All Chapters of Trahi par le roi de la mafia, sauvé par son frère rival: Chapter 41 - Chapter 50

POINT DE VUE D'ISABELLACela fait quatre mois que je planifie et sabote sans relâche. Le jour, je vis comme le fantôme que je suis censée être.La maison abandonnée de Matteo, devenue notre refuge, se dresse silencieusement à la périphérie de la ville, enveloppée d'ombres et de lierre, ses fenêtres brisées clignant comme des yeux fatigués. À l'intérieur, nous respirons la poussière d'une vie oubliée et, comme Matteo l'avait promis, elle nous a bien cachés. Aucun soupçon, aucun contrôle, rien.C'est ici que je me cache.Où nous complotons.Où la vengeance s'aiguise comme une lame.Et la nuit ?La nuit, j'enfile mon masque – lèvres maquillées, robes sur mesure, diamants que je n'ai pas gagnés – et je pénètre dans le monde d'Alessandro DeLuca et dans l'empire criminel Marino, qui ne se doute de rien, en feignant d'être fragile et tragique, la veuve éplorée d'un investisseur.Un mensonge.Une performance.Une arme.Et chaque soir, je me le répète : je fais ça pour mon bébé, pour Camille e

POINT DE VUE D'ISABELLAJ'ai toujours imaginé mon retour discret, subtil, presque chirurgical. Une ombre se glissant à nouveau dans un monde qui avait jadis tenté de m'enterrer. Mais tandis que je me tiens devant les portes vitrées étincelantes du domaine DeLuca, notre domaine, je comprends que la subtilité n'était pas faite pour une femme renaissante.Ce soir appartient au feu. Ce soir est dédié au Phénix.Je caresse du bout des doigts la longue robe rouge bustier qui épouse mes formes comme une seconde peau. Ardente. Audacieuse. Terriblement vivante. Des diamants scintillent le long du corsage, captant la lumière du lustre à chaque respiration, à chaque mouvement. Je n'avais pas porté de rouge depuis la nuit de ma mort. Ou plutôt, la nuit où Alessandro a tué la femme que j'étais.Mais Ivy, la femme que je suis devenue, s'épanouissait dans les flammes.Et maintenant, les cendres se sont enfin dissipées.Les mots de Dom résonnent dans ma tête, empreints d'une certitude suffisante : «

POINT DE VUE D'ISABELLAL'air nocturne me saisit dès que je sors de la salle de bal : frais, vif, de ceux qui semblent pouvoir trancher la peau si l'on reste immobile assez longtemps. Rien n'y fait, le chaos bouillonne en moi.Victoria se tient près du fond de la cour, sa silhouette éclairée par la faible lueur d'une applique murale. Elle est au téléphone, sa voix dégoulinant de ce ton aguicheur qu'elle réserve à ses innombrables conquêtes. Son rire, bien que étouffé, comme si elle voulait rester inaudible, résonne sur les dalles de pierre, léger et insouciant, comme si elle n'avait pas passé la journée à me mettre à rude épreuve.Elle rejette ses cheveux en arrière d'un mouvement théâtral, comme si elle posait pour des caméras invisibles. Un goût acide me remonte à l'estomac.Je jure que si l'irritation était une arme, elle serait morte dix fois. Cette garce faisait semblant il y a quelques minutes à peine.Mes doigts tremblent le long de mon corps. Pendant une seconde brève et inten

POINT DE VUE DE MATTEOL'air de notre maison a un goût de métal et de trahison.L'ancienne demeure de mon père, jadis le cœur battant de l'empire DeLuca, est désormais envahie par les ombres. Des hommes s'entassent sur le sol en béton, le visage tendu, affamé, dans l'attente. Certains sont mes fidèles compagnons. D'autres portaient les couleurs d'Alessandro jusqu'à ce que la vérité éclate au grand jour et déchire leur dévotion aveugle. À présent, ils se tiennent côte à côte, unis par la rage.Les rumeurs se répandent toujours vite dans ce monde, mais la vérité ? La vérité se propage comme une traînée de poudre lorsque les mensonges s'embrasent enfin.Et je me suis assuré que les bons mensonges brûlent.Dom se tient à ma gauche, les bras croisés, la bouche étirée en un sourire cruel tandis que les murmures s'intensifient. Ensemble, nous avons nourri les rues de tout ce qu'Alessandro a tenté d'enfouir. L'agression d'Isabella, la fausse couche qui en a résulté, la tentative d'assassinat

POINT DE VUE D'ISABELLADe plus en plus de rumeurs circulent à la maison concernant la dépression d'Alessandro. La panique et les failles au sein de son organisation sont plus importantes qu'il ne l'admettrait sans doute.D'après Dom, il a hurlé sur deux cadres, licencié trois secrétaires, menacé des journalistes et il est maintenant au bord de la guerre avec ses alliés.Je n'étais pas surprise.Mais ce que je ne comprends pas, c'est que ça n'a pas toujours été comme ça. L'homme qu'il est devenu est celui qui était si doux avec moi… Je l'ai aimé. Follement. Aveuglément. Complètement.Ou peut-être que l'homme que j'ai aimé n'a jamais existé.Peut-être n'était-il qu'un masque : beau, doux, patient. Une illusion parfaite, créée pour piéger une jeune fille qui n'avait rien. Ni famille. Ni amis. Juste moi, à vingt-trois ans, à faire le ménage dans des chambres d'hôtel pour survivre.Une femme de ménage maigrichonne et un héritier milliardaire de la mafia… quelle ironie !Je suis entrée dan