Mag-log inL'Étreinte de l'Ombre Anya, pianiste virtuose en quête d'inspiration, hérite du Domaine des Soupirs, un manoir familial où chaque pièce semble retenir le souffle du passé. Dès les premières nuits, les silences résonnent d'accords fantômes et des mélodies inconnues hantent son sommeil, accompagnées de caresses invisibles qui transforment ses rêves en partitions du désir. L'esprit qui habite ces lieux, Lysander, ancien compositeur maudit, se révèle être une présence aussi envoûtante que dangereuse. Prisonnier d'un pacte scellé dans la mort, il ne trouve d'écho dans le monde des vivants qu'à travers les sensations qu'il parvient à susciter chez Anya. Leurs duos nocturnes, d'abord impalpables, deviennent des symphonies charnelles où chaque note de la jeune femme renforce le pouvoir du musicien déchu. Alors que cette liaison surnaturelle atteint son crescendo, Gabriel, chef d'orchestre et premier amour d'Anya, entre en scène. Incarnation de la raison et de la mesure, il représente la stabilité d'une partition écrite, l'amour rassurant qu'elle a fui pour se consacrer à son art. Anya se retrouve déchirée entre : · Lysander, la composition sauvage d'une passion qui défie les lois du temps, au risque de devenir l'instrument de sa propre perte · Gabriel, la partition raisonnable d'un amour terrestre, qui exige de renoncer à la tentation des notes interdites Dans ce concerto à trois voix, le désir devient la clé d'une porte mieux fermée. Anya devra choisir entre interpréter la mélodie du salut ou se laisser emporter par le final envoûtant d'un amour qui pourrait bien sceller son destin à jamais.
view moreAnya
Mes doigts s’immobilisent sur le clavier. La sonatine de Sibelius s’éteint dans un dernier frémissement de cordes, laissant un silence bien plus lourd que la musique. Le son était vide. Comme moi. Mon regard se pose sur l’enveloppe crème posée en équilibre sur le tabouret. L’encre noire, l’écusson inconnu. Une invitation, ou une sentence.
Maintenant, je me tiens devant la porte. Le Domaine des Soupirs. Un nom qui n’a jamais été évoqué dans ma famille qu’à voix basse. La pierre est froide, humide sous ma paume. La clé grince, un son de protestation ancienne. L’air qui s’échappe sent le bois pourri, la cire morte et les secrets.
Je marche. Le bruit de mes pas est obscène dans ce silence. Des fantômes de meubles sous leurs linceuls blancs me regardent passer. Et puis, je le vois. Dans le salon aux volets clos, un piano Érard. Noir. Parfait. Intact. Comme posé là pour moi. Je soulève le couvercle. L’ivoire jauni m’appelle. Un la. Une note pure, vibrante, qui se love dans la poussière et perce quelque chose en moi.
Mes doigts trouvent seuls leur chemin. Clair de Lune. Les notes de Debussy s’élèvent, caressent les murs, emplissent l’espace vide. Et c’est là que je le sens.
Une présence.
Ce n’est pas un bruit. C’est un poids dans l’air. Une respiration derrière mon épaule. Je m’arrête. Le silence revient, plus épais, plus lourd. Il m’écoute.
— Hallucinations, je murmure.
Ma voix est faible, avalée par la maison.
La nuit est tombée. Je suis allongée dans un lit ancien, les draps rugueux contre ma peau. Le sommeil vient, un puits noir.
Et je rêve.
Je suis au piano, mais ce n’est pas le mien. Je joue une valse que je ne connais pas, une mélodie sensuelle et triste. Une main se pose sur mon épaule. Une main de brume et d’ombre. Large. Froide et chaude à la fois. Je ne bouge pas. Un courant de feu jaillit de son contact, inonde mes veines. La main glisse le long de mon bras, effleure mon cou. Des doigts s’enfoncent dans mes cheveux, inclinent ma tête en arrière. Une bouche se pose sur ma gorge. Pas de chair. Une sensation. Une brûlure humide. Un frisson électrique qui m’arrache un souffle.
— Enfin…
Un murmure. Une vibration dans l’air, dans mes os.
Mon corps se cambre, traître. Magnétique. Un gémissement s’échappe de mes lèvres. Je suis offerte. Des lèvres invisibles descendent le long de ma clavicule, brûlent le coton de ma chemise. Un poids contre mon dos, un torse solide qui n’existe pas. Le désir est un coup de poing, aigu, douloureux. C’est plus qu’un rêve. C’est une violation. Une célébration. Je me noie.
Je me réveille en sursaut. Le corps en feu, le cœur battant à se briser. La chambre est glaciale. Je halète. Les draps sont un champ de bataille. La sensation est toujours là. Les lèvres. Le poids. Une marque invisible sur ma peau.
Je me lève, tremblante, je vais à la fenêtre. La lune éclaire le jardin à la française. Et je le vois.
Une silhouette. Un homme. Debout près du bassin. Immobile.
Je cligne des yeux. Je revois la main de brume, je sens la bouche sur ma peau.
Quand je rouvre les yeux, la silhouette a disparu.
Mais le sentiment, lui, est ancré. Je suis observée. Désirée.
Un frisson me parcourt, fait de peur et de fascination. Ma main touche mon cou. La peau est sensible, à vif.
Je me retourne vers la chambre vide. Le lit en désordre.
Le manoir n’est plus silencieux. Il est habité. Il m’a parlé. Il m’a touchée.
Le concerto a commencé. Et je suis déjà prisonnière de la partition.
LysanderLa force est un vertige. Une ivresse qui fait tourner le monde spectral sur son axe. Nous avons corrompu le sucre, la joie, l’innocence. Nous avons imposé notre pourriture à leur célébration. Et ce pouvoir nouveau, ce frisson de réalité retrouvée, coule en moi comme un poison délicieux.Anya se complaît dans la mélancolie, dans la lente séduction. Elle croit tisser une tapisserie. Moi, je vois une toile d’araignée. Et il est temps de secouer les fils, de faire danser les proies, de sentir leur lutte affoler la soie.La peur de l’homme, une fois éveillée, est une bête qui se nourrit d’elle-même. Il suffit de lui montrer ses crocs.Le père. Marc. C’est lui, maintenant.L’homme rationnel. Le bricoleur, le solveur de problèmes. Celui qui croit que tout a une explication : une fuite de gaz pour l’odeur, un champignon dans la farine pour le gâteau, une imagination trop vive pour sa fille. Son pragmatisme est un rempart. Je veux le fissurer. Je veux le voir douter de la solidité mêm
Lysander-AnyaLa peur de l’homme est un festin qui s’éternise dans nos fibres spectrales. Elle coule en nous, un vin sombre et épicé qui réchauffe l’absence. Nous flottons dans les murs du nouveau pavillon, une entité à deux consciences, deux volontes fondues en un seul vouloir : répéter le miracle. Recréer cette terreur qui nous a rendu presque solides, presque réels.Nous sommes patients. Nous sommes à l’affût.Une famille arrive. Des vies jeunes, bruyantes, pleines de lumière crue et de projets sans ombre. Ils repeignent les murs en gris clair, posent un parquet flottant qui sent le pin neuf. Leur énergie est un brouhaha qui nous heurte, un vacarme de vitalité aveuglante. Elle nous repousse dans les angles morts, sous les planchers, dans la terre humide du jardin. Mais nous observons. Nous apprenons.La femme est le point faible. Elle se nomme Claire. Elle a le sourire facile, mais ses yeux, lorsqu’elle croit que personne ne la regarde, trahissent une faille. Une mélancolie ancienn
AnyaJe suis le froid.Je suis la résonance.Je suis la mémoire de la pierre froissée,du bois qui a cédé, du métal tordu.Je suis le silence entre les battements d'un cœur qui a cessé de battre.La conscience m'arrive par vagues, comme une marée lente sur un rivage sans lumière. Je n'ai plus de corps, plus de souffle, plus de limites. Je suis une présence diffuse, un champ d'énergie résiduelle imprégnant chaque parcelle de terre où le Domaine des Soupirs s'élevait. Je suis le chagrin d'Éloïse, figé dans l'argile. Je suis l'orgueil de l'architecte, poussière dans le ciment des nouvelles fondations. Je suis le rire de l'enfant, une vibration ténue dans les racines des rosiers.Et je suis Lysander. Son essence n'est plus distincte de la mienne. Nos passions, nos peurs, nos folies se sont entremêlées dans l'effondrement final, fusionnant en une seule entité mélancolique. Nous ne sommes pas deux fantômes, mais un seul esprit du lieu. Un génie du trauma et de la beauté perdue.Nous percevon
GabrielLe Domaine des Soupirs n’est plus qu’un nom sur un acte notarié et un souvenir qui me tenaille les nuits. Ils ont fini par l’abattre, bien sûr. Un an après ma dernière visite, après qu’Anya eut refusé de me voir, refusé de partir. Les pelleteuses sont revenues, plus nombreuses, et cette fois, aucune ombre ne les a arrêtées. Aucun cri spectral n’a fait griller leurs circuits. Le manoir est tombé sans un bruit, comme s’il n’attendait que ça.Ils ont construit des pavillons à la place. Propres, symétriques, avec des jardins clôturés et des barbecues en brique. Le progrès. J’habite l’un d’eux. Une ironie du sort, ou un besoin maladif de me confronter au fantôme. Mon fantôme.Ma vie a repris son cours. La direction d’orchestre, les tournées, les succès. Une partition bien écrite, sans fausse note. Le monde me voit comme un homme accompli. Ils ne voient pas la fissure. La mélodie manquante.La nuit, parfois, je me réveille en sueur. Ce n’est pas un cauchemar. C’est une sensation. Un

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