LE PRIX DE LA HAINE

LE PRIX DE LA HAINE

last updateTerakhir Diperbarui : 2025-12-04
Oleh:  DéesseBaru saja diperbarui
Bahasa: French
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Lilith n'est plus qu'une ombre, un être brisé dont l'existence se résume à une douleur continue. Devenue l'enjeu d'une guerre impitoyable entre deux prédateurs, elle est tiraillée entre la possession glaciale de Damian, qui sculpte sa soumission par l'humiliation, et la passion dévorante de Cain, qui consume les derniers vestiges de son âme. Chaque frémissement, chaque regard, chaque marque sur sa peau attise leur jalousie maladive. Damian la punit pour la moindre émotion qu'elle ose montrer en présence de son rival. Cain, lui, use de violence pour effacer toute trace de l'autre, faisant de son corps le champ de bataille de leur conflit. L'affrontement ultime éclate : les deux hommes se livrent un duel presque mortel. C'est dans ce bain de sang que Lilith, brisée mais lucide, comprend qu'elle n'a qu'une issue : les détruire, ou périr. Des cendres de sa rage naît une femme nouvelle, froide et stratège. Elle apprend à retourner leur poison contre eux, manipulant leur jalousie avec une précision cruelle jusqu'à l'ultime confrontation. Damian tombe. Cain, quant à lui, transformé par la perte et fasciné par la force insoupçonnée de celle qu'il a martyrisée, demeure. Leur relation, née des cicatrices, se reconstruit sur les ruines de leur passé. Un amour dur comme l'acier, trempé dans le sang et la souffrance, émerge , aussi toxique que vital, aussi destructeur que salvateur.

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Bab 1

Chapitre 1 : Le Goût du Néant

Lilith

Le premier son est celui du métal. Froid. Sec. Un claquement qui se répercute dans les os de mon crâne et qui scelle l’univers. L’obscurité qui suit est absolue, plus épaisse que toute nuit que j’aie jamais connue. Elle pèse sur mes paupières, elle emplit ma bouche, elle se love dans le creux de mes poumons, voleuse d’air. Je suis un cœur qui bat trop vite, affolé, prisonnier d’une cage de chair et de terreur.

Je ne sais pas combien de temps dure ce néant. Des heures. Des jours. Peut-être seulement des minutes, déformées par la peur. Mes doigts cherchent, tâtonnent, rencontrent une surface rugueuse et humide. Du bois. L’odeur est fade, mélange de poussière, de sueur et de quelque chose d’autre, de chimique, qui colle à l’arrière-gorge. L’angoisse monte, un acide qui ronge de l’intérieur. Je vais mourir ici. Dans cette boîte. Sans avoir revu le ciel.

Puis, la boîte bouge.

Un soubresaut, puis un balancement régulier, nauséeux. On transporte moi. Je suis un colis. Une chose. Les larmes que je retenais depuis le début se libèrent enfin, silencieuses, brûlantes, traçant des chemins sales sur mes joues. Je me recroqueville, les genoux remontés contre ma poitrine, faisant de moi-même une boule, un fœtus qui aurait peur de naître.

Le mouvement cesse. Un nouveau bruit de métal, mais différent. Un grincement, puis un cliquetis. Une serrure.

La panique m’électrise. Mon corps se tend, prêt à une fuite impossible. La paroi au-dessus de moi cède soudain, s’ouvrant vers le haut avec un craquement sinistre. La lumière me frappe de plein fouet, blanche et cruelle, me transperçant les pupilles comme des lames. Je plisse les yeux, aveuglée, suffoquant, les bras levés pour me protéger d’un assaut qui ne vient pas.

Des silhouettes se découpent dans la clarté aveuglante. Deux hommes.

Le premier s’avance. Il est grand, taillé dans l’ombre et le granit. Un costume sombre, parfaitement coupé, qui épouse une carrure d’athlète. Ses cheveux sont noirs, lisses, ramenés en arrière. Son visage est d’une beauté à vous glacer le sang : des pommettes hautes, une mâchoire anguleuse, des lèvres minces et pâles. Mais ce sont ses yeux qui me clouent sur place. Gris. D’un gris de cendre et d’acier. Ils me parcourent, de la tête aux pieds, avec la froide objectivité d’un expert évaluant du bétail. Il n’y a aucune colère, aucune passion. Rien. Un vide absolu, plus terrifiant que la fureur.

Il ne dit rien. Il me regarde. Et dans ce silence, je comprends que je ne suis plus personne.

Le second homme émerge de derrière lui. Plus large, plus animal. Il ne porte pas de costume, mais un jean et un t-shirt noir qui moulent des muscles saillants. Des tatouages sombres serpentent sur ses avant-bras. Ses cheveux sont châtains, ébouriffés, et son regard… son regard est un brasier. Vert et doré, il brûle. Il me dévore des yeux avec une intensité qui me fait reculer d’un pas chancelant dans le fond du cercueil de bois. Il sourit. Une expression faussement détendue qui ne parvient pas à masquer la sauvagerie qui émane de lui.

C’est le premier, l’homme en costume, qui brise le silence. Sa voix est calme, posée, et pourtant elle porte une autorité qui résonne dans mes os.

— Sortez.

Le mot est un ordre, sans inflexion. Ma gorge est trop serrée pour obéir. Mes jambes sont de la gelée. Je tremble de tout mon être, claquant des dents.

Le second homme ricane.

— Elle a l’air frigorifiée, Damian. Tu aurais pu mettre un chauffage dans le coffre.

Damian. Son nom est Damian. Il glisse une main dans la poche de son pantalon, imperturbable.

— Elle s’habituera. Sortez, Lilith.

Il connaît mon nom. La terreur atteint un nouveau pic. Comment connaît-il mon nom ? Qui sont-ils ? Que veulent-ils ?

— Je… je ne peux pas, je parviens à chuchoter, ma voix n’est qu’un souffle rauque.

Le second homme, Cain, se penche alors sur la caisse, ses bras musclés de chaque côté de l’ouverture, m’emprisonnant dans son ombre. Son odeur m’envahit : le cuir, la sueur et quelque chose de sauvage, de primitif.

— Laisse-moi faire.

Avant que je puisse protester, ses mains se referment sur mes bras. Son contact est une brûlure, une violation. Il me soulève comme je ne pèse rien, m’extirpant du coffre avec une force brutale. Mes jambes flageolent et cèdent lorsqu’il me pose debout sur le sol de béton froid. Je m’effondre dans une mare de ma propre robe, une loque tremblante.

Je lève les yeux, et le monde bascule.

Nous sommes dans un garage souterrain, immense, voûté, éclairé par des néons qui crépitent. Et devant moi se dresse une maison. Non, pas une maison. Un manoir. De pierres sombres, avec des fenêtres étroites et barreaudées comme celles d’une forteresse. Une demeure qui n’ouvre pas ses bras, mais qui dresse ses remparts.

Damian s’approche, ses chaussures fines claquant sur le béton. Il s’arrête à quelques centimètres de moi. Je peux sentir le parfum froid de son après-rasage, un mélange de menthe et de métal.

— Vous êtes chez moi maintenant, Lilith. Ceci est votre nouvelle maison.

Sa main se lève, lentement, et il effleure une mèche de mes cheveux emmêlés entre ses doigts. Le geste est presque tendre, mais ses yeux sont d’un glacial absolu.

— Les règles sont simples. Vous faites ce que je dis. Quand je le dis. Votre corps, votre temps, votre volonté m’appartiennent.

Cain se tient juste derrière lui, les bras croisés, un sourire torve aux lèvres.

— Et à moi aussi, parfois, j’imagine ? lance-t-il, provocateur.

Le regard de Damian se tourne vers lui, aussi tranchant qu’une lame de rasoir.

— Quand je le déciderai, Cain. Pas avant.

Leurs regards se croisent, et je sens l’étincelle jaillir entre eux. Une tension électrique, chargée de rivalité et de quelque chose de plus sombre, de plus primitif. Une jalousie qui précède même la possession. Et je suis l’objet de ce désir malsain.

Damian reporte son attention sur moi.

— Vous apprendrez. Par la volonté, ou par la douleur. Le choix vous appartient.

Il se penche alors, si près que son souffle effleure mon oreille. Un frisson glacial me parcourt l’échine.

— Bienvenue dans votre nouvelle vie. Il n’y a pas de porte de sortie.

Cain éclate d’un rire bref, rauque, qui résonne comme un glas sous les voûtes de pierre.

Le premier chapitre de mon enfer est écrit. Non pas avec du feu, mais avec de la glace et des regards qui déchirent l’âme. Je suis Lilith. Et je suis perdue.

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