Aurore, une jeune fleuriste à la vie modeste, sauve la vie d’un homme victime d’un accident de moto sans savoir qu’il s’agit d’Ewan Rasson, l’héritier rebelle d’un empire industriel français. Épris de sa bonté naturelle, Ewan décide de cacher sa véritable identité pour séduire cette femme qui l’aime pour ce qu’il est, pas pour ce qu’il possède. Mais plus il s’enfonce dans le mensonge, plus il rend leur relation fragile. Car l’amour, aussi pur soit-il, ne survit pas toujours à la trahison.
Lihat lebih banyakJe me tenais derrière le comptoir de ma boutique, les mains pleines de pétales et de rubans colorés, un sourire aux lèvres. Le parfum enivrant des lys, des pivoines et des roses remplissait l’air, m’apaisait un peu, chaque jour.
Il y avait quelque chose de rassurant à voir les gens entrer ici avec leurs cœurs pleins d’émotions : certains venaient pour célébrer une naissance, d’autres pour offrir un pardon, quelques-uns pour dire adieu. Moi, je vendais l’espoir, l’amour, la consolation, empaquetés dans du papier kraft.
Ce n’était pas le métier dont j’avais rêvé. Petite, j’imaginais des choses folles, des aventures loin d’ici, des voyages, des scènes pleines de lumière. Et pourtant, la vie m’avait menée là, entre les vases et les épines.
Je n’avais pas choisi d’être fleuriste. C’est la nécessité qui avait décidé pour moi.
Chaque bouquet que je vendais servait à payer une ordonnance, un scanner, un médicament rare. Ma grand-mère était hospitalisée depuis des mois maintenant. Elle m’avait élevée seule, avec ses mains rugueuses mais tendres, et son cœur immense. Aujourd’hui, c’était à mon tour de prendre soin d’elle. Alors je me levais tôt, j’ouvrais la boutique avant même que le soleil n’ait fini de bâiller, et je travaillais sans relâche. Pour elle. Pour nous.
"Merci Aurore, comme toujours, c’est magnifique", me dit une cliente fidèle en serrant son bouquet contre son manteau.
Je lui souris. "C’est pour un anniversaire ou juste pour faire sourire quelqu’un ?"
Elle cligna des yeux, émue. "Pour moi. J’avais besoin de fleurs aujourd’hui."
Je la regardai s’éloigner, et pendant un instant, je sentis mon propre cœur se serrer. Oui, les fleurs avaient ce pouvoir : réparer, un peu. Mais qui me réparerait, moi ?
Quelques instants plus tard, la clochette de la porte tinta doucement, signalant l’entrée d’un client. Je levai les yeux, déjà prête à accueillir avec mon sourire habituel. C’était Paul. Il venait souvent ici, toujours un peu pressé, toujours un peu perdu.
Il avait l’heure de passer, comme on dit. Et moi, j’avais le don de détendre les gens.
— Bonjour Paul ! dis-je joyeusement.
— Salut Aurore, répondit-il en forçant un sourire.
— Est-ce que tu vas bien aujourd’hui ?
Il haussa les épaules.
— Je vais bien… enfin, un peu frustré.
— Oh ? Qu’est-ce qui se passe ?
Il se pencha un peu vers le comptoir, comme s’il allait me confier un secret d’État.
— J’ai rendez-vous avec ma petite amie ce soir, et… je n’ai aucune idée de ce que je pourrais lui offrir. Tu peux m’aider ?
Je le taquinai, amusée :
— Pourquoi tu me demandes ça à moi ? Je suis célibataire, tu sais. Je ne suis pas exactement une experte en cadeaux de couple !
Il éclata de rire, un rire sincère qui allégea l’air autour de nous.
— Allez, ne fais pas l’innocente. Je suis sûr que tu en as conseillé plus d’un ici. Tu dois bien avoir une idée. Aide-moi, Aurore, s’il te plaît !
Je fis mine de réfléchir.
— Hm… Je ne connais pas trop le style de ta petite amie. C’est le genre bijoux, sacs de luxe, parfum ?
Il fit la moue, indécis.
— Aucune idée. Elle aime les choses simples, je crois. Mais je veux quand même marquer le coup.
Je haussai les épaules avec un petit sourire.
— Alors offre-lui des fleurs. Rien ne parle mieux que ça. Offrir des fleurs, c’est comme dire "je t’aime" sans ouvrir la bouche. C’est doux, élégant… sincère.
Il hocha lentement la tête.
— Des fleurs, hein ? Tu peux me conseiller un bouquet ?
— Bien sûr. Tu sais ce qu’elle aime comme fleurs ?
Paul fronça les sourcils, se tapotant la tempe.
— Je me souviens… Elle m’avait dit un jour qu’elle aimait les roses.
Je souris largement.
— Dans ce cas, j’ai ce qu’il te faut. Un bouquet de roses anciennes, couleur noix en œufs roses. C’est tendre, romantique, et… très abordable, je te rassure.
— "Noix en œufs roses" ? C’est quoi ce nom bizarre ?
— C’est poétique, répondis-je avec un clin d’œil. Tu verras, elle va adorer.
Je pris mon temps pour composer le bouquet. Il méritait quelque chose de beau, de sincère. Je choisis soigneusement quatre-vingt-dix-neuf roses, toutes dans des tons doux, entre le rose poudré et le crème. C’était presque un tableau. Quand j’eus terminé, je l’enveloppai dans un papier élégant, noué d’un ruban satiné. Un vrai bijou.
— Voilà, Paul, dis-je en lui tendant le bouquet avec un sourire fier.
Il resta figé quelques secondes, les yeux brillants.
— Aurore, c’est… magnifique. Combien je te dois ?
Je secouai la tête, doucement.
— Rien. C’est un cadeau. Pour toi. Même si c’est elle qui va le recevoir.
Il me regarda, incrédule.
— Quoi ? Non, je peux pas accepter ça… T’as travaillé dur là-dessus.
— Je sais. Mais tu as aussi besoin d’un petit miracle aujourd’hui. Et je me dis que peut-être, celui-là passera par un bouquet de roses. Allez, accepte-le.
Il fronça les sourcils, gêné.
— T’es trop bizarre, Aurore…
Je ris doucement.
— Hé, arrête de t’inquiéter pour moi. Je sais que tu galères en ce moment. Tu n’as pas besoin de me le dire. Je vois à ton visage que t’es frustré, tendu… fauché. Et pourtant, tu veux faire plaisir à quelqu’un. C’est beau, ça.
Il soupira longuement, posant le bouquet sur le comptoir un instant.
— T’as raison. J’ai même pas de quoi m’acheter un sandwich aujourd’hui. Mais… je veux juste qu’elle soit heureuse. Elle mérite au moins ça.
Je posai une main sur le bord du comptoir, sans rien dire. Il y avait une sorte de tendresse triste dans ses yeux, une sincérité qui me toucha.
— Bonne chance, Paul. Et… salue ta petite amie de ma part !
Il leva les mains en riant.
— Jamais de la vie ! Elle est trop jalouse. Si elle apprend que tu m’as offert un bouquet, elle va croire que Aurore est ma nouvelle copine !
J’ai éclaté de rire, à en avoir les larmes aux yeux. Lui aussi. Ce rire léger, presque enfantin, réchauffa l’atmosphère.
Puis il quitta la boutique, le bouquet dans les bras, toujours en riant.
Quand la porte se referma derrière lui, je restai un moment immobile, le regard perdu vers l’extérieur.
J’ouvrais les yeux lentement. Une douleur sourde me vrillait le crâne, comme si quelqu’un y avait enfoncé une tige de fer rougie.Mon corps me paraissait anormalement lourd, engourdi, comme s’il avait été vidé de toute son énergie. Mon regard, encore flou, balaya l’espace autour de moi.Des murs blancs.Des tuyaux.Des machines qui émettaient un bip régulier, presque hypnotique.Un hôpital.Je suis à l’hôpital.Mais… pourquoi ?J’essayai de me redresser erreur. Une douleur fulgurante me transperça la poitrine. J’étouffai un gémissement et retombai aussitôt, le souffle court.Tout était confus dans ma tête. J’avais l’impression d’avoir oublié quelque chose d’important. Ou tout, en fait.Puis des images floues commencèrent à affleurer. Une route. Des phares. Un choc. Et… une voix.Oui, une voix douce, légèrement tremblante, qui me disait de tenir bon. Une femme. Je ne voyais pas son visage, mais je me souvenais de sa chaleur, de la manière dont elle m’avait tenu la main.La porte s’ouvr
J’ai pénétré dans le hall de l’hôpital, un peu perdue, le cœur encore battant de tout ce que je venais de vivre. Une infirmière s’est approchée de moi :— Il a été conduit aux urgences. Je n’ai même pas eu le temps de répondre. Je me suis mise à marcher vite, presque à courir. Mes pas résonnaient dans les couloirs trop blancs, trop froids. Le bouquet de fleurs dans mes mains pendait lamentablement. Les pétales étaient froissés, certains déjà fanés. Je n'avais pas pris soin de lui, emportée par l'urgence… Mais tant pis, je le donnerai quand même à grand-mère. Elle comprendra. Elle comprend toujours.Un médecin m’attendait à l’entrée du service d’urgences.— C’est vous qui l’avez amené ? me demanda-t-il calmement.— Oui. J’étais là, sur le trottoir, quand il a eu l’accident. La voiture a pris la fuite. Alors j’ai cherché de l’aide, et une dame m’a aidée à l’emmener ici. — Est-ce que vous le connaissez ? Je baissai les yeux.— Non… Je ne connais même pas son nom. Le médecin hocha la
Il faisait déjà nuit, et j’étais épuisée. Deux jours. Ça faisait deux jours que je n’avais pas mis les pieds à l’hôpital pour voir ma grand-mère. Elle n’a que moi. Juste moi.Elle ne m’en voudrait pas, je le savais… Mais ça ne m’empêchait pas de me sentir coupable.Alors, j’ai pris un petit bouquet de fleurs fraîches, pour me faire pardonner. Pour l’embrasser, lui dire que je suis là, même si j’avais été un peu absente.Je fermai soigneusement la boutique, tournai la clé, et traversai la route.Comme souvent à cette heure-là, les taxis se faisaient rares. La rue devenait calme, presque inquiétante. Les gens rentraient chez eux. Les lumières des boutiques s’éteignaient une à une. Moi, j’étais là, debout, à l’arrêt, les bras croisés sur mon bouquet, guettant le moindre phare.Et puis…Un bruit sourd. Un fracas. Un cri étouffé.J’ai levé les yeux, instinctivement.Et là, sous mes yeux, l’horreur.Une moto. Une voiture. Une collision brutale. Si violente, si soudaine que j’ai mis quelques
Je fermai lentement mon ordinateur portable, après avoir relu pour la troisième fois le même contrat. Aucun détail ne m’échappe. Pas le droit à l’erreur. Jamais.Je me levai, lissai mon pantalon de costume, attrapai ma montre posée sur le bureau et la fixai à mon poignet d’un geste précis. Mon téléphone glissa dans ma poche intérieure, puis je passai la main sur ma veste pour en ajuster la coupe. Parfait. Toujours parfait.Je m’appelle Ewan Rasson. J’ai vingt-neuf ans. Je suis le fils unique, l’héritier du prestigieux empire Rasson. Sur le papier, c’est impressionnant. Dans la réalité… c’est un carcan.On imagine que naître avec une cuillère en argent dans la bouche, c’est vivre dans un conte de fées. Mais non. C’est plutôt vivre dans une pièce verrouillée, surveillé en permanence.Être héritier, ça veut dire suivre chaque dossier à la loupe. Être irréprochable. Toujours impeccable. Toujours prêt. Comme un robot bien huilé, dressé à la perfection.Pendant que mon père médite dans les
Je me tenais derrière le comptoir de ma boutique, les mains pleines de pétales et de rubans colorés, un sourire aux lèvres. Le parfum enivrant des lys, des pivoines et des roses remplissait l’air, m’apaisait un peu, chaque jour.Il y avait quelque chose de rassurant à voir les gens entrer ici avec leurs cœurs pleins d’émotions : certains venaient pour célébrer une naissance, d’autres pour offrir un pardon, quelques-uns pour dire adieu. Moi, je vendais l’espoir, l’amour, la consolation, empaquetés dans du papier kraft.Ce n’était pas le métier dont j’avais rêvé. Petite, j’imaginais des choses folles, des aventures loin d’ici, des voyages, des scènes pleines de lumière. Et pourtant, la vie m’avait menée là, entre les vases et les épines.Je n’avais pas choisi d’être fleuriste. C’est la nécessité qui avait décidé pour moi.Chaque bouquet que je vendais servait à payer une ordonnance, un scanner, un médicament rare. Ma grand-mère était hospitalisée depuis des mois maintenant. Elle m’avait
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