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Les chaînes du Destin
Les chaînes du Destin
作者: Clara Wynter

Chapitre 1: Le nouveau départ

作者: Clara Wynter
last update 最終更新日: 2025-07-23 19:36:34

Livia Moreau serra la poignée de sa valise cabossée, ses doigts blanchis par la tension. Elle inspira profondément, le cœur battant à tout rompre. Paris. La ville des lumières, des rêves et des illusions. Peut-être l’endroit où elle réussirait enfin à laisser derrière elle les ombres qui la poursuivaient depuis trop longtemps.

Elle leva les yeux vers l’imposant immeuble qui s’élevait devant elle. Valcourt Industries. Ses façades de verre et d’acier griffaient le ciel, froides et majestueuses, comme pour rappeler à chaque visiteur que ce monde-là n’était pas fait pour les faibles.

Pas aujourd’hui, Livia. Aujourd’hui, tu seras forte.

Elle repoussa une mèche brune échappée de son chignon et franchit les lourdes portes automatiques. À l’intérieur, l’agitation régnait. Des hommes et des femmes en tailleurs impeccables circulaient d’un pas rapide, leurs yeux rivés sur des écrans, leurs lèvres murmurant chiffres, ordres et secrets.

Elle sentit son pouls accélérer alors qu’elle s’avançait vers la banque d’accueil.

— Bonjour… Moreau. Livia Moreau. J’ai rendez-vous pour un entretien au 45ᵉ étage, dit-elle, d’une voix qui trahissait légèrement son trouble.

La réceptionniste, tirée à quatre épingles, leva un sourcil parfait, puis hocha la tête sans un mot.

— Ascenseur C. Cinquième porte à droite en sortant.

Livia esquissa un sourire crispé, la remercia et se dirigea vers l’ascenseur désigné. Dès que les portes se refermèrent derrière elle, elle laissa échapper un souffle tremblant.

Tu peux le faire. Ce n’est qu’un entretien. Respire.

Elle appuya sur le bouton du 45ᵉ étage. La cabine s’ébranla dans un silence feutré.

À mi-parcours, un léger signal sonore retentit. Les portes coulissèrent et un homme entra.

Livia sentit l’air se raréfier autour d’elle.

Grand, silhouette athlétique, il portait un costume sombre à la coupe impeccable qui soulignait des épaules larges et une prestance presque intimidante. Ses cheveux châtains, soigneusement coiffés mais légèrement désordonnés par une mèche rebelle, contrastaient avec l’aura de contrôle qui émanait de lui. Mais ce furent ses yeux qui la figèrent sur place : deux abîmes sombres, profonds et glacials, fixés sur elle avec une intensité déstabilisante.

Un frisson lui parcourut la nuque. Pourquoi avait-elle cette sensation étrange… comme si elle venait d’être passée au crible ?

Elle baissa aussitôt les yeux, se recroquevillant légèrement comme pour disparaître. L’homme ne prononça pas un mot, mais la tension qui émanait de lui emplissait tout l’espace exigu. Ses traits ciselés semblaient sculptés dans la pierre, et la froideur de son expression avait des allures d’avertissement silencieux : N’approche pas.

Livia déglutit avec peine, fixant obstinément la moquette. Le silence pesait lourd, presque suffocant.

Pourquoi ce simple échange de regards me bouleverse-t-il autant ?

Un “ding” la tira brusquement de ses pensées. Le 45ᵉ étage. Les portes s’ouvrirent dans un léger souffle d’air.

— Pardon… souffla-t-elle, se précipitant vers la sortie.

Dans sa hâte, son talon accrocha la moquette. Elle vacilla, le cœur bondissant dans sa poitrine. Les dossiers qu’elle tenait glissèrent de ses bras et s’éparpillèrent au sol, une pluie de feuilles qui alla se loger jusque sous les chaussures parfaitement cirées de l’homme.

Rouge de honte, elle s’agenouilla pour ramasser les papiers en désordre.

— Je… je suis désolée… balbutia-t-elle.

Un silence. Puis une voix grave, profonde, qui vibra à ses oreilles :

— Vous êtes déjà en train d’échouer… avant même d’avoir commencé.

Livia releva la tête d’un coup, ses yeux écarquillés.

Il la fixait de haut, ses traits figés dans une expression indéchiffrable. Et à cet instant précis, une certitude glaçante s’imposa à elle : cet homme serait soit le tremplin qui la sauverait… soit le plus grand danger qu’elle aurait jamais affronté.

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