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Chapitre 6

ผู้เขียน: nolwennfcr
last update ปรับปรุงล่าสุด: 2025-05-21 00:00:05

Catalina

Le réveil sonne à 8h.

Mais je suis déjà éveillée.

J’ai dormi d’un œil, le corps tendu, l’esprit embourbé dans un tourbillon de phrases apprises par cœur, de gestes à répéter, de sourires à maîtriser. Ce matin, je ne suis plus une survivante. Je suis un mensonge bien habillé.

Maria entre sans bruit, comme toujours.

- Bonjour Catalina. L’eau est chaude. Le petit-déjeuner sera servi dans une heure. Vous avez le temps de vous préparer.

Elle me parle comme si aujourd’hui était un jour comme un autre. Mais ce n’est pas le cas.

Je prends mon bain en silence, le regard fixé sur les carreaux blancs du mur. Mon reflet est flou dans la vapeur. Tant mieux.

Je m’habille lentement. Robe noire Dior, longue, moulante mais élégante. Elle glisse sur ma peau comme un uniforme. Le tissu épouse mes courbes sans vulgarité. Sur les épaules, je pose un léger châle. Mes cheveux sont lissés, raides, tombant en rideau sur mon dos. Aucune mèche ne dépasse. Chaque détail compte.

J’enfile mes talons blancs Louis Vuitton, puis attrape le sac Dior blanc que Maria a préparé sur le lit. À mon poignet, une montre en or. Une paire de boucles d’oreilles discrètes. Une fine chaîne autour du cou. Tout a été choisi par lui. Tout a été validé.

Quand je descends au salon, il est 9h30.

Personne ne parle.

Je m’assois. Mes mains sont calmes en apparence. À l’intérieur, je bouillonne. Je revis chaque scène répétée, chaque question posée, chaque réponse apprise. Tout doit paraître fluide. Spontané. Vrai.

À 10h, je déjeune. Une assiette de fruits, un thé noir, deux tartines. Je force mes gestes à rester gracieux. Mes coudes rentrés. Mes doigts posés. Pas un mouvement de trop.

Et puis Alejandro entre.

Costume gris foncé. Chemise noire. Pas de cravate. Il est magnifique. Et glacial. Sa mâchoire est rasée de près. Son parfum, discret mais présent, me frappe dès qu’il approche.

Il ne me salue pas. Il me regarde. De haut en bas. Il évalue.

Puis il dit :

- C’est bien.

Je baisse les yeux. J’ai envie de lui demander si c’est une note ou un verdict. Mais je sais déjà. Il ne parle jamais pour combler le vide.

- On y va, ajoute-t-il.

Je me lève sans discuter.

Il me tend le bras. Je le prends. Automatiquement. Comme prévu. Mon cœur s’emballe, mais mon visage reste figé.

On monte dans la voiture. Cette fois, je suis assise juste à côté de lui, pas derrière. Il veut que ça commence dès maintenant.

Le chauffeur démarre.

Le silence dans l’habitacle est lourd. Je sens la chaleur de son bras contre le mien. Son parfum me suit, s’impose.

- Tu te souviens de ce qu’on a dit ? murmure-t-il.

Je hoche la tête.

- Répète.

Je prends une inspiration discrète.

- On s’est rencontrés au Bar Azul. Tu venais tous les jeudis soir. Tu t’asseyais toujours au fond, contre la fenêtre. Tu commandais du bourbon. Sans glace.

Il ne répond pas. Il écoute.

- Au début, je ne te parlais pas. Tu étais poli, discret. Tu laissais toujours de bons pourboires. Puis un soir, tu m’as demandé comment je m’appelais.

Je continue.

- Tu es revenu encore. Tu m’as raconté ta vie, petit à petit. Tu ne m’as jamais draguée. Tu écoutais. Tu faisais attention à mes mots. Tu me regardais comme une personne, pas comme un corps.

Il hoche lentement la tête. Approbatif.

- Et le premier rendez-vous ? demande-t-il.

- Le petit café près du parc, à l’angle de la rue Valencia. On s’est assis dehors. Il faisait froid, mais tu avais apporté une écharpe. Tu ne m’as pas touchée. Tu m’as parlé de ton oncle.

Ses yeux croisent les miens.

- Tu te souviens de son prénom ?

- Salvador.

Un silence. Il me fixe. Puis détourne les yeux.

- Parfait.

Le reste du trajet se fait sans un mot. Je regarde par la vitre. Des quartiers chics, des murs blancs, des jardins privés. Des vies qui ne m’ont jamais appartenu.

Une heure plus tard, on arrive.

La maison est immense. Une propriété familiale, ancienne mais rénovée. Le genre de lieu qui a une mémoire. Une façade blanche, des balcons en fer forgé, des colonnes aux angles, un jardin parfaitement entretenu. Le portail s’ouvre sans un bruit. Une allée de gravier nous mène jusqu’à l’entrée.

Je serre plus fort son bras.

Il me jette un regard rapide.

- N’oublie pas. Tu es amoureuse.

Je respire.

- Je suis amoureuse.

Il m’aide à sortir. Et là, je joue.

Je colle ma main à la sienne. Je souris. Mes yeux brillent. J’efface Catalina la serveuse, la fille sans avenir. Et je deviens Catalina, la fiancée parfaite.

Une femme ouvre la porte.

Elle. Sa mère.

Cheveux noirs relevés, robe ivoire, des bijoux sobres mais raffinés. Elle a les mêmes yeux qu’Alejandro. Froids. Intelligents. Elle nous observe. Et je sens déjà qu’elle n’est pas du genre à se laisser avoir facilement.

- Alejandro, dit-elle simplement.

- Maman.

Ils s’embrassent sur la joue. Elle me regarde. Un long instant. Puis tend la main.

- Teresa del Castillo. Bienvenue, Catalina.

Je serre sa main. Je souris.

- Merci, Madame. Alejandro m’a beaucoup parlé de vous.

- J’espère que c’était flatteur.

Je ris doucement.

- Toujours. Il vous admire énormément.

Elle penche la tête, m’observe. Puis se pousse pour nous laisser entrer.

À l’intérieur, c’est un autre monde. Des tapis immenses. Des œuvres d’art. Une lumière dorée filtre à travers les rideaux. Et au centre du salon, un homme.

Le père.

Assis, droite parfaite, costume gris perle. Une canne posée près de lui. Javier del Castillo. Il dégage quelque chose d’écrasant. De solennel.

À côté de lui, une jeune fille d’environ seize ans. Mignonne. Brune. Grande. Des boucles naturelles et des yeux vifs.

La petite sœur.

Alejandro me prend la main. Je sursaute légèrement, mais je le laisse faire. Je souris. Je colle mes doigts aux siens.

- Papa. Valeria. Je vous présente Catalina.

Javier me fixe longuement. Puis il se lève lentement et m’embrasse sur la joue.

- Enchanté, mademoiselle. Vous êtes encore plus jolie que ce qu’on m’avait dit.

- C’est gentil, Monsieur. Je suis très heureuse de vous rencontrer.

Valeria me regarde, un sourire espiègle aux lèvres.

- Tu sais qu’on ne pensait pas qu’il finirait par ramener quelqu’un à la maison ? C’est la première fois. On pensait qu’il finirait vieux et seul avec ses chiens.

- Valeria, corrige sa mère d’un ton sec.

Je ris, complice.

- Je l’ai cru aussi, au début. Il était très… réservé.

Alejandro resserre ses doigts autour des miens. Parfait. Je continue.

- Et puis il m’a surprise. Il m’a écoutée. Il m’a fait rire. Et… j’ai fini par tomber sous le charme.

Un soupir doux traverse la pièce.

- Venez, installez-vous, dit Teresa. Le déjeuner est presque prêt.

On s’installe tous dans le salon.

Valeria me pose mille questions. Elle veut savoir comment on s’est rencontrés. Où on sort. Si j’aime les chiens. Si j’ai des frères et sœurs. Je réponds tout. Exactement comme répété. Naturellement. Avec un sourire tendre pour Alejandro à chaque réponse.

Son bras passe autour de mes épaules. Ma tête repose contre lui. Je ris à ses blagues. Il m’effleure les cheveux.

On joue.

Mais on joue parfaitement.

- Et comment tu l’as su ? demande Javier soudain. Que c’était… le bon ?

Je respire doucement. Je me tourne vers lui.

- Le jour où il m’a ramenée chez moi et qu’il n’a pas essayé de rentrer. Il m’a juste regardée et m’a dit : “Prends ton temps. Moi, je suis déjà à toi.” Je crois que c’est là que je me suis dit… il est différent.

Un silence.

Puis Teresa hoche la tête, lentement.

- Tu as de belles réponses, Catalina.

Je soutiens son regard.

- J’ai un bel homme à mes côtés. C’est facile d’en avoir.

Un frisson me traverse.

Parce que même moi, je crois à mes mots.

Le déjeuner est servi. Une grande table. Des plats élégants. Un vin blanc. Alejandro me sert, me regarde, me caresse la main.

Tout le monde observe.

Et moi, je continue. Je souris. Je réponds. Je ris. Je bois peu. Je me tiens droite.

Le repas touche à sa fin. Les assiettes sont presque vides, les verres encore à moitié pleins. Des rires flottent dans l’air. Teresa parle avec Valeria à voix basse. Javier sirote son vin avec lenteur. Et moi, je me détends. Juste un peu.

Je me dis que le pire est passé. Que c’est terminé pour aujourd’hui. Que j’ai réussi.

Mais Alejandro, lui, n’a pas fini.

Il tend discrètement la main, attrape son couteau, puis le tapote doucement contre son verre.

Clin.

Clin.

Clin.

Un silence tombe d’un coup, parfaitement net. Tous les regards se tournent vers lui.

Il se lève lentement. Lisse sa veste. Croise un bref instant mes yeux.

- J’aimerais dire quelque chose, annonce-t-il, la voix posée mais plus grave que d’habitude.

Mon ventre se serre.

Il regarde son père, puis sa mère. Il pose une main sur mon épaule. Je ne respire plus.

- Il y a des années, je pensais que l’amour était une distraction. Une faiblesse. Quelque chose qu’on utilise contre vous.

Un silence. Il regarde droit devant lui. Puis ses yeux reviennent vers moi.

- Puis, un soir, j’ai rencontré une femme dans un bar. Pas une femme comme les autres. Une femme qui ne m’a pas regardé comme un nom de famille, ou un billet de banque. Une femme qui m’a vu, moi. Et ça m’a bouleversé.

Mon cœur cogne si fort dans ma poitrine que j’ai peur qu’on l’entende.

- Elle m’a résisté. Elle m’a fait attendre. Elle m’a écouté sans me juger. Et un jour, elle m’a offert quelque chose de rare : sa confiance. Depuis, je n’ai plus jamais été le même homme.

Je sens mes yeux piquer. Non. Pas maintenant. Je me répète que tout ça est faux. Que ce n’est qu’un rôle. Mais ses mots…

Ses mots sonnent si juste.

- Catalina, dit-il plus doucement, tu es entrée dans ma vie comme une évidence que j’ai mis trop de temps à comprendre. Tu es ma lumière dans un monde qui ne pardonne rien.

Il se tourne complètement vers moi.

Et là…

Il s’agenouille.

Ma bouche s’ouvre légèrement. Je tremble. Tout le monde retient son souffle.

Il sort une petite boîte noire de sa veste. L’ouvre.

Un anneau fin. Or blanc. Une pierre discrète. Élégante.

- Catalina Velázquez… veux-tu devenir ma femme ?

Je n’arrive plus à penser.

Je n’arrive plus à respirer.

Alors je fais la seule chose possible :

Je souris. Large. Chaleureusement.

Et je dis :

- Oui.

Il glisse la bague à mon doigt. Se relève. M’embrasse tendrement, la main posée sur ma joue. Je réponds à ce baiser.

Et le pire…

C’est que pendant une seconde, je l’oublie.

Je crois à tout ça.

Les applaudissements éclatent à peine mes lèvres ont prononcé ce “oui”. Teresa pose sa main contre sa poitrine, visiblement émue. Valeria tape dans ses mains avec enthousiasme, un large sourire accroché au visage.

Javier, lui, ne dit rien d’abord. Il observe. Longuement. Puis il hoche la tête.

- C’est une bonne décision, murmure-t-il, le regard fixé sur Alejandro.

Je me lève, Alejandro me tient toujours la main. Nos doigts sont entrelacés, ses yeux plongés dans les miens. Il reste fidèle au rôle. À la perfection.

Teresa s’avance pour m’enlacer.

- Félicitations, Catalina. Je ne pensais pas qu’une femme pouvait faire plier mon fils. Tu es spéciale. Je le vois.

- Merci, Madame, dis-je en serrant doucement ses bras. Ça me touche beaucoup.

Valeria saute presque dans mes bras.

- Je veux t’aider à choisir ta robe ! Je peux venir avec toi ? Je suis trop contente, tu vas être sublime en mariée !

Je ris doucement, faussement gênée.

Alejandro lève légèrement la main. Il attend que le silence revienne. Il a ce don : commander sans un mot.

- Nous n’allons pas attendre, dit-il calmement.

Un nouveau silence.

- Le mariage aura lieu dans trois jours.

Les regards se figent. Puis Teresa sourit, d’un sourire plus contrôlé.

- C’est rapide…

- Pourquoi attendre quand ont aime?, répond Alejandro avec un grand sourire.

Qu’est ce qu’il es beau quand il souris…

Valeria bat des mains.

- Trois jours ? Oh mon Dieu, c’est bientôt ! Il faut tout préparer ! On va s’en occuper, Maman, hein ?

- On va faire au mieux, soupire Teresa, qui échange un regard avec Javier.

Il ne commente pas. Il se contente d’approuver d’un signe bref.

Je reste là, au centre de cette scène, le doigt encore chaud de la bague. Le sourire plaqué sur mon visage. Le dos droit.

Et à l’intérieur de moi…

Un vide immense.

Je viens d’accepter un mariage.

Et personne ne se doute qu’aucun mot, aucun geste, aucun baiser n’était vrai.

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