LOGINPoint de Vue : Elara Moretti
Après l'attaque, nous sommes restés confinés dans la planque jusqu'au petit matin. L'instinct de survie de Damian était impressionnant, sa vigilance absolue. Il avait refusé que je le soigne davantage, mais il avait accepté que je reste près de lui. Quand nous sommes retournés à la villa, les mesures de sécurité avaient été triplées, comme il l'avait ordonné la nuit du baiser volé. C'est dans l'agitation du matin que je suis tombée sur un visage familier mais inattendu : Luca, un vieil homme qui avait été le garde du corps personnel de mon père, avant que ce dernier ne s'endette. Luca semblait maintenant faire partie du personnel de sécurité extérieur de Damian, affecté à la nouvelle surveillance. Je l'ai intercepté près de la cuisine. « Luca ! Qu'est-ce que tu fais ici ? » Il m'a regardée avec des yeux lourds, pleins de pitié et de résignation. « La Capo m'a repris, Signora. Quand le vieux Capo a cédé la dette de votre père... il a cédé aussi une partie du personnel. » « Tu sais pourquoi mon père a perdu son affaire ? » J'ai murmuré, ma voix pleine de l'amertume du mariage forcé. Luca a hésité, jetant un coup d'œil nerveux autour de lui. « Ce n'est pas le jeu, Signora. Ce n'était pas la chance. » Il s'est rapproché, sa voix baissant jusqu'à un murmure conspirateur. « Votre père a été piégé. Les livres de compte ont été falsifiés par une source externe pour aggraver les pertes et créer cette dette astronomique. » Mon souffle s'est coupé. « Par qui ? » « Par la famille Russo. Par le mari d'Isabella, » a chuchoté Luca. « Le Capo Russo voulait forcer votre père à lui céder le casino. Mais le Capo Damian est intervenu au dernier moment, payant la dette. » « Il a payé la dette... pour m'épouser, » ai-je réalisé. « Il a fait plus que ça, » a rétorqué Luca. « Il vous a épousée pour vous retirer du jeu. Le Capo Russo voulait vous utiliser contre Damian. Votre mariage... c'est une transaction, certes. Mais c'est surtout un bouclier de protection contre une menace que vous ne connaissiez pas. Il ne vous a pas seulement prise. Il vous a réclamée avant que les Russo ne puissent mettre la main sur vous. » La tête me tournait. Damian n'était pas seulement le bourreau ; il était le sauveur involontaire. Il m'avait arrachée à un pire destin. Armée de cette nouvelle vérité, j'ai attendu Damian. Il était dans le salon principal, donnant des ordres. Ses yeux sont devenus tendus quand il m'a vue approcher. « Tu as quelque chose à dire, Elara ? » a-t-il demandé, son ton autoritaire. Je ne lui ai pas laissé le temps d'établir son contrôle. « C'est Isabella Russo qui a piégé mon père. C'est elle qui voulait le casino, pas toi. Et tu m'as épousée pour la devancer et me protéger de sa famille. Dis-moi que ce n'est pas vrai ! » Damian a laissé tomber son téléphone sur la table basse. Il ne l'a pas nié. Il a simplement regardé au loin, l'air sombre et fatigué par la violence de sa vie. « Je devais te sécuriser. Si les Russo t'avaient prise, tu serais maintenant leur otage, pas ma femme, » a-t-il admis, sa voix était pleine d'une honnêteté brutale. « Et tu m'as menti par omission, » ai-je rétorqué, la rage se mêlant à une étrange compréhension. Il a tourné la tête vers moi. Le mur de glace autour de lui s'est fissuré. Il avait l'air si vulnérable, si seul dans son pouvoir. « Je suis le Capo. La vérité est un luxe que je ne peux pas m'offrir, » a-t-il murmuré. Il a fait quelques pas vers moi, s'arrêtant dangereusement près. Son souffle était chaud. Il a levé sa main, et au lieu de la poser fermement, il l'a laissée planer à quelques centimètres de mon visage, une hésitation qui en disait long. « J'ai besoin de toi. Dans cette guerre, tu es ma meilleure défense. Mais tu es aussi la seule chose qui me fait sentir... quelque chose, » a-t-il murmuré, ses yeux s'assombrissant de désir et de souffrance. « Je ne sais pas si c'est la haine ou le désir, mais je suis obsédé par toi. Et je te préviens, Elara : je suis fatigué de me battre. » Il a fermé le dernier centimètre. Ses lèvres se sont posées sur les miennes, non pas en baiser volé, mais en revendication brutale. Une revendication désespérée. Il m'a poussée contre le mur, son corps pressant le mien. C'était le début. Le point de rupture où la stratégie s'est effondrée sous le poids de la passion.Point de Vue : Elara Moretti L'odeur des pneus brûlés et le hurlement des sirènes étaient une symphonie de chaos. Ils ont brutalement mis fin à l'incendie de notre désir. J'ai arraché la veste que Damian m'avait jetée. C'était un vêtement lourd, doublé, étonnamment protecteur. Je n'étais pas à moitié nue et terrifiée, j'étais la femme du Capo, obligée de fuir son propre château. Damian était déjà devant la bibliothèque, tirant un vieux livre pour révéler la porte dérobée. Il m'a attrapée par le bras, sa prise de fer, et m'a tirée dans le passage secret. « Ne fais pas de bruit, » a-t-il murmuré. Sa voix était revenue au ton froid et impitoyable du Capo en situation de crise. Il n'y avait plus aucune trace de l'amant désespéré d'il y a quelques secondes. Le passage était étroit, sombre et sentait la terre humide et la moisissure. Les murs pressaient ma robe. Nous avancions à tâtons, la seule lumière provenant du faible éclairage de sa montre. De derrière nous, les bruits de l
Point de Vue : Elara Moretti Le baiser de Damian n'était pas tendre. C'était un acte de possession, une revendication féroce. La frustration accumulée depuis notre mariage, la peur, le désir interdit, tout a explosé entre nous. J'ai répondu à sa ferveur avec une urgence que je ne me connaissais pas. Le sentiment était confus : il était mon geôlier, le responsable de mon malheur, mais il était aussi le seul homme à pouvoir me protéger de la tempête qu'il avait lui-même provoquée. Il m'a soulevée sans effort, mes jambes s'enroulant instinctivement autour de sa taille. Son corps était dur comme de l'acier contre le mien. Il m'a portée jusqu'à notre chambre, nous jetant sur le lit avec une force brute. Le linge de lit a volé. « Je te veux, Elara. Je te veux depuis le premier jour. Et je n'attendrai plus un seul instant, » a-t-il murmuré, sa voix rauque, les yeux noirs brûlants. La règle du "pas de consommation" était brisée. Le contrat formel avait cédé la place à la nécessité
Point de Vue : Elara Moretti Après l'attaque, nous sommes restés confinés dans la planque jusqu'au petit matin. L'instinct de survie de Damian était impressionnant, sa vigilance absolue. Il avait refusé que je le soigne davantage, mais il avait accepté que je reste près de lui. Quand nous sommes retournés à la villa, les mesures de sécurité avaient été triplées, comme il l'avait ordonné la nuit du baiser volé. C'est dans l'agitation du matin que je suis tombée sur un visage familier mais inattendu : Luca, un vieil homme qui avait été le garde du corps personnel de mon père, avant que ce dernier ne s'endette. Luca semblait maintenant faire partie du personnel de sécurité extérieur de Damian, affecté à la nouvelle surveillance. Je l'ai intercepté près de la cuisine. « Luca ! Qu'est-ce que tu fais ici ? » Il m'a regardée avec des yeux lourds, pleins de pitié et de résignation. « La Capo m'a repris, Signora. Quand le vieux Capo a cédé la dette de votre père... il a cédé aussi
Point de Vue : Elara Moretti Après notre confrontation, le silence de Damian était moins intimidant que son aveu. J'ai besoin de toi. Ces mots résonnaient dans ma tête. Je ne savais toujours pas si ce besoin était la stratégie de guerre d'un Capo ou la peur d'un homme brisé. Le lendemain, il a décidé que j'allais l'accompagner. Pas à un gala, mais à une réunion dans un lieu neutre en ville. « Tu viens. Tu restes dans la voiture. Les vitres sont blindées. Ne bouge pas. » Son ordre était brutalement simple. J'ai obéi. Assise sur le siège passager d'un SUV noir, je le regardais s'éloigner, son costume anthracite se fondant dans la foule. Un homme de sa garde est resté à mes côtés, l'air aussi immobile qu'une statue. L'attente a duré quarante minutes. C'est quand j'ai vu Damian revenir, le visage sombre et pressé, que quelque chose a mal tourné. Il n'était qu'à dix mètres quand l'enfer s'est déchaîné. Un van blanc, banalisé, a déboulé de la rue latérale. Au lieu de ralentir
Point de Vue : Elara Moretti Le trajet de retour à la villa s'est fait dans un silence glacé. L’air dans la limousine était si lourd qu'il aurait pu briser les vitres. La main de Damian était un étau sur ma cuisse. Il n'avait pas lâché ma main depuis que la Périza, Isabella, avait planté sa graine empoisonnée. Dès que la porte de la suite s'est refermée derrière nous, je me suis libérée de son contact, ma rage surpassant ma peur. « C'est pour ça ! » ai-je lancé, ma voix tremblant de frustration. J'ai arraché le collier de diamants de mon cou et l'ai jeté sur le lit. « La règle du ‘pas de consommation’ ! C'est parce que tu n’as pas besoin de moi dans ce lit, tu avais déjà Isabella ! » Damian s'est immobilisé. Il était en train de retirer sa veste. Lentement, il l'a laissée tomber au sol. Ses yeux, noirs et sans fond, se sont braqués sur moi. Pour la première fois, j'ai vu au-delà de la colère : il y avait de la douleur et une rage contenue qu’il dirigeait contre lui-même. «
Point de Vue : Elara Moretti J'avais passé les deux jours suivants sous haute surveillance, sans revoir Damian. Le baiser volé dans son bureau était devenu une obsession, une preuve troublante qu'il y avait une fissure dans son armure de glace. Le troisième soir, l’ordre est tombé : « Préparez la Signora Vannucci. » J'ai été habillée, coiffée, et transformée en la femme parfaite du Capo. Ma robe, d'un vert émeraude riche, était somptueuse, mais elle me donnait l'impression d'être une statue de collection, magnifique et inutile. L'événement était un gala caritatif organisé par une famille alliée de la Mafia. Le salon était rempli d'hommes en costume onéreux et de femmes qui arboraient plus de diamants que la richesse de mon père. L'atmosphère était polie, mais l'air vibrait de pouvoir et d'intrigues. Dès que nous sommes entrés, la tension a augmenté. Damian, à mon bras, était une force de la nature. Il était le centre d'attention, et je n'étais que son accessoire, le trophée







