ÉliseLa maison est grande. Trop grande. Vide. Chaque pièce résonne comme un reproche. Les murs ne sont que du papier peint fané, la peinture craquelée par endroits, et pourtant, je me sens épiée, jugée par ces murs témoins de nos nuits brûlantes et de nos silences désormais accablants.Nous avons loué cette maison au bout d’une ruelle sans nom, loin du village, loin d’elle. Camille. Elle a accouché. Elle a survécu. À nous. À ce qu’on lui a volé.Je l’imagine, blême, les traits tirés par la fatigue et la douleur, serrant contre elle ce petit être innocent qui n’a rien demandé, qui n’a pas choisi ses parents, ni leurs trahisons.Chaque matin, je me réveille dans cette chambre sans âme, dans ce lit trop grand pour deux adultes qui n’osent plus se toucher. Je sens le froid de ses absences, la morsure de ses regrets. Julien se lève avant moi. Il déambule dans la maison comme une ombre, comme un homme qui ne sait plus ce qu’il fait là.Élise (pensées)Nous avons fui. Nous avons obéi. Mais
Dernière mise à jour : 2025-07-27 Read More