แชร์

Chapitre 6

ผู้เขียน: Renée Gérin
Sarah s'est remémorée soudain sa vie antérieure, dans ce même salon. La scène se répétait, mais son attitude à elle était différente.

À l'époque, elle s'était opposée avec acharnement à ce qu'Inès s'installe ici, prétextant qu'Inès et Xavier avaient déjà rompu. Elle n'avait réussi qu'à se couvrir de ridicule, spectacle après spectacle.

Les domestiques la regardaient, indifférents. Thibaud restait de marbre. Inès, toujours à l'abri derrière Xavier, restait immaculée, élégante et digne, un contraste saisissant avec sa propre folie.

Elle se souvenait très bien : Xavier l'avait forcée à s'excuser, puis à s'agenouiller dans le jardin, au milieu de la nuit, pour « réfléchir ».

Et cette même nuit, elle avait vu Inès entrer dans la chambre de Xavier. La lumière était restée allumée toute la nuit. Derrière les rideaux clairs, elle distinguait leurs silhouettes intimes, leurs mouvements fusionnels.

Soudain, elle s'est arrêtée, saisie par un détail crucial : la vraie raison pour laquelle elle s'était tant opposée au séjour d'Inès.

La dernière fois, elle avait suivi Xavier à Achiville, séjournant dans le même hôtel qu'Inès.

Cette femme avait drogué leurs verres d'eau. Son intention n'était pas de provoquer une relation entre eux, mais d'intervenir au bon moment, de l'accuser d'avoir tenté de séduire Xavier, pour qu'il la déteste.

Mais le destin en avait décidé autrement. La serrure de la chambre de Xavier était cassée ce jour-là. Quand Inès était revenue le lendemain matin, fracassant la porte avec d'autres personnes, il était trop tard. Et pour Sarah, les conséquences étaient d'une cruauté plus insoutenable.

Xavier l'avait méprisée, rejetée et considérée comme une honte éternelle. Plus tard, à cause de cette nuit confuse, elle était tombée enceinte d'Ambre, cet enfant qui n'aurait jamais dû naître. Sa grossesse l'avait empêchée de poursuivre ses études ; elle n'avait même pas pu obtenir son baccalauréat. Trouver un travail décent était devenu un rêve impossible...

Son hésitation sur l'escalier n'a pas échappé à Fanny.

« Sarah, à quoi tu joues ? Ça doit te dévorer de voir Inès emménager ici, non ? »

Bien que leur tournant le dos, elle sentait le regard acéré de Xavier peser sur sa nuque, comme pour jauger la menace qu'elle pouvait représenter pour Inès.

Ce regard, elle l'avait trop vu dans sa vie antérieure.

Le souffle court, les émotions à vif, elle est montée précipitamment et s'est réfugiée dans sa chambre, claquant la porte derrière elle.

Adossée au bois, elle a tenté de calmer sa respiration.

Elle ignorait si Inès réutiliserait la même méthode, mais elle savait qu'elle ne devait en aucun cas baisser sa garde. Même à l'heure du déjeuner, elle a refusé de descendre. La domestique est venue la chercher à deux reprises, en vain, avant d'abandonner.

L'après-midi s'est écoulé dans un silence étrange. En soirée, Inès est venue frapper à sa porte, un sourire doux et généreux aux lèvres. Elle lui a tendu un verre de jus de fruits pressé : « Tu n'as rien pris de l'après-midi. J'ai pensé à toi en préparant ce jus, je tenais à ce que tu le goûtes. »

Sarah, la main crispée sur la poignée, n'avait nulle intention de la laisser entrer.

« Non, merci. Je n'ai pas soif », a-t-elle répondu d'une voix qu'elle s'efforçait de maintenir neutre.

Le sourire d'Inès s'est figé imperceptiblement. Elle a insisté, tendant le verre un peu plus : « Il est vraiment délicieux. Tout le monde en a bu et l'a trouvé excellent. Je voulais que toi aussi tu en profites. »

Puis, feignant une certaine gêne, elle s'est tournée vers Xavier qui se tenait derrière elle : « Xavier souhaite que je reste ici ces prochains mois. Il faut que nous apprenions à bien cohabiter, tu n'as pas à te méfier autant de moi. »

Les doigts de Sarah ont blanchi sur la poignée. « J'ai dit que je n'avais pas... »

« Sarah ! » La voix de Xavier, froide et menaçante, a coupé net l'échange.

Son regard s'est porté aussitôt vers lui. Elle y a lu une froideur tranchante, ses lèvres minces serrées.

« Cesse d'ennuyer Inès », l'impatience perçait désormais clairement dans son ton.

Sarah trouvait cela ridicule.

Elle avait toujours cru Xavier insensible, incapable de prévenance. Mais en réalité, il savait parfaitement être attentif, uniquement envers Inès et son fils.

Inès a baissé la tête, feignant la déception. Elle a reculé d'un pas pour entamer son numéro : « Ce n'est rien, c'est normal qu'elle ne m'apprécie pas. Je vais... »

Mais avant qu'elle n'ait achevé sa phrase, sous le regard tranchant de Xavier, Sarah a saisi fermement le verre de jus et l'a vidé d'un trait. Elle a rendu le verre vide à Inès, a inspiré profondément et a défié Xavier, son regard droit plongé dans le sien : « Content ? Maintenant, fichez-moi la paix. »

Les yeux de Xavier se sont plissés légèrement.

Un ricanement froid aux lèvres, Sarah lui a tourné le dos et a claqué la porte avec violence. Dès qu'elle était seule, elle s'est précipitée dans la salle de bain, s'est penchée au-dessus du lavabo et s'est faite vomir avec ses doigts, rejetant le jus qu'elle venait d'avaler.

Elle haletait, agrippée à la céramique, les cheveux collés à son visage moite, les lèvres décolorées.

Dans sa vie antérieure, tout avait commencé ainsi, par un verre, un simple jus drogué par Inès, ouvrant les portes d'un cauchemar sans fin.

Cette fois, elle éviterait tous les pièges et se tiendrait loin de Xavier.

Cinq minutes plus tard, des exclamations affolées ont résonné dans le couloir. Elle les a ignorées, concentrée sur son cahier d'exercices, résolvant des équations. Jusqu'à ce qu'on frappe violemment à sa porte.

La voix aiguë de Fanny a retenti : « Sors ! Qu'est-ce que tu as foutu dans la chambre de Xavier ? Sors, maintenant ! »

D'abord, elle ne voulait pas réagir. Mais les coups contre la porte sont devenus si violents que sa table s'est mise à vibrer.

« Sarah, arrête de faire la morte ! »

Elle a retiré ses écouteurs et a ouvert la porte d'un mouvement brusque : « Qu'est-ce qu'il y a ? »

Le poing de Fanny est resté suspendu dans les airs, son regard braqué sur Sarah. Elle a poussé un ricanement, a attrapé son poignet et l'a traînée sans ménagement jusqu'à la chambre de Xavier.

À l'intérieur, Xavier, le visage sombre, tenait une lettre rose entre ses doigts. Les veines saillantes sur son dos de main et ses jointures blanchies trahissaient sa fureur contenue.

Inès, collée à son côté, serrait son bras entre ses deux mains, la joue posée contre son épaule. Ses yeux embués de larmes la rendaient fragile et touchante. « Comment as-tu pu cacher une lettre d'amour dans ta chambre ? » a-t-elle murmuré d'une voix tremblante.

Son regard, chargé de reproches, s'est tourné vers Sarah avant de se détourner, comme accablée.

Xavier a serré la feuille rose si fort qu'elle a failli se froisser dans son poing.

Il a entouré les épaules frêles d'Inès, la voix légèrement rauque : « Je m'en occupe. »

Inès a incliné la tête : « D'accord. Je te fais confiance. »

Assister à cette solidarité contre elle a serré le cœur de Sarah.

Fanny a relâché brutalement son poignet : « Tu as le culot de glisser une lettre d'amour dans la chambre de Xavier ? C'est écœurant ! »

Sarah s'est frictionné le poignet, calme : « Je ne l'ai pas fait. Ce n'est pas de moi. »

Elle n'avait vraiment jamais fait une chose pareille.

Ce n'était absolument pas son style.

Fanny a pris la lettre des mains de Xavier, l'ai dépliée et a brandi la page sous ses yeux : « Regarde un peu l'écriture et la signature ! Si ce n'est pas toi, alors c'est qui ?! »

Xavier, maintenant debout avec une main posée sur l'épaule d'Inès, fixait Sarah de ses yeux plissés, son regard glacé comme une lame.
อ่านหนังสือเล่มนี้ต่อได้ฟรี
สแกนรหัสเพื่อดาวน์โหลดแอป

บทล่าสุด

  • Sur l'Échiquier, quelle place pour le Cœur ?   Chapitre 30

    Elle a détourné le regard, indifférente, pour contempler les lumières de la ville.Le manoir des Colbert se dressait dans un quartier résidentiel huppé du centre-ville, vaste et silencieux, où l'on ne croisait que quelques rares silhouettes.Plus la voiture s'approchait de la sortie du domaine, plus un calme étrange l'envahissait.Dans sa vie antérieure, cette propriété avait été le théâtre de trop de souffrances.Quand elle avait accouché d'Ambre, ce n'était pas dans un hôpital, mais entre ces murs.La situation était absurde et dangereuse.Pourquoi pas l'hôpital ? Parce que pour Thibaud, comme pour Xavier, sa grossesse était une honte, une souillure à cacher au monde.Après le premier examen, toutes les visites prénatales, et même l'accouchement, s'étaient déroulés ici, avec des spécialistes mandatés par Xavier. Elle, telle un dragon maudit enfermé au cachot, était tenue à l'écart, invisible.À l'époque, bien que majeure, elle était encore lycéenne. Sa grossesse avait mis fin à ses é

  • Sur l'Échiquier, quelle place pour le Cœur ?   Chapitre 29

    Eux, ils étaient une famille. Elle et Chantal, des intruses.Reprenant son souffle, Sarah a déclaré d'une voix neutre : « J'ai compris. Je partirai aujourd'hui. »Thibaud s'est contenté d'un hochement de tête et s'est éloigné sans un mot de plus.Chantal, derrière elle, s'est agitée, désespérée : « Qu'as-tu fait ? Tu ne pouvais pas plaider ta cause ? Thibaud a bon cœur, il t'aurait laissée rester. Il ne t'aurait jamais chassée ! »Sarah a balayé du regard les domestiques et leurs expressions mêlant pitié et jubilation malsaine. Elle a demandé sans hésitation : « Alors, toi aussi, tu étais au courant de ce qui s'est passé ? »Chantal s'est figée.Sarah s'est retournée, son regard glacé posé sur sa mère : « Alors pourquoi n'es-tu pas intervenue ? Pas même un mot de réconfort ? »Chantal a ouvert la bouche, mais aucun son n'en est sorti.Sarah a eu soudain un rire triste : « Ce n'est pas grave. Je te pardonne. Tu as eu peur du pouvoir des Colbert, peur de prendre ma défense. Je comprends

  • Sur l'Échiquier, quelle place pour le Cœur ?   Chapitre 28

    Même étranglée au bord de l'asphyxie, Sarah a continué de ricaner, un son étranglé.« Dimitri, regarde-toi. Le clébard pathétique. »« Tu lèches les bottes d'Inès depuis des années. Pour quel résultat ? Les voir, Xavier et elle, heureux pour l'éternité ? »Il la fixait, les yeux exorbités, le souffle lourd : « Tu oses encore ! »Son regard s'est teinté d'une fausse pitié.Ce pauvre imbécile ignorait qu'il mourrait un jour pour l'enfant de Xavier et Inès, sans n'avoir jamais rien obtenu.Ce monde était-il créé pour Inès seule ?Pourquoi tous l'adoraient-ils, au point de se sacrifier ?Même Xavier, si hautain, et Dimitri lui-même lui avaient voué leur cœur, fidèles et dévoués.Face à une héroïne si parfaite, Sarah n'était qu'un personnage secondaire, vouée au rejet, au piétinement.Mais elle n'abandonnerait pas ! Ne serait-ce que pour Ambre, elle leur ferait payer le prix !Dimitri s'est calmé soudain, un sourire froid aux lèvres : « Je ne te laisserai pas rester ici. »Sarah a poussé un

  • Sur l'Échiquier, quelle place pour le Cœur ?   Chapitre 27

    D'une main, Sarah retenait désespérément sa robe de soirée, de l'autre, elle repoussait le bras de Dimitri : « Laisse-moi partir ! Laisse-moi descendre ! »Dimitri lui avait saisi soudain le menton, forçant son regard.Juste en face, Xavier et Inès, debout côte à côte. Xavier tenait un verre à pied, son autre bras encerclant la taille d'Inès. Celle-ci, blottie contre lui, regardait dans leur direction, un sourire doux aux lèvres.Le regard de Xavier avait effleuré Sarah, indifférent, avant de se détourner comme d'une souillure.Inès avait pris la coupe qu'il venait de porter à ses lèvres et avait bu à son tour, sans la moindre gêne, à la même place.Sarah, paralysée, avait demandé : « Pourquoi me faites-vous cela ? »Elle avait ouvert la bouche pour implorer l'aide de Xavier. Mais Dimitri lui avait couvert la bouche, murmurant à son oreille avec une douceur perverse : « Sarah, demande-toi plutôt : Xavier est-il au courant ? »Un frisson l'avait parcourue ; un froid glacial l'avait enva

  • Sur l'Échiquier, quelle place pour le Cœur ?   Chapitre 26

    À peine Sarah avait-elle franchi la porte que Dimitri lui a barré le passage.Son regard était glacial, ses lèvres blanches de rage contenue. « Tu as frappé Fanny et Inès à l'hôpital ? »Il a tendu un bras pour lui bloquer le chemin. Son poing était si serré que les veines saillaient sur son dos de main, prêt à frapper.Sarah a glissé le médaillon dans sa poche et a levé les yeux, le ton neutre : « Et alors ? »Le visage de Dimitri s'est assombri instantanément. Sans la moindre hésitation, il lui a asséné une gifle.Le claquement était plus sec, plus cinglant que celui qu'elle avait infligé à Fanny.Le tête de Sarah a pivoté de côté. Des mèches de cheveux sont tombés sur sa joue en feu. Ses oreilles bourdonnaient, la douleur la mordait.Mais la colère de Dimitri ne faiblissait pas. « Tu as toujours été insupportable ! Et j'ai pu un jour te considérer comme une sœur ! »Une sœur ?Sarah a baissé les paupières, trouvant cette déclaration absurde.Dimitri, d'un naturel doux et posé, au vi

  • Sur l'Échiquier, quelle place pour le Cœur ?   Chapitre 25

    Fanny n'a pas pu réprimer un ricanement : « Sarah, frapper Inès, c'est manquer de respect à Xavier. Tu es fichue. Personne ne pourra te sauver. »Sarah a regardé Xavier s'approcher à grandes enjambées. Malgré elle, la peur l'a glacée.À mesure qu'il se rapprochait, elle a reculé instinctivement. Mais l'instant d'après, il lui a attrapé le poignet et l'a traînée sans ménagement hors de la chambre.Xavier marchait si vite qu'elle peinait à le suivre. Elle a frappé son poignet, tentant de le raisonner : « Lâche-moi ! Lâche-moi ! »Il l'a tirée jusqu'à un recoin isolé de l'hôpital et l'a projetée contre le mur.Sa force était brutale. Sans la main plaquée à l'arrière de son crâne, Sarah l'aurait heurté de plein fouet.Avant qu'elle ne reprenne son souffle, Xavier lui a saisi le menton et lui a relevé le visage.Son regard était une lame, sa voix chargée de colère contenue : « Sarah, tu refuses toujours de te soumettre, n'est-ce pas ? Maintenant, tu oses les frapper ? »« Fanny ne méritait-

บทอื่นๆ
สำรวจและอ่านนวนิยายดีๆ ได้ฟรี
เข้าถึงนวนิยายดีๆ จำนวนมากได้ฟรีบนแอป GoodNovel ดาวน์โหลดหนังสือที่คุณชอบและอ่านได้ทุกที่ทุกเวลา
อ่านหนังสือฟรีบนแอป
สแกนรหัสเพื่ออ่านบนแอป
DMCA.com Protection Status