Chapitre 7

Lamar a fini par renoncer à aller au bout de son acte. Les sanglots incessants de Rachel, puis ses haut-le-cœur, avaient éteint toute envie en lui.

« Tu as attrapé quelque chose ? » a-t-il grogné en entendant les vomissements dans la salle de bain, « Si tu es malade, va te faire soigner au lieu de me contaminer. »

Rachel a émergé enroulée dans une robe de chambre, secouant vivement la tête. Impossible de révéler qu'il s'agissait de nausées matinales, elle a saisi son téléphone pour lui expliquer : « J'ai mangé quelque chose de mauvais. »

Lamar a parcouru le message d'un œil distrait. Il a déclaré alors : « N'oublie pas ce que je t'ai dit. Bette veut quelque chose de léger aujourd'hui. Prépare-le, je vais prendre une douche puis partir à l'hôpital. »

À l'idée de son départ imminent, Rachel s'est précipitée vers la cuisine.

Cette hâte a déclenché une crispation chez Lamar.

Après avoir pris sa douche et s'est changé, il est redescendu. Le repas était déjà prêt. Son regard s'est fait glacial en constatant qu'elle n'avait préparé qu'un seul plat.

« Juste pour Bette ? » a-t-il demandé.

Rachel, perplexe, a fait signe que oui.

Lamar n'avait-il pas toujours méprisé sa cuisine ? Durant leurs premiers mois de mariage, elle s'était épuisée à préparer des plats élaborés... qu'il jetait systématiquement.

Sans un mot, il lui a lancé une carte bancaire : « Pour les courses. Fais en sorte que Bette mange convenablement. » Puis il est parti, le repas fumant à la main.

Seule, Rachel a laissé enfin échapper un soupir. Elle a contemplé sa main brûlée par la vapeur du cuiseur, une rougeur douloureuse dont elle ne parlerait à personne. Pourquoi demander l'attention de Lamar ? Il n'a jamais eu que du dégoût et du mépris pour elle.

Elle a appliqué de la pommade avec une habitude tristement routinière. En fait, elle avait depuis longtemps pris l'habitude de gérer seule ses émotions et ses dilemmes.

Sa sœur, malade depuis des années, était sa seule famille. « Si je meurs demain », a-t-elle pensé amèrement, « qui s'en souciera ? »

Une notification a interrompu ses pensées. Le message de Maxime lui a fait monter les larmes aux yeux : « Je regrette profondément de t'avoir liée à Lamar. Laisse-moi te faire quitter ce pays. Ta sœur sera transférée dans un hôpital à l'étranger, tous les frais seront couverts. »

Rachel a ressenti un immense soulagement. Elle a répondu au message avec gratitude. Enfin, elle pourrait quitter cet enfer sans soucis !

Après s'être essuyé les larmes, elle a pris la carte que Lamar lui avait jetée. Puisqu'elle partirait bientôt, autant faire une dernière bonne action en remplissant le frigo.

En sortant du supermarché, elle a raté le bus. Le quartier résidentiel n'étant pas loin, elle a décidé alors de rentrer à pied.

Mais plus elle marchait, plus elle sentait une présence étrange.

La nuit était calme, seulement troublée par le vent froid. Pourtant, entre les rafales, elle percevait des pas derrière elle.

Les rues sombres, les feuilles qui bruissaient... Son cœur s'est accéléré. Elle a pressé le pas, puis s'est mise à courir.

Mais trop tard... Une bande de voyous l'a encerclée immédiatement.

Panique, Rachel a reculé.

Le chef, un roux, s'est approché avec un sourire obscène : « Eh poupée, tu viens t'amuser ? »

L'instinct de survie de Rachel s'est réveillé. Elle a lâché ses sacs et a tenté de fuir.

En une seconde, des mains l'ont empoignée. Un chiffon humide a couvert alors son nez et sa bouche. Et ensuite, l'obscurité l'a engloutie et elle a perdu toute sa conscience.

...

Elle s'est réveillée avec un mal de tête atroce. Les souvenirs terribles sont revenus aussitôt.

Elle s'est débattue et a découvert étonnamment qu'elle n'était pas attachée. Elle a saisi son téléphone et a envoyé des messages de détresse à tous ses contacts.

Alors qu'elle vérifiait l'envoi, une notification est apparue : un message non lu du médecin de sa sœur.

Un mauvais pressentiment lui a serré le cœur.

Elle a ouvert le message d'une main tremblante. Trois mots glaçants lui ont sauté aux yeux : « Aggravation soudaine. Venez. »