Ils n'auraient jamais dû se croiser... pourtant le destin en a décider autrement. Livraison Moreau tente désespérément de fuir l'ombre oppressante d'un père qu'elle hait et d'un passé qui la poursuit comme une malédiction. Lorsqu'un drame bouleversé son existence, elle croit entrevoir une échappatoire... jusqu'au jour où un accord inattendu la plonge au cœur de l'univers sombre et périlleux de Raphaël Valcourt. Froid, implacable et prisonnier de ses propres ténèbres, Raphaël s'est toujours refusé à croire à l'amour. A ses yeux, Livia n'est qun simple pion dans une partie d'échecs où pouvoir et vengeance s'entrelacent. Mais l'orque la passion s'invite entre eux, les masques tombent et leurs cœurs s'embrasent, les entraînant vers une vérité capable d'anéantir leurs mondes. Dans un univers où la trahison est monnaie courante, auront-ils la force de briser leurs chaînes...ou seront-ils consumer par leur propre désir ?
Lihat lebih banyakLivia Moreau serra la poignée de sa valise cabossée, ses doigts blanchis par la tension. Elle inspira profondément, le cœur battant à tout rompre. Paris. La ville des lumières, des rêves et des illusions. Peut-être l’endroit où elle réussirait enfin à laisser derrière elle les ombres qui la poursuivaient depuis trop longtemps.
Elle leva les yeux vers l’imposant immeuble qui s’élevait devant elle. Valcourt Industries. Ses façades de verre et d’acier griffaient le ciel, froides et majestueuses, comme pour rappeler à chaque visiteur que ce monde-là n’était pas fait pour les faibles.
Pas aujourd’hui, Livia. Aujourd’hui, tu seras forte.
Elle repoussa une mèche brune échappée de son chignon et franchit les lourdes portes automatiques. À l’intérieur, l’agitation régnait. Des hommes et des femmes en tailleurs impeccables circulaient d’un pas rapide, leurs yeux rivés sur des écrans, leurs lèvres murmurant chiffres, ordres et secrets.
Elle sentit son pouls accélérer alors qu’elle s’avançait vers la banque d’accueil.
— Bonjour… Moreau. Livia Moreau. J’ai rendez-vous pour un entretien au 45ᵉ étage, dit-elle, d’une voix qui trahissait légèrement son trouble.
La réceptionniste, tirée à quatre épingles, leva un sourcil parfait, puis hocha la tête sans un mot.
— Ascenseur C. Cinquième porte à droite en sortant.
Livia esquissa un sourire crispé, la remercia et se dirigea vers l’ascenseur désigné. Dès que les portes se refermèrent derrière elle, elle laissa échapper un souffle tremblant.
Tu peux le faire. Ce n’est qu’un entretien. Respire.
Elle appuya sur le bouton du 45ᵉ étage. La cabine s’ébranla dans un silence feutré.
À mi-parcours, un léger signal sonore retentit. Les portes coulissèrent et un homme entra.
Livia sentit l’air se raréfier autour d’elle.
Grand, silhouette athlétique, il portait un costume sombre à la coupe impeccable qui soulignait des épaules larges et une prestance presque intimidante. Ses cheveux châtains, soigneusement coiffés mais légèrement désordonnés par une mèche rebelle, contrastaient avec l’aura de contrôle qui émanait de lui. Mais ce furent ses yeux qui la figèrent sur place : deux abîmes sombres, profonds et glacials, fixés sur elle avec une intensité déstabilisante.
Un frisson lui parcourut la nuque. Pourquoi avait-elle cette sensation étrange… comme si elle venait d’être passée au crible ?
Elle baissa aussitôt les yeux, se recroquevillant légèrement comme pour disparaître. L’homme ne prononça pas un mot, mais la tension qui émanait de lui emplissait tout l’espace exigu. Ses traits ciselés semblaient sculptés dans la pierre, et la froideur de son expression avait des allures d’avertissement silencieux : N’approche pas.
Livia déglutit avec peine, fixant obstinément la moquette. Le silence pesait lourd, presque suffocant.
Pourquoi ce simple échange de regards me bouleverse-t-il autant ?
Un “ding” la tira brusquement de ses pensées. Le 45ᵉ étage. Les portes s’ouvrirent dans un léger souffle d’air.
— Pardon… souffla-t-elle, se précipitant vers la sortie.
Dans sa hâte, son talon accrocha la moquette. Elle vacilla, le cœur bondissant dans sa poitrine. Les dossiers qu’elle tenait glissèrent de ses bras et s’éparpillèrent au sol, une pluie de feuilles qui alla se loger jusque sous les chaussures parfaitement cirées de l’homme.
Rouge de honte, elle s’agenouilla pour ramasser les papiers en désordre.
— Je… je suis désolée… balbutia-t-elle.
Un silence. Puis une voix grave, profonde, qui vibra à ses oreilles :
— Vous êtes déjà en train d’échouer… avant même d’avoir commencé.
Livia releva la tête d’un coup, ses yeux écarquillés.
Il la fixait de haut, ses traits figés dans une expression indéchiffrable. Et à cet instant précis, une certitude glaçante s’imposa à elle : cet homme serait soit le tremplin qui la sauverait… soit le plus grand danger qu’elle aurait jamais affronté.
La porte se referma derrière Raphaël dans un claquement sec, et le silence retomba dans l’appartement comme un drap mortuaire. Livia resta un instant immobile, la paume tournée vers le ciel, l’écrin noir ouvert à ses pieds. La pluie martelait la fenêtre fraîche, dessinant sur la vitre des arabesques argentées qui miroitaient sous le réverbère.Elle releva lentement les yeux vers lui. Son costume noir était froissé, et son visage portait les stigmates d’une nuit blanche : cernes, traits tirés et un regard où se mêlaient la douleur et l’espoir.— Livia… commença-t-il, la voix étranglée.Elle serra l’alliance dans sa main comme si elle en ressentait le poids physique : chaque ligne gravée, chaque mot oublié, lui revenait en mémoire via ce seul anneau.— Pourquoi ce cadeau ? demanda-t-elle, la mâchoire serrée. Pourquoi maintenant ?Raphaël s’approcha, et son ombre se profila, immense, sur le mur derrière elle.— Parce que je voulais t’offrir la vérité… et la promesse d’un avenir que nous
Livia poussa la porte de son appartement avec la sensation qu’elle basculait au bord d’un gouffre invisible. Les murs, jadis familiers, semblaient se refermer sur elle, étouffant les souvenirs heureux d’une vie qui s’étiolait. Elle déposa son sac avec un soupir lourd, laissant échapper un éclair de fatigue pure. Les volets étaient tirés. La pièce baignait dans une semi-obscurité où se mêlaient l’odeur du café renversé et la poussière accumulée.Elle erra jusqu’à la fenêtre, laissa ses doigts effleurer le rebord froid. Dehors, la lumière jaune des lampadaires léchait le trottoir humide, tandis qu’une fine bruine tombait sans pitié. Chaque goutte semblait murmurer la même question : Où trouver un sens à tout ça ?Dans un sursaut, la sonnerie de l’interphone la ramena à la réalité. Livia ne fit aucun geste. Quelques secondes s’égrenèrent, intenses, puis un nouveau bip retentit. Ce fut Victor, implacable dans son professionnalisme, qui se présenta à l’écran.— Mademoiselle Moreau, Raphaël
Le brouhaha feutré du café du quartier Saint-Germain enveloppait Livia et Raphaël alors qu’ils s’installèrent dans un recoin isolé, à l’écart du passage. Le parquet grinça sous leurs pieds, la fumée légère des machines à expresso tissant un voile presque mystique dans l’air humide. Livia, la mâchoire serrée, n’osait croiser son regard. Raphaël sortit doucement un dossier relié de cuir, son nom — Livia Moreau-Valcourt — embossé en lettres discrètes sur la couverture.Elle sentit son cœur se suspendre. Il posa le dossier sur la table, chaque mouvement mesuré, presque cérémonial.— Je... je ne voulais pas que tu l’apprennes ainsi, murmura-t-il.Elle inspira lentement, ses doigts effleurant la bordure du dossier.— Alors explique-moi, ordonna-t-elle, la voix rauque.Raphaël fit glisser le cuir souple et ouvrit la première page. Des documents officiels, des extraits de testaments, des relevés de propriétés… Tout portait le sceau de Valcourt Industries et la signature de sa mère, suivie de
La rue était silencieuse, comme retenue dans un souffle, lorsque Livia frappa à la porte de l’appartement de son oncle. Le portail en fer forgé grinça sous son passage, et le léger crépitement de ses talons résonna dans la cour pavée, dessinant une musique discrète dans le calme du soir. D’un geste hésitant, elle frôla la poignée et entra, découvrant l’intérieur chaleureux baigné d’une lumière dorée.Son oncle, Pierre Moreau, se tenait près de la cheminée, une tasse de thé fumant entre ses mains. Ses traits étaient graves, marqués par les années et les secrets. Quand il aperçut Livia, un sourire doux se dessina sur son visage, avant de s’effacer rapidement, cédant la place à une inquiétude palpable.— Ma chérie, souffla-t-il, en posant sa tasse et en s’avançant vers elle. Qu’est-ce qui t’amène si tard ?Livia referma la porte derrière elle, jetant un coup d’œil aux étagères chargées de livres et aux photographies anciennes qui ornaient les murs. Elle serra le sac contre sa poitrine.—
De retour à Paris, le crépuscule peignait la Seine d’un rose pâle lorsque Livia sortit du TGV, le cœur battant. Chaque pavé, chaque réverbère semblait danser sous le poids de ses pensées. À ses côtés, Raphaël demeurait silencieux, enveloppé dans son manteau sombre, son regard noir scrutant l’horizon comme une sentinelle hantée.Le taxi la déposa devant son immeuble du Marais. Livia ouvrit la portière en premier et, sans un mot, gravit les marches de l’entrée, ses talons résonnant en échos solitaires. Raphaël la suivit, la mâchoire contractée. Une fois à l’intérieur, elle se retourna, l’éclat doré des appliques jetant des ombres dansantes sur les murs tapissés.— Pourquoi, Raphaël ? demanda-t-elle d’une voix brisée.Il s’arrêta à quelques pas, les mains enfoncées dans les poches.— Je n’avais pas le choix, souffla-t-il.Elle secoua la tête, la poitrine serrée.— Pas le choix ? Tu m’as privée de mes souvenirs, de ma vie. Tu as décidé à ma place.Raphaël leva les mains, le visage empli d
Un coup de feu claqua dans le hall, net, implacable, et tout bascula. Livia n’eut pas le temps de réagir : Raphaël la saisit par le bras et la jeta violemment au sol, son propre corps la recouvrant telle une muraille humaine. Le monde sembla se figer pendant une milliseconde : le feu incandescent dans la chambre d’hôtel, le velours cramoisi des fauteuils de réception, tout devint flou et distant, étranger à cette explosion de violence. Livia sentit la froideur du carrelage contre sa tempe, ses doigts agrippant nerveusement le tissu de son vêtement.— Reste à terre ! ordonna Raphaël, la voix rauque et grave, retentissant comme un ordre de combat.Mais la riposte était déjà en route. En un mouvement coordonné, Victor et deux agents de sécurité surgirent du vestibule, armes braquées. L’assaillant masqué, hurlant dans un râle sourd, pointait encore son arme à bout de bras, comme défiant tout et tous. Son masque noir, désormais taché de sueur et de poussière, voilait un visage déformé par
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