JonasLa chaleur du feu me brûle le visage, mais l’intérieur de ma poitrine est un bloc de glace. Je suis assis sur le tapis usé, trop grand, trop raide, dans cette maison qui sent le lilas et le bois sec. Le gamin : Noé , est blotti contre mon côté, pas par affection, mais par curiosité pure. Il me montre un caillou qu’il a trouvé dans le jardin, « un caillou de lave, monsieur, regarde ses trous ». Sa voix est un petit flux continu, assuré, rêveur.Je murmure une approbation, mais mes yeux ne quittent pas Élise.Elle est debout dans l’encadrement de la porte, immobile comme une biche surprise sur une route. Ses bras sont croisés, une main serrant le coude opposé si fort que les jointures sont blanches. Elle ne me regarde pas, elle fixe un point derrière moi, sur le mur. Son profil est toujours aussi net, aussi pur, mais creusé par les années. Une fine cicatrice, nouvelle, barre son sourcil droit. J’ai une envie violente, soudaine, de poser mon doigt dessus, de lui demander comment. D
Dernière mise à jour : 2025-12-03 Read More