Beranda / Romance / TU DOIS SÉDUIRE MON PATRON / Chapitre 2 — Le silence

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Chapitre 2 — Le silence

Penulis: Eternel
last update Terakhir Diperbarui: 2025-09-13 20:26:38

Iris

Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit.

Je suis restée allongée, immobile, à fixer le plafond, à écouter sa respiration devenir régulière, comme si de rien n’était. Comme s’il n’avait pas prononcé ces mots. Comme s’il ne m’avait pas, l’air de rien, demandé de vendre mon corps contre une promesse de pouvoir.

"Juste une fois."

Ces mots tournent encore dans ma tête.

Juste une fois.

Comme si c’était un service anodin. Comme s’il s’agissait de passer acheter du lait ou de lui repasser une chemise.

Comme si j’étais un levier à actionner, une carte dans un jeu d’échecs qu’il voulait gagner.

Je me suis levée avant lui. J’ai pris une douche froide. Lentement. J’ai lavé chaque parcelle de ma peau comme si je pouvais effacer ce qu’il avait insinué. Comme si je pouvais décaper l’idée elle-même. Mais ça ne part pas. C’est en moi. Ça s’est logé dans ma cage thoracique. Ça m’opprime.

Je n’ai pas pleuré. Pas une larme. Il aurait aimé, je crois. Une réaction. Une explosion. Quelque chose.

Mais non.

Je suis vide. Vide de lui.

Quand il est descendu, un peu plus tard, vêtu comme toujours de ses chemises impeccables et de cette tension nerveuse dans les épaules, je me suis contentée de lui adresser un simple regard.

Pas de bonjour.

Pas de reproche.

Rien.

Il s’est arrêté sur le seuil de la cuisine. Il s’est attendu à quelque chose. Une question, une gifle, une crise.

Mais non.

Je cuisinais des œufs. En silence. J’ai posé une assiette sur la table. Pas deux. Une. La mienne.

Il a compris. Je l’ai vu dans ses yeux. Cette panique muette. Ce regret déjà inutile.

Je me suis assise. J’ai mangé. Il est resté debout, à me regarder comme s’il ne savait plus qui j’étais.

Et moi, je me suis demandé : est-ce qu’il m’a jamais connue ? Est-ce qu’il a jamais pris la peine de voir ce que je suis, au-delà du vernis, au-delà de ma robe, de mes gestes lisses, de cette perfection qu’il admirait comme on contemple une œuvre d’art sous verre ?

Quand j’ai terminé, j’ai lavé mon assiette. J’ai pris mon sac. J’ai glissé mes clés dans ma main. Et je suis partie.

Il n’a rien dit.

Au travail, j’étais irréprochable. Sourires polis. Dossiers impeccables. Conversation maîtrisée.

Personne ne pouvait deviner qu’un homme que j’aimais  que j’ai aimé  avait réduit ce que je suis à un outil de stratégie.

Personne ne pouvait entendre, dans ma voix calme, l’écho d’un hurlement que je retiens depuis des heures.

Je n’ai rien dit à Claire. Ni à Laure. Ce sont mes collègues, mes amies peut-être, mais comment leur dire ça ?

Il m’a demandé de coucher avec son patron pour obtenir une promotion.

Qui dit ça ?

Et qui reste ensuite ?

Parce que je suis restée.

Je ne suis pas allée à l’hôtel. Je ne suis pas partie en claquant la porte. Je n’ai pas envoyé de message de rupture.

Je suis rentrée.

Je l’ai trouvé sur le canapé, la veste froissée, les yeux cernés, l’air d’un homme qui n’a plus aucun contrôle.

Mais je n’ai rien dit.

Je suis montée. J’ai refermé la porte de notre chambre sans un mot. J’ai laissé le silence parler à ma place.

Et il l’a entendu, ce silence. Il en a pâli.

Les jours passent. Je ne parle toujours pas de cette nuit. Il tente parfois une approche. Un regard. Un "Tu veux qu’on discute ?".

Je réponds par un soupir. Ou par mon absence.

Je me maquille un peu plus. Je souris un peu moins.

Et ce soir, il a osé.

– Tu comptes m’ignorer combien de temps ? a-t-il lancé, les poings serrés.

J’ai tourné la tête vers lui, lentement.

– Tu veux une réponse honnête ou tu préfères une version qui t’arrange, comme d’habitude ?

Il a grimacé. Il a tendu la main vers moi. J’ai reculé. Juste d’un pas.

Et ce pas-là, il l’a senti comme un coup.

– Iris… je suis désolé.

– Désolé ? ai-je répété. Tu m’as regardée dans les yeux, Mathias, et tu m’as demandé de me vendre.

Ma voix n’a pas tremblé. Pas une seconde.

Il a baissé les yeux.

– Ce n’était pas... pas comme ça que je le voyais.

– Non. Toi, tu le voyais comme un plan. Une stratégie. Tu voyais Raphaël comme un obstacle. Et moi, comme une solution. Pas comme ta femme. Pas comme une personne. Juste... un atout.

Un silence. Brutal.

– C’était une idée, Iris.

– Oui. Une idée. Comme celles qu’on jette sans réfléchir aux conséquences. Sauf que moi, je ne suis pas un concept. Je ne suis pas une idée, Mathias. Je suis un être humain.

Il a levé la tête, enfin.

– Je t’aime.

J’ai ri. Un rire froid. Amer.

– Non. Tu veux gagner. Tu veux être admiré. Respecté. Promu. Et tu es prêt à tout pour ça. Même à me piétiner. Même à me perdre.

Et j’ai ajouté, dans un souffle :

– Je ne suis pas ton passe-droit.

Puis j’ai tourné les talons.

Et cette fois, j’ai claqué la porte.

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