De l'autre côté du jardin, Martial fixait Évelyne, ses prunelles ambrées empreintes d'une intensité presque douloureuse, comme s'il tentait de graver sa silhouette dans sa mémoire à jamais.Mais Évelyne le regardait avec un calme glacial. Les battements de cœur et les souffrances passées s'étaient dissipés, ne laissant qu'un vide silencieux.Sans un mot, elle a fermé la fenêtre, effaçant son visage de son champ de vision.Peu après, une domestique est apparue : « Mme Lavigne, un certain M. Thiers demande à vous voir. »Évelyne, le regard distant, a répondu d'une voix neutre : « Je ne le recevrai pas. Qu'il parte. »La domestique s'est inclinée et s'est retirée sans insister.Evelyne a chassé l'incident de son esprit.En soirée, la pluie s'est mise à tomber en fines rideaux. Gabriel, requinqué par sa sieste, a retrouvé sa curiosité espiègle. Collé à la vitre, il s'est exclamé soudain : « Regarde ! Il y a quelqu'un agenouillé dehors ! » Sa petite voix, teintée d'étonnement, a fait sour
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