans ses crocs et ses griffes, mais dans sa capacité à aimer, à protéger, et à apprendre de ses erreurs. Sois un bon Alpha pour Soléna, un compagnon digne de sa
Soléna, épuisée mais apaisée, se blottit contre Maximus, ses paupières lourdes tombant comme des rideaux sur un monde qu’elle avait cru perdre. La chaleur de son corps, malgré la fraîcheur mordante de la nuit, était un ancrage, un rappel qu’ils avaient survécu. La fatigue la submergeait, un raz-de-marée qui alourdissait ses membres et brouillait ses pensées, mais une lueur d’espoir brillait dans ses yeux noisette, comme une étoile perçant un ciel d’orage. Le chemin serait long, semé d’embûches – les visions de la Déesse de la Lune, la douleur de Luna, la trahison de Cerbère pesaient encore sur son cœur –, mais pour la première fois, elle sentait qu’ils n’étaient plus seuls face à leur destin. La clairière, jonchée de cendres et de feuilles mortes, vibrait d’une énergie nouvelle, comme si la terre elle-même respirait plus librement après la chute du traître.La foule des loups, rassemblée sous la lumière argentée de la lune, commençait à se disperser, leurs silhouettes se fondant dans
Maximus, de son côté, contemplait la clairière, immobile, ses larges épaules voûtées sous le poids des siècles. Les cendres de Cerbère, encore fumantes, formaient un cercle noirci au centre de l’herbe, un rappel de la violence qu’ils venaient d’éteindre. La lune, redevenue argentée après les éclats rougeâtres de la bataille, éclairait son visage marqué par la fatigue et les cicatrices, physiques et invisibles. Il repensait à celle qui l’avait brisé, des siècles plus tôt, une louve aux yeux d’émeraude qu’il avait aimée avec une ferveur qui l’avait consumé. Elle l’avait trahi pour un autre, un rival qui avait ri de sa douleur, et Maximus avait porté cette blessure comme une armure, laissant la colère et la méfiance guider ses pas. Pendant des décennies, il avait régné sur la meute avec une poigne de fer, croyant que l’amour était une faiblesse, un piège tendu par le destin.Mais Soléna avait changé tout cela. Avec sa force brute, sa compassion désarmante, elle avait percé cette armure,
La clairière gisait sous un voile de silence oppressant, comme si la forêt retenait son souffle. Les cendres de Cerbère, encore fumantes, s’entremêlaient à la terre humide, exhalant une odeur âcre de chair calcinée et de métal fondu. La lumière argentée de la Déesse de la Lune, qui avait guidé leur combat, s’était éteinte, laissant Soléna et Maximus seuls sous un ciel rougeoyant, leurs silhouettes marquées par une victoire arrachée au prix du sang. Soléna, nue après sa transformation en louve, frissonnait, le froid de la nuit mordant sa peau pâle, encore zébrée de traces de boue et de griffures. Maximus, l’Alpha, la tenait serrée contre lui, son torse massif un rempart contre le vent glacé. Son souffle rauque, chargé d’une chaleur animale, caressait son cou, et l’écho de leur baiser – brûlant, désespéré, né dans l’adrénaline de la survie – flottait entre eux, fragile comme une promesse.Soléna trembla, soudain consciente de sa nudité, de la vulnérabilité qu’elle exposait sous les étoil
George s’avança, sa stature imposante projetant une ombre qui semblait avaler la clairière. Sa voix, rauque comme un roc brisé, vibra dans l’air.— Nous avons vu la bataille, Maximus, gronda-t-il. Nous avons vu qu’elle, la bêta, a réduit Cerbère en cendres. N’as-tu pas honte de lui avoir laissé ta victoire ?Maximus se redressa, son corps à moitié nu, encore marqué de sang séché et de blessures à peine refermées, ne trahissant aucune faiblesse. Ses yeux dorés rencontrèrent ceux de son père, un défi silencieux passant entre eux comme une lame.— Elle n’est pas une bêta, répondit-il, sa voix basse mais chargée de menace. Elle est ma compagne, celle qui a tué Cerbère. Sans elle, je serais mort, et vous aussi, peut-être. Oui, la honte pèse sur moi, mais pas pour ce que vous croyez.Soléna sentit son cœur se serrer, partagée entre la fierté et l’humiliation. Elle n’avait jamais voulu voler la gloire de Maximus, mais son rôle dans la mort de Cerbère – un éclat de pouvoir brut qu’elle compren
Quelques heures plus tard, sous un ciel crépusculaire , aprés avoir murement reflechit a tout ce qui l'entourait, Soléna, le cœur lourd, traversa les couloirs sombres du château, ses pas étouffés par l’écho des pierres. Les mots réconfortants de Capucine s’étaient dissipés, remplacés par une douleur sourde. La froideur de Maximus dans la grande salle, son silence face à Mara et Véra, l’avait brisée. Elle n’était pas une reine ici, mais une bêta tolérée, un poids. Luna grondait en elle, mais même sa louve ne pouvait chasser l’idée qui la consumait : fuir. Retourner chez son père, Marcus, ou disparaître dans la forêt – n’importe où, loin de ce château où elle se sentait si seule.Elle attrapa un manteau de laine dans les cuisines, ignorant les regards curieux des servantes, et se glissa par une porte dérobée donnant sur les jardins. La nuit tombait, un vent glacé fouettant son visage, mais elle courut, ses pieds nus s’enfonçant dans la terre humide. Les murailles de Cerbère s’élevaient a
À midi, la grande salle du château bourdonnait du murmure des bêtas, leurs voix étouffées par le crépitement des chandelles. Soléna se tenait près d’une table massive en chêne, un gobelet de vin chaud entre ses mains, l’odeur de cannelle masquant à peine celle du sang séché sur sa peau. Sa tunique de lin gris, prêtée après la bataille contre Cerbère, pesait sur ses épaules, et ses cheveux bruns, emmêlés par le vent, encadraient un visage marqué par l’épuisement. Ses yeux, hantés par l’éclat ambré de Luna, fixaient Maximus, à l’autre bout de la salle, penché sur des parchemins d’esquisses architecturales. Sa chemise déchirée révélait des cicatrices luisantes, ses doigts tachés d’encre traçant des murailles pour Cerbère reconstruit. Mais il ne la regardait pas, son silence creusant un vide dans son cœur.Ce matin, dans l’ombre de la salle, ils s’étaient aimés, leurs corps chassant la distance. Il l’avait appelée sa reine, ses lèvres promettant tout. Pourtant, maintenant, il était l’Alpha
Le matin s’infiltra dans la chambre comme une lame grise, la lumière pâle de l’aube perçant les vitraux en éclats froids sur les fourrures froissées. Soléna s’éveilla lentement, le corps encore lourd de la nuit – le cauchemar, les cris, l’étreinte brûlante de Maximus. Son odeur, bois fumé et cuir, s’attardait sur sa peau, mais le lit à ses côtés était vide, les draps froids là où il aurait dû être. Un frisson la parcourut, moins dû au froid mordant qu’à l’absence de sa chaleur. Elle s’assit, ses cheveux bruns enchevêtrés tombant sur ses épaules, la tunique de lin qu’elle avait enfilée pendant la nuit collant à sa peau moite. La chambre, avec ses murs de pierre et son âtre éteint, semblait plus vaste, plus vide sans lui.Elle tendit l’oreille, espérant capter un signe de sa présence – le craquement de ses bottes, le grondement rauque de sa voix. Rien, sauf le sifflement du vent contre les fenêtres. Une pointe de doute s’insinua en elle, ravivant les échos du cauchemar : les accusations
Maximus la fixait, un rictus sauvage se muant en sourire animal. Il se redressa, ses muscles se tendant, et la saisit par les hanches. D’un mouvement puissant, il la plaqua contre son sexe dur, trahissant son désir brut. L’eau clapota, éclaboussant leurs corps brûlants.Il la souleva, guidant son membre avec précision, et s’enfonça en elle d’un coup profond. Soléna grimaça, surprise par l’intensité, son souffle se coupant. La douleur fugitive laissa place à une chaleur envahissante. Ses mains s’agrippèrent à ses épaules, cherchant un appui.Leurs corps s’accordèrent dans un rythme primal, l’eau ondulant en écho. Soléna sentait son souffle s’accélérer, chaque inspiration plus saccadée. Ses doigts s’enfonçaient dans ses hanches, ses yeux brûlant d’une lueur possessive. Elle tenta de résister, mais ses assauts balayèrent ses défenses. Un gémissement rauque lui échappa, et son sourire s’élargit, savourant sa reddition.Il ralentit, laissant une tension délicieuse s’installer. Ses mains rem
Dans la chaleur humide de la salle de bain, Soléna sentit une vague d’émotions la submerger. Les mots de Maximus – t’es à moi, t’es belle – résonnaient en elle, mais ils se heurtaient aux échos des accusations de George et Véra. Un poids. Une erreur. Une louve indigne. Elle baissa les yeux sur ses mains, encore marquées de griffures, l’eau tiède n’ayant pas effacé les stigmates de la bataille. Qui était-elle vraiment pour lui ? Une compagne choisie par la Déesse, un fardeau qu’il défendait par devoir, ou quelque chose de plus profond, qu’il n’osait pas nommer ?Maximus, toujours assis face à elle, sembla percevoir son trouble. Il inclina la tête, ses yeux dorés scrutant son visage avec une intensité qui la fit frissonner. L’eau clapota doucement autour d’eux, le sel de bain dégageant une odeur minérale qui emplissait l’air. Il tendit une main, effleurant son menton pour l’inciter à lever les yeux.— Qu’est-ce qui te ronge, Luna ? grogna-t-il, sa voix rauque mais teintée d’une douceur i
Maximus revint, torse nu, un pot de sel de bain à la main. Ses blessures, en voie de guérison grâce à son sang de loup, marquaient encore sa peau – entailles rouges, ecchymoses violacées. Il posa le pot près de la baignoire, l’ouvrit, et se tourna vers Soléna avec une douceur qui contrastait avec sa nature brute.— Laisse-moi faire, murmura-t-il.Il lui retira la veste, puis le tee-shirt, ses gestes lents et délibérés. Nue devant lui, Soléna se sentit exposée, vulnérable, mais il ne regardait que ses yeux, comme s’il cherchait à la rassurer. Il l’aida à grimper dans la baignoire, où elle s’assit, les genoux remontés contre sa poitrine pour cacher son corps. Il alluma l’eau, la mouillant avec la pomme de douche. L’eau tiède glissa sur sa peau, emportant la boue et le sang, un soulagement physique qui ne chassait pas ses doutes.Assise, elle sentit l’eau former des vaguelettes autour d’elle. Maximus, débarrassé de ses vêtements, se rinça rapidement sous le jet, puis ferma la baignoire av
Un silence tendu s’installa, seulement troublé par le crépitement des cendres de Cerbère qui s’éteignaient. George serra les poings, ses griffes à moitié sorties, mais Véra posa une main sur son bras, l’arrêtant net. Ses yeux verts scrutèrent Maximus, puis Soléna, comme si elle recalculait chaque pièce du puzzle qu’ils représentaient.— Tu joues un jeu dangereux, mon fils, murmura-t-elle, sa voix douce mais venimeuse. Menacer tes propres parents ?— Vous menacez ma descendance, rétorqua Maximus, son regard inflexible.George grogna une dernière fois, un son guttural qui vibra dans la clairière, avant de tourner les talons. Véra et leur escorte de loups le suivirent, leurs silhouettes s’évanouissant dans l’obscurité, laissant derrière eux une tension palpable. Soléna vacilla, l’épuisement la rattrapant comme une vague. Maximus la retint d’un geste vif, la soutenant contre son torse, sa chaleur brute contrastant avec le froid qui l’envahissait.— Ils finiront par voir, murmura-t-il, son
George s’avança, sa stature imposante projetant une ombre qui semblait avaler la clairière. Sa voix, rauque comme un roc brisé, vibra dans l’air.— Nous avons vu la bataille, Maximus, gronda-t-il. Nous avons vu qu’elle, la bêta, a réduit Cerbère en cendres. N’as-tu pas honte de lui avoir laissé ta victoire ?Maximus se redressa, son corps à moitié nu, encore marqué de sang séché et de blessures à peine refermées, ne trahissant aucune faiblesse. Ses yeux dorés rencontrèrent ceux de son père, un défi silencieux passant entre eux comme une lame.— Elle n’est pas une bêta, répondit-il, sa voix basse mais chargée de menace. Elle est ma compagne, celle qui a tué Cerbère. Sans elle, je serais mort, et vous aussi, peut-être. Oui, la honte pèse sur moi, mais pas pour ce que vous croyez.Soléna sentit son cœur se serrer, partagée entre la fierté et l’humiliation. Elle n’avait jamais voulu voler la gloire de Maximus, mais son rôle dans la mort de Cerbère – un éclat de pouvoir brut qu’elle compren
La clairière gisait sous un voile de silence oppressant, comme si la forêt retenait son souffle. Les cendres de Cerbère, encore fumantes, s’entremêlaient à la terre humide, exhalant une odeur âcre de chair calcinée et de métal fondu. La lumière argentée de la Déesse de la Lune, qui avait guidé leur combat, s’était éteinte, laissant Soléna et Maximus seuls sous un ciel rougeoyant, leurs silhouettes marquées par une victoire arrachée au prix du sang. Soléna, nue après sa transformation en louve, frissonnait, le froid de la nuit mordant sa peau pâle, encore zébrée de traces de boue et de griffures. Maximus, l’Alpha, la tenait serrée contre lui, son torse massif un rempart contre le vent glacé. Son souffle rauque, chargé d’une chaleur animale, caressait son cou, et l’écho de leur baiser – brûlant, désespéré, né dans l’adrénaline de la survie – flottait entre eux, fragile comme une promesse.Soléna trembla, soudain consciente de sa nudité, de la vulnérabilité qu’elle exposait sous les étoil