Résumé : Après la mort tragique de son frère jumeau dans des circonstances mystérieuses, Samuel, le frère survivant, décide de se faire passer pour lui auprès de sa femme et de son fils. Il espère ainsi découvrir la vérité sur l'assassinat de son frère, qu’il venait à peine de retrouver après des années de séparation. Au cœur du deuil et des faux-semblants, Samuel se retrouve plongé dans une double vie difficile à maintenir. En imitant son frère, il fait face à des secrets enfouis, des mensonges et des tensions au sein de la famille. Au fil de son enquête, il découvre que la vérité derrière la mort de son frère est plus complexe et sombre qu’il ne l’imaginait. Sa mission prend alors un tour plus personnel, car il se retrouve confronté à ses propres émotions, à ses sentiments ambigus envers la femme de son frère, et aux conséquences de son rôle trompeur. Alors qu'il s’approche peu à peu du meurtrier, Samuel doit aussi affronter les implications de son choix : la rédemption est-elle encore possible lorsqu'on vit dans l’ombre d’un autre ? Entre trahison, recherche de justice et réconciliation familiale, " Dans l'ombre de mon frère" est un thriller psychologique intense qui explore les thèmes de l'identité, du deuil, et de la quête de vérité.
Lihat lebih banyakSamuel
Le téléphone vibra dans ma poche. Au début, je l'ignorai. C’était probablement une de ces publicités insupportables qui envahissent nos vies. Mais, avant de le mettre de nouveau en silence, une étrange sensation me poussa à le sortir. Mon regard se posa sur l'écran : "Hôpital Saint-Joseph". Un frisson glacé me parcourut.
Je décrochai, une légère appréhension me nouant l’estomac. "Allô ?" ma voix tremblait, je ne savais pas pourquoi. Il n'y avait aucune raison d'avoir peur, n'est-ce pas ?
"Bonjour, monsieur Lemoine, je suis le Dr. Moreau, de l’hôpital Saint-Joseph. Nous avons une nouvelle concernant votre frère, Alexandre."
Mon cœur s’arrêta de battre, je n’entendais plus rien autour de moi. Le monde semblait s’arrêter. Alexandre. Mon frère. Celui avec qui j'avais passé toute mon enfance. Celui que je venais juste de retrouver après des années de séparation. Impossible. Ce n’était pas possible.
"Il… il est décédé." La voix du médecin semblait résonner dans un lointain irréel. Le temps sembla se suspendre autour de moi. Une nausée monta en moi, et je dut me retenir de m’effondrer sur place. Le médecin enchaîna, mais je n'entendis que quelques bribes. "Il a été retrouvé ce matin… dans un quartier… dans des circonstances… compliquées."
Je raccrochai, trop bouleversé pour réagir davantage. Mon regard se fixa sur le téléphone, puis sur l’horizon, comme si en regardant dehors, je pouvais rendre cette réalité moins dure. Mais rien n’avait changé. Il était parti. Mon frère. Il n’y avait plus de doute. La brutalité de la nouvelle me frappait en plein visage, m’étouffait. Je le refusais. Je voulais hurler, mais aucune parole ne s’échappait.
Je me sentais comme un étranger dans ma propre peau. Alexandre… mon frère. L’homme avec qui j’avais partagé des années de ma vie. Je ne pouvais pas croire qu’il soit mort, et pourtant, tout autour de moi me le confirmait. Mais pourquoi ? Pourquoi maintenant, après tout ce temps ? Pourquoi, alors qu’on avait enfin commencé à se retrouver ? Et pourquoi dans de telles circonstances ? Je savais que son passé n’était pas simple, qu’il avait pris des chemins sombres. Mais de là à ce qu’il se fasse tuer…
Je secouai la tête, comme si, d’un geste, je pouvais chasser ces pensées envahissantes. Il fallait que je sache. Je devais savoir. Je n’allais pas laisser cette question sans réponse. Je ne pouvais pas.
Le trajet vers l’hôpital se fit dans une sorte de transe. Je roulais sans vraiment y penser, mes pensées accaparées par cette idée obsédante : Qui a fait ça ? J’avais besoin de comprendre. Mais au fond de moi, une autre pensée grandissait, encore plus insistante : Je ne peux pas le laisser partir comme ça. Mon frère ne méritait pas ça. Je devais savoir. Je devais enquêter, fouiller, chercher. Je n’avais pas le choix.
Quand j’arrivai enfin à l’hôpital, je me sentais encore plus étranger. Tout semblait si normal, comme si rien ne venait de se produire. Les infirmières passaient en discutant, les machines bipaient. La lumière froide des néons me frappait le visage. Rien ici ne semblait correspondre à ce qui venait de m’arriver. J’étais perdu, complètement perdu.
Je suivis le chemin qu’on m’indiqua, comme un automate. C’était un endroit que je connaissais pourtant bien, mais aujourd’hui il semblait me refuser. Le couloir sentait l’acier et le désinfectant. C’était si différent de l’hôpital d’un enfant. C’était devenu un lieu froid, impitoyable, où l’on entre avec des attentes, mais où l’on ressort changé, souvent brisé.
Arrivé devant la morgue, le médecin légiste m’attendait. Un homme imposant au regard indéchiffrable. Il me salua d’un signe de tête et ouvrit la porte. Tout se passait si lentement, comme dans un rêve où le temps se distord. Quand je vis le corps de mon frère, un frisson m’envahit. C’était bien lui, et pourtant, ce n’était plus lui.
Alexandre était là, allongé sur une table métallique, trop pâle, trop froid. Son visage semblait étrange, même si je pouvais encore y reconnaître tous ses traits, la forme de son nez, la courbe de ses lèvres. Mais il n’était plus vivant. Il n’y avait plus cette lueur derrière ses yeux. Il n’était plus là. Il n’était plus.
Un cri, étouffé, monta dans ma gorge. Je n’arrivais pas à le croire. Il m’avait quitté. Il était parti d’une façon que je ne pouvais ni comprendre, ni accepter. Pourquoi ? Comment ? Je ne pouvais pas le laisser partir sans réponse. Ce n’était pas juste. Je me retrouvais face à un mur de silence, un mur froid et glacial.
Je m’approchai du corps de mon frère, mes mains tremblaient. Je voulais le toucher, le secouer, le réveiller. Mais rien ne changeait. Il était mort, et je restais là, sans savoir quoi faire.
"Je vais découvrir la vérité," murmurais-je, mais la voix que j’entendis n’était même pas la mienne. Elle semblait sortir d’un endroit lointain, un endroit où les émotions ne pouvaient plus exister. "Je vais savoir qui t’a fait ça."
J’étais en colère. J’étais perdu. Mais je savais une chose : je ne pouvais pas accepter cette fin pour lui. Je n’allais pas le laisser partir comme ça. Il devait y avoir quelqu’un, quelque chose, qui pouvait me donner une réponse. Et si je devais me glisser dans la peau de mon frère pour obtenir cette vérité, alors je le ferais.
Je me redressai, le regard fixe, déterminé. Je ne pouvais pas le faire seul, mais il y avait des gens dans sa vie. Sa femme. Son fils. Je savais qu’ils avaient peut-être des réponses. Je devais les voir. Mais je devais faire plus que cela. Il me fallait plus que des indices. Il me fallait comprendre ce qui s’était vraiment passé.
Alors, un plan se forma dans ma tête, silencieux mais puissant. Il me faudrait prendre la place de mon frère, devenir Alexandre aux yeux de sa famille. Peut-être alors que la vérité se dévoilerait, peut-être que je saurais enfin qui était responsable de tout cela. Mais surtout, je saurais pourquoi il était parti si soudainement.
Un frisson me parcourut à cette pensée. Mais une chose était certaine : je n’allais pas me laisser faire. Je n’allais pas abandonner mon frère.
Pas tant que je n’aurais pas de réponse.
AlexandreIl y a dans les silences de Gabrielle une vérité que je n’ose pas toujours toucher.Pas par peur d’elle. Pas par doute.Mais parce que je sais que certaines douleurs ne demandent pas à être effacées. Elles exigent juste d’être regardées en face. Reconnaître qu’elles existent, qu’elles ont modelé un visage, une voix, une façon de marcher dans le monde.Ce soir, elle s’est endormie sur mon torse, après m’avoir lu quelques lignes de ce qu’elle écrit. C’est beau. Brisé parfois, mais jamais vaincu. C’est elle, tout entière.Je la regarde dormir, et je pense à la première fois que je l’ai vue. Pas quand on s’est rencontrés. Mais la première fois où j’ai vraiment vu Gabrielle.Dans cette pièce blanche, où elle avait accepté de parler. Une association différente, une autre tentative. Elle ne disait presque rien, mais son regard… son regard hurlait.Et aujourd’hui, elle rit.Il m’a fallu du temps pour comprendre que ma place n’était pas de réparer. Je ne suis pas là pour recoller les
GabrielleIl y a des soirs où la lumière tombe doucement sur les murs, comme si le monde décidait de se faire discret pour nous laisser respirer.Je suis assise sur le rebord de la fenêtre, une tasse entre les mains, les jambes repliées contre moi. Alexandre est encore sous la douche. On ne s’est pas parlé depuis qu’on est rentrés. Pas parce qu’il y a un malaise. Juste parce qu’on n’a pas besoin de combler le silence.Je regarde les toits, les passants en bas. Un chat traverse la rue, léger et libre. Je l’envie un instant.Et puis je me souviens : je suis libre moi aussi.À ma façon.Et ça suffit.Quand il sort de la salle de bain, les cheveux encore humides, la serviette autour de la taille, il me lance ce regard doux, celui qu’il garde pour les soirs calmes. Il s’approche, pose sa main sur mon épaule, m’embrasse la tempe.— Tu veux que je cuisine ce soir ?Je souris, hoche la tête.— Si tu promets de ne pas faire cramer les pâtes, oui.Il lève les yeux au ciel.— Une fois. Une seule
GabrielleIl y a des matins plus lourds que d’autres.Pas parce qu’ils annoncent un orage ou une mauvaise nouvelle, mais parce qu’ils pèsent de ce poids invisible, celui des souvenirs qu’on pensait avoir domptés.Ce matin, je me suis réveillée avec cette sensation-là. Un voile, tendu juste sous la peau, presque imperceptible mais brûlant.Je reste longtemps devant le miroir de la salle de bain.Pas pour me maquiller. Pas pour me coiffer. Juste pour me regarder.Il y a encore des cernes sous mes yeux. Des lignes nouvelles sur mon front. Mais il y a aussi un éclat que je ne reconnaissais plus. Quelque chose qui résiste.Je tire sur la manche de mon t-shirt. La trace est là, fine et blanche, presque effacée, mais encore bien réelle.Je ne la cache plus.Je ne la montre pas non plus. Elle existe, c’est tout.Comme toutes les choses que je n’ai plus besoin de justifier.Quand je sors, le vent a cette odeur d’avant l’été. Ni chaud, ni froid. Juste… éveillé.Je marche plus vite que d’habitud
GabrielleLe printemps s’installe sans fracas, comme une main tiède sur l’épaule. Chaque jour, les rues s’illuminent un peu plus, les murs gris se parent de reflets dorés, et dans les fissures du trottoir, des fleurs minuscules percent le béton. Je les regarde en rentrant du marché, mon cabas à moitié plein, et je me dis que c’est exactement ce que je suis en train de devenir : quelque chose qui pousse malgré tout.Ce matin, j’ai souri à la boulangère. Pas ce sourire poli, mécanique, celui que j’offrais par automatisme avant. Non. Un vrai. Presque léger. Et elle m’a rendu ce sourire comme si elle le reconnaissait. Comme si elle savait, sans poser de questions. Il y a dans les regards des femmes qui ont survécu une forme de reconnaissance muette, une solidarité sans mot.Je rentre chez moi en fredonnant. C’est idiot, mais j’ai une chanson dans la tête. Une vieille chanson qui passait à la radio quand j’étais enfant. Je ne me souviens pas des paroles. Juste du refrain. Et de la voix de
GabrielleJe n’ouvre pas les yeux tout de suite.Je laisse le jour filtrer doucement derrière mes paupières, j’écoute les bruits familiers d’un appartement qui commence à respirer. Les oiseaux dehors, le grincement de la chaise qu’Alexandre vient de tirer, le léger tintement d’une tasse contre le plan de travail. Et son pas… régulier, calme. Il ne cherche pas à se faire discret, mais il ne m’envahit pas. C’est ça, sa force : il est là sans m’écraser.Je me redresse lentement, encore enveloppée par une fatigue qui ne m’a pas quittée malgré la nuit. Mais elle est différente. Moins lourde. Moins collante. Comme si mon corps comprenait qu’il n’a plus besoin de lutter en permanence.Quand je le rejoins dans la cuisine, il me tend une tasse de café sans un mot. Je le remercie d’un regard. Il ne pose pas de questions. Et je ne parle pas encore. Ce matin, les mots doivent naître doucement.Je m’installe en face de lui. Le silence entre nous n’est pas vide. Il est doux. Dense. Il me permet de
GabrielleLe matin s’infiltre par les rideaux entrouverts, timide et doré, comme s’il ne voulait pas brusquer la paix précaire qui règne dans l’appartement. Je suis réveillée depuis longtemps. Alexandre dort encore, paisible, une main posée sur mon oreiller comme si son corps refusait de lâcher le contact. Je l’observe en silence, étonnée moi-même par cette sérénité que je ressens.Ce n’est pas la fin du combat. Mais c’est une trêve. Et dans cette trêve, je respire un peu mieux.Je me lève sans bruit, enfile le pull qu’il a laissé traîner sur le dossier d’une chaise et me dirige vers la cuisine. Chaque geste est simple. Faire couler du café. Tartiner une tranche de pain. Regarder la ville au-delà des vitres. C’est presque banal. Mais après des mois à guetter, à craindre, à fuir, cette banalité est un luxe.Je ne pense pas à Samuel.Enfin, pas tout de suite.Mais quand je croise mon reflet dans la vitre, je le sens remonter. Comme une ombre au bord de la conscience. Il a appelé, hier.
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