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Le soleil de fin d’après-midi filtrait à travers les baies vitrées du penthouse, dessinant des rayons dorés sur les meubles impeccables. Isabelle Mayers ajustait les chiffres et projections sur son ordinateur portable, concentrée comme jamais. Nina, assise à côté d’elle, griffonnait des notes en chuchotant des conseils sarcastiques : -Je te jure, si tu le bats dans une réunion demain, il va exploser. Isabelle sourit, mais ne dit rien. Elle savait qu’il fallait rester stratégique. Elle n’était plus seulement l’épouse du milliardaire Alexander Kane , elle était maintenant une force qu’il devait respecter. Soudain, la porte s’ouvrit avec un léger cliquetis. Gabriel Kane entra, costume sombre, regard attentif, légèrement amusé. -Je ne pensais pas trouver quelqu’un ici à cette heure, dit-il en observant Isabelle. - Je ne dors pas beaucoup ces derniers temps, répondit-elle avec un demi-sourire. Gabriel esquissa un sourire, sentant la détermination qui émanait d’elle. - Impressionnant, avoua-t-il, mais je suppose que tu le sais déjà. Elle haussa les épaules, concentrée sur son écran, et Nina laissa échapper un rire étouffé : - Tu vois, elle commence à comprendre ce qu’est un vrai défi. La porte s’ouvrit de nouveau, et Alexander entra, silencieux comme toujours. Son regard se posa sur Isabelle, attentif, mesurant chaque geste, chaque expression. - Vous passez trop de temps ici, dit-il d’une voix basse mais ferme. - Je me fais ma place, répondit-elle calmement. Un silence chargé s’installa. Isabelle sentit cette tension, ce mélange de défi et d’attraction qui ne cessait de croître à chaque interaction. Gabriel se retira discrètement, mais son regard resta posé sur elle une seconde de trop. Alexander s’approcha, le pas silencieux et précis : - N’oublie pas qui contrôle ce monde, Isabelle. - Je ne l’oublie pas, répondit-elle, sans ciller. Leurs regards se croisèrent, brûlants, électrisants. Et pour un instant, même Alexander sembla surpris par sa propre réaction. ⸻ Alexander Elle avait changé. Plus qu’un défi intellectuel, elle était devenue une présence que son esprit n’ignorait plus. Chaque geste d’Isabelle, chaque sourire qu’elle feignait, chaque regard direct lui faisait battre le cœur d’une façon qu’il refusait d’admettre. Et pourtant, il ne pouvait ni céder ni montrer la moindre faiblesse. Gabriel Kane, son frère, était apparu avec son sourire calme et encourageant. Il avait toujours eu ce talent de déstabiliser Alexander subtilement, mais ici, Isabelle semblait jouer le même rôle avec plus de feu, plus de volonté. Il serra légèrement le poing. - Attention, Isabelle, murmura-t-il pour lui-même. Ce jeu venait seulement de commencer. Et il savait qu’il ne pouvait pas perdre le contrôle, pas même pour un instant. ⸻ Isabelle Après le départ de Gabriel, Isabelle et Nina restèrent seules. -Tu crois que tu arrives vraiment à le déstabiliser ? chuchota Nina, un sourire malicieux aux lèvres. -Je ne cherche pas à le déstabiliser, répondit Isabelle. Je veux juste qu’il me respecte. Elle savait qu’elle avançait sur une corde raide. Chaque victoire, chaque geste, chaque mot, pouvait changer la dynamique. Et elle commençait à comprendre une chose : le jeu entre elle et Alexander n’était pas seulement une bataille de pouvoir. C’était une danse, un duel où le feu et le contrôle s’entremêlaient, où chaque regard pouvait devenir une arme. Elle leva les yeux vers la grande baie vitrée. New York brillait, immense et indifférente, mais au cœur de cette ville, dans ce penthouse glacé, elle savait qu’elle venait de trouver son terrain de jeu , et elle n’avait pas l’intention de perdre.La pluie avait cessé depuis l’aube, et la ville s’éveillait lentement, enveloppée d’un voile argenté. Au dernier étage du manoir Kane, le silence n’était rompu que par un souffle doux, celui d’un nouveau-né endormi dans les bras de sa mère.Isabelle caressait les cheveux fins de son fils, encore surpris d’un tel calme après les longues heures de douleur. La lumière filtrait par les grandes fenêtres, dorant les draps et le berceau. Le monde entier semblait s’être arrêté suspendu entre deux respirations.Elle leva les yeux, et son regard croisa celui d’Alexander. Il se tenait près d’elle, immobile, vêtu simplement d’une chemise blanche. Son visage habituellement si impassible était adouci par une émotion rare, presque fragile. Il tendit la main, effleurant la joue de l’enfant comme s’il craignait de le réveiller.- Il te ressemble, murmura-t-il, un sourire discret au coin des lèvres.- Non, répondit Isabelle dans un souffle. Il a ton regard, cette façon intense de tout observer… comme s
Le manoir Kane avait retrouvé un calme presque irréel. Les couloirs autrefois pleins de tension semblaient respirer de nouveau, baignés par la lumière dorée d’un après-midi d’hiver.Isabelle était dans le salon, assise près de la fenêtre, un livre ouvert sur ses genoux qu’elle ne lisait pas vraiment. Depuis l’accident, depuis son retour de l’hôpital, Alexander se montrait étrangement silencieux. Présent, mais ailleurs. Il parlait peu, observait beaucoup, et semblait lutter contre quelque chose qu’elle ne comprenait pas encore.Ce jour-là, il entra sans prévenir. Vêtu simplement, encore pâle mais debout, il portait dans la main un dossier ancien, usé le contrat de leur mariage arrangé.Il s’approcha lentement. Ses yeux, d’habitude si durs, étaient d’une clarté presque désarmante.-Tu sais ce que c’est ? demanda-t-il doucement.Elle hocha la tête. - Le contrat. L’accord entre toi et Julian.Alexander eut un léger sourire, triste.- Le début de tout ce mensonge. La cage que j’ai constru
Le manoir Kane avait retrouvé un calme presque irréel. Les couloirs autrefois pleins de tension semblaient respirer de nouveau, baignés par la lumière dorée d’un après-midi d’hiver.Isabelle était dans le salon, assise près de la fenêtre, un livre ouvert sur ses genoux qu’elle ne lisait pas vraiment. Depuis l’accident, depuis son retour de l’hôpital, Alexander se montrait étrangement silencieux. Présent, mais ailleurs. Il parlait peu, observait beaucoup, et semblait lutter contre quelque chose qu’elle ne comprenait pas encore.Ce jour-là, il entra sans prévenir. Vêtu simplement, encore pâle mais debout, il portait dans la main un dossier ancien, usé le contrat de leur mariage arrangé.Il s’approcha lentement. Ses yeux, d’habitude si durs, étaient d’une clarté presque désarmante.-Tu sais ce que c’est ? demanda-t-il doucement.Elle hocha la tête. - Le contrat. L’accord entre toi et Julian.Alexander eut un léger sourire, triste.- Le début de tout ce mensonge. La cage que j’ai constru
Depuis la tempête, depuis la vérité, chaque pièce semblait respirer autrement.Les ombres s’étaient allégées, comme si les murs eux-mêmes avaient cessé de retenir leur soufflée.Isabelle vivait toujours à l’aile ouest, mais Alexander avait cessé de l’éviter.Chaque matin, il frappait doucement à sa porte — parfois pour un mot, parfois juste pour un regard.Les repas redevenaient des moments partagés, timides au début, puis presque naturels.Leur silence n’était plus une barrière, mais une présence familière.Un soir, il entra dans la serre, là où Isabelle s’occupait des plantes qu’elle avait fait venir de Londres.La lumière du couchant baignait son visage d’une douceur irréelle.Il resta un instant sans rien dire, puis murmura :- Tu rends cet endroit plus vivant.Elle leva les yeux, surprise, un sourire hésitant aux lèvres.- Il n’était pas mort, il avait juste besoin d’un peu de soin.Il hocha la tête.Leur échange aurait pu s’arrêter là, mais quelque chose dans son regard la retin
Le train s’arrêta dans un sifflement.La pluie fine tombait sur la gare comme un voile gris.Isabelle resta un moment immobile sur le quai, la main serrée sur la poignée de sa valise.Londres s’éloignait derrière elle et devant, c’était le manoir Kane, les fantômes, et cet homme qu’elle n’arrivait ni à haïr, ni à oublier.Depuis que le scandale avait éclaté, les journaux ne parlaient que de ça : les affaires Kane sous enquête, les soupçons de détournement, les dossiers refaisant surface après des années d’oubli.Des rumeurs disaient que la faillite de la famille Mayers celle qui avait justifié le mariage arrangé pourrait avoir été provoquée par un associé corrompu de feu Richard Kane, le père d’Alexander.Tout vacillait.Les fondations mêmes de sa vengeance se fissuraient.---Au manoir, Alexander n’était plus l’homme qu’elle avait quitté.Les couloirs étaient silencieux, les employés nerveux, et la presse campait presque aux grilles.On murmurait que certains actionnaires réclamaient
Londres avait cette façon cruelle d’absorber la douleur des gens.Ses rues bruyantes, ses visages pressés, son ciel sans couleur semblaient tout avaler : la solitude, les regrets, les souvenirs.Isabelle avait trouvé refuge dans un petit appartement au-dessus d’une librairie, dans un quartier discret de Bloomsbury.Chaque matin, elle descendait aider à ranger les livres. Chaque soir, elle lisait des ouvrages sur la liberté, sa nouvelle obsession. C’était son remède, sa manière d’apprendre à respirer sans lui.Pourtant, certaines nuits, le passé revenait. Le souvenir de ses mains, de sa voix grave, de ce regard qui la brûlait. Elle se haïssait de l’aimer encore, mais on ne guérit pas d’un homme qu’on a compris avant qu’il ne se comprenne lui-même.⎯ ⎯Au manoir, Alexander tournait en rond comme une âme enfermée.Depuis le départ d’Isabelle, le silence lui était devenu insupportable.Il travaillait sans relâche, mais dès qu’il fermait les yeux, il revoyait sa douleur et cette phrase : «







